- Saint Georges et le Dragon (National Gallery of Art)
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Saint Georges et le Dragon
(Raphaël-Washington)Artiste Raphaël Année 1505 env Type Huile sur bois Dimensions (H × L) 28 5 cm × 21 5 cm Localisation National Gallery of Art, Washington (District de Columbia), États-Unis modifier Saint Georges et le Dragon ou Saint Georges terrassant le dragon est une peinture à l'huile (28,5 x 21,5 cm) de Raphaël, réalisée aux alentours de l'an 1505, conservée au National Gallery of Art, Washington. Le tableau est signé sur la harnais du cheval (RAPHELLO / .V[rbinas].).
Une autre version de l'œuvre, Saint Georges et le Dragon, d'exécution légèrement antérieure, est conservée au Musée du Louvre à Paris
Sommaire
Histoire
L'œuvre Saint Georges de la National Gallery de Washington est traditionnellement considérée comme un don de Guidobaldo Ier de Montefeltro pour Henri VII d'Angleterre comme remerciement pour l'avoir fait membre de l'Ordre de la Jarretière. La jarretière est évidente au mollet du chevalier avec l'inscription « Honi » qui est le premier mot du dicton « Honi soit qui mal y pense ».
Le petit tableau devait déjà être achevé en 1505 mais il a été livré au roi seulement en juillet 1506 par Baldassare Castiglione pour cause de maladie. Des études récentes ont mis en évidence que l'œuvre était en fait destinée à l'émissaire du roi Gilbert Talbot et non directement le roi.
Le tableau est repris dans un inventaire de l'an 1542 mais l'inscription ne concorde pas avec la peinture et en 1547, la notice décrit « un saint avec une lance brisée et l'épée à la main », description qui se rapporte plutôt à l'exemplaire du Musée du Louvre qui probablement n'est qu'une copie de l'original fait faire par Guidobaldo pour lui-même à Urbino. L'hypothèse, faite par Julia Cartwright Ady (1895) er reprise par MacCurdy (1917), concerne une peinture perdue, disparue de la Chair House[1] avant le mois de novembre 1550.
Le tableau de Washington réapparaît un siècle plus tard dans les collections du duc de Pembroke (1627) qui le céda vers l'an 1639, à Charles Ier d'Angleterre et après la décapitation du roi, le tableau est mis aux enchères et acheté par Edward Bass et probablemend vendu à Charles d'Escoubleau, marquis de Sourdis, gagnant de fait la France.
L'œuvre devint la propriété de Laurent Le Tessier de Montarsy, qui, en 1729, la céda à Pierre Crozat, un riche homme d'origine modeste qui possédait une collection d'art privée.
En 1772 Catherine II de Russie acheta en totalité la collection aux héritiers Croizat par l'intermédiaire de Denis Diderot. La collection constitua le noyau originel du Musée de l'Ermitage. Le tableau resta à saint-Pétersbourg, échappant aux incendies et à la Révolution russe mais, en 1930-1931, il fut sélectionné par Staline, avec d'autres chefs-d'œuvres pour être mis en vente dans le plus grand secret afin « d'acheter des tracteurs ». L'acheteur fut le magnat américain Andre W. Mellon, qui déboursa six millions et cinq cent mille dollars pour ce qui a été défini comme le plus important changement de propriété de l'histoire du collectionnisme artistique depuis Napoléon Ier[2].
La collection Mellon fut ensuite le noyau central de la National Gallery ouvert en 1937.
Thème
Saint Georges de Lydda intervient, avec l'aide de Jésus et de Dieu (le dragon symbolise de Démon), pour délivrer la fille du roi, d'un dragon qui terrorise la région de Beyrouth et qui réclame quotidiennement le tribut de deux jeunes gens. Il casse sa lance mais soumet le dragon d'un coup de cimeterre, ce dernier ne meurt pas et se soumet à la princesse délivrée[3].
Description
Le décor est constitué d'un paysage typiquement ombrien, avec collines et arbrisseaux. Saint Georges sur son cheval cabré à gauche, transperce de sa lance le dragon. La lutte est savament composée sur des lignes qui mettent en évidence le duel. La lance et la jambe du saint sont parallèles et affronte de face le corps du dragon à terre appuyé sur une relief rocheux.
Le saint sur la selle de sa monture blanche, est équipé d'une armure étincelante et d'un heaume crêté et auréolé ; sa cape est gonflée par l'action,
Certains détails comme l'étude des petites plantes au premier plan et l'anatomie du mouvement du cheval rappellent Léonard de Vinci.
Dans le fond du paysage à droite, devant une colline arborée, la princesse habillé de rouge, en posture de prière, regarde vers son sauveur.
Analyse
Toute la scène est composée, d'une manière efficace, le long d'axes orthogonaux correspondant au geste offensif, au cabrage du cheval et à la posture de la princesse priant.
Le dispositif scénique permet à l'observateur de comprendre d'un seul coup d'œil le récit complet des éléments de la scène du premier plan mais aussi de celle de l'arrière-plan. Le rouge symbolique de la Passion du Christ (saint Georges mourra du martyre de sa foi) est convoqué par la couleur de la robe de la princesse.
Le vert (couleur complémentaire du rouge) sert aux autres éléments : verdure et reflets de l'armure, de la cape, du casque.
Dans l'impétuosité du dessin, surtout celle du cheval, on note déjà l'influence de Léonard de Vinci.
La posture de la princesse rappelle les saintes du Pérugin.
Si le tableau du Musée du Louvre représente une lutte dramatique, dans celui de Washington, la construction exalte le triomphe du héros, rappelant les détails de la composition du bas-relief de Donatello à Orsanmichele (1416-1417 env.), avec des personnages campant des attitudes similaires même s'ils sont disposés dans un seul plan perspectif.
Notes et références
- Chair House était le studio du roi à Westminster
- Francesca Salvadori, Washington National Gallery of Art, Electa, Milan, 2005, p. 12
- Jacques de Voragine, in La Légende dorée, p. 312 de l'édition Bibliothèque de la Pléiade.
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « San Giorgio e il drago (Raffaello Washington) » (voir la liste des auteurs)
Articles connexes
- Liste de peintures de Raphaël
Liens externes
Catégories :- Tableau de Raphaël
- Œuvre conservée à la National Gallery of Art
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