- Place de l'Hôtel-de-Ville (Paris)
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Arrondissements 4e Arrondissement Quartiers Saint-Merri Début 2 quai de Gesvres et quai de l'Hôtel-de-Ville Fin 31 rue de Rivoli Longueur 155 m Largeur 82 m Dénomination 1803 Anciens noms place de Grève La place de l'Hôtel-de-VilleLa place de l’Hôtel-de-Ville, ancienne place de Grève jusqu'en 1830, est une place de Paris, en France ( ). Cette place est située sur les berges de la Seine, d'où son ancien nom (grève : terrain plat composé de graviers ou de sable en bord de mer ou de cours d'eau).
Ce site est desservi par la station de métro Hôtel de Ville.
Sommaire
Historique
Le site était occupé autrefois par une ancienne grève, donc une sorte de plage faite de sable et de gravier, d'où il était facile de décharger des marchandises arrivant par la Seine.
Ainsi, très vite s’y installe un port remplaçant le Port Saint Landry situé sur l’île de la Cité. Le port de la Grève devient le plus important de Paris : le bois, le blé, le vin, le foin y sont déchargés, facilitant ainsi l’installation d’un marché. C’est autour de ce port que va ainsi se développer sur la rive droite, un quartier très dense. L'Hôtel de Ville ne va pas tarder à s'y installer, devant laquelle s'étendait la « place de Grève » (un quart plus petite que l'actuelle place de l'Hôtel de Ville). Cet endroit était donc devenu le cœur de la cité.
Les ouvriers sans travail vont prendre l'habitude de s'y regrouper à l'aube à la recherche d'un employeur. Il s'agissait d'une main-d'œuvre sous-qualifiée et instable qui échappait au système des métiers réglés. Ainsi, la place de Grève est à l'origine du mot "gréviste", sur la base d'un contresens : il s'agissait de concentrations d'ouvriers qui ne travaillaient pas, mais qui étaient à la recherche d'un travail[1]. Ils allaient en Grève (d'où l'expression : se mettre en grève).
Sous l'Ancien Régime, et après la Révolution cette place servait aussi aux exécutions et aux supplices publics : Robert François Damiens, François Ravaillac entre autres y furent écartelés. On y dressait également le feu de la Saint-Jean qui était traditionnellement allumé par le roi de France en personne, coutume qui perdura jusqu’en 1648, date à laquelle Louis XIV officia pour la dernière fois[2].
Liste non exhaustive d’exécutions sous l’Ancien Régime
- 1310 : Marguerite Porete (brûlée)
- 1549 : Jacques Ier de Coucy (décapité)
- 1559 : Anne du Bourg (pendu puis brûlé)
- 1574 : le Comte de Montgomery (décapité)
- 1602 : Guy Éder de La Fontenelle (roué vif)
- 1610 : François Ravaillac (écartelé)
- 1627 : François de Montmorency-Bouteville (décapité)
- 1632 : Louis de Marillac (décapité)
- 1670 : François Sarrazin (poing coupé puis brûlé)
- 1676 : Marie Madeleine Dreux d'Aubray, marquise de Brinvilliers (décapitée)
- 1680 : Catherine Deshayes, dite la Voisin (brûlée)
- 1681 : Anne de Carada du Saussey(brûlée)
- 1721 : Louis Dominique Cartouche (roué vif)
- 1757 : Robert François Damiens (écartelé)
- 1766 : Thomas Arthur de Lally-Tollendal (décapité)
La place de Grève sous la Révolution où fut utilisée pour la première fois la guillotine
Le 25 avril 1792, eut lieu en place de Grève la première exécution par guillotine. Le condamné, Nicolas Jacques Pelletier, était un simple voleur. La foule, accoutumée depuis le Moyen Âge à des supplices plus « raffinés », se montra déçue de la rapidité du procédé. Le lendemain, une chanson courait les rues : Rendez-moi ma potence de bois, rendez-moi ma potence.
La guillotine place de Grève en 1794
La guillotine devait à nouveau être montée en place de Grève, de novembre 1794 à mai 1795. Parmi les dernières têtes à tomber furent celles du député de la Convention Jean-Baptiste Carrier et de l'accusateur public Fouquier-Tinville.
Citations
Extrait du Livre Deuxième, Chapitre II, de Notre Dame de Paris de Victor Hugo (1831) :
« Il ne reste aujourd'hui qu'un bien imperceptible vestige de la place de Grève telle qu'elle existait alors. C'est la charmante tourelle qui occupe l'angle nord de la place, et qui, déjà ensevelie sous l'ignoble badigeonnage qui empâte les vives arêtes de ses sculptures, aura bientôt disparu peut-être, submergée par cette crue de maisons neuves qui dévore si rapidement toutes les vieilles façades de Paris.[...]
La Grève avait dès lors cet aspect sinistre que lui conservent encore aujourd'hui l'idée exécrable qu'elle réveille et le sombre Hôtel de Ville de Boccador, qui a remplacé la Maison-aux-Piliers. Il faut dire qu'un gibet et un pilori permanents, une justice et une échelle, comme on disait alors, dressés côte à côte au milieu du pavé, ne contribuaient pas peu à faire détourner les yeux de cette place fatale, où tant d'êtres pleins de santé et de vie ont agonisé ; où devait naître cinquante ans plus tard cette fièvre de Saint-Vallier, cette maladie de la terreur de l'échafaud, la plus monstrueuse de toutes les maladies, parce qu'elle ne vient pas de Dieu, mais de l'homme. »La place de l’Hôtel-de-Ville aujourd'hui
La place de l'Hôtel-de-Ville le 19 mars 1830, est devenue un espace réservé aux piétons depuis 1982. Aujourd'hui la place de l'Hôtel-de-Ville est un lieu d'animation :
- pour Paris-Plage de 2004 et 2011, une grande partie de la place était transformée en un terrain de volley-ball ;
- en hiver, on y place souvent une patinoire géante ;
- des « salons » s'y tiennent, par exemple pour les étudiants ;
- au printemps, une manifestation pour le don du sang a lieu là ; et en juillet 2007, une partie d'une exposition sur les jardins se déroulait place de l'Hôtel-de-Ville ;
- lors des grands soirées sportives, un écran géant est installée sur la place (Coupe du monde de football, Coupe du monde de rugby à XV);
- chaque été, elle accueille les concerts gratuits de Paris Plages du festival Fnac Indétendances depuis 2009 (Ces concerts étaient auparavant situés sur les berges de Seine)
- En mars 2009, la place fut le siège de la ronde des obstinés, une ronde qui dura plus de 1000 heures (>40 jours, nuit et jour, sans interruption)[3]. Cette ronde avait pour but de protester contre le projet Pécresse de réforme des Universités.
Notes et références
- Robert Castel, La métamorphose de la question sociale, Paris, Gallimard, 1995
- XVIIIe siècle, Hachette (coll. Le Temps et les hommes), Paris, 1976, p. 62. Yves-Marie Bercé, Fête et révolte : des mentalités populaires du XVIe au
- http://www.liberation.fr/education/0101558875-la-ronde-des-obstines-s-elargit Article de Libération:
Voir aussi
Articles connexes
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- Emplacement de la guillotine à Paris lors de la Révolution française
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