- Outremer véritable
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Outremer véritable Composantes RVB (r, v, b) (38, 97, 156) Triplet hexa. 26619C CMJN (c, m, j, n) (76%, 38%, 0%, 39%) TSL (t, s, l) (210°, 61%, 38%) modifier Le bleu outremer naturel ou outremer véritable provient du broyage de la pierre fine de lapis-lazuli.
Sommaire
Composition
Composé de lazurite bleue (à ne pas confondre avec l'azurite) et de pyrites de fer, ce minéral résulte de la fusion volcanique.
Également présent en Chine, Tibet et Asie Centrale, le lapis-lazuli que l'on utilisait en Europe pour la peinture était importée d'Afghanistan, extraite de mines de la vallée de Kokcha, dans le Pamir afghan.
Histoire
Durant l'Antiquité, le lapis-lazuli était importé à grand frais d'Orient. Considéré comme le plus beau bleu, il détrôna le bleu égyptien ou bleu d'Alexandrie.
Au Moyen Âge, il est le bleu par excellence, utilisé par les moines dans les enluminures. Ni l'azurite ni l'indigo ne peuvent rivaliser avec lui. Néanmoins l'extraction de la précieuse poudre bleue nécessite de longues opérations qui ont donné lieu à d'innombrables recettes. Selon Delamare et Guineau[1], « on préparait un mélange de plâtre, de résine, d'huile et de cire qui retenait par ses propriétés de surface les impuretés ».
Les luxueuses enluminures du Livre d'heures du maréchal de Boucicaut, vraisemblablement réalisées dans un atelier parisien vers 1407, contiennent pas moins de trois bleu de lapis, chacun d'une granulométrie différente.
Au début de la Renaissance, sa technique d'extraction de perfectionne. Malgré son coût très élevé (qui révélait ainsi la richesse du commanditaire), sa couleur d'un bleu profond et intense était très demandée par les artistes et leurs clients. Raphaël, Léonard de Vinci et Michel-Ange utilisaient ce pigment.
En 1827, le bleu outremer est synthétisé à Lyon par le français Jean-Baptiste Guimet. Ce nouveau pigment minéral de synthèse est chimiquement identique au pigment naturel.
« Guimet a découvert le moyen de faire artificiellement un outremer dont la beauté égale celle du bleu de lapis. Le bleu surfin de Guimet est le plus propre à la peinture de chevalet. Il est d'une nuance très riche, se marie bien avec le blanc d'argent et est d'une fixité absolue.[2] »
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- Les matériaux de la couleur, Delamare et Guineau, Découverte Gallimard n°383
- Jacques Blockx, Compendium à l'usage des artistes peintres, Anvers, 1922.
Catégories :- Bleu
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