- Outils de la préhistoire
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Les outils de la préhistoire sont des outils utilisés pendant la période dite de la préhistoire.
Sommaire
Paléolithique inférieur
L'outil de référence de cette période est le biface acheuléen. Ses formes et ses dimensions varient dans le temps. Bien des outils sont créés dès cette période dont l'abondance caractérisera les époques suivantes : racloirs, burins, couteaux à dos, perçoirs, grattoirs. Par contre, les outils réalisés dans d'autres matière que la pierre sont exceptionnellement conservés (os, bois de cervidés, bois végétal pour les épieux par exemple).
Paléolithique moyen
Ce sont surtout des outils de pierre réalisés à partir d'éclats, comme les racloirs, les pointes, les couteaux… On trouve durant cette période également parfois quelques bifaces mais aussi des outils fabriqués sur lames. Les outils en os sont encore exceptionnels.
Paléolithique supérieur
L'outillage de pierre est caractérisé par un important débitage laminaire : les lames sont le support d'un bon nombre d'outils déjà connus aux périodes précédentes mais au Paléolithique supérieur, ces outils (grattoirs, burins, racloirs, perçoirs, couteaux à dos) sont fabriqués en grande série et ont une forme standardisée. Un matériel osseux fait son apparition ou se développe. À chaque période du Paléolithique supérieur, sont créés de nouveaux modèles : poinçons, pointes de sagaies, coins, aiguilles, propulseurs, harpons.
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Dent percée d'une parure, La Madeleine, Dordogne, Muséum de Toulouse -
Bâton percé, Collection Edouard Lartet, Muséum de Toulouse -
Aiguille à chas, Gourdan-Polignan, Muséum de Toulouse -
Pointe de sagaie, Isturitz, Muséum de Toulouse -
Outils lithiques de l'entrée de la Grotte des Combarelles,Les Eyzies de Tayac, Dorgogne
Mésolithique
L'équipement du chasseur est composé de l'arc et de flèches. Dans nos régions, la taille du silex se caractérise par de petites armatures pointues, appelées microlithes. Elles arment les flèches ou sont fixées sur les hampes pour en faire des barbelures, c'est-à-dire composées d'aspérités disposées en épis sur le fût. La plupart des outils sont réalisés sur des éclats comme les grattoirs, les burins, les perçoirs, etc. La hampe est un manche en bois, tige d'une longueur variable, qui supporte la pointe.
Néolithique
Parmi l'équipement de l'homme du Néolithique, on retrouve, avec des différences morphologiques plus ou moins importantes, les types d'outils des précédentes périodes. Grattoirs, burins, perçoirs, racloirs sont les types les plus représentés. Toutefois, les activités liées à l'agriculture, à la construction d'habitats, font naître une panoplie d'outils spécifiques. Défricher, construire un village, mettre en culture, récolter, moudre sont autant de travaux qui nécessitent un outillage adapté à ces activités nouvelles :
- le défrichage, qui se fait également à l'aide du feu, utilise des haches taillées ou polies ;
- pour construire les habitats, les premiers sédentaires utilisent des haches pour l'abattage des arbres mais aussi pour la taille des bois de charpente. Le travail plus minutieux du bois devait se faire à l'aide de herminettes ou de tranchets (outil emmanché possédant une lame qui forme un tranchant et qui s'utilise comme une herminette) ;
- pour travailler le sol ou le labourer, la houe est un instrument qui a la forme d'une pioche en bois munie d'une fourche ou d'une lame de pierre ;
- pour cultiver, le bâton à fouir est une sorte de plantoir car son principe est de réaliser des trous dans le sol pour y déposer des graines, des bulbes. Il peut servir également à déterrer des racines, à gratter le sol, y tracer des sillons. Il est formé d'un bâton pointu parfois lesté d'une masse de pierre percée qui peut coulisser ;
- pour récolter les céréales, apparaissent des couteaux à moissonner et des faucilles. La faucille est un instrument fait d'une lame insérée en biais dans un manche ou d'une série de lames de silex disposée dans un manche courbe en forme de croissant ;
- pour transformer le grain des céréales en farine, les agriculteurs utilisent une meule dite dormante et actionne un broyeur avec un mouvement et va-et-vient.
Peu à peu, des besoins croissants en silex vont pousser les hommes du Néolithique à aller chercher leur matière première en profondeur. Les puits d'extraction justifient la présence des premiers outils de mineur : pics en bois de cerf pour déchausser le silex dans la craie mais aussi des pelles en omoplate, des cordes, des échelles, des paniers…
Les outils de pierre
Le biface
l'outil caractéristique de l'Acheuléen est le biface. Il s'agit d'un outil de pierre taillée sur deux faces pour dégager un tranchant périphérique. Vraisemblablement tenu à la main, il sert pour la boucherie, travailler le bois et les peaux, percer le bois et les os. C'est un outil à usage multiple, chaque partie du biface ayant sa propre utilisation : tailler, couper, racler, voire percer ou broyer. La matière première utilisée en France et en Europe pour son façonnage est majoritairement le silex alors qu'en Afrique, ce sont souvent des grès ou des quartzites.
Le racloir
À partir d'un éclat de silex brut, un grand côté est transformé en tranchant. Parfois emmanché avec un lien végétal (corde, ficelle) ou un cuir, il sert au dépeçage et au raclage de la peau, au travail du bois.
Le burin
Connu dès le Paléolithique inférieur, il est fabriqué jusqu'au Néolithique. Cet outil robuste sert à rainurer les bois de cervidés, l'os, le bois pour extraire des baguettes. Il présente un bec incisif et il est utilisé pour fabriquer des sagaies, des harpons, des aiguilles…
Le grattoir
c'est un outil très répandu du Paléolithique jusqu'au Néolithique, les hommes de la Préhistoire s'en servaient probablement pour gratter les peaux, comme les Inuits le faisaient encore au début du XXe siècle. Le bout d'une lame de silex est retouché sur le front pour obtenir une extrémité très résistante et une forme plus ou moins circulaire. C'est un outil robuste qui sert au tannage des peaux mais aussi pour gratter l'os, l'ocre.
Le perçoir
C'est un outil dont on a dégagé une pointe robuste, comme un bec, qui est utilisée comme une mèche pour perforer l'os, les dents, les coquillages, le bois…
Les pointes
Ce sont des armatures en silex qui en raison de leurs pointes aiguës sont très pénétrantes lorsqu'elles sont projetées. Ces pointes sont utilisées comme armature de sagaies ou de flèches.
La flèche
Arme de chasse utilisée avec l'arc, la flèche est adaptée aux espaces couverts telles que les forêts. Composée de trois parties, la pointe, le fût (ou hampe) et d'un empennage, les plus anciennes armatures remontent au Paléolithique final. Dès le début du Mésolithique, le nombre de pointes de flèches augmentent considérablement et affectent des formes différentes. Aux périodes suivantes vont s'ajouter des exemplaires en os ou en bois de cerfs, en bronze puis en fer. La hampe est un manche en bois, tige d'une longueur variable, qui supporte la pointe.
La hache
c'est un instrument composé d'une lame coupante taillée ou polie, inséré dans un manche en bois et le plus souvent comprenant une pièce intermédiaire pour fixer la lame au manche, une gaine. L'axe de la lame fait un angle droit avec l'axe du manche et son tranchant est parallèle au manche. Le polissage peut être partiel, seulement sur le tranchant, ou total lui donnant un aspect lisse. Symbole des premiers agriculteurs qui ont défriché, son usage perdure jusqu'à l'âge du Bronze ; les modèles en métal remplaçant peu à peu les exemplaires en pierre. Elle est l'outil indispensable aux travaux de déforestation permettant de créer des espaces propres à l'agriculture. La hache sert donc à l'abattage des arbres ou à la taille des bois de charpente. Le travail plus minutieux du bois devait se faire à l'aide d'un outil type herminette ou tranchet.
La hache en pierre comporte trois éléments :
- la lame. L'Homme taille un bloc de pierre (silex, roche dure) en lui donnant une forme générale. Cette lame peut ensuite être polie. Cette technique de lissage de la lame est une innovation du Néolithique ;
- le manche en bois présente une tête lourde et robuste ;
- l'emmanchement est une partie intermédiaire plus ou moins complexe. C'est une gaine qui absorbe les ondes de choc et évite l'éclatement du manche.
La herminette
Instrument emmanché dans un support coudé, c'est l'outil essentiel pour le travail du bois ; elle est utilisée en coups verticaux d'avant en arrière pour creuser, équarrir les troncs, aplanir une surface. Comme la hache, l'herminette possède une lame de pierre taillée ou polie, fixée de diverses manières sur un manche mais le tranchant est emmanché perpendiculairement à l'axe du manche, de façon à former un angle aigu.
La faucille
Utilisé à partir du Néolithique pour moissonner, les premières faucilles possèdent un manche en bois ou en os, droit ou courbe et une partie coupante formée d'éclats ou de lames de silex. Elle peut être simple lorsqu'elle a une seule longue lame fixée en biais sur le manche droit ou composite lorsqu'elle possède des éléments coupants multiples (lames ou lamelles) insérés dans une rainure du manche et fixés par un goudron ou à l'aide d'une résine. Aux faucilles composées de lames de silex vont s'ajouter aux périodes suivantes les modèles en métal, en bronze puis en fer.
La meule
La meule en grès sert à transformer le grain en farine et est composée d'une pierre plus ou moins plate, dite dormante, qui va se creuser avec l'usage et d'une mollette qui sert de broyeur. La forme du broyeur est soit plus ou moins sphérique soit plate et allongée, de la même longueur que la meule.
Les armes et les instruments réalisés en bois végétal ou animal, en os.
L'épieu
Les preuves directes des techniques de chasse au Paléolithique inférieur sont pour ainsi dire inexistantes. Ne sont connus uniquement quelques épieux en bois, conservés de manière exceptionnelle et retrouvés en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Espagne. C'est une arme réalisée dans un long bâton d'environ deux mètres, ayant une pointe aiguë, parfois durcie au feu. La chasse à l'épieu suppose un contact proche avec le gibier et pouvait se révéler dangereuse, notamment avec les aurochs. Cette technique entraîne une sélection d'un gibier de taille modeste (cheval, cerf, aurochs).
Le propulseur
Un propulseur est un instrument fabriqué en bois de renne, en os, en ivoire ou en bois végétal. Il est constitué d'une pièce réservée à la préhension et munie à une extrémité d'une butée parfois sculptée, contre laquelle vient s'appuyer le talon du projectile (sagaie, harpon). Grâce à un effet de levier, le propulseur permet de prolonger le bras du lanceur, accroît l'efficacité du lancer, augmente la force de pénétration dans l'animal et accentue également la distance entre le chasseur et la proie (jusqu'à 100 m, le tir est très précis jusqu'à 30 m).
La sagaie
Arme de jet destinée à la chasse et à la pêche, elle est composée d'une pointe, d'un fût (hampe) et d'un empennage. C'est l'arme essentielle du chasseur du Paléolithique supérieur, elle est le plus fréquemment lancée au propulseur. Le plus souvent fabriquée dans du bois de renne, mais aussi en os, en ivoire, la sagaie présente une extrémité pointue et une autre aménagée pour assurer une fixation sur une hampe de bois. Pour rendre plus efficaces leurs sagaies, les chasseurs fixent parfois sur la pointe des lamelles de silex. La hampe est un manche en bois, tige d'une longueur variable, qui supporte la pointe.
L'arc
Arme de chasse qui apparaît au Paléolithique final et se généralise au Mésolithique. Son développement semble être une conséquence des contraintes de chasse liées à un environnement colonisé par d'épaisses forêts. La plupart des arcs préhistoriques sont droits et longs (150 à 160 cm). L'arc permet une chasse plus individuelle et le tir est encore plus précis que celui de la sagaie.
Les harpons
Des pointes munies d'une ou de deux rangées de barbelures sont appelées harpons. Le harpon est une pièce détachable en os, en bois de cervidés ou en ivoire qui pénètre dans les proies comme la truite, le saumon, le brochet. Le fût qui supporte les barbelures est pointu et chaque barbelure doit à la fois pénétrer et retenir la proie.
Le poinçon
C'est un outil robuste, tenu à la main et que l'on tourne dans un mouvement de va-et-vient pour percer les peaux. Présent à la fin du Paléolithique moyen, il est très fréquent au Paléolithique final jusqu'au Néolithique. Cet outil en os ou bois d'animal présente une extrémité en pointe opposée à une zone de préhension plus ou moins aménagée.
L'aiguille à chas
Au Paléolithique supérieur sont fabriquées les premières aiguilles à chas dont l'aspect est comparable à celui des aiguilles actuelles d'acier pour coudre. Inventée au Solutréen, autour de 20 000 ans notre ère, c'est un objet typique du Magdalénien. Leurs présences sont la preuve que, dès le Paléolithique supérieur, les hommes cousent certainement des peaux ; le fil provenant des tendons du gibier chassé. Les aiguilles en os, en bois de cervidés perdurent même durant les périodes où apparaissent les exemplaires en métal. Par exemple, à l'époque gallo-romaine les aiguilles en os côtoient celles en fer.
Le pic
Le pic est un outil solide, allongé et à pointe épaisse, il sert à attaquer une surface, à graver, à sculpter, à déchausser. Ce sont des pics en silex ou en bois de cerf. Pour creuser la craie, détacher les blocs de silex, les mineurs du Néolithique utilisent le pic en bois de cerf à une ou deux extrémités pointues.
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