- Stevia
-
Stevia est un genre de la famille des Asteraceae. Il regroupe environ 240 espèces espèces d'herbes aromatiques ou d'arbrisseaux dont quelques-unes contiennent des édulcorants naturels, notamment Stevia eupatoria et Stevia rebaudiana, connues sous le nom générique de stévias. Originaire d’Amérique du sud, cette plante pousse à l'état sauvage dans des prairies ou des massifs montagneux, sous un climat semi-aride. Sa faible teneur en glucide et donc en sucre, en fait un ingrédient alimentaire alternatif au saccharose. De plus, son effet négligeable sur le taux de glucose dans le sang en fait un édulcorant compatible avec les régimes pour diabétiques et les régimes hypoglycémiques.
Sommaire
Liste d'espèces
Quelques espèces dans le genre Stevia[réf. nécessaire] :
- Stevia eupatoria
- Stevia lemmonii (Gray) Gray
- Stevia micrantha Lag.
- Stevia ovata Willd.
- Stevia plummerae Gray
- Stevia rebaudiana (Bertoni) Bertoni
- Stevia salicifolia Cav.
- Stevia serrata Cav.
- Stevia viscida Kunth
- etc.
Caractéristiques communes
Utilisation par l'homme
Édulcorant
Article détaillé : Stevia rebaudiana.L'utilisation d'extraits de certaines espèces comme édulcorant trouve son origine en Amérique du Sud. Pendant des siècles, les Guarani du Paraguay et du Brésil ont utilisé les stévias, principalement l'espèce Stevia rebaudania qu'ils appelaient ka'a he'ê (« herbe sucrée »), comme sucre et dans des breuvages médicinaux. Les feuilles de cette espèce ont un pouvoir sucrant de moyenne 45 fois supérieur à celui du saccharose[1], 300 fois plus que le sucre ordinaire. Le coût de production est dix fois supérieur à celui de l'aspartame et l'arrière goût de réglisse incite à utiliser aussi du sucre pour le masquer, ce qui défavorise son utilisation[2].
Les extraits de la feuille ayant un pouvoir sucrant très supérieur au sucre, cette plante a attiré l’attention des chercheurs. La plante a montré un potentiel pour traiter l’obésité[3] et l’hypertension[4],[5]. De plus, elle a un effet négligeable sur l’augmentation de glucose dans le sang et a même démontré une capacité à diminuer l'intolérance au glucose[6]. La plante peut donc fournir un édulcorant compatible avec les régimes pour diabétiques et les régimes hypoglycémiques[7].
Controverses
Cependant, des controverses politiques et médicales (certaines populations sud-américaines lui conféraient des vertus abortives) ont limité sa disponibilité dans de nombreux pays, dont les États-Unis qui l’ont d’abord interdite dans les années 1990, jusqu’à ce qu’elle soit présentée comme complément alimentaire. Ces doutes ont cependant été contredits par le chercheur Shiotsu en 1996[8]
Agréments
Les extraits de la plante sont très utilisés au Japon. En 2008, The Coca-Cola Company/Cargill et PepsiCo/Whole Earth Sweetener[9] ont reçu de la Food and Drug Administration, l'autorisation d'utiliser du rébaudioside A dans leurs produits ainsi que l'autorisation de commercialiser des extraits de stévia en poudre, respectivement le Truvia et le PureVia.
Une forme purifiée en poudre extraite du stévia, le rébaudioside A (97 % minimum), a été autorisée en France en tant qu'additif alimentaire par arrêté du 11 septembre 2009, pris après avis de l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments)[10]. L'arrêté interministériel du 8 janvier 2010, publié le vendredi 15 janvier 2010 au Journal officiel, l'autorise comme édulcorant de table et permet notamment son incorporation dans les produits minceurs (de type substituts de repas) et les préparations alimentaires de régime destinées à l'hôpital. L'arrêté augmente aussi sensiblement les quantités de rébaudioside A utilisables dans les préparations[11].
L'Autorité européenne de sécurité des aliments émet à son tour le 14 avril 2010 un avis favorable pour l’utilisation de différents extraits purifiés de stévia, les glycosides de stéviol (stévioside, dulcoside A, rubusoside, steviolbioside, rébaudioside A, B, C, D, E et F), en tant qu’additifs alimentaires, et fixe une dose journalière admissible pour ces glycosides de 4 mg/kg de masse corporelle et par jour. Cela correspond à la DJA précédemment établie par le JECFA, Comité international mixte d'experts sur les additifs alimentaires FAO/OMS[12]. Malgré ses origines naturelles, la DJA du stévia est donc inférieure à celle de l'aspartame d'un facteur 10[13]. Cependant, cet avis ne vaut pas autorisation, celle-ci étant accordée par les États membres en inscrivant les extraits concernés dans la liste des additifs autorisés (annexe du Règlement (CE) n° 1333/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 sur les additifs alimentaires).
Dans l'Union européenne, les demandes d'autorisation de la plante n'ont pas abouti et cette dernière ne peut pas être mise sur le marché, aux termes du Règlement (CE) n°258/97 du Parlement européen et du Conseil du 7 janvier 1997 relatif aux nouveaux aliments et aux nouveaux ingrédients alimentaires[14].
Produits
Selon Le Figaro, à fin 2010, les extraits de stévia représentaient 20 % du marché français des édulcorants[15]. Selon l’hebdomadaire allemand Die Zeit[16], en Europe le premier aliment à la stévia a été commercialisé par l'entreprise suisse Storms sous forme de boissons aux extraits de stévia. L'entreprise Chocolat Villars en Suisse a lancé la première tablette de chocolat au stévia[17]. Dans le secteur des boissons, Coca-Cola a reformulé le Fanta Still (avec 30 % de sucres en moins) pour intégrer le Truvia (marque commerciale de Cargill pour un mélange de rébaudioside A et d'érythritol)[18]. La société suédoise Liv Natur a lancé son Liv Maté, thé glacé aromatisé à l'extrait de stévia. Eckes-Granini en a fait de même avec Rea et Joker. En France, Phare Ouest a décliné son Breizh-Cola, appelé à juste titre Breizh-Cola Stévia[19]. Par ailleurs la plante est commercialisée, en France, dans différentes jardineries comme plante ornementale.
Notes et références
- (en)[PDF] Opinion on Stevia Rebaudiana plants and leaves European Commission Scientific Committee on Food 1999, mais selon l'origine de la culture le pouvoir sucrant généralement observé est de 100 à 300 plus sucré que le saccharose tiré de la canne à sucre.
- « Une plante face à l'aspartame », revue Que Choisir, n°484, septembre 2010.
- PubMed research articles related to treatments of obesity
- (en)PubMed research articles on stevia's effects on blood pressure
- (en)PubMed articles on stevia's use in treating hypertension
- Curi R, Alvarez M, Bazotte RB, Botion LM, Godoy JL, Bracht Effect of Stevia rebaudiana on glucose tolerance in normal adult humans Braz. J. Med. Biol. Res. volume=19 issue=6 pages=771–4 1986
- (en) Gregersen S, Jeppesen PB, Holst JJ, Hermansen K Antihyperglycemic effects of stevioside in type 2 diabetic subjects Metab. Clin. Exp. volume=53 issue=1 pages=73–6 2004
- (fr) FAQ de Stevialis - Fournisseur de Stevia
- (en)Whole Earth Sweetener
- (fr)[PDF]Le projet d'arrêté sur le site de l'AFSSA
- Arrêté du 8 janvier 2010 relatif à l'emploi du rébaudioside A (extrait de Stevia rebaudiana) comme additif alimentaire NOR: ECEC0929660A. Journal officiel de la République française du 15 janvier 2010,
- (en)EFSA, « Scientific Opinion on the safety of steviol glycosides for the proposed uses as a food additive »
- http://www.efsa.europa.eu/fr/anstopics/topic/aspartame.htm
- (fr)Parlement européen - Réponse à question: E-8446/2010 sur la Stevia
- (fr)La stévia fait grossir le marché des sucrettes
- http://www.zeit.de/wissen/gesundheit/2010-04/stevia-zucker Die Zeit:
- Le Figaro, Ruée des industriels sur le nouveau sans-sucre, Florentin Collomb, 7 décembre 2009
- Process Alimentaire, Stevia Coca-Cola ouvre le bal, Pierre Christen, janvier 2010
- (fr)Le magazine des boissons en grande distribution, « Boissons sans alcool : l’Efsa approuve les différents extraits de stevia en tant qu’additifs alimentaires »
Liens externes
- Référence Flora of North America : Stevia (en)
- Référence Flora of Chile : Stevia (en)
- Référence ITIS : Stevia Cav. (fr) ( (en))
- Référence GRIN : genre Stevia Cav. (en)
Catégories :- Flore (nom scientifique)
- Asteraceae
- Édulcorant
Wikimedia Foundation. 2010.