- Bigorno
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Bigorno Administration Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Bastia Canton Alto-di-Casacconi Code commune 2B036 Code postal 20252 Maire
Mandat en coursRené Graziani
2008-2014Intercommunalité sans Démographie Population 79 hab. (2007) Densité 8,8 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 132 m — maxi. 1106 m Superficie 8,94 km2 Bigorno (Bigornu en langue corse) est une commune française, située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.
Sommaire
Géographie
Bigorno est une commune de la vallée du Golo (rive gauche), l'une des treize communes du Canton d'Alto-di-Casacconi.
Relief
Bigorno fait partie de l'en « deça des monts » (Cismonte en langue corse) ou Corse schisteuse au nord-est de l'île par opposition au « delà des monts » (Pumonte) ou Corse granitique au sud-ouest. La commune se trouve dans le prolongement de l'arête schisteuse du Cap Corse qui se poursuit avec le massif du San Petrone et se termine au sud de la Castagniccia.
Son sol est fait :- d'ophiolites, qui sont en certains endroits, des roches volcaniques très résistantes, laves basiques au secondaire nommées pillows-lavas souvent déformés et transformés par le métamorphismes alpin en prasinites de teinte verte due à la présence d'épidote, et dans d'autres, des roches magmatiques nommées péridotites le plus souvent transformées en serpentinites, teintées en vert par l'olivine ;
- de schistes lustrés édifiés au tertiaire, roches qui s'altèrent facilement et sont souvent la cause de glissements de terrain. Soumise à de fortes précipitations fréquentes au printemps et en automne, la commune a connu des inondations et des coulées de boue, les plus récentes s'étant produites les 27 et 28 novembre 2008, et le 29 mai 2007.
Son territoire s'étend des crêtes dominant la vallée jusqu'au fleuve Golo, en une bande étroite en forme d'entenoir se terminant au lieu-dit Campo Longo, représentée au nord par le vallon du ruisseau de Pietra Pinzuta, puis celui du ruisseau de Sanguinelli, petit affluent du Golo. Sous le col, nait le ruisseau de Stretta qui alimente le ruisseau de Sanguinelli.
Le plus haut sommet est à l'altitude de 1 106 m, proche du mont Pietrapolo (1 104 m) situé à l'extrême nord de la commune. Sur les hauteurs, entre la crete di e lime et Novale Piane, la route D5 franchit le col de Bigorno à 885 mètres d'altitude pour rejoindre le Nebbio par Murato. Au-dessus du village qui est construit à une altitude moyenne de 675 m, l'environnement montagneux de serpentine, une roche verte, présente une rare et basse végétation.
Par beau temps, la vue est exceptionnelle sur le Golfe de Saint-Florent et sur partie de la Castagniccia notamment sur le Monte San Petrone, par-delà la vallée du Golo. Aux alentours du col, pousse l'arba barona (thymus herba-barona), le thym de Corse ras, haut de 15 cm maximum, au parfum citronné. Trois pylônes de transmission (relais de radiophonie, de téléphone et autres) sont installés à l'ouest du col.
En-dessous du village les flancs de la montagne sont couverts d'un épais haut maquis composé essentiellement d'arbousiers et de bruyères, et de chênes verts.
Habitat
L'austère décor montagneux de Bigorno abrite quatre hameaux qui sont, du plus haut au plus bas, Teghia (675 m), Sammarcello, Roja et Ficajola (457 m).
Le bâti est composite. On trouve des maisons en schiste, moellons et enduits, avec toits de lauze, des constructions rénovées et d'autres plus récentes, construites en parpaing.
Accès
Bigorno est un passage stratégique entre le Nebbio et la vallée du Golo. Plusieurs routes permettent d'y accéder :
- dans le sens Nord-sud, la D5 qui relie Murato à Ponte Nuovu (Castello-di-Rostino) passe au col de Bigorno (885 m), traverse Bigorno et le village de Lento. Longtemps la D5 était restée à l'état de piste carrossable entre le col et le village.
- de l'Est, la D7 venant de Volpajola et Campitello, s'arrête à sa jonction avec la D5 à Bigorno ;
- de l'Ouest, la D105 depuis sa jonction avec les RN 197 et RN 1197 au lieu-dit Ponte Rossu (Canavaggia). Cette route sinueuse passe par Canavaggia et Lento pour rejoindre la D5.
Communes limitrophes
Histoire
Moyen Âge
Au XVIe siècle vers 1520, Bigorno était le chef-lieu de la pieve de Bigornu dont les lieux habités étaient Lento, lo Pogio, la Ficagiola, San Marcello, le Tegie, Campitello, lo Panicale, lo Bagnolo, la Volpajola, lo Carcheto, l’Erbagio, la Scolca[1].
Le col de Bigorno est l'un des importants passages militaires stratégiques ceinturant le Nebbio, la force défensive de l'île. Depuis les Romains puis les génois et jusqu'à l'expédition en 1553 des armées françaises du général De Thermes lequel avait sous ses ordres des officiers corses dont le colonel général du régiment royal corse Sampiero d'Ornano dit Sampiero Corso, toutes les troupes d'invasions, étrangères et/ou alliées, débarquées à Saint-Florent sont passées par le col de Teghime pour se rendre à Bastia, par le col de Bocca di Tenda, celui-ci séparant Sorio dans le Nebbio de Pietralba dans la vallée de l'Ostriconi, et par les hauteurs de Lento (col de Bigorno et Bocca a croce).
Temps modernes
Début juin 1739, Louis XV, roi de France, vient au secours de Gênes. Le marquis De Maillebois avec le colonel D'Auray défait les patriotes corses à Bigorno, Tenda et Lento. "- à midi, Maillebois sort de Bastia et va s'installer dans les Costere (Campitellu) où, après Tenda et Bigornu, Lentu, tenu par Ghj. Paoli, capitule (3 JUIN). Paoli déclare accepter la protection du Roi mais refuse de se rendre auprès de Maillebois."[2].
Le général Charles François Dumouriez, envoyé participer à l'occupation de la Corse dira : Qui est maître de ce poste peut prendre l'île en deux heures.Le 15 mai 1768, par le traité de Versailles la Corse est définitivement rattachée au patrimoine personnel du Roi de France, cédée par les Génois las de cinq siècles de lutte stérile, la pieve de Bigornu prend le nom de pieve des Costere.
Durant les guerres d'indépendance en 1769, comme prévu dans le dispositif du lieutenant-général Noël Jourda de Vaux missioné par Choiseul pour en finir rapidement avec la rébellion et soumettre la Nation corse à l'obéissance, les troupes françaises l'ont franchi pour venir encercler et battre les troupes paolines à Ponte-Novo le 8 mai 1769. Ce jour là, deux colonnes sorties de Bigorno et de Canavaggia, avaient sous leur feu plongeant, pris à revers les Corses de Paoli qui n'avait pas suffisamment protégé ses flancs.
Le 5 Mai 1769 à l'aube, M. De Vaux assisté du lieutenant-général de Bourcet, commande l'offensive générale des troupes françaises : "le maréchal de camp d'Arcambal s'avance sur Piève ; le lieutenant-général marquis de Boufflers bouscule les Nationaux entre Rapale et Vallecalle ; le chevalier de Viomesnil enlève Bigorno"[2]. Le 6 mai 1769, la piève de Bigornu se soumet aux Français. Le 7 mai 1769 le général comte De Vaux établit son QG à Lento[3]. Il en repartira le 16 mai au matin.La France « put aux termes d'une campagne victorieuse, rattacher définitivement ce morceau de France qu'une convulsion géologique avait séparé des Maures et de l'Estérel »[4].
Avec la Révolution de 1789, la pieve des Costere devient le canton de Campitello. Bigorno fait partie du district de Bastia. En 1793, la Convention divise l'île en deux départements : Golo dont fait partie Bigorno, et Liamone. Ceux-ci seront réunis en 1804 par Napoléon Ier qui rétablit le département de Corse.
Époque contemporaine
La petite commune de Bigorno a payé un lourd tribut durant les deux dernières Guerres mondiales (15 morts en 1914-1918 et 8 en 1939-1945).
En 1954 Bigorno faisait partie du canton de Campitello qui était alors composé avec les communes de Bigorno, Campitello, Canavaggia, Lento, Scolca et Volpajola.
En 1971 - 1973 de nouveaux cantons sont créés. Celui d'Alto-di-Casacconi est créé avec la fusion imposée des anciens cantons de Campile et Campitellu. La commune de Bigorno fait aujourd'hui partie du canton d'Alto-di-Casacconi.
Le 1er janvier 2010, Bigorno passe de l'arrondissement de Bastia à l'arrondissement de Corte.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 2001 2014 René Graziani Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
La commune de Bigorno, cors. Bigornu, comptait 176 habitants en 1954[1].
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 95 116 86 100 61 78 79 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- Église paroissiale Santa-Maria Assunta XVIIIe siècle et son clocher, située près du cimetière à Sammarcello. L'église renferme une chapelle, Saint-Augustin, aux remarquables ornements.
- Ruines de chapelles romanes : Santo Stefano, San Marcello, Sant'Agostino (769 m) à l'est de Teghie et l'Annunziata à Sammarcello
- Monument-aux-Morts sur la droite de l'église.
- Anciennes mines de Suartellu, à un kilomètre au sud du village.
Fêtes et loisirs
- Le 15 août la Vierge Marie sainte patronne de Bigorno est fêtée.
Notes et références
- Base Infcor
- La grande révolte des Corses contre Gênes 1729-1769 d'Antoine Dominique Monti - ADECEC. 1979
- Site de Lento (non officiel)
- François Giacobbi - La Corse Édition Sun Paris 1972
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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