Émile Mercadier

Émile Mercadier
Émile Mercadier
Naissance 24 décembre 1859
Paris
Pays d’origine France
Décès 12 mai 1929
Paris
Activité principale chanteur
Genre musical chanson française
Années d'activité 1882-1918

Émile Mercadier est un chanteur de café-concert, né le 24 décembre 1859 à Paris, et mort 12 mai 1929 dans cette même ville.

Sommaire

Biographie

Né à Paris le 24 décembre 1859, Émile Mercadier descend d'une famille toulousaine, proche du monde des spectacles. Son père pratique le métier de perruquier au célèbre Théâtre du Capitole. Émile Mercadier, élevé à Toulouse, fait ses études de chant au Conservatoire. À la fin des années 1860, il est engagé volontaire au 124e régiment d'infanterie où il est musicien de hautbois et de clarinette.

Les débuts

Après la Guerre franco allemande de 1870, il débute comme chanteur dans un café-concert bordelais peu connu. Il est ensuite engagé aux Folies Bordelaises, au Casino de Lyon et à Narbonne. En 1882, il se spécialise dans les romances et les mélodies à l'Eldorado, à Paris. Il se marie dans ces années avec une chanteuse de café-concert, Clémentine Millet, connue sous le nom de Musette.

Carrière

À partir de 1885, sa carrière décolle. Chanteur de charme, diction impeccable, il plaît aux femmes et le public se déplace pour le voir. Il donne des représentations aux Ambassadeurs, à l'Éden-Concert. Entre 1892 et 1897, il chante au Bataclan, dirigé par le grand artiste Paulus (chanteur) qui devient son ami. En 1894, il est au Bijou, et en 1896, il est de l'ouverture de la Nouvelle-Athènes, puis au Libre-Échange entre 1897 et 1902. Il est au Café Montmartre entre 1903 et 1905, au Casino Montparnasse, au Casino Saint-Martin. Il est aux Folies-Parisiennes en 1905 et 1914. Ses chansons restèrent longtemps célèbres : La closerie des Genêts, Je suis le passeur du printemps, C'était un rêve, Dites-moi si vous avez un cœur... Phénomène rare pour un chanteur de cette époque, Émile Mercadier a très tôt enregistré de très nombreux cylindres ainsi que des disques, et cela jusqu'en 1914, notamment chez Pathé, chez Odeon et chez Opera. Ces cylindres portent en général la mention Répertoire Mercadier, ou Mercadier. La firme Pathé Frères continuera d'éditer quelques disques après 1916, des reprises d'enregistrements plus anciens.

À la fin de la décennie 1900, deux drames frappent Émile Mercadier : le décès de sa belle-fille lors d'une promenade en barque sur la Seine à Fresneuse avec son fiancé (fils de Léon Escalaïs), ainsi que la paralysie qui frappe sa femme en 1908 (elle restera paralysée jusqu’à sa mort en 1926). Émile Mercadier se remarie le 19 janvier 1928 avec Madeleine Borde, union dont naîtra un fils, Jean Mercadier, pianiste, auteur compositeur, arrangeur, clarinettiste, saxophoniste. Jean Mercadier est un des derniers arrangeurs de Joséphine Baker.

Les adieux à la scène

Il ralentit sa carrière en 1913 et ne donne que de rares représentations jusqu'en 1928. Émile Mercadier fait ses adieux définitifs à Marseille en 1928 à l'Alcazar et au Palais de Cristal. Maurice Hamel, présent à cette dernière représentation, la décrit ainsi : Ayant commencé sa tournée d'adieu par Marseille où il était adoré, il devait chanter ce jour-là au Cristal, en matinée et en soirée. Il chanta en matinée, et, de revoir ses habitués, une émotion le gagnait peu à peu qui l'empêcha d'achever sa chanson dont les dernières notes se brisèrent dans les larmes. Les auditeurs étaient, ma foi, aussi émus que lui. Le soir, il chanta pour la dernière fois, mais il sut demeurer maître de lui. À la fin du spectacle, un brave homme vint à lui et lui dit : « Ah! Monsieur Mercadier, moi qui étais venu pour vous voir pleurer... Pourquoi n'avez-vous pas pleuré ? »[1]. Émile Mercadier décède un an plus tard à Paris le 13 mai 1929, âgé de 69 ans.

Il repose au cimetière de Pantin (Seine-Saint-Denis), où sont également inhumés Fréhel, Damia et Georgel ; sa tombe est ornée d'un buste d'Auguste Maillard[2].

Éditeur de musique et producteur phonographique

Mercadier édite son répertoire. Au début du XXe siècle, il fonde une société de commerce de phonographes à cylindre avec Bergeret qu'il rencontre au Petit-Casino  ; cette firme Bergeret-Mercadier ferme vers 1906 à l'arrivée du phonographe à disques.

Citations

  • Paulus écrit dans ses Mémoires, Trente ans de café concert, à propos de Mercadier : « Un casseur de cœurs ! Quand il file la note suraiguë à la fin du couplet sentimental, les femmes palpitent, et leur lorgnette remercie ce joli chanteur que leur donne des émotions si douces. Les hommes l'applaudissent pour son talent ; donc il a tout le public pour lui ».
  • Robert Desnos écrit d’Émile Mercadier : « La voix de Mercadier est un phénomène de sincérité et de sympathie. Nul cabotinage, nul truquage, nul sacrifice de la diction à la musique. Est-il possible qu’une pareille voix coure le risque de disparaître et soit confiée au fragile écrin des rouleaux ? »[3].

Ré-édition en CD

! Faire Plusieurs titres de Mercadier ont été numérisés et republiés dans des anthologies récentes[4].

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

  • Robert Desnos, Les voix intérieures : chansons et textes critiques, textes réunis et préfacés par Lucienne Cantaloube-Ferrieu, Éd. du Petit Véhicule, 1987 (ISBN 2-906655-00-7)Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • France Vernillat et Jacques Charpentreau, Dictionnaire de la chanson française, éd. Larousse, 1968Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Martin Pénet (réunies par) et Claire Gausse (coll.), Mémoire de la chanson : 1100 chansons du Moyen Age à 1919, Omnibus, 1998 (ISBN 2-258-05062-6) (2e éd. 2001)Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Chantal Brunschwig, Louis-Jean Calvet, Jean-Claude Klein, Cent ans de chanson française, Seuil (coll. Points actuels), 1981 (ISBN 2-02-00-2915-4) (1re éd. reliée 1972)Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Christian Zwarg, Firmendiscographine (catalogues phonographiques, formats XL téléchargeables)Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alan Kelly (dir.), His master's voice/La Voix de son maître : The French Catalogue. A Complete Numerical Catalogue of French Gramophone Recordinds made from 1898 to 1929 in France and elsewhere by The Gramophone Company Ltd, with the cooperation of the EMI Music Archive, Greenwood Press, New York-London, 1990, 679 p. (ISBN 0-313-27333-2)Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Philippe Chauveau, « Dictionnaire historique des cafés-concerts et des music-halls de Paris, suivi d'un article sur les établissements de  » in André Sallée et Philippe Chauveau (dir.), Music-hall et café-concert, Bordas, 1985, p.113-189 (ISBN 2-04-016371-9)Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article


Sources historiques

  • Le Figaro, 15 et 16 mai 1929[5].


Références

  1. Maurice Hamel est cité par le chanteur et vedette Charlus dans ses mémoires J'ai chanté.
  2. Philippe Landru, « Pantin (93) : cimetière parisien » Site cimetières de France et d'ailleurs (16 février 2008).
  3. Robert Desnos, Les voix intérieures : chansons et textes critiques, textes réunis et préfacés par Lucienne Cantaloube-Ferrieu, 1987, p. 160. Paul Dubé reprend cette citation, sans citer la publication, en attribuant la source à « notre ami Jean-Yves Patte » ; Cf. Mercadier, site Du temps des cerises aux feuilles mortes (page crée le 20 février 2011, consultée le 23 octobre 2011).
  4. On peut constater que ces titres présents dans les anthologies sont également ceux que l'on retrouve le plus souvent comme illustrations sonores des sites persos spécialisés.
  5. Cité par Gérard Frappé ; Cf. « Mercadier », site De la belle époque aux années folles (page mise à jour le 16 janvier 2011, consultée le 23 octobre 2011). Les informations publiées reposeraient sur un entretien avec Jean-Pierre Mercadier, petit-fils d’Emile Mercadier.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Émile Mercadier de Wikipédia en français (auteurs)

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