- Ligne de Morlaix à Roscoff
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Ligne
Morlaix - Roscoff
La gare de Roscoff dans les années 1900.Pays France Villes desservies Morlaix, Saint-Pol-de-Léon, Roscoff Historique Mise en service 1883 Concessionnaires État (1879 - 1883)
Ouest (1883 - 1909)
État (1909 - 1938)
SNCF (1938 - 1997)
RFF (à partir de 1997)Caractéristiques techniques Numéro officiel 447 000 Longueur 28,503 km Écartement Voie normale (1,435 m) Électrification Non électrifiée Pente ou rampe maximale 20 ‰ Nombre de voies Voie unique Trafic Propriétaire RFF Exploitant(s) SNCF Trafic TER Schéma de la ligne Schéma de la ligne LégendeLigne Paris-Montparnasse - Brest vers Rennes Ex Ligne Morlaix - Carhaix (RB, métrique) vers Carhaix 562,463 Viaduc de Morlaix (3 files de rails) 275m 562,561 0,000 Morlaix (61m) Voie du port de Morlaix 2,636 Bif de Roscoff Ligne Paris-Montparnasse - Brest vers Brest 9,0xx Taulé (79m) 10,962 Taulé - Henvic (72m) 13,145 Henvic - Carantec (Kerrichard) (72m) 15,171 Viaduc de la Penzé 219m 17,212 Plouénan (62m) Hippodrome de Lanvérec[1] 21,582 Saint-Pol-de-Léon (30m) vers Brest (CFDF) 28,503 Roscoff (12m) modifier La ligne Morlaix - Roscoff constitue un embranchement de la Ligne Paris-Montparnasse - Brest qui permet la desserte de l’important bourg portuaire de Roscoff.
Elle constitue la ligne 447 000 du réseau ferré national.
Sommaire
Tracé
S’embranchant sur la radiale à deux kilomètres en aval de la gare de Morlaix, commune avec celle du réseau breton et d’où partait un long embranchement pentu qui, via un rebroussement, permettait d’atteindre le port de Morlaix et d’assurer la correspondance avec la ligne de Plestin des chemins de fer armoricains, la ligne de Roscoff s’éloigne rapidement vers le nord, desservant une première halte au lieu dit « Bel-Air » au sud-est de Taulé, puis les deux bourgs de Taulé et d’Henvic par une gare commune, aujourd’hui fermée à tout trafic.
Entre les deux haltes d’Henvic (devenue rapidement gare d’Henvic-Carantec) et de Plouénan, la ligne franchit la Penzé par le viaduc décrit ci-dessous, et continue vers le nord, desservant la halte de kerlaudy située sur la commune de Plouénan, puis l'ancien hippodrome de Saint-Pol-de-Léon par un arrêt (occasionnellement), pour arriver en gare de Saint-Pol-de-Léon, gare commune avec celle des chemins de fer départementaux du Finistère, qui fut également première gare légumière d'Europe.
La ligne traverse la capitale du Léon et, après une large boucle à gauche, arrive à Roscoff, gare terminus à trois voies dont deux à quai[2], dont le BV se situe perpendiculairement aux voies. Aucune desserte portuaire n’a été réalisée à Roscoff.
Historique
Chronologie
- 23 juillet 1879[3] : déclaration d’utilité publique
- 1879 - 1883 travaux effectués par l'État, service des Ponts et Chaussées
- 10 juin 1883[3] : mise en service par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest qui devient, le même jour, concessionnaire provisoire de la ligne.
- 17 juillet 1883 concession définitive
Histoire
1870 - 1879 : des projets
La desserte ferroviaire du nord de la Bretagne est réalisée en avril 1865 avec la mise en service jusqu'à Brest de la ligne de l'Ouest de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. La ville côtière de Roscoff et Saint-Pol-de-Léon, siège de l’évêché de Léon, se trouvant isolées du réseau ferré, plusieurs investisseurs privés vont s'intéresser au problème et proposer des projets. Des 1870[3] un entrepreneur propose un projet qui entraîne des débats sur le positionnement géographique du tracé et le choix de l'écartement de la voie.
Louis-Charles-Emmanuel de Coëtlogon (comte de Coëtlogon) présente une demande de sa société pour avoir l'autorisation de faire une étude, sans garanties, d'une ligne de chemin de fer entre Morlaix et Roscoff. Le préfet du Finistère l'accepte le 21 avril 1870 en précisant que le Conseil général du département souhaitait cette réalisation. En juin 1870 monsieur Armand Considère, ingénieur des Ponts et Chaussées à Morlaix, est autorisé à réaliser l'étude financée par l'entreprise. L'entreprise relance l'affaire après la guerre de 1870 qui a retardée la réalisation de l'étude, elle demande au préfet de réactiver l'intérêt du Conseil général par un courrier du 23 octobre 1871. Le département nomme une commission lors de sa cession de novembre 1871 et l'ingénieur Armand Considère produit un mémoire intitulé « Note sur le Projet du chemin de fer de Morlaix à Roscoff », imprimé le 27 mars 1872. L'étude, valorise le potentiel en marchandises et voyageurs de cette ligne, défend l'idée d'un seul tracé débutant à Morlaix et propose une voie étroite pour diminuer les coûts. En août 1872 le département n'est pas opposé à cette proposition qu'il adopte à titre provisoire. L'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées n'est pas favorable il demande la révision de ce dossier avant mise à enquête dans un courrier au préfet en date du 4 octobre 1872.
Quelques années plus tard le directeur de la Compagnie des tramways nord de Paris, le comte de Résie, fait une demande pour la concession d'un chemin de fer d'intérêt local. Cette proposition est critiquée pour son coût trop important dans un rapport de l'ingénieur Fessard, du 22 août 1876. le comte de Résie propose une nouvelle mouture qui est également repoussée par les Ponts et Chaussées dans un rapport de l'ingénieur en chef Fenoux, daté du 8 avril 1877.
Les ingénieurs des Ponts, sous la direction de l'ingénieur en chef Fenoux, reprennent alors l'étude complète de ce dossier, et c'est finalement la version de l'administration de l'État qui est adoptée contre l'avis de la Chambre de commerce de Brest qui proposait que l'embranchement débute à Landivisiau. La ligne fait environs vingt-huit kilomètres dont un peu plus de 25 km de voies nouvelles.
1880 - 1883 du projet retenu à la mise en service
L'embranchement se sépare de la ligne de Paris à Brest à 2 600 mètres de la gare de Morlaix. Après avoir suivi le ruisseau Lomogan, elle rejoint son point haut, à (88 m d'altitude près de Taulé, puis redescend pour franchir la Penzé par un important viaduc d'une hauteur d'environ 40 m. Il passe à Saint-Pol-de-Léon, en contournant la ville, puis rejoint Roscoff. La déclaration d'utilité publique permettant le début des travaux a lieu le 23 juillet 1879[3].
L'embranchement n'ayant pas été concédé, c'est donc l'administration qui se charge des travaux. Elle répartit l'ensemble en plusieurs lots auquel vont pouvoir soumissionner les entreprises. La voie est réparti en trois lots : le premier, qui débute de l'embranchement pour aboutir près de Taulé est adjugé à l'entreprise Fournis père et fils le 14 février 1880 ; le deuxième est adjugé à Le Stoum Bertrand de Morlaix le 30 juin 1880 ; le troisième est adjugé à l'entrepreneur Soubigou J.P. de Morlaix le 17 juillet 1880. C'est également un entrepreneur de Morlaix, Brannelec René, qui remporte le lot des maisons des gardes barrières. Le seul ouvrage d'art de la ligne, le viaduc de la Penzé, donne lieu à deux lots : le premier concerne une réalisation à l'air comprimé pour les fondations de la pile centrale, il est remporté par la société Fives-Lille le 7 août 1880 ; c'est l'entreprise Le Brun de Creil dans l'Oise qui obtient le deuxième lot lors de l'adjudication du 30 avril 1881.
Les travaux débuté en mars 1880 sont rapidement menés. L'administration demande qu'une concession provisoire soit accordée à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest pour qu'elle puisse prendre en charge l'exploitation de la ligne lors de sa mise en service. Celle-ci a lieu le 10 juin 1883, la convention définitive intervient un peu plus d'un mois plus tard, le 17 juillet 1883.
L'exploitation
Le trafic attendu est essentiellement celui des primeurs, choux-fleurs, artichauts et oignons, intensément cultivés autour de Saint-Pol, dans la région dite de la « Ceinture dorée ». Très intensif entre 1957 et 1981, entraînant la circulation de jusqu’à 500 wagons par jour, ce trafic subit durant les années 1980 la concurrence routière, et est aujourd’hui réduit à néant. 1985 est la dernière année de circulation d’un train direct Paris-Roscoff
À son ouverture, la ligne comptait 25 passages à niveau, soit un par kilomètre. Aujourd'hui, la ligne compte 21 passages à niveau automatiques, et un sans barrière.
Aujourd'hui
Service régulier d'autorails
Le trafic voyageurs, perdure avec quelques autorails semi-directs entre Morlaix et Roscoff, deux aller-retour par jour en hiver, et trois en été, ils ne marquent qu’un seul arrêt en gare de Saint-Pol-de-Léon. Le complément du trafic est assuré par service de transport routier en autocar.
Offre touristique
Les autorails réguliers qui desservent la ligne, participent à l’animation estivale, avec une proposition de train touristique co-organisée avec la SNCF, il s'agit d'un aller en train entre Morlaix et Roscoff, et un retour en bateau par la rivière de Morlaix[4].
Notes et références
- Nom de l'arrêt non confirmé.
- La voie centrale, servant aux manœuvres des locomotives, n’est pas bordée d’un quai.
- Jean-Pierre Nennig, 2010, p. 235
- Site aferaflots À fer et à flots
Bibliographie
- Jean-Pierre Nennig, « 21 : Morlaix - Roscoff », dans Le Chemin de fer de Bretagne nord, JPN éditions, Guérande, 2010 (ISBN 978-2-9519898-6-3)
- Louis Chauris, « Histoire des chemins de fer en Basse-Bretagne : Construction de la ligne Morlaix - Roscoff », dans Le Progrès - Courrier, éditions W. Gassmann SA, Tavannes, 1997 (texte en ligne).
- L. Déniel, La voie ferrée Morlaix - Roscoff. Grandeur et déclin, mémoire de maîtrise de géographie, Université de Bretagne occidentale, Brest, 1988, 171 pages.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
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