Sept ans d'aventure au Tibet

Sept ans d'aventure au Tibet

Sept ans d'aventures au Tibet

Sept ans d'aventures au Tibet
Auteur Heinrich Harrer
Genre Récit de voyage
Titre original Sieben Jahre in Tibet. Mein Leben am Hofe des Dalai Lama
Date de parution originale 1952
Éditeur Arthaud
Date de parution 1954
ISBN 0874778883

Sept ans d'aventures au Tibet est une œuvre de l'alpiniste et explorateur autrichien Heinrich Harrer parue en 1952.

L'alpiniste, explorateur et écrivain autrichien Heinrich Harrer, à la suite d'un concours d'événements liés aux activités de l'alpinisme SS dans l'Himalaya, fut amené à passer sept années de sa vie, de mai 1944 à mars 1951, au Tibet, pays alors interdit aux étrangers et ayant rejeté la souveraineté de la Chine. Il fit le récit de ces années tibétaines dans un livre de mémoires, Sieben Jahre in Tibet. Mein Leben am Hofe des Dalai Lama, paru en 1952 (traduction anglaise : Seven years in Tibet, E. P. Dutton, 1954; traduction française : Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1954), qui eut un énorme succès et fut traduit en 53 langues et vendu à plus de 4 millions d'exemplaires. Ce premier ouvrage fit connaître la culture de l'ancien Tibet et l'institution du dalaï-lama à une foule d'Occidentaux qui jusque là n'en avaient jamais entendu parler. Une partie de ces mémoires, celle consacrée aux années passées à Lhassa, devait paraître, en juillet 1955, sous forme de résumé dans la revue américaine National Geographic, avec pour titre My Life in Forbidden Lhasa (littéralement « Ma vie dans Lhassa interdit ») [1]. Ce livre de mémoires de 1952 et son résumé de 1955 livrent un aperçu du Tibet des années 1944-1951 [2]. Après son premier livre, relatant son premier voyage au Tibet, Heinrich Harrer a écrit un livre relatant son second voyage publié en 1983, traduit en français sous le titre Retour au Tibet.

Sommaire

Résumé

Internement en Inde (1939-1944)

Après plusieurs mois de reconnaissance du Nanga Parbat et de ses environs, l'expédition arrive à Karachi le 8 août 1939. Trois jours avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les membres de l'expédition sont arrêtés par les autorités coloniales au moment où ils s'apprêtent à gagner l'Iran faute d'avoir trouvé à Karachi le cargo censé les ramener au pays.

Quinze jours plus tard, ils sont déplacés au camp central d'Ahmadnagar, près de Bombay. Supportant difficilement cet enfermement Harrer se porte volontaire pour travailler à l'extérieur du camp espérant ainsi trouver l'occasion de s'évader. Mais persuadés que la fin de la guerre est proche, les prisonniers remettent sans cesse cette évasion.

Par la suite, ils sont transférés par camion dans un nouveau camp à Deolali. Chaque camion comprend 18 prisonniers gardé par un seul soldat indien, la majorité des gardes sont dans les deux camions situés en tête et en queue du convoi. Harrer et son compagnon Lobenhoffer décident de sauter pour rejoindre l'enclave portugaise de Damao qui est un territoire neutre. Mais Lobenhoffer sera immédiatement repris, or celui-ci portait le sac à dos nécessaire à leur survie. Harrer décide de profiter de la confusion pour rejoindre sa place.

Quelques mois plus tard ils sont internés dans le camp de Dehra Dun au pied de l'Himalaya. L'alpiniste Harrer sait qu'il pourra rejoindre les cols et derrière eux le Tibet alors qu'auparavant l'objectif était de rejoindre les enclaves portugaises. Harrer profite donc de sa détention pour préparer sa prochaine évasion. Il apprend des rudiments de tibétain mais aussi de l'hindoustani et du japonais[3]. Il étudie les livres présentant l'Himalaya, prend des notes et copie les cartes. Il organise son évasion avec un général Italien dénommé Marchese. Celle-ci a lieu en mai 1943. Ils réussissent à s'évader du camp sous le tir des sentinelles, rejoignent la jungle et décident de marcher de nuit vers l'Himalaya. Pour passer inaperçu, Harrer se teint les cheveux et la barbe en mélangeant du permanganate avec du fard et de la graisse, ce traitement lui vaudra de perdre ses cheveux brûlés. Après maintes péripéties, ils seront repris au bout de 38 jours par des paysans. De retour au camp, 28 jours de cachot les attendent.

Après ces premières tentatives d'évasion, Harrer réussit à s'échapper du camp de Dehra Dun, le 29 avril 1944, avec Peter Aufschnaiter et cinq autres détenus. Le 17 mai 1944, les fugitifs pénètrent au Tibet par le col de Tchangtchock, à 5 300 mètres d'altitude.

Les sept années au Tibet (1944-1951)

Comme pour les épisodes de l'expédition au Nanga Parbat et de l'internement en Inde, les sources sur lesquelles repose la connaissance que l'on a du séjour de Heinrich Harrer au Tibet, sont essentiellement son livre autobiographique Sieben Jahre in Tibet (« Sept années au Tibet »), paru en 1953.

L'équipée vers Lhassa (1944-1946)

Heinrich Harrer entre dans Lhassa en 1946 par le Chorten de la porte ouest (photo de 1938).

Alors que leurs trois compagnons sont repris et renvoyés derrière les barbelés, Harrer et Aufschnaiter franchissent quelque 65 cols de plus de 5 000 mètres d'altitude, gagnant le Tibet puis Lhassa au bout de deux ans de voyage, le 15 janvier 1946. Dépourvus de papiers et d'autorisations de séjour, ils sont recueillis tout d'abord pendant un mois par un riche noble de Lhassa dénommé Thangme.

Puis le fils d'un ancien ministre du gouvernement tibétain dénommé Tsarong Dzasa et ayant connu les membres de l'expédition Schäfer de 1938-1939 [4], les invite à résider dans une des villas de son domaine. Ils réussissent à échapper à l'expulsion en se rendant l'un et l'autre indispensables grâce à leurs savoir-faire [5].

Les beaux jours de Lhassa (1946-1950)

Harrer et Aufschnaiter séjournèrent à Lhassa pendant cinq ans. Sur place, la situation administrative des deux Européens évolua. Après avoir obtenu le statut de résident permanent, ils furent nommés fonctionnaires du gouvernement et nobles de 5e rang, avec maison, écurie et domestiques [5].

Aufschnaiter, qui était ingénieur agronome de formation, réalisa à la demande des autorités un canal d'irrigation des champs autour de Lhassa, puis il conçut un barrage sur la rivière Kyi chu pour protéger le palais de Norbulingka des inondations. En 1948, il fut chargé de réaliser une centrale électrique ainsi qu'un canal d'amenée d'eau à Lhassa. Harrer surveillait la réalisation des travaux. Par la suite les deux Autrichiens établirent une carte de Lhassa et des environs en vue de concevoir une réseau d'égouts. Harrer fit le relevé de toutes les maisons et jardins de Lhassa, qui comptait à l'époque environ 30 000 Tibétains. Il décrit l' obélisque de pierres élevé en l'an 763 sous le règne du roi du Tibet Trisong Detsen pour commémorer les victoires des Tibétains sur les Chinois, ces derniers devant fournir aux Tibétains cinquante milles rouleaux de soie en signe d'allégeance [6].

En dehors de la charge qui lui avait été confiée d'écouter les radios étrangères de langue anglaise et de traduire en tibétain les nouvelles politiques de l'étranger pour le compte du gouvernement [5] et de faire office de photographe de la Cour [7], Harrer pratiqua de nombreux sports pendant son séjour à Lhassa. Il initia de nombreux Tibétains à la natation, au patin à glace (que les Tibétains appelaient « marcher sur des couteaux ») et au tennis. À ce sujet, il indique jouer des parties de tennis hebdomadaires avec l'ambassadeur du Népal, des membres de l'ambassade de Chine, des Anglais. Il pratiqua aussi le ski alpin après avoir fabriqué des skis avec du bois de bouleau, cependant cette activité sportive fut interrompue par les Tibétains qui lui demandèrent de ne plus « chevaucher la neige » de peur d'offenser les esprits de la montagne.

Le palais du Potala résidence du dalaï-lama (photo de 1938)

En 1949 le 14e dalaï-lama fit savoir à Harrer, par l'intermédiaire de son frère Lobsang Samten, qu'il voulait une salle de projection pour regarder des films. Et ce n'est que cette année-là, après la construction de cette salle au Norbulingka, le palais d'été, qu'eut lieu la première entrevue entre Harrer et le 14e dalaï-lama, alors âgé de 14 ans et reconnu comme étant la réincarnation du 13e dalaï-lama, décédé en 1933. Ils se rencontrèrent ensuite régulièrement pendant un an, avec l'autorisation du gouvernement tibétain, le jeune dalaï-lama souhaitant s'ouvrir sur le monde extérieur et les techniques occidentales. Le jeune homme recevait alors son enseignement des moines qui n'avaient jamais voyagé. Ils lui enseignaient la méditation, la religion et l'art de gouverner. Harrer devint l'ami du jeune Tenzin, lequel lui donnait le surnom affectueux de gopse (« tête jaune ») à cause de la blondeur de ses cheveux. Il l'initia au maniement d'une caméra et d'un projecteur de cinéma [8] et lui donna des cours d'anglais [9] et de géographie [10]. Il lui apprit aussi à serrer la main, à la mode occidentale.

Harrer qualifie ainsi sa relation avec le jeune homme :

«  [...] En vérité, j'étais un trait d'union entre son monde médiéval et la vie qu'il aurait plus tard en Occident » [11].

Dans son autobiographie, Au loin la liberté, le dalaï-lama évoque son ami en ces termes :

« Il parlait couramment le tibétain et possédait un sens de l'humour remarquable, tout en se montrant plein de courtoisie et de respect. A mesure que nous apprenions à nous connaître, il était plus libre et direct avec moi - en particulier quand nous étions seul -, qualité que j'appréciais fort » [12].

Un auteur chinois a affirmé que Harrer, du fait de ses convictions nazies, aurait influencé son jeune élève [13], mais d'autres font remarquer qu'il n'y a pas lieu de parler d'un enseignement partisan alors que la guerre était finie depuis plusieurs années [14].

Le départ du Tibet (1951)

Devant l'avancée de l'armée chinoise, Heinrich Harrer, à son grand regret, doit quitter Lhassa en novembre 1950. Après avoir séjourné dans la Vallée de Chumbi, il quitte le Tibet en mars 1951 et rejoint les Indes muni de son passeport délivré par le gouvernement du Tibet. En fait, il est envoyé en mission par la mère du dalaï-lama, en compagnie d'un moine, Geshe Wangel, pour demander à l'ambassade américaine à la Nouvelle Delhi de persuader son fils de se réfugier en Inde [15].

Lorsque la revue américaine Life publie, dans son numéro du 23 avril 1951, un article sur la fuite du dalaï-lama (fuite suivie d'un retour à Lhassa en juillet 1951), les photos qui l'illustrent sont celles prises des événements par Harrer [16]. Le dalaï-lama rejoint Lhassa pendant l'été 1951, Heinrich Harrer se résout alors à regagner l'Europe laissant derrière lui

« un peuple dont la seule ambition fut de vivre libre et indépendant ».

Le Tibet de 1944-1951 vu par Heinrich Harrer

Dans ses mémoires, Harrer retrace la vie quotidienne et les traditions du peuple, de la noblesse tibétaine et du clergé lamaïste avant l'arrivée des Chinois. Il est aussi amené à décrire des aspects de l'organisation sociale, économique, administrative et religieuse du royaume du dalaï-lama. Il eut le privilège d'assister à des cérémonies et d'observer des coutumes que peu d'Occidentaux avant lui avaient eu l'occasion de voir. Si ses mémoires ne sont pas un travail d'historien, ils n'en restent pas moins un témoignage unique d'une période cruciale de l'ancien Tibet, avant les bouleversements que celui-ci allait connaître dans la deuxième moitié du XXe siècle.

Lorsque Harrer franchit, à l'aller, la frontière tibétaine en mai 1944, le dalaï-lama n'avait que 8 ans et demi; lorsque qu'il franchit, au retour, la frontière indienne en mars 1951, le dieu-roi allait vers ses 16 ans.

Assemblée de lamas dans un monastère à Tashilhunpo (photo de 1938)

L'organisation sociale

Le système féodal

Pour Harrer, le Tibet est régi par un système féodal où les hommes, les bêtes et les terres appartiennent au dalaï-lama, dont les ordres ont force de loi (p. 27).

L'Église au Tibet est très riche car elle possède la majeure partie des terres; les monastères jouissent des revenus d'immenses domaines (p. 130).

La noblesse terrienne possède des domaines souvent très vastes. Harrer note qu'il faut parfois toute une journée pour en parcourir certains. De nombreux serfs sont liés à chaque domaine. On leur laisse quelques champs à cultiver pour leur propre compte mais en contrepartie ils doivent travailler un temps déterminé pour leur seigneur, généralement absent et résidant à Lhassa. Les intendants se comportent eux-mêmes comme de petits seigneurs à l'égard des serfs (p. 134).

Le clergé

Harrer qualifie le Tibet de dictature cléricale en raison de la domination absolue qu'y exercent les moines : « La domination qu'exerce les moines du Tibet est absolue. C'est l'exemple type de la dictature cléricale » (Sept ans d'aventures au Tibet). Il signale l'opposition du clergé à la présence d'étrangers dans le pays (My Life in Forbidden Lhasa) et leur méfiance vis à vis des influences extérieures susceptibles de saper leur autorité (p. 46).

Les trois monastères de Drebung, Sera et Ganden joue un rôle déterminant dans la vie politique du Tibet (p. 131). Les trois abbés, complétés par huit responsables gouvernementaux, président l'Assemblée nationale. Aucune décision n'est prise sans leur aval. Comme ils ne recherchent que le maintien de leur suprématie, cela fait dire à Harrer que bien des idées de progrès ne se sont jamais concrétisées à cause de leur opposition (p. 131).

Harrer tient d'un ami que chaque famille est tenue de donner au moins un fils au clergé (My Life in Forbidden Lhasa). Cet abandon d'un enfant au clergé est considérée comme une marque de soumission à l'Église et l'assurance pour le fils d'un bon départ dans l'existence (p. 100).

Harrer note que la majorité des moines ne quittent jamais la condition servile, sauf quelques-uns qui accèdent au statut de moine lettré (My Life in Forbidden Lhasa).

Les moines font vœu de célibat mais l'homosexualité est très courante, ajoute-t-il. Non seulement on ne la considère pas comme un vice, mais en voit en elle un gage de chasteté (p. 115).

La noblesse

Harrer estime le nombre de familles nobles à 200. Les membres de la noblesse sont tenus de ne pas épouser de roturiers. Il arrive que certains hommes, sortant du commun, soient anoblis, ce qui apporte un peu de sang neuf (p. 104).

Un signe extérieur de noblesse est le nombre de chevaux qu'un noble se doit d'entretenir. Quand il monte à cheval, il se fait accompagner par plusieurs serviteurs, également à cheval. Le nombre des chevaux varie selon le rang (p. 111).

Les nobles tibétains s'adonnent à la danse lorsqu'ils organisent des rencontres : danse traditionnelle mais aussi le fox trot (mal vu de la vieille génération) (p. 117).

L'organisation de l'état tibétain

L'indépendance de facto

Lors du séjour de Heinrich Harrer entre 1944 et 1951, le Tibet était indépendant de facto. Harrer note que tout gouvernement chinois, qu'il soit impérial, nationaliste ou communiste, a toujours considéré le Tibet comme province chinoise. Il ajoute que cette revendication est contraire aux vœux des Tibétains, lesquels apprécient leur indépendance et sont clairement en droit d'en jouir (p. 128). Harrer mentionne que le peuple tibétain espère que « l'intervention divine suffira à préserver l'indépendance nationale » [17].

Le drapeau national

En 1951 lors de la fuite du dalaï-lama devant l'avancée des troupes chinoise : du col de Karo, il aperçoit l'escorte du dieu-roi, composée de de quarante nobles et d'une garde de quelque deux cents soldats triés sur le volet, dotés de mitrailleuses et d'obusiers. Suivait une cohorte de domestiques et de cuisiniers tandis qu'un un train interminable de quinze cents bêtes de somme fermait la marche. Harrer signale la présence, au milieu de la colonne, du drapeau national du Tibet et de la bannière personnelle du dalaï-lama. Les drapeaux étaient le signe de la présence du monarque (p. 162).

La monnaie

Un billet de banque tibétain de 100 tam srang (verso)

Heinrich Harrer évoque les pièces de monnaie tibétaines. Il indique que ces pièces portent les emblèmes du Tibet : lion des neiges et montagne, « reproduits aussi sur le drapeau national à côté du soleil levant » [18]. Le Tibet fabrique tout seul ses billets de banque et ses pièces de monnaie. L'unité est le sang, lui-même subdivisé en sho et en karma. Les billets sont faits à partir de papier de couleur vive et à filigrane. Les chiffres sont peints à la main. Les pièces de monnaie sont en or, argent et cuivre (p. 112).

La justice

Il n'y a pas d'organisation judiciaire au Tibet. Les délits sont soumis au jugement de deux ou trois personnes de la noblesse dont la vénalité, si l'on en croit Harrer, est notoire.

Si l'accusé s'estime injustement condamné, il lui est loisible de faire appel auprès du dalaï-lama, mais il risque le doublement de peine si sa culpabilité est confirmée (p. 101).

Il n'y a pas de peine de mort : le meurtier, entravé aux chevilles, est simplement fouetté mais il meurt généralement des suites de la fustigation [19]. Le vol et autres petits délits sont punis de la fustigation en public et de l'exposition au pilori pendant quelques jours. Aux bandits de grand chemin et autres détrousseurs, on coupe la main ou le pied. La plaie est stérilisée par immersion du moignon dans du beurre bouillant [20]. La peine toutefois n'est plus appliquée à Lhassa. L'opposition politique est sévèrement réprimée (exemple d'un monastère rasé) (p. 101).

Harrer signale que les malfaiteurs condamnés à porter des chaînes toute leur vie, étaient soit enfermés dans la prison d'État de Shöl à Lhassa, soit confiés à un gouverneur de district qui était responsable de leur garde (p. 101).

Harrer indique avoir rencontré un criminel. Celui-ci lui raconte, « sourire aux lèvres » comme s'il évoquait un témoignage anodin, qu'il a été condamné pour meurtre à 200 coups de fouet et à porter le restant de sa vie une chaîne aux pieds. Il reste libre de se déplacer et il est dispensé de travailler, il vit d'aumônes qui, vu son embonpoint, doivent être conséquentes : « un condamné jouit de la considération générale. Il n'est nullement exclu de la société, prend part aux conversations et aux réjouissances » [21].

La poste

Un timbre du Tibet présentant un lion des neiges

L'acheminement du courrier est décrit par Harrer : il est transporté par des coursiers qui se relaient sur les routes principales tous les 6,5 kilomètres. Les relais de poste se résument à une cabane où se tient un coursier prêt à prendre la relève de l'arrivant (p. 78).

Le coursier est armé d'une lancée munie de grelots qui, en plus d'être le symbole de sa fonction, lui sert à éloigner les animaux la nuit et à se défendre des attaques (p. 78).

Harrer trouve la poste tibétaine « compliquée » : il faut deux enveloppes, une enveloppe externe portant un timbre tibétain, une enveloppe interne qui, arrivée à la frontière et après enlèvement de l'enveloppe externe, sera revêtue d'un timbre indien puis postée (p. 78). C'est que les timbres tibétains n'ont pas de valeur à l'extérieur du pays, le Tibet ne faisant pas partie du système postal international (p. 77).

Pour qu'une lettre arrive en Europe, il faut compter au moins une quinzaine de jours (p. 78).

Quant aux timbres, en vente dans les bureaux de poste, ils correspondent à cinq niveaux d'affranchissement (p. 78).

L'armée tibétaine

La situation ne cesse de s'agraver car le gouvernement de Pékin vient de proclamer qu'il entend « libérer » le Tibet. Aussi le gouvernement tibétain décide-t-il de réorganiser et de moderniser l'armée nationale tibétaine. Les villages doivent fournir les soldats proportionellement à leur nombre d'habitants [22].

Vers Samsar, Harrer a l'occasion de voir un régiment tibétain en manœuvre. Les soldats sont logés dans des tentes et non chez l'habitant mais les gens de l'endroit sont tenus de fournir au régiment les moyens de transport dont il a besoin (p. 66).

Les frontières

Contrairement aux autres pays, le Tibet n'avait pas de barrières, de gardes ni d'inspecteurs des douanes à ses frontières. Pour dissuader les étrangers d'y pénétrer, il était formellement interdit aux Tibétains de leur vendre de la nourriture, sous peine de graves sanctions. La population ne pouvait que leur être hostile (p. 22).

La politique

Ayant peu de journaux, les habitants de Lhassa s'adonnent à la critique des événements fâcheux et des personnes déplaisantes par le biais de la chanson et de la satire (p. 86).

Harrer relate sa lecture d'un journal rédigé uniquement en langue tibétaine, mais imprimé aux Indes, et vendu exclusivement au Tibet. Le journal relate, avec une « parfaite objectivité », les démarches des deux Autrichiens pour obtenir un permis de résidence [23]. De plus Harrer note que les élites à Lhassa font venir des journaux et revues du monde entier via l'Inde. Il y a même quelques personnes qui lisent la revue américaine Life. Les quotidiens indiens arrivent une semaine après parution (p. 73).

L'économie

L'opposition au progrès

Harrer note l'état d'arriération du Tibet par rapport au monde moderne (p. 164). Il ne comprend pas pourquoi les Tibétains sont si opposés à toute forme de progrès (p. 89). Paradoxalement il indique que la civilisation tibétaine et « le mode de vie des Tibétains valent bien le progrès technique dont nous sommes si fiers ». « Au Tibet le galop d'un yak est synonyme de rapidité, les Tibétains seraient-ils plus heureux si la voiture détrônait le yak ? » [24].

Cependant, lors de sa rencontre avec le ministre Kabchöpa, ce dernier lui indique ses projets en vue de moderniser le Tibet. De même, le dalaï-lama expose clairement ses ambitions qu'il entendait mettre en œuvre dès sa majorité :

« Il voulait faire appel à des techniciens, ressortissant de pays neutres, c'est-à-dire n'ayant aucun intérêt politique ou économique au Tibet, pour moderniser l'économie nationale. Il pensait entreprendre d'abord la construction d'écoles, puis s'attaquer à l'amélioration de l'état sanitaire avec l'aide de Tibétains formés dans les grandes universités étrangères ». [25].

L'agriculture

Harrer qualifie les méthodes de culture de tout à fait médiévales (My Life in Forbidden Lhasa). S'étant rendu dans plusieurs grands domaines à l'invitation de propriétaires nobles, il découvre que leurs paysans se servent encore d'un araire en bois muni d'un soc en fer, tiré toutefois par un excellent animal de trait, le dzo, croisement entre le bœuf et le yak (p. 133) [26].

Lors de son séjour de 7 mois à Kyirong Heinrich Harrer noue « des solides liens d'amitié avec la population; paisibles et travailleurs, les habitants de Kyirong sont aux champs du matin à la tombée de la nuit », la misère y est inconnue, « les paysans sont riches » [27].

Il s'étonne que les Tibétains ne pensent pas à détourner l'eau des ruisseaux et des rivières à la fonte des neiges pour arroser leurs champs au printemps, qui est généralement très sec (p. 133). À la demande du gouvernement Aufschnaiter construit un réseau de canaux d'irrigation à proximité de Lhassa [28].

Les transports

Harrer déplore que la roue soit interdite au Tibet alors que les Chinois l'utilisent depuis des milliers d'années. Pourtant, argumente-t-il, son usage donnerait une impulsion considérable au transport et au commerce et entraînerait une élévation du niveau de vie dans tout le pays (p. 89).

Lors de son périple vers Lhassa, à trois jours de marche de la ville, Harrer avait noté, dans la région traversée, la diversité des animaux affectés au transport : ânes, chevaux, vaches, taureaux. Les yaks, pour leur part, ne se rencontraient que dans les caravanes (p. 67).

Il note par ailleurs le recours à des porteuses népalaises pour transporter des marchandises sur des sentiers bordant des ravins entre Kyirong et le Népal. Il est impressionné par leurs jambes musculeuses... (p. 44).

L'archaïsme des modes de transport n'épargne pas le dalaï-lama, lequel se déplace en chaise à porteur (p. 144).

La caste des bouchers musulmans

Comme les principes du bouddhisme interdisent de prendre la vie d'autrui, homme ou animal (p. 27), le travail de la boucherie est abandonné à des musulmans issus de pays voisins [29],. [30].

Les mœurs

La vie quotidienne

Les Tibétains sont un petit peuple joyeux, plein d'un humour enfantin. Chez eux, tout est prétexte à rire. Si quelqu'un trébuche ou glisse, ils s'en amusent des heures durant (p. 86).

Gesticuler n'est pas du tout dans la nature des Tibétains, lesquels, par leur attitude posée, manifestent un calme tout à fait asiatique (p. 147).

Cracher n'est pas contraire aux bonnes manières au Tibet, et l'on trouve de petits crachoirs sur toutes les tables (p. 79).

Les Tibétains trouvent un plaisir tout particulier au marchandage, lequel ne s'apprécie que s'il se prolonge interminablement (p. 77).

Le jeu

Le mah-jong est un jeu de société d'origine chinoise qui fait fureur dans Lhassa. Heinrich Harrer y joue mais il se limite afin d'éviter de s'y habituer. Le jeu menaçant de devenir un fléau, le gouvernement tibétain prit la décision de l'interdire, confisqua les jeux et décida d'appliquer une forte amende aux contrevenants. « La sagesse tibétaine n'est pas un vain mot ». Mais les Tibétains, joueurs invétérés, trouvèrent d'autres jeux pour occuper leurs samedi (jour de congé hebdomadaire). Ils jouèrent aux charades, aux échecs et autres jeux de société[31].

Le sport

Harrer note la tenue, à Kyirong, d'une rencontre athlétique annuelle, étalée sur plusieurs jours. Les principales épreuves sont la course de chevaux, le tir à l'arc, la course à pied et les sauts en longueur et en hauteur. Il y a également, pour les plus costauds, le transport d'une lourde pierre sur une certaine distance (p. 43).

Un loisir des habitants de Lhassa est la pratique du cerf-volant. La saison en est l'automne, où le ciel est dégagé. Les nobles, tout comme la plèbe, s'y adonnent. Depuis les toits, enfants et adultes essaient, avec leur fil de cerf-volant enduit de beurre et de verre pilé, de couper la corde d'un autre concurrent. Le cerf-volant abattu appartient au premier qui le ramasse (p. 111).

Le tabac

Comme la consommation de cigarettes est considérée comme un vice et qu'il est interdit de fumer des cigarettes au travail, dans la rue et lors des cérémonis publiques, les Tibétains se sont rabattus sur le tabac à priser. Qu'ils soient profanes ou religieux, ils mijotent eux-mêmes leur mélange. Quand deux Tibétains se rencontrent, ils échangent une prise de tabac. On fait grand cas des tabatières, elles sont faites dans toutes sortes de matériaux depuis la corne de yak jusqu'au jade (p. 95).

La condition des femmes

Harrer observe que les femmes ne jouissent pas de l'égalité des droits mais qu'elles s'en trouvent très bien (p. 80).

Il trouve les femmes de la classe supérieure cultivées et élégantes, ayant un excellent goût vestimentaire, en plus d'être de parfaites hôtesses (p. 114).

La prostitution n'est pas inconnue à Lhassa, en particulier lors des fêtes du nouvel an, au Barkhor (p. 80).

L'existence de cas de polyandrie, en particulier chez les nomades, est signalée par Harrer (p. 54). Le chef de famille est alors le mari le plus âgé et les autres maris n'exercent leurs droits que lorsque celui-ci est absent (p. 104).

Harrer parle également de la pratique de la polygamie dans un cas bien particulier : un homme épouse les sœurs dans une famille où il n'y a pas d'héritier mâle. Ce type de polygamie a pour but d'empêcher la dispersion des biens de la famille (p. 103).

Religion et religiosité

À aucun moment de son séjour, Harrer n'a rencontré quelqu'un qui émette le moindre doute à l'égard de la vérité de l'enseignement du Bouddha. Il note bien la présence de nombreuses sectes mais souligne qu'elles ne diffèrent que dans les détails extérieurs. Les gens savent qu'ils renaîtront et espèrent que cela sera sous une forme de vie plus élevée (p. 100).

La vie quotidienne des Tibétains est marquée par les manifestations de la foi religieuse (récitation de textes pieux, moulins à prière, drapeaux de prière, etc.), rapporte-t-il. Leur vie est réglée par la volonté divine dont les lamas sont les interprètes (p. 100). Harrer s'extasie devant la « piété enfantine » que les pélerins expriment à travers l'érection de monjoies de pierres, le port de petits moulins de prière et la pose de drapeaux au passage des cols (pp. 31 et 51).

Il est frappé par la dévotion des Tibétains pieux qui accouraient de villages éloignés pour voir le dalaï-lama car se trouver en sa présence, précise-t-il, était une grâce sans pareille (My Life in Forbidden Lhasa).

Harrer indique qu'il existe à Lhassa une forte proportion de musulmans. Ils pratiquent librement leur religion et ont construit leur mosquée. « La tolérance est un des principaux traits du caractère tibétain ». Les premiers musulmans décidèrent que leur femmes tibétaines se convertiraient à l'Islam et porteraient le voile. Le gouvernement tibétain légiféra en autorisant les mariages mixtes mais à la condition que les Tibétaines conservent leur religion. Par contre leur mari peut porter le fez et le turban [32].

La santé

Harrer se prend à rêver de l'amélioration de la situation médicale et sanitaire du pays. Il place la durée moyenne de vie à trente ans seulement chez les Tibétains en raison d'une mortalité infantile élévée (p. 104).

Les maladies vénériennes sont très courantes, nous apprend-il, et soignées trop tard. Les écoles de médecine connaissent le traitement classique par le mercure (p. 104).

L'hygiène

En matière d'hygiène, les habitudes des Tibétains sont sans gêne au dernier degré et tout endroit est apparemment considéré comme apte à faire office de latrines.

Rendant visite au monastère de Drepung, Harrer note que mes murs des bâtiments sont imprégnés fortement d'une odeur de beurre rance et de moines qui ne se lavent pas (p. 129).

La médecine

Durant son séjour, il lui arrivait d'être pris de peur panique à l'idée d'avoir une appendicite dans un pays où la chirurgie était inexistante en dehors du percement des bubons et où la stérilisation des instruments de chirurgie était inconnue (p. 104). Il attribue cette situation à l'opposition des écoles de médecine au changement (p. 104).

Il y a deux écoles de médecine à Lhassa. Chaque monastère y envoie ses plus brillantes recrues. Il y apprennent les propriétés des herbes médicinales. Chaque automne, les étudiants vont cueillir des plantes dans la montagne. En hiver, les plus jeunes moines trient les herbes, les réduisent en poudre qu'ils mettent dans des sachets de cuir soigneusement étiquetés (p. 104-105). Ces écoles font office également de pharmacies où tout un chacun peut se procurer des remèdes moyennant une petite obole (p. 105).

La dissection n'est pas inconnue au Tibet. Elle est pratiquée par les Domdens, personnes chargées de découper les cadavres en morceaux (p. 104).

La culture

Harrer note que toute la culture du Tibet prend son inspiration dans la religion. Les chefs-d'œuvre de l'architecture, de la sculpture, de la poésie et de la peinture servent à glorifier la foi et à accroître la réputation de l'Église. Il s'agit pour lui d'un état de développement similaire à celui qu'a connu la civilisation occidentale à ses débuts. Il n'y a pas encore de conflit entre la religion et la science et d'ailleurs le contenu de la plupart des livres existants est un mélange de droit religieux, de philosophie et de sagesse née de l'expérience (p. 141).

En dehors des livres d'inspiration religieuse, Harrer signale les livres de « recueils d'anecdotes et de bons du célèbre humoriste tibétain Agu Thömpa ». Enfin il existe aussi des ouvrages techniques concernant la fabrication de tankas. Harrer cite aussi les livres de poésie du VIe dalaï-lama, « recueil de vers dédiés à l'amour » [33].

Adaptation cinématographique

En 1997, Jean-Jacques Annaud réalisa le film Sept Ans au Tibet, basé sur ces écrits et où Harrer est incarné par l'acteur américain Brad Pitt.

Éditions

  • (de)Sieben Jahre in Tibet. Mein Leben am Hofe des Dalai Lama, 1952
  • (en) Seven years in Tibet (translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama), ISBN 0874778883
  • (fr) Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1954

Vidéos

Références

  1. Quatre décennies plus tard, en 1992, l'auteur devait publier une sorte de suite visuelle à Sept ans d'aventures au Tibet : Lost Lhasa: Heinrich Harrer's Tibet (version française : Lhassa : le Tibet disparu, 1997), livre présentant quelques-unes des milliers de photos prises par Harrer à Lhassa et alentour.
  2. La pagination renvoie à l'édition anglaise suivante : (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997, ISBN 0-87477-888-3 AACR2.
  3. (fr) Disparition du vainqueur de l'Eiger, Swissinfo, L'actualité suisse dans le monde, 7 janvier 2006.
  4. Comme l'attestent plusieurs photos rapportées par cette expédition allemande. Tsarong Dzasa était un ancien général, anglophile et partisan de la modernisation du Tibet, cf [1].
  5. a , b  et c (en) Douglas Martin, Heinrich Harrer, 93, Explorer of Tibet, Dies, The New York Times, January 10, 2006.
  6. (fr) Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 149.
  7. (en) Heinrich Harrer, The Daily Telegraph, 9 janvier 2006.
  8. (en) Peter H. Hansen, Tibetan Horizon: Tibet and the Cinema in the Twentieth Century, dans Imagining Tibet. Perceptions, Projections and Fantasies, edited by Thierry Dodin and Heinz Räther, p. 103.
  9. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, E. P. Dutton, 1954; citation : « He insisted that I should immediately begin to teach him English » (c.-à-d. : « Il insista pour que je commence sur le champ à lui apprendre l'anglais »).
  10. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, op. cit.; citation : « My young pupil was not yet in a position to travel, but that did not diminish his interest in world geography, which was soon his favorite subject » (c.-à-d. : « Mon jeune élève n'était pas encore en mesure de voyager, mais cela n'en diminua pas pour autant son intérêt pour la géographie du monde, laquelle devint bientôt sa matière préférée »).
  11. (fr) Lhassa : le Tibet disparu, texte et photographie de Heinrich Harrer, Édition de La Martinière, 1997, p. 24.
  12. (fr) dalaï-lama, Au loin la liberté, autobiographie, Livre de poche, 1993, ISBN 225306498X. Dans la version anglaise (Freedom in Exile, Harper-Collins, 1989), le dalaï-lama dit plus exactement : « He spoke excellent colloquial Tibetan and had a wonderful sense of humour, although he was also full of respect and courtesy. As I began to get to know him better, he dropped the formality and became very forthright, except when my officials were present. I greatly valued this quality ».
  13. (en) Li Jianhua, Dalaï's Former teacher is a Nazi, Beijing Review.com, No 40, 1997; citation : « It is logical to ask whether Harrer's Nazi background exerted certain influences on the 14th Dalai Lama, who was 11 years old at the time and under Harrer's guidance ».
  14. (en) Victor and Victoria Trimondi, The Shadow of the Dalai Lama - Part II - 12; citation : « There are (...) no grounds for describing the lessons the former SS member gave his (...) pupil as fascist, particularly since they were primarily given after the end of the World War II ».
  15. (en) John Kenneth Kraus, Official Policies and Covert programs:the U.S. State Department, the CIA and the Tibetan Resistance, p. 56, 61.
  16. (en) Myrna Oliver, Heinrich Harrer, 93: Austrian Mountainer, Adventurer Wrote "Seven Years in Tibet", Los Angeles Times, January 10, 2006; titre de l'article : The Flight of the Dalai Lama.
  17. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 241.
  18. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 184.
  19. The victim often dies an agonizing death after the penalty has been inflicted, p. 101.
  20. « When highwaymen or robbers are caught, they are usually condemned to have a hand or a foot cut off. I was horrified to see in what manner wounds so inflicted were sterilized. The limb is plunged into boiling butter and held there », (p. 101).
  21. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p.100.
  22. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 236.
  23. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 152.
  24. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 188.
  25. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 128 et 268.
  26. Dans Lhassa : le Tibet disparu, Harrer note toutefois l'existence de l'alternance des cultures pour ne pas épuiser la terre : « Les Tibétains exploitaient leurs champs selon des systèmes très développés, alternant les cultures pour permettre à la terre de se reconstituer » (p. 78).
  27. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 72.
  28. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 151 et 184.
  29. Pour la même raison, la chasse est interdite aux bouddhistes (p. 27)
  30. Ces bouchers faisaient office également d'équarrisseurs. « Parce que toute vie est sacrée au Tibet, on considérait les bouchers comme sortes de hors la loi, tenus de vivre hors de la ville. Il est intéressant de noter qu'ils étaient musulmans et venaient de pays voisins. (...) Ces gens, les ragyapa, jouaient un rôle important dans la ville, car ils débarrassaient les rues des cadavres d'animaux – le plus souvent des chiens et des chevaux » (Lhassa : le Tibet disparu, op. cit.).
  31. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 137
  32. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 158
  33. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p.100.
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