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Incident de Račak
L'incident de Račak ou massacre de Račak a eu lieu de 15 janvier 1999, lors de la Guerre du Kosovo. Entre 40 et 45 Albanais du Kosovo furent retrouvés tués, groupés et en civil, dans le village de Račak (Reçak en Albanais), au Kosovo central.
Une controverse s'est alors rapidement développée : s'agissait-il effectivement de civils délibérement massacrés, donc d'un crime de guerre — position du chef de la mission de l'OSCE au Kosovo, William Walker —, ou bien d'une mise en scène destinée à camoufler un accrochage entre l'armée de libération du Kosovo (UÇK) et les forces de sécurité du gouvernement yougloslave — position du gouvernement de la République fédérale de Yougoslavie. Quoi qu'il en soit, c'est le seul incident antérieur à la campagne de bombardements de l'OTAN ayant donné lieu à une accusation de crime de guerre.
Fin janvier 1999, les États-Unis affirment avoir intercepté et enregistré des conversations téléphoniques prouvant le rôle du gouvernement yougoslave dans le massacre. Selon le Washington Post, ces enregistrements montreraient que le premier ministre serbe Nikola Šainović et le ministre de l'intérieur serbe Sreten Lukić s'inquiétèrent des réactions à l'assaut sur Račak et discutèrent de la manière dont on pouvait mettre cela en scène comme une attaque des troupes gouvernementales contre l'UÇK. Sainović aurait également donné l'ordre que le procureur du TPIY Louise Arbour ne soit pas admise dans le pays[1]. Par la suite, le TPIY, considéra cet événement comme un crime de guerre, et le président yougoslave Slobodan Milošević fut accusé d'en être responsable.
Cependant, dès janvier 1999, des correspondants locaux de grands journaux comme Le Figaro ou Le Monde ont émit des doutes sur la version de William Walker[2],[3]. Plusieurs gouvernements, dont l’Allemagne et l’Italie, auraient même demandé à l’OSCE de renvoyer William Walker, à la lumière d’informations reçues de contrôleurs de l’OSCE au Kosovo selon lesquelles les corps de Racak « n’étaient pas – comme le prétend Walker – des victimes d’un massacre serbe de civils » mais ceux de combattants de l’UCK tués au combat[4].
En octobre 2008, le docteur finlandais Helena Renta, qui était responsable de l’équipe d’enquêteurs internationaux chargée sur place du rapport sur les événements, parle de cet événement dans sa biographie. Selon le journal B.I., elle y affirme avoir été soumise à des pressions de la part du chef de la mission de l'OSCE, William Walker, ainsi que du ministère des affaires étrangères finlandais pour rendre le role des Serbes plus évident [5] mais elle a refusé de le faire.
Liens externes
- (en) Liste d'articles sur l'incident Račak, Balkan Witness.
- (en) Complete Analysis of the Incident at Racak on Jan. 15, 1999, Chris Soda .
Notes et références
- ↑ R. Jeffrey Smith. "Serbs Tried To Cover Up Massacre; Kosovo Reprisal Plot Bared by Phone Taps". Washington Post, 28 January 1999
- ↑ Nuages noirs sur un massacre, Le Figaro, 20 janvier 1999.
- ↑ Les morts de Racak ont-ils réellement été massacrés de sang-froid ?, Christophe Châtelot, Le Monde, 21 janvier 1999.
- ↑ Rapporté par le Berliner Zeitung, le 13 mars 1999
- ↑ (en) Helsingin Sanomat, « Helena Ranta: Foreign Ministry tried to influence Kosovo reports », dans , 16 octobre 2008 [texte intégral (page consultée le 23 juin 2009)]
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