- Sœurs de la Charité de Nevers
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Les Sœurs de la Charité de Nevers appartiennent à une congrégation religieuse de femmes fondée à Saint-Saulge par le Père Jean-Baptiste Delaveyne (1653-1719), prêtre et moine bénédictin en 1680.
Sommaire
Histoire
Jean-Baptiste de Lavenne, alias Jean-Baptiste Delaveyne est un prêtre, moine bénédictin qui est parti faire ses études à Paris en 1669 et retourne en 1676 à Saint-Saulge, sa ville natale. Il fut ébloui par les mondanités, le faste et les splendeurs artistiques de la capitale et dès son retour n'a de cesse de côtoyer les grands personnages du Morvan.
En 1678, le curé d'une paroisse avoisinante lui fera la remarque que « Saint-Benoît n'était pas si bien à Subiaco... ». Cette petite phrase anodine le renvoie pourtant à sa vocation première : l'appel de Dieu dans sa jeunesse. Il part quelque temps en retraite à l'Abbaye d'Autun et rentre à Saint-Saulge complètement changé.
Il s'intéresse dès lors à la triste vie de ses paroissiens, démunis de tout et va œuvrer dorénavant au soulagement de leurs maux, le respect de leurs droits, en particulier celui des femmes et des enfants. Il redécouvre les enseignements du Christ et invite des jeunes filles de Saint-Saulge et des paroisses voisines à se joindre à lui pour s'occuper des plus démunis : « N'ayez point d'autres affaires que celles de la Charité. N'ayez point d'autres intérêts que ceux des malheureux ». C'est ainsi qu'en 1680 il fonde la Congrégation des Sœurs de la Charité de Nevers. Parmi les premières à le suivre : Anne Legeay; Marie de Marchangy en 1683; Marcelline Pauper, que l'on nomme les filles de Dom de Laveyne. Il leur fait donner une éducation et une instruction solide tant sur le plan pratique que sur le plan spirituel et les installe dans une petite maison de Saint-Saulge. L'abbé Charles Bolacre les fait venir à l'Hôpital général de Nevers et leur trouve une maison place Saint-Pierre (actuelle Place Guy Coquille) où elles font la classe, installe le noviciat et la pharmacie. En 1693, par manque de place, l'abbé leur achète une plus grande maison rue de la Parcheminerie. Avec le temps la communauté va acquérir les immeubles autour et agrandir le couvent.
La règle fut rédigée en 1700, prenant en référence le règlement institué par Dom Delaveyne. Puis viendront les luttes d'influence au sein de la communauté. Malgré ces tensions il est décidé en 1704 que la Maison-Mère et le noviciat s'installeraient à Nevers. Malgré les services rendus, ce n'est qu'en 1780 que la Congrégation obtiendra des lettres patentes de Louis XVI.
A la fin de l'Ancien Régime, la Congrégation comprend 140 maisons emportées dans la tourmente révolutionnaire[1].
Devant le nombre croissant de vocations et l'exigüité des locaux, Monseigneur Dufrête, évêque de Nevers fait l'acquisition du plateau Saint Gildard, hors les murs de Nevers pour construire le noviciat dont la réalisation est confiée à l'architecte Pierre Hyppolyte Paillard (1801-1866). La première pierre est posée en juin 1853 et trois ans plus tard, les religieuses entre dans le couvent Saint-Gildard le 15 juillet 1856 construit sur les ruines de l'Abbaye de Saint-Gildard de Nevers existante au XIIe siècle et qui deviendra prieuré, dont seule l'église Saint-Gildard, devenue paroissiale, subsiste et dont il reste encore aujourd'hui le tympan martelé à la Révolution. A cette époque elle était en ruine, le chœur renfermant un pressoir, l'enclos noyé par la vigne, le tout noyé dans la végétation.
Après la Révolution les religieuses réintègrent l'hôpital. La Congrégation est rétablie par le Préfet de la Nièvre, Jean Joseph Sabatier, en 1801. Les religieuses s'installent dans le Couvent de la Visitation de Nevers[2] Bernadette Soubirous est à l'hospice de Lourdes en 1860 où les sœurs lui apprennent à lire et à écrire. En 1866 elle rejoindra la communauté de Nevers qui comprend 132 novices et 30 postulantes et prononcera ses vœux le 30 octobre 1867. En 1866 la Congrégation comporte 260 maisons.
Supérieures Générales
(liste non exhaustive)
- 1685 ca - Marie de Marchangy,(Scholastique), Première Supérieure Générale, décédée en 1729
- 1694 - … - Marcelline Pauper, (1666-1708
- 2001 - 2006 -
- 2006 - 2011 - Michèle Cœurderoy
- 2011 - 2016 - Élisabeth de Tonquedec
Religieuses célèbres
- Bernadette Soubirous (1844-1879), en religion Sœur Marie Bernard, canonisée le 8 décembre 1933, son corps est conservé dans une châsse de verre et fait l'objet d'un pèlerinage.
Profession de Foi
Selon les vœux du fondateur : faire la Charité et s'occuper des malheureux, telle est l'orientation de la vie des religieuses de cette communauté, « Manifester au monde, la Tendresse de Père, la Charité de Dieu ». Une vie communautaire aux services des plus pauvres.
- Devise
« DEUS EST CARITAS » (Dieu est Amour) inscrit au fronton du grand bâtiment
Comment devient-on Religieuse
Différents établissements préparent les femmes désirant rejoindre les rangs de la congrégation, en France à Villeneuve-le-Roi.
La Congrégation aujourd'hui
Elle compte des établissements dans 15 pays sur les quatre continents. Sa vocation est restée la même : s'occuper des plus défavorisés. Présence dans les quartiers défavorisés, auprès des personnes âgées, les handicapés, lutter pour l'alphabétisation, ainsi que s'occuper de la vie pastorale.
En France
(liste non exhaustive) Les établissements français sont au nombre de 30
- 1680 - Saint-Saulge
- 1704 - Nevers, Maison Mère de la Congrégation Espace Bernadette Soubirous-Nevers: EBSN (Saint-Gildard);(Centre International de Pèlerinage, Centre Spirituel; CIRRH : Centre International de Recherche et de Ressourcement pour l'Humanitaire. 34 rue Saint-Gildard 58000 Nevers[3]
- Nevers: Bd Victor Hugo en lien avec l'EBSN
- Nevers: A la Grande-Pâture (cité HLM)
- Nevers: rue Morlon (au secrétariat et dans divers services de l'évêché)
- 1691 - Decize: Maison fondée en 1691 -1694, par Marcelline Pauper
- 1696 - Fondation de la Maison de Murat dans le Cantal par Marcelline Pauper
- Paris (maison Conseil général) 27 Avenue du Général Bizot XIIe arrondissement.
- Auxerre
- Ligny-le-Chatel
- 1700 - Fondation de la Maison de Bourg-Saint-Andéol en Ardèche, par Marcelline Pauper.
- 1705 - Fondation de la Maison de Tulle en Corrèze, par Marcelline Pauper.
- Sens, (maison de retraite Notre-Dame de la Providence)
- 1730 -Chaumes-en-Brie: En 1730, deux sœurs de St Gildas de Nevers arrivent pour prendre en charge l'Hôtel-Dieu de Chaumes, le bâtiment est agrandi en 1744 en direction du Sud, rénovation en 1751. Il y a trois religieuses en 1782 et en 1793 elles sont remplacées par des Dames dites de Charité. A peine un an après l'établissement est vide. L'établissement sera rétablit en 1830, avec des Sœurs de Saint Vincent de Paul[4].
- Lourdes: Hospice créé en 1836, pour accueillir les filles les plus pauvres et leur donner une éducation primaire. Bernadette y entre en janvier 1858 et le quittera en avril 1866 pour le noviciat de Nevers. On y recueille également les vieillards.
A l'étranger
Les Sœurs de la Charité de Nevers sont présentes en :
- Afrique
- Côte d'Ivoire : Anyama; présentes en brousse dans les régions défavorisées ( microréalisations de petits élevages, culture vivrière. Dans des campements elles initient aux soins de santé.
- Guinée : Centre de développement rural pour femmes (ateliers de confection, initiation aux soins de santé primaire, alphabétisation).
- Tunisie : Depuis 1925 les sœurs œuvrent dans les zones du Sud pour l'éducation de la jeunesse, l'alphabétisation, la prise en charge des personnes handicapées.
- Asie
- Corée : Fondation récente. Les sœurs s'occupent des enfants handicapés, mis en école maternelle et éduqués afin de bénéficier d'une plus grande autonomie. Elles s'investissent également dans l'éducation, la protection d'enfants en difficultés familiales et sociales, des sans logis qu'elles accueillent dans un restaurant destinés aux personnes sans revenus.
- Japon : Kyoto ; Kobé : Principales actions dans les lieux d'éducation. Présence dans les quartiers d'immigrés. Les sœurs font un travail sanitaire auprès des vieillards et scolaire auprès des jeunes. A la suite du tremblement de terre de 1995, les religieuses ont fondée une petite communauté pour venir en aide aux vieillards logés dans des préfabriqués et non réinsérés dans des logements décents.
- Thaïlande : Elles ont à cœur d'œuvrer à la défense des droits des femmes, victimes de la prostitution et largement touchées par le virus du Sida. Mise en place de bibliothèque dans les villages du Sud-Est afin de faciliter l'instruction des enfants.
- Amérique centrale & Amérique centrale
- Caraïbe : Guadeloupe
- Amérique du Sud
- Chili: Santiago du Chili, dans les poblaciones de Santiago et dans les zones rurales du Sud, elles œuvrent à la réhabilitation des jeunes drogués et des alcooliques.
- Bolivie:
- Europe.
- Angleterre : Preston (Lancashire)
- Italie : Rome
- Irlande : Dublin
- Espagne : Villa Real (Castellon)
- Suisse
Chapitre général
Temps fort de la Congrégation, il a lieu tous les 5 ans. Il est constitué de déléguées de tous les pays où des communautés sont insérées. Dans un premier temps la Supérieur Générale fait un rapport des activités et de la vie de la Congrégation au cours des cinq dernières années et les déléguées auront à recueillir le fruit des engagements apostoliques des communautés à travers le monde et à les relire à la lumière de la mission confiée à la Congrégation depuis son origine : « Manifester au monde la tendresse du Père, la charité de Dieu » et selon les orientations du dernier chapitre.
Dans un second temps, après l'élection de la Supérieure générale et de son conseil, les sœurs présentes auront à décider des orientations pour les cinq années à venir[5].
Bibliographie
- Abbé Marillier, Histoire de Jean-Baptiste Delaveyne religieux de l'Ordre de Saint Benoît, fondateur, Supérieur Général de la Congrégation des Sœurs de la Charité et de l'Instruction chrétienne de Nevers, Paris, éd. Lecoffre; Nevers, Thomas Ferrandier, 1890.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Répertoire des instituts religieux CORREF, La Charité de Nevers
- Archives Départementales de la Nièvre de l'Empire à la République, Nevers
Notes et références
- Anne-Marie Chagny, Conservateur général du Patrimoine, directeur des Archives départementales de la Nièvre avec le concours de Laurence Laraise-Barao & EmmanuelDamault, plaquette sur Nevers de l'Empire à la République. N°16
- (Seule, la chapelle subsiste aujourd'hui)
- Église catholique de la Nièvre, Diocèse de Nevers: Les sœurs de la Charité de Nevers
- Ville de Chaumes-en-Brie, Maison de retraite, historique
- Bulletin de l'Espace Bernadette, N°19 année 2011.
Catégorie :- Congrégation catholique féminine
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