Georges de Lydda

Georges de Lydda
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Saint Georges et le Dragon par Paolo Uccello, vers 1470, National Gallery.
Gravure du XIXe siècle montrant le Lumeçon à Mons. Ici, le dragon est mis en valeur, saint Georges se trouve à l'arrière-plan.
Saint Georges, le dragon à ses pieds, par Andrea Mantegna.

Georges de Lydda (aux environs 275/280 - 23 avril 303), saint Georges pour les chrétiens, est un martyr chrétien du IVe siècle, honoré le 23 avril, le 3 novembre (translation des reliques et dédicace de l'église de Lydda, ville actuellement dans le centre d'Israël, au IVe siècle) et le 23 novembre en Géorgie.

Son nom vient de Georgos (« qui cultive la terre », en grec).

Sommaire

D'après la Tradition

Il naît en Cappadoce, dans une famille chrétienne. Il embrasse la profession des armes et devient officier dans l'armée romaine ; il fut élevé par l'empereur Dioclétien aux premiers grades de l'armée. Un jour, sur son cheval blanc, il traverse la ville de Silcha (Silène)[1], dans la province de Libye.

La cité terrorisée par un redoutable dragon qui dévore tous les animaux de la contrée et exige des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arrive le jour où le sort tombe sur la fille du roi, au moment où celle-ci va être victime du monstre. Georges engage avec le dragon un combat acharné ; avec l'aide du Christ[2], et après un signe de croix, il le transperce de sa lance.

La princesse est délivrée et le dragon la suit comme un chien fidèle jusqu'à la cité. Les habitants de la ville ayant accepté de se convertir au christianisme et de recevoir le baptême, Georges tue le dragon d'un coup de cimeterre car il les effrayait toujours[3], puis le cadavre de la bête est traîné hors des murs de la ville tiré par quatre bœufs[4].

Suite à la publication des édits contre les chrétiens de Dioclétien, Georges est emprisonné. Sa foi ne pouvant être ébranlée, il y subit un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices, il survit miraculeusement et finit par être décapité.

Cette tradition fut recueillie et adaptée pour l'Occident chrétien en 1265-66, par Jacques de Voragine dans La Légende dorée[5].

Folklore

Le saint a inspiré différentes représentations folkloriques de par le monde, dont une se déroule au cours de la ducasse de Mons[6], en Belgique. Le combat (dit Lumeçon) de saint Georges et du dragon a lieu chaque année sur la Grand'place de Mons, le dimanche de la Trinité. Il est précédé par une procession dont l'origine remonte au XIVe siècle. La ducasse de Mons est reconnue comme chef-d'œuvre du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO (Géants et dragons processionnels de Belgique et de France).

Saint patron

Statue de saint Georges au sommet d'une colonne place de la Liberté à Tbilissi (Géorgie)

Il est vénéré :

  • en Géorgie, dont il est le saint patron ;
  • en Éthiopie, dont il est également le saint patron (« patron céleste de l’Éthiopie ») ;
  • en Bourgogne, dont il est le saint protecteur ;
  • en Angleterre, où il remplaça Édouard le Confesseur en tant que saint national lors de la fondation de l’ordre de la Jarretière par Édouard III en 1348. Le drapeau anglais porte d'ailleurs la croix de saint Georges ;
  • en Israël, où son tombeau est vénéré à Lydda (Lod) ;
  • chez les scouts dont il est le saint patron ;
  • chez les Grecs, qui lui ont donné le nom de Grand-Martyr (mégalomartyr) ;
  • à Beyrouth, dont il est le patron, avec un monastère remontant au IVe siècle (il est nommé Jergis par les chrétiens et Khodr par les musulmans) ;
  • en Russie, qui l'a adopté comme principal emblème de ses armoiries et où le premier des ordres militaires porte son nom (voir ordre de Saint-Georges) ; au cours de la Seconde Guerre mondiale, une division de l’Armée Rouge, constituée sous le patronage de l’Église orthodoxe, porta le nom de Saint-Georges ;
  • en Bulgarie où il est le saint patron de l’armée bulgare ;
  • à Gênes, Venise et Barcelone, dont il est un des saints patrons ;
  • en Espagne, il est aussi le saint patron de l’Aragon et la Catalogne, dont il est le saint patron et où la principale décoration, la creu de Sant Jordi ou croix de saint Georges porte son nom, bien qu'il soit aussi vénéré comme saint patron par quelques villes espagnoles importantes dans d’autres régions autonomes du pays, telles que Alcoy ou Cáceres.
  • en Serbie, Balkans, par les communautés Slaves du Sud comme les Serbes de Croatie, de Bosnie, du Monténégro et les Macédoniens (Djurdjevdan), Serbe (Sveti Georgije ou Djurdjic) fêtée le 16 novembre en référence à saint Georges de Lyidie et Rroms (Ederlezi), il est fêté le 6 mai et marque le début du printemps.
  • en Suisse où il est le saint patron de la commune de Chermignon;
  • dans toute la chrétienté, en tant que patron des chevaliers ;
  • par les frères de l’ordre du Temple dont il était le saint patron et protecteur ;
  • par les membres de l’ordre Teutonique, dont il est le saint patron ;
  • ainsi qu’au Portugal où il est préféré à saint Jacques ;
  • en Belgique, saint patron des gendarmes à cheval ;
  • dans l’arme blindée-cavalerie française, qui a pour devise : « Et par saint Georges...! »
  • Représenté sur la bannière des Dauphins de Viennois, dont le cri de guerre était « Saint Georges et Dalphiné ».

Il est fêté le 23 avril.

Symbolique

saint georges terrassant le dragon
Saint Georges pourfendant le dragon, Enluminure tirée d'un Livre d'Heures de la fin du XIVème siècle, Londres, British Library.

Saint Georges est traditionnellement représenté à cheval, souvent blanc (signe de pureté), ayant un dragon (créature composite mi-crocodile, mi-lion) à ses pieds. En armure, portant une lance souvent brisée à la main, ainsi qu’un écu et une bannière d’argent à la croix de gueules (c’est-à-dire blanche à croix rouge), couleurs qui furent celles des croisés (faisant également de saint Georges, leur saint protecteur) et devinrent celles du drapeau national de l’Angleterre au XIVe siècle. Il est l’allégorie de la victoire de la Foi sur le Démon désigné dans l’Apocalypse sous le nom de dragon.

Dans les romans médiévaux, la lance (ou dans certaines versions, une épée longue) avec laquelle saint Georges tua le dragon fut appelée « Ascalon », du nom de la ville d'Ashkelon en Terre sainte. Un forgeron de cette ville la lui aurait façonnée dans un acier spécial.

Le combat de saint Georges et du dragon peut être vu comme une version chrétienne du mythe de Persée délivrant la princesse Andromède attachée à un rocher et tuant le monstre marin auquel elle était offerte en sacrifice pour qu'il cesse de ravager le pays[7]. Néanmoins, le combat livré par Persée n'a pas la dimension spirituelle de celui de saint Georges, figurant l'idéal du vrai chevalier chrétien : un héros pur et intrépide défaisant le Mal.

Iconographie

Georges subissant le supplice de la roue, collégiale Saint-Georges, Tübingen (Allemagne)

L'imagerie suit la tradition d'Orient. Le combat de Georges contre le dragon est un sujet très souvent représenté, surtout à partir du XIIIe siècle. Georges terrasse le monstre, tandis que la princesse prie, au second plan. La scène se passe à l'abri des murs d'une ville, parfois au bord de la mer. Le martyre de saint Georges a également donné lieu à une iconographie importante. La scène la plus fréquemment représentée est le supplice de la roue hérissée de lames de fer[8].

On le distingue de l'archange saint Michel, terrassant le dragon qui incarne le diable, car l'archange est ailé et n'est jamais à cheval.

Voir aussi : Liste des saints sauroctones

En plus

Notes et références

  1. La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 313
  2. La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 314
  3. La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 315
  4. D'après La Légende dorée de Jacques de Voragine, Georges dans la version traduite par Jean-Baptiste Marie Roze et numérisée sur le site de l'abbaye Saint Benoît de Port-Valais. Page consultée le 4 avril 2011.
  5. p. 312-315 de l'édition Bibliothèque de la Pléiade, 2004
  6. reconnue le 25 novembre 2005 au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO
  7. Louis Vax, « Le dragon, bête nocturne dans la littérature orale », Le Portique, 9 | 2002. Consulté le 4 avril 2011.
  8. Gaston Duchet-Suchaux, Michel Pastoureau, La Bible et les saints, Guide iconographique, Flammarion, Paris, 1990, p. 156-157.
  • L'identité de saint Georges, documentaire français de Bruno Aguila, KTO TV, Paris 2006.

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Georges de Lydda de Wikipédia en français (auteurs)

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