- Luri (pieve)
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Luri (Luri en langue corse) était une pieve du fief seigneurial des Campo di Luri, puis celui des Da Mare de San Colombano di Rogliano qui devient au XVIe siècle la province génoise du Cap Corse
Sommaire
Géographie
Luri était une pieve qui comptait environ 1 000 habitants vers 1600.
Au XVIe siècle elle avait pour lieux habités des villages de la vallée de Luri :
Au XVIIIe siècle, la pieve deLuri était beaucoup plus étendue et avait pour lieux habités des communautés situées de part et d'autre du Cap :
- Meria 405 Hab.
- Cagnano 535 Hab.
- Luri 996 Hab.
- Barrettali 533 Hab.
- Pino 489 Hab.
Histoire
À l'origine chaque diocèse ne formait qu'une seule paroisse dont le curé était l'évêque. Au IIIe siècle le diocèse était subdivisé en pièves, calquées sur les pièves civiles. Ces structures civiles et religieuses subiront de nombreuses modifications , notamment au IXe siècle avec l'occupation sarrasine, puis en raison des incessantes invasions barbaresques.
Vers l'an 400, la Corse comptait une quinzaine de diocèses dont celui de Tamina (Tomino). L'évêque était Martino Tomitano, disciple de Saint Paul de Tarse[1].
De la fin du IXe siècle à 1249, le fief qui s'étendait sur les pievi de Rogliano, Tomino, Meria et Luri, incluant par moment Cagnano fief des seigneurs Delle Suere, appartenait aux seigneurs Da Campo di Luri, lesquels seront mis sous tutelle des Avogari en 1198.
En 1249, les Avogari cèdent le nord du Cap Corse à l'amiral génois Ansaldo Da Mare. Celui-ci achète les droits d'Aldrovrando seigneur de Campo di Luri
Jusqu'en 1592, San Colombano est le centre du fief Da Mare de San Colombano di Rogliano (ou San Colombano d'Augliani), fief génois le plus important du Cap Corse. La « Tour du Cap » à Vignale (Rogliano), ou la Tour de Barbara Da Mare dite encore « Torre San Colombanu », a servi de siège au gouvernement du fief de San Colombano que se partageaient Barbara Da Mare et Jacques de Negroni.
En 1592, profitant du désaccord des héritiers de Barbara da Mare décédée en 1582, le gouverneur génois Augustin Doria s'empare du fief et place le Cap Corse sous tutelle directe de l'administration génoise. Le fief de San Colombano qui comprenait toute la partie septentrionale du Cap Corse, devient la provincia di CapoCorso.
À partir de 1812, les morts qui étaient depuis 1130 inhumés autour et dans les églises (arca), le seront dans un cimetière ouvert par chaque paroisse.
La pieve civile
Vers 1600, Meria était une « communauté » de la seigneurie Da Mare. Elle comptait environ 350 habitants[2].
Au XVIIe siècle, dans une microrégion devenue la province du Capo Corso (provincia di CapoCorso), Luri faisait partie de la pieve civile du CapoCorso, l'une des quatre pieves du Cap Corse avec Nonza, Canari et Brando, qui sont « toujours qualifiés officiellement de « fiefs » pour ménager les seigneurs dépossédés - Alerius Tardy ».
En matière de justice, le Cap Corse n'a plus que 5 pièves judiciaires : Canari, Barrettali, Luri, Tomino et Sisco. À la tête de chaque pieve est un « auditeur » dont le rôle est celui d'un juge de première instance. Le tribunal provincial compétent est celui de la Tour du Cap à Rogliano, tour qui fut aussi la résidence des gouverneurs génois et le centre de la provincia civile di Capu Corsu[1].
Au XVIIIe siècle, la pieve de Luri avait pour lieux habités : Meria 405, Cagnano 535, Luri 996, Barrettali 533 et Pino 489[3]. Avec le passage de l'île sous administration française en 1768[Note 1], un redécoupage des pieves est effectué. La pieve du Luri prend le nom de Seneca.
En 1762 eut lieu une "consulte" à Luri, où les responsables du Cap Corse décidèrent seulement alors de se rallier à Pascal Paoli. Piazza disputa à Rogliano le titre de capitale du Cap Corse, mais c'est cette dernière commune qui fut choisie[4]. Paoli reprocha aux 17 hameaux de Luri[Note 2] d'être trop éloignés les uns des autres et choisit Rogliano pour chef-lieu de la province[1].
1789 : avril, la Corse compte 11 juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d’Ampugnani, Nebbiu, Sartè, Vicu) et 65 pievi. La province du Cap Corse est suprrimée. Le Cap Corse qui est divisé en 4 cantons, est réuni à Bastia, Rogliano perdant son tribunal.
1790 : 26 février, par décret la Corse qui était divisée en onze juridictions royales est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l’Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (ex-pievi), le canton en communes.
La pieve de Seneca devient le canton de Luri.La pieve religieuse
Au XVIIe siècle Luri était une pieve religieuse, l'une des sx pièves du Cap Corse, les autres étant Nonza, Canari (sous l'autorité de l'évêque de Nebbio), Tomino, Brando et Lota (sous l'autorité de l'évêque de Mariana établi à Bastia depuis 1570 à cause des invasions barbaresques[1].
La pieve religieuse de Luri couvrait, outre la paroisse de Luri qui devait s'appeler Lurinum, celles de Meria, Centuri, Morsiglia, Pino et Cagnano aux noms inconnus.
Le centre de la pieve
Piazza aujourd'hui le centre communal de Luri, était la piévanie, la paroisse principale. Piazza est parfois désigné sous le nom de Luri, du nom de la vallée dont il est le chef-lieu. Le quartier Santo Pietro encore appelé de nos jours Pieve, renferme une église SS. Pietro e Paolo (Saints Pierre et Paul) édifiée au XVIIe siècle sur l'emplacement d'un sanctuaire du IXe siècle, en remplacement d'un sanctuaire paléochrétien.
L'église piévane
L'église paroissiale Saint-Pierre-de-Piazza est l'ancienne église piévane érigée à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle, sans doute à l'emplacement d'une église médiévale. En 1751, l'église est érigée en collégiale par le pape Benoît XIV. Le curé porte alors le titre d'archiprêtre. En 1793, la collégiale est supprimée.
De style baroque classique, l'église qui est inscrite Monument historique, renferme des œuvres classées[5].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- traité de Versailles du 15 mai 1768, Gênes cède la Corse à la France Par le
- Les 17 hameaux de Luri sont : Santa-Severa (marine de Luri), U Tufu, Campu, A Renola, A Piazza (hameau principal), Castiglione, A Ghjita, U Poghju, Castellu, Liccetu, Sorbu, Piana, Alzetu, Fienu, Spergane,I Fundali et Mercuri
Références
- Alerius Tardy in Fascinant Cap Corse Bastia-Toga 1994
- Éléments pour un dictionnaire des noms propres Corse A-D. Monti ADECEC
- Francesco Maria Accinelli in L’histoire de la Corse vue par un Génois du XVIIIe siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974
- informations sur la commune de Luri ». Consulté le 28 septembre 2011 Village Corse, «
- Notice no PA00099271, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Catégorie :- Paroisse de la Corse
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