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Sorio
Vue de SorioAdministration Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Bastia Canton Haut-Nebbio Code commune 2B287 Code postal 20246 Maire
Mandat en coursJoseph Chiarelli
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Nebbiu Démographie Population 154 hab. (2008) Densité 9,9 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 119 m — maxi. 1 535 m Superficie 15,56 km2 Sorio (Soriu en langue corse) est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.
Sommaire
Géographie
Sorio est une commune du Nebbio (Nebbiu en langue corse), une microrégion située au nord de la Corse, entre la Balagne et la Plaine de la Marana. Elle est l'une des dix communes constituant le canton du Haut-Nebbio.
Relief
Le territoire communal de Sorio est représenté par la haute vallée de l'Aliso, soit le bassin versant du fiume Raghiunti, nom de son cours supérieur. La vallée est orientée au nord-est ; elle bénéficie d'un climat plus humide que le versant méridional du Tenda. Elle est couverte d'une végétation souvent impénétrable au fond des vallons, faite de haut maquis avec des futaies de chênes verts. Aux abords des villages, se trouvent des châtaigniers et des oliviers.
Article détaillé : Monte Astu.Il occupe les flancs orientaux du Monte Astu dont le sommet culmine à 1 535 m.
À moins de 2 km (distance orthodromique) au sud, sous Cima di Cornatoio (1 311 m), naissent deux cours d'eau s'écoulant tout deux vers l'est : au nord le ruisseaux de Nocio et au sud le ruisseau de Stollu, séparés par la Cresta di Poggiali. Après leur jonction, le Nocio est alimenté par les eaux du ruisseau de Campocassu. À cette confluence, le Nocio prend le nom de fiume Raghiunti, et plus bas, celui de rivière l'Aliso. Le fiume Raghiunti a pour affluent les ruisseaux de Furnelli et de Ficapenta qui circulent de part et d'autre de la colline sur laquelle ont été bâtis les villages de Sorio et de Croce.Le petit barrage de Campiglione a été construit sur le ruisseau de Furnelli, à environ 500 m « à vol d'oiseau » au sud-ouest du village.
À remarquer l'existence de nombreuses fontaines dans la montagne dominant le village.
Limites
Le territoire de Sorio est limité :
- au nord, par une arête du chaînon de Tenda, une montagne schisteuse. La ligne de crête qui part à l'est en déclinant, démarre à un point situé à 500 m (distance orthodromique) au nord du monte Astu, « à cheval » sur Urtaca, San-Gavino-di-Tenda et Sorio. Elle passe par Monte Peru (1 333 m), monte d'Alzareccia (1 192 m), la borne A Genucula (1 042 m), Cima di Petricali (852 m), Monte a Costa (542 m), puis rejoint le cours du ruisseau d'Occhina jusqu'à sa confluence avec un ru sans nom, à un point du fiume à 116 m d'altitude.
- à l'est, depuis le point défini ci-dessus, par une ligne orientée au sud vers le cours du ruisseau de Ficapenta qu'elle suit jusqu'à la fontaine di Gargaletta (257m) avant de se diriger en remontant la ligne de crête quasi droite vers le Monte Buggientone (1 077m).
- au sud, les limtes méridionales de la commune vont du Monte Buggientone, remontent au sud de la Cresta di Poggiali, le cours du ruisseau de Stollu, presque jusqu'à sa source, pour rejoindre Bocca di Tenda (1219m). Tout proche du col, sur Sorio, sont les ruines de la chapelle San Jabicu.
- à l'ouest, la ligne de crête va de Bocca di Tenda au sud jusqu'au nord du monte Astu (1 535 m), sommet culminant du Tenda. La démarcation passe par Cima di Cornatoio (1 311 m), Cima di Grimaseta (1 509m), Bocca di Banditi (1 428 m) et Petra San Ghiaccu (1 512 m).
Habitat
La faible population communale se répartit entre le village de Sorio et ses deux hameaux Croce et Valle.
Sorio devait être jadis le centre de la pieve, comme semblent le confirmer les deux statues au-dessus de la porte la chapelle Sainte Marie de l'Assomption (Santa Maria Assunta di Arca) datée du XIIIe siècle, située dans le cimetière en contrebas du village. Ces statues à l'état de vestiges, rappellent vraissemblement le rôle judiciaire de l’église principale de la piève.
Croce était au XVIIIe siècle encore, une communauté à part entière. Sorio et Croce seront unifiés pour former la commune de Sorio.
À une centaine de mètres au nord de Croce, se situe l'église paroissiale Saint-Philippe de Néri, construite au XVIIe siècle.
En arrivant au village, outre l'inmanquable église San Filippu Neri, on remarquera la façade antérieure rénovée d'un édifice religieux dominant la route. Il s'agit de l'ancienne chapelle Sainte-Croix devenue aujourd'hui un lieu festif communal. On remarquera aussi à l'est, dominant le village, une grosse habitation dite « le château » de la famille De Petriconi.
Accès
On n'accède à Sorio que par la voie routière. Le village de Sorio est desservi par une seule route, la D62. Celle-ci est la « route corniche » du Nebbio ; elle traverse tous les villages perchés à flanc de montagne du sud de la microrégion. Sur cette route, Sorio est entouré de San-Gavino-di-Tenda au nord, et de Piève à l'est.
Communes limitrophes
Histoire
Préhistoire
Trois statues-menhirs ont été découvertes à la Bocca di Tenda, col « à cheval » sur Pietralba, Piève et Sorio, et qui sépare le Nebbio de la vallée de l'Ostriconi[Note 1]. Datées de 1400 à 1300 ans avant JC, elles attestent de la présence humaine au Néolithique et sont certainement des monuments funéraires. Déplacées, elles se trouvent aujourd'hui devant l'église paroissiale San Quilico de Piève. Elles ont pour nom Murello, Bucentine et Mortula.
Moyen Âge
Temps modernes
Article détaillé : Santo Quilico.Au début du XVIe siècle, la pieve de Santo Quilico qui comptait environ 2 000 habitants vers 1520, avait pour lieux habités : Soriu, la Pieve, Zigliani, Rapalle, la Juncha, la Carasincha, Morato Sottano, Morato Soprano, Loreto, Petra di Loreto.
Au début du XVIIIe siècle, selon l’abbé Francesco Maria Accinelli à qui Gênes avait demandé d'établir à des fins militaires une estimation des populations à partir des registres paroissiaux, rapportait (texte en italien) d'abord : « Scorgesi la Pieue di S.Quilico con 950 abitanti le di cui ville sono Morato soprano, Morato sottano, Rapale, Sorio, Croce, e Pieve » puis plus loin, dans la « Provincia del Nebbio : V. Pieve di S.Quilico : Morato Soprano, e Sottano 311. Rapale 159. Sorio, e Croce 267. Pieve 185 ».
Durant la période de révolte des Corses contre Gênes (1729-1769), le Nebbiu a été le théâtre de combats militaires. Les Français entrés en action, prennent de fait la Corse aux Génois en mai 1768. 1768 - septembre : ils ont conquis tout le Nebbio. Le 13 septembre un convoi de prisonniers corses (34 officiers, 102 soldats) arrive à Toulon. Parmi ces prisonniers le capitaine Anghjulu Luigi Petriconi, de Soriu.
1769 - 5 mai : à l'aube, M. De Vaux et son adjoint le lieutenant-général de Bourcet commandent l'offensive générale des troupes françaises : le maréchal de camp d'Arcambal s'avance sur Piève ; le lieutenant-général marquis de Boufflers bouscule les Nationaux entre Rapale et Vallecalle ; le chevalier de Viomesnil enlève Bigornu ; Marbeuf s'empare du Borgu que défendait Carlu Raffaelli ; le marquis Descoulombre appuie ces mouvements avec 16 bataillons et toute l'artillerie. Paoli quitte Muratu et ordonne la retraite. Clemente Paoli, le comte Gentili, Acchille Murati et Dante Grimaldi abandonnent leurs positons aux Français. A 10h les premiers éléments de l'armée du Roi atteignent l'objectif assigné par De Vaux ; le soir, toute l'armée campe sur le plateau de Santu Niculaiu. 1769 - 7 mai : Nouvelle marche en avant des Français : M. De Vaux occupe Lentu et M. d'Ogny le col de San Ghjacumu qui domine Petralba et la vallée de l'Ostriconi, c'est-à-dire la communication avec la Balagna ; sur les arrières, d'Arcambal, de Viomesnil et M. d'Ampus occupent Soriu, San Gavinu et Santu Petru. Les Corses tentent de reprendre la Bocca San Ghjacumu mais sont repoussés.
Le 8 mai, les Corses se lancent à l'assaut de Lentu et de la Bocca San Ghjacumu ; ils bousculent les Français et sentent que la victoire est à leur portée, mais Paoli, qui surveille les opérations d'une hauteur de l'autre côté du Golu, a négligé de protéger les flancs. Deux colonnes françaises sortent de Bigornu et Canavaghja ; les Corses, pris à revers, sont forcés à une retraite désordonnée vers le pont du Golu sous le feu plongeant des armes françaises[1].Dans une Corse passée sous l'administration militaire française en 1769, Sorio est dans la pieve du Bevinco (Bevincu), nouveau nom donné à la pieve de Santo Quilico. Après la cession de la Corse à la France, en 1790 la pieve du Bevinco devient le canton de Murato, dans l'arrondissement de Bastia.
Époque contemporaine
- 1954 : le canton de Santo-Pietro-di-Tenda dans l'arrondissement de Bastia, est composé avec les communes de San-Gavino-di-Tenda, Santo-Pietro-di-Tenda et Sorio qui comptait alors 245 habitants.
- 1971-1973 : le canton du Haut Nebbiu est créé avec la fusion imposée des anciens cantons de Lama, Murato et Santo-Pietro-di-Tenda.
- 2010 - 1er janvier : la commune de Sorio passe de l'arrondissement de Bastia à l'arrondissement de Calvi.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 2008 Joseph Chiarelli PRG mars 2008 Joseph Chiarelli PRG Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2008 154 165 141 118 126 148 153 154 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Architecture sacrée
Église San Filippu Neri
L'église San Filippu Neri est un héritage pisan, construite en 1622. Cette église paroissiale possède un remarquable clocher de 5 étages en pierres apparentes avec de nombreux trous de boulin. A l'intérieur se trouve un rare autel polychrome en marbre jaune, rouge et noir (mosaïque). Selon les inscriptions, il date de 1704. Le maître-autel est protégé et classé depuis le 16 mars 1908. Propriété de la commune, il a été inscrit Monument historique[2] le 17 décembre 1992.
En 1622 l'évêque du Nebbiu Giovanni Mascardi, la place sour le patronage de San Filippu Neri (1515 - 1596). C'est la première fois que ce vocable était utilisé en Corse. Elle a été consacrée en 1724.
L'église renferme un tableau : l'Extase de saint François de Paule, une peinture sur toile du XVIIe siècle protégée et classée depuis le 16 mars 1908. Le tableau propriété de la commune, est inscrit Monument historique[3] par arrêté du 17 décembre 1992.
Chapelle romane Santa Margarita
La chapelle Santa Margarita est située dans le cimetière, à l'est du village. Elle est ruinée. La chapelle date du XVIIe siècle. Propriété d'une personne privée, les ruines de la chapelle Santa Margarita sont classées Monument historique[4] par arrêté du 24 septembre 1936. L'édifice a été en partie restauré.
La chapelle romane primitive, Sainte Marie de l'Assomption (Santa Maria Assunta di Arca), située dans un enclos cimétérial en contrebas du village, est datable, par sa technique de construction, du XIIIe siècle. « Les vestiges de deux statuettes saillantes (comme à Aregno, Cambia ou à Murato), brisées, de part et d’autre de l’arc de décharge de la porte, rappellent peut-être ici aussi le rôle judiciaire, souvent attesté, de l’église principale de la piève »[5].
Autres
- Oratoire Saint-Antoine Abbé (Sant'Antone) chapelle récemment restaurée, située à 427 m d'altitude et à 250 mètres au SO du village, dominant le hameau de Croce.
- Chapelle Sainte-Croix au fronton restauré, aux murs de pierres apparentes avec trous de boulin, située sur la place du village. Elle a servi de lieu de culte intermédiaire, entre l'abandon de Santa Margarita et la construction de San Filipppu Neri. Transformée en 2000 en salle polyvalente, elle est de nos jours un lieu festif communal, « profane », situé sur le parcours du sentier patrimonila « Entre sacré et profane ».
- Baptistère de Saint-Jacques (San Jabicu) ruiné, proche du col de Tenda (Bocca di Tenda - 1 219 m). Il date du XIIe siècle. Sont encore visibles la chaire taillée à même le roc et un immense front baptismal d'un pur style roman[6].
Architecture civile
- Monument aux morts érigé sur le parvis de l'église San Filippu Neri.
- Fontaine sous voûte au centre du village. 1645 est gravée au-dessus de la fontaine.
- Pont génois de Case Cocchie, sur le fiume Raghiunti, au sud-ouest et à près d'un kilomètre du village.
- L'ancien moulin Mulinu di Tennereto en bordure du fiume Raghiunti, au nord du village.
- Table d'orientation proche de l'oratoire Saint-Antoine Abbé
- Fours communaux, dont les vieilles pierres ont été restaurés récemment.
Personnalités liées à la commune
- César-Mathieu Simoni de Petricone (Soriu 1727 - Bastia 1794). Général de brigade (1791).
- Philippe Simoni de Petricone (Soriu 1770 - Verona 1796). Général de brigade (1796).
Fêtes et loisirs
- 26 mai, San Filippu Neri, fête patronale de Sorio.
- 23 août chaque année, depuis 2007, une messe est célébrée à la chapelle saint-Antoine Abbé
Randonnées
- Sentier « Entre profane et sacré ». Ce sentier patrimonial en boucle, relie les villages de Rapale, Piève et Sorio. Il y fait découvrir à la fois, des dolmens (stazzone) et menhirs (stantari), des édifices religieux hérités des Pisans, des fontaines et lavoirs, etc.
- Plusieurs sentiers ont été réaménagés, avec quelquefois, l'aide d'étudiants étrangers. Un des sentiers permet de rejoindre bocca di Tenda ainsi que le circuit Randonnée du Monte Astu qui démarre à Lama.
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des communes de la Haute-Corse
- La pieve de Santo Quilico
- Le Nebbio
Liens externes
Bibliographie
- Laurent CHABOT Monuments de Corse Edisud 2003
Notes et références
Notes
- « Sur cette large bande de terre les dolmens forment trois groupes distincts ; l'un au Nord ou groupe du Nebbio, l'autre au Sud-ouest ou groupe de Sartène, le troisième à l'Ouest est représenté par l'unique dolmen d'Appietto... Le groupe septentrional est limité par la rive droite du ruisseau de Regino et la rive gauche du ruisseau de Mezzana qui se jette dans le golfe de Saint-Florent ; on y trouve sept dolmens et six menhirs, érigés à travers les territoires des cantons de Saint-Pierre de Tenda, d'Oletta, de Belgodère et d'Olmi-Cappella » et conclut son étude par : « les architectes des monuments de Tenda et du Rizzanese sont venus des côtes de France » Dans son ouvrage La Corse dans l'Antiquité et dans le Haut Moyen Âge, Xavier Poli écrit :
Références
- ADECEC La Grande Révolte des Corses contre Gênes
- Notice no PM2B000440, sur la base Palissy, ministère de la Culture
- Notice no PM2B000441, sur la base Palissy, ministère de la Culture
- Notice no PA00099251, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Laurent CHABOT in Monuments de Corse Edisud 2003
- U Nuvellaghju 2009
Catégorie :- Commune de la Haute-Corse
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