- Jean-Henri Lambert
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Jean-Henri Lambert Naissance 26 août 1728
Mulhouse (République de Mulhouse)Décès 25 septembre 1777 (à 49 ans)
Berlin, AllemagneNationalité Suisse Profession Mathématicien
Physicien
AstronomeJean-Henri Lambert[1] (26 août 1728 à Mulhouse - 25 septembre 1777 à Berlin) est un mathématicien, physicien et astronome alsacien du XVIIIe siècle, en fait suisse et allemand d’ascendance française, car né dans la république de Mulhouse, à l'époque une cité-État indépendante ayant des liens privilégiés avec la Confédération helvétique.
Sommaire
Biographie
De père couturier, d'une famille de sept enfants, Jean-Henri n'a pas eu la chance d'accéder aux études supérieures. À l'âge de douze ans, il quitta l'école pour aider sa famille. Cependant, le soir, il continuait à étudier les sciences. À l'âge de quinze ans, il travailla dans la sidérurgie, puis gagna sa vie dans un journal bâlois, la Basler Zeitung. Il en profita pour étudier les mathématiques, la philosophie et l'astronomie. En 1748, l'éditeur le recommanda comme tuteur dans la famille du comte Peter von Salis à Coire. Cet emploi lui laissa suffisamment de temps pour accéder à sa bibliothèque privée. C'est alors qu'il s'initia à la recherche mathématique.
Un voyage d'études (1756 - 1758) en compagnie de ses élèves lui fait visiter les principaux centres intellectuels de l'Europe et nouer des contacts avec de nombreux savants. C'est dès lors qu'il fut remarqué par la communauté scientifique. Il publia ses premiers travaux en 1755. Après quelques voyages, il s'établit à Augsbourg en 1759 comme directeur de publication. Il fut invité par Euler à Berlin en 1764.
Il est connu en géographie pour l'invention des plusieurs systèmes de projection cartographique parmi lesquels : la projection azimutale équivalente de Lambert et la projection conique conforme de Lambert. Cette dernière a été optée pour l’établissement de la carte topographique de France, elle consiste en 4 projections coniques, conformes, prises le long du méridien de Paris, en 4 parallèles équidistants.
De ce fait, il a préparé l’étude des transformations conformes (le plan d'Argand et les nombres complexes de Gauss sont postérieurs de 30 ans).
Son traité de perspective (1759, 1774) précède les travaux de Monge, poursuivis par Poncelet. Il crée un perspectographe qui porte son nom.
Préoccupé par la représentation de la profondeur en peinture et la représentation de la transparence de l’air, il énonce en 1760[2] la loi dite de Beer-Lambert en photométrie.
Ses travaux sur les tracés à la règle et au compas le conduisent à discuter du célèbre postulat d’Euclide sur les parallèles (1786), et à prouver l’irrationalité de π (1768), sa preuve est donnée dans l'article « Mémoire sur quelques propriétés remarquables des quantités transcendentes, circulaires et logarithmiques », lu 1767, publié année 1761/1768. (cf Fraction continue et approximation diophantienne). Il étudia la trigonométrie hyperbolique.
Astronomie
En astronomie, retrouvant les résultats d’Euler sur les trajectoires paraboliques (d’énergie nulle) des comètes, il les prolonge par le théorème de Lambert sur les orbites elliptiques (3 positions datées permettent de déterminer le mouvement keplerien d’un satellite) (1761). On lui doit de nombreux articles de trigonométrie sphérique (1770), mais sans que la notion d’angle solide soit encore clairement définie.
En 1773, Lambert calcula les coordonnées orbitales de Neith, un satellite de Vénus dont l'observation avait été validé par la communauté astronomique, mais dont on sait depuis la fin du XIXe siècle qu'il n'existe pas.
Divers
- Il fut l'un des créateurs de la photométrie[3].
- Il a joué un rôle précurseur dans la logique symbolique. En effet, Johann-Heinrich Lambert est l'auteur d'un traité de logique qu'il appela Neues Organon soit en français Nouvel Organon. La plus récente édition de cet ouvrage, évidemment nommé d'après l'Organon d'Aristote, a été publiée par l'Akademie-Verlag de Berlin en 1990. Pour ne rien dire du fait qu'on a dans cet ouvrage la première apparition du terme phénoménologie, on y trouve une présentation très pédagogique des différentes sortes de syllogisme. Dans A System of Logic Ratiocinative and Inductive, John Stuart Mill exprime son admiration pour Johann Heinrich Lambert.
- Importante œuvre en théorie de la connaissance (1764).
- Il fut membre de l'Académie royale des sciences de Berlin.
Postérité
Une colonne érigée à côté du temple Saint-Étienne de Mulhouse lui rend hommage dans sa ville natale.
Notes
- Ou Johann Heinrich Lambert dans les sources germanophones ou anglophones
- Pierre Bouguer Soit trente ans après
- lambert est une unité de luminance. Le
Voir aussi
Articles connexes
- Loi de Beer-Lambert
- Loi du cosinus de Lambert (en)
- Projection de Lambert
- Équation trinomiale de Lambert
- Fonction W de Lambert
- Quadrilatère de Lambert (en)
- Série de Lambert
Bibliographie
- Philosophische Schriften, 10 voll.in 13 tomes. Edités par Werner Arndt et Lothar Kreimendahl. Hildesheim: Georg Olms, 1965-2008
- J. H. Lambert, Nouvel Organon. Phénoménologie, Paris: Vrin, 2001.
- Roger Jaquel, Le savant et philosophe mulhousien Jean-Henri Lambert (1728-1777) : vu de l'étranger : essay historiographique sur la façon dont les encyclopédies générales présentent le mulhousien Lambert, 1971, 170 p.
Liens externes
- Johann Heinrich Lambert (1728-1777): Collected Works - Sämtliche Werke Online
- Ouvrages de Lambert numérisés par le SICD des universités de Strasbourg
- (en) John J. O’Connor et Edmund F. Robertson, « Jean-Henri Lambert », dans MacTutor History of Mathematics archive, université de St Andrews [lire en ligne].
- J. H. Lambert, « Mémoire sur quelques propriétés remarquables des quantités transcendentes circulaires et logarithmiques », dans Histoire de l’Académie royale des sciences et belles-lettres, Berlin, vol. XVII, 1761, p. 265-322 [texte intégral] : le texte de Lambert sur l’irrationalité de π, commenté par Alain Juhel sur le site BibNum
- « Jean-Henri Lambert » (Biographies alsaciennes avec portraits en photographie, série 1, A. Meyer, Colmar, 1884-1890, 4 p.)
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