Islam en Allemagne

Islam en Allemagne
Mosquée de Rodgau

L’islam est la troisième religion la plus répandue en Allemagne après le catholicisme et le protestantisme. On trouve environ 3,8- 4,3 millions de musulmans en Allemagne (2009[1]), c'est-à-dire près de 5 % de la population. Il est difficile de connaître leur nombre exact, car les personnes de confession autre que catholique, protestante ou juive ne sont pas recensées en fonction de leur appartenance religieuse spécifique. Au total, 1,8 million de musulmans ont la nationalité allemande.

Sommaire

Répartition géographique et suivant l'origine[1]

La plupart des musulmans vivent à Berlin et dans les grandes villes de l'Allemagne de l'Ouest. Alors que seulement 2% vivent dans les nouveaux Länder (le territoire de l’ancienne RDA), un tiers d'entre eux habitent en Rhénanie du Nord-Westphalie. Cette différence s'explique historiquement: alors que jusqu'en 1989, il n'y avait aucune migration musulmane vers l'Allemagne de l'Est, c'est vers les régions industrielles de l'Allemagne de l'Ouest qu'ont d'abord convergé les immigrés de travail. Toutefois, contrairement à la plupart des autres pays européens, d'importantes communautés musulmanes existent aussi dans certaines régions rurales, en particulier dans le Bade-Wurtemberg, en Hesse et certaines régions de la Rhénanie.

63,2% des musulmans en Allemagne ont des origines turques tandis que 13,6 % viennent de l’Europe du sud-est, 8,1 % du Proche-Orient, 6,9 % de l’Afrique du Nord et 4,6 % de l’Asie du sud-est. La majorité des musulmans en Allemagne appartiennent au courant sunnite avec 74,1 %, suivis par les Alévis (12,7) % et les Chiites qui représentent environ 7,1 %. Avec une moyenne d'âge de 30,1 ans, la population musulmane d'Allemagne est sensiblement plus jeune que la population allemande dans son intégralité (plus de 10 ans d'écart).

Conversions

Les statistiques concernant le nombre des convertis n’étant pas collectées régulièrement, il n’existe pas d’estimation précise[2]. Toutefois, on observe une forte augmentation des conversions dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001. Une étude[2] menée par les archives musulmanes allemandes parle d’environ 250-300 conversions par année avant cette date, mais en observe approximativement 4.000 entre août 2005 et juillet 2006. Même si d’anciens collaborateurs des archives ont exprimé des doutes[3] concernant la valeur de preuve de cette étude, une forte augmentation des convertis dans la décennie passée est irrécusable.

Histoire

Avant le XXe siècle

Les premiers musulmans venus en Allemagne sont arrivés dans le cadre de relations diplomatiques entre celle-ci et l'empire Ottoman au XVIIIe siècle. Vingt soldats musulmans servent notamment sous Frédéric-Guillaume Ier de Prusse. En 1745, Frédéric II de Prusse fonde une unité de musulmans dans l'armée prussienne appelée Cavaliers musulmans et composé essentiellement de Bosniaques, Albanais et Tatars. En 1760, est fondé le Bosniakcorps, qui comptait près de mille hommes.

En 1798, un cimetière musulman est installé à Berlin. Le cimetière, qui fut déplacé en 1866, existe encore aujourd'hui. En 1900, il y avait plus de 10.000 musulmans en Allemagne, principalement des Slaves et Turcs européens.

L'immigration des musulmans en Allemagne au XXe siècle

Durant la Première Guerre mondiale, environ 15.000 musulmans furent prisonniers de guerre et enfermés à Berlin. La première mosquée a été érigée en 1915 pour ces prisonniers mais elle fut fermée en 1930. Après la guerre, un petit nombre de musulmans restèrent à Berlin. Le premier établissement d'enseignement pour les enfants est fondé en 1932.

À cette époque, on dénombre près de 3.000 musulmans en Allemagne dont 300 étaient d'origine allemande. Avec la montée du nazisme, les musulmans, bien que n'étant pas spécifiquement ciblés vivaient dans un climat de suspicion en tant que minorité religieuse et "non aryens". A la fin de la Seconde guerre mondiale, il ne restait plus qu'une centaine de musulmans dans le pays.

La plus grande vague d'immigration musulmane en Allemagne a eu lieu pendant la période du Wirtschaftswunder (miracle économique) dans les années 60, qui correspond plus ou moins aux Trente Glorieuses en France. Pendant la période de validité de l'accord de recrutement des travailleurs étrangers en Allemagne (Anwerbeabkommen) de 1962 à 1973, environ 750.000 Turcs sont venus en Allemagne pour y travailler en tant que Gastarbeiter (travailleurs immigrés)[4]. L’Etat allemand – comme les Gastarbeiter eux-mêmes – partaient du principe qu'il s'agissait d'emplois temporaires; par conséquent, la vie quotidienne et religieuse de ces derniers était organisée d'une façon très provisoire. Faute d'une politique d'intégration ou simplement de nécessité de s'intégrer, les immigrés continuaient à vivre dans leurs communautés linguistiques et culturelles. Après la fin des accords de recrutement des travailleurs étrangers en 1973, la plupart des Gastarbeiter sont restés en Allemagne et ont fait venir leurs familles. Par la suite, la vie religieuse a commencé à s'établir. Dans les années 80, la communauté musulmane allemande a connu une profonde mutation suite à l'arrivée de réfugiés musulmans issus d'Afghanistan, du Liban, de Palestine, de l'ancienne Yougoslavie et de divers pays africains[5]. Néanmoins, l'islam en Allemagne reste majoritairement marqué par la communauté turque.

Organisations musulmanes en Allemagne

Les musulmans allemands sont organisés en différentes confédérations, parmi lesquelles les plus importantes sont le Conseil central des musulmans d’Allemagne (Zentralrat der Muslime in Deutschland) et le Conseil islamique pour la République fédérale d’Allemagne (Islamrat für die Bundesrepublik Deutschland). Alors que le premier, issu du groupe de travail musulman en Allemagne (Islamischer Arbeitskreis Deutschland) en 1994, s’occupe principalement de la vie religieuse quotidienne des musulmans en Allemagne, à savoir les programmes scolaires, la pastorale ou le calcul des fêtes religieuses[6], le second a pour but de coordonner les décisions des communautés musulmanes en Allemagne[7].

À côté du Conseil central, on trouve un vaste éventail de confédérations musulmanes qui garantissent le lien avec les pays d'origine de différentes communautés[5]. Parmi celles-ci, les confédérations turques sont les plus grandes et les mieux organisées. La principale confédération turque est l'Union turco-musulmane pour la religion (Türkisch-Islamischen Union der Anstalt für Religion), fortement organisée par l'Etat turc puisque ses imams sont toujours des fonctionnaires turcs. Au même niveau, il y a la Communauté musulmane Milli Görüs (Islamische Gemeinschaft Milli Görüs - IGMG) et l'Association des centres culturels musulmans (Verband der Islamischen Kulturzentren).

En ce qui concerne les autres confédérations musulmanes organisées après des groupes ethniques, il existe une Confédération des communautés musulmanes des Bosniaques en Allemagne (Vereinigung Islamischer Gemeinden der Bosniaken in Deutschland, VIGB) et une Communauté islamique en Allemagne (Islamische Gemeinschaft in Deutschland, IGD) de la communauté arabe, organisation considérée aujourd'hui par les autorités comme la branche allemande des Frères musulmans[8],[9]. En tant que communauté religieuse, on trouve la Communauté alévie en Allemagne (Alevitischen Gemeinde Deutschland).

Les confédérations se regroupent au niveau fédéral dans le Conseil de coordination des musulmans (Koordinierungsrat der Muslime). L'IGMG fait partie du Conseil musulman pour l'Allemagne; le IGD et le VIGB font partie du Conseil central des musulmans d'Allemagne.

Islamophobie / Débats récents

À l’heure actuelle, on constate une vague d’islamophobie en Allemagne, comme le montre un sondage cité par la chaîne télévision France 24[10]. 50% des Allemands supportent mal l'immigration musulmane et, d’après un sondage mené par l'émission Forum am Freitag, qui se consacre à l’information sur l’islam, 79% des Allemands estiment que les musulmans feraient trop peu pour leur intégration[11]. Le débat sur l’intégration des musulmans en Allemagne est devenu un sujet brûlant, suite à la position officielle de la chancelière Angela Merkel, qui a constaté publiquement l'échec du concept "Multikulti" et à la publication du livre de Thilo Sarrazin "L’Allemagne court à sa perte", mais aussi en raison du mouvement citoyen Pro Köln et du débat qui s'est enflammé autour du port du voile ("Kopftuchdebatte").

Pro Köln / Pro NRW

Pro Köln est un mouvement citoyen d'extrême droite, présent avec 5 sièges au conseil municipal de Cologne. Depuis 2004, le mouvement est recensé dans le rapport de la direction de la sécurité du territoire de la Rhénanie du Nord-Westphalie comme étant susceptible de nourrir des ambitions d'extrême droite; ce jugement a été confirmé en 2005 par un arrêt de la Cour administrative du land[12].

Dénonçant "l'islamisation" de la région et la construction des mosquées, qu'il essaye d'empêcher par des pétitions, le mouvement observe d'un œil très critique l'Union islamo-turque qui ne sert pas, d'après Pro Köln, à l'intégration.

Le débat sur le port du voile (Kopftuchdebatte)

Le débat a commencé en 1983 dans le Bade-Wurtemberg, où le land a refusé un emploi à une enseignante musulmane en raison de son refus de quitter son voile pendant les cours[13]. Suite à une procédure lancée par cette femme, l'affaire a fini à la Cour constitutionnelle fédérale, qui a cassé en 2003 la décision du land. Depuis ce moment-là, ce sont les länder eux-mêmes qui sont obligés de créer leurs propres lois en ce qui concerne le port du voile[14].

En 2003, le Bade-Wurtemberg, la Bavière, la Hesse, la Sarre, Berlin, le Brandebourg et la Basse-Saxe ont envisagé l'interdiction du port du voile dans les écoles.

Dans l'opinion publique se tisse un débat autour du symbolisme du voile. Pour les uns, c'est un symbole de l'oppression de la femme dans l'islam ou même du fondamentalisme; pour les autres, l'expression individuelle de la religiosité. Dans l'enseignement scolaire, qui n'interdit pas l'utilisation des symboles chrétiens dans les salles de classe, certains sont d'avis que le port du voile symbolise une attaque contre la position exclusive du christianisme[13]. D'autres au contraire, partisans d'un concept privilégiant un comportement laïque des enseignants, le considèrent comme une attaque contre la neutralité religieuse de l’Etat.

Le concept "Multikulti"

Lancé par les Verts (Die Grünen) dans les années 80, ce concept prônait une société multiculturelle dans laquelle les cultures cohabiteraient harmonieusement en toute tolérance et respect de l’autre, mais sans se mélanger. Le 16 octobre 2010, lors d'une conférence de jeunes chrétiens-démocrates, la chancelière a proclamé que ce concept avait totalement échoué[15]. L’Allemagne, a-t-elle souligné, se sentirait liée aux valeurs chrétiennes, et celui qui n’accepte pas cela n’aurait pas sa place dans ce pays. En effet, on observe que les différentes cultures ne se mélangent pratiquement pas en Allemagne, mais qu’au contraire, le phénomène des sociétés parallèles s'intensifie. Quarante ans après leur arrivée, il reste des familles d'anciens travailleurs immigrés (Gastarbeiter) qui, ne parlant pas encore suffisamment l’allemand, sont par conséquent peu intégrées dans la société d’aujourd’hui.

"L'Allemagne court à sa perte": Thilo Sarrazin et ses thèses controversées

En août 2010, un membre du consistoire de la Banque fédérale d’Allemagne (Deutsche Bundesbank), Thilo Sarrazin, a publié un livre controversé sur les effets négatifs de l’immigration, particulièrement musulmane, en Allemagne. Ce livre a fait polémique, car Sarrazin y avance entre autres que seules l’immigration turque ou arabe permettent actuellement à l'Allemagne de soutenir sa démographie faiblissante, ce qui conduirait en définitive à un "abêtissement" général de la population[16],[17]. Thilo Sarrazin a été démis de ses fonctions au sein de la Banque fédérale.

Malgré l'absurdité de certaines de ses thèses (telle celle du "gène juif" et du "gène arabe" influant sur l'intelligence), Sarrazin a relancé un débat public sur l’intégration des musulmans. Sur l’échiquier politique, il reçoit le soutien de plusieurs personnes, comme Horst Seehofer, ministre-président de la Bavière, qui s’est prononcé également contre l’immigration turque et arabe, ou Kristina Schröder, ministre de la famille, qui a présenté le phénomène de la germanophobie dans certaines écoles allemandes où la proportion d'élèves issus de l'immigration musulmane est forte[18].

Il a également touché une corde sensible dans différentes couches de la population, pour qui il est la première personne qui ose prononcer à haute voix les angoisses de beaucoup d’Allemands[19]. Selon ces gens, la société allemande est basée et fondée sur des valeurs chrétiennes qui ne sont pas compatibles avec des valeurs musulmanes. Tant que les immigrants musulmans n’acceptent pas les valeurs fondamentales, ils n’ont pas de place dans la société. Face à eux, néanmoins, il y a aussi ceux qui, rejetant ces thèses, considèrent les immigrants musulmans comme un enrichissement pour la société allemande. Victime de son vieillissement démographique, l’Allemagne va souffrir bientôt d'un grave manque de main-d'œuvre spécialisée. Selon les défenseurs du multiculturalisme en Allemagne, une immigration bien considérée peut résoudre les problèmes à venir. Ils ne voient pas l’islam comme une menace pour la culture allemande, mais comme une partie de la nouvelle Allemagne.

Tendances récentes en matière d'intégration de l'islam en Allemagne

Education

La formation des imams

En 2010, les universités de Münster, Osnabrück et Tübingen ont présenté leur projet de former des imams à partir de 2011. Annette Schavan, ministre de l’éducation et de la recherche, estime que ce projet peut favoriser l’intégration de l’islam dans la culture allemande et contribuer à empêcher une politisation de l’islam[20]. Grâce à la compétence en langue et culture allemande qu'ils acquerraient au fil d'un cursus universitaire allemand, les futurs imams pourraient constituer un chaînon entre les communautés musulmanes et la communauté chrétienne.

Télévision publique

Forum am Freitag[21]

Créée en 2009 sur la seconde chaîne publique allemande (ZDF), cette émission dont le titre signifie "Forum du vendredi" offre aux musulmans allemands une plate-forme pour présenter non seulement leur religion mais aussi leur vie quotidienne. En outre, elle se penche chaque semaine sur les problèmes actuels concernant les communautés musulmanes allemandes, comme la proportion élevée de jeunes musulmans violents.

Türkisch für Anfänger

Jouant librement avec des stéréotypes turcs et allemands, cette série télévisée du scénariste germano-turc Bora Dagtekin, dont le titre signifie "Turc pour débutants", met en scène une famille recomposée germano-turque vivant à Berlin. Diffusée en trois saisons de 2006 à 2008 sur la première chaîne de télévision publique (ARD), elle été un tel succès qu'elle s'est vu attribuer le prix Grimme dans la catégorie divertissement[22]. (Le Grimme-Preis est le prix le plus prestigieux qui récompense des émissions télévisées en Allemagne).

Politique

Conférence allemande de l'islam (Deutsche Islamkonferenz, DIK)

Alors que l'Etat allemand, malgré son principe de laïcité, est lié depuis longtemps par des liens contractuels d'organisation avec les communautés religieuses catholique, protestante et juive, il n'existe pas jusqu'à présent de lien comparable avec la communauté musulmane. Ainsi, alors que les catholiques, protestants ou juifs qui déclarent leur religion au fisc payent une part d'impôt religieux ([Kirchensteuer])qui est ensuite reversée par l'administration fiscale aux églises, il n'en va pas de même pour les musulmans. De même, à l'heure actuelle, l'enseignement scolaire prévoit des cours de religion pour les trois communautés associées, mais pas pour les enfants musulmans.

Cependant, depuis 2006, le ministère de l'Intérieur a créé la Conférence allemande de l'islam (Deutsche Islamkonferenz), qui est entrée dans sa deuxième phase de travail en 2010. Composée d'une part de représentants politiques de l'Etat allemand, d'autre part de représentants des organisations musulmanes en Allemagne et de membres de la société civile musulmane, cette conférence a pour but d'établir un dialogue à long terme entre l'Etat allemand et les musulmans qui vivent sur son territoire. Elle se penche sur des sujets variés, de la conciliation entre les valeurs musulmanes et les principes constitutionnels allemands à la lutte contre l'islamisme en passant par la promotion d'une image positive de l'islam, l'introduction de cours de religion musulmanes dans l'enseignement scolaire, la formation des imams dans l'enseignement supérieur public, le soutien de l'Etat à la création d'instituts théologiques islamiques, l'égalité des sexes, la construction des mosquées[23].

La deuxième phase de la DIK, entamée à l'été 2010 sous la houlette du ministre de l'Intérieur actuel Thomas de Maizière, a été critiquée par certains, qui estiment qu'elle ne constitue pas un organe représentatif de la population musulmane dans son intégralité. En effet, ses membres sont invités par le ministère de l'Intérieur, qui sélectionne ses interlocuteurs de sorte que certaines organisations musulmanes présentes sur le territoire allemand n'en font pas partie, soit parce qu'elles n'y ont pas été conviées, soit parce qu'elles s'en sont retirées pour protester contre l'orientation thématique des discussions[24].

Position du président fédéral Christian Wulff

Dans un discours prononcé devant le parlement turc le 19 octobre 2010 lors d'une visite officielle, le président fédéral Christian Wulff s'est référé au débat autour de l'intégration des musulmans en Allemagne. Soulignant que les immigrés faisaient partie de l'Allemagne mais qu'il ne fallait pas nier l'existence de problèmes d'intégration - le fait de "s'installer" (« Ausharren ») dans la dépendance par rapport à l'Etat, un taux de criminalité élevé, un comportement machiste chez certains, le refus de l'éducation et la performance - il a appelé les Turcs d'Allemagne à apprendre la langue allemande et à se conformer aux règles de la Loi fondamentale allemande, et particulièrement aux principes de la dignité humaine, de la liberté d'expression, de l'égalité de l'homme et de la femme et de la neutralité de l'Etat en ce qui concerne la religiosité ou la conception du monde.

Précédemment, à l’occasion de la fête nationale allemande, le 3 octobre 2010, Christian Wulff a affirmé que l’islam faisait partie de l’Allemagne, au même titre que le christianisme ou le judaïsme, tout en indiquant également que le christianisme faisait partie de la Turquie[25],[26].

Pendant sa visite de la Turquie, Christian Wulff a non seulement participé à plusieurs offices célébrés par la minorité chrétienne mais aussi accompagné la pose de la première pierre de l'université germano-turque à Istanbul. Le président fédéral, qui s'est opposé à la vision de Horst Seehofer en ce qui concerne l'"incapacité" des Turcs à s'intégrer en Allemagne, est considéré comme un "intégrateur"[27] (Süddeutsche Zeitung) et turcophile (voir la couverture de l'hebdomadaire Focus qui représente Wulff habillé en religieux musulman[28]).

Quelques personnalités musulmanes dans la vie publique allemande

Politique

Depuis son élection par le comité des Verts allemands en novembre 2008 (avec 79,2 % des voix[29]), Cem Özdemir co-préside le parti avec Claudia Roth. Né en Allemagne de travailleurs immigrés turcs, cet homme politique qui a pris la nationalité allemande en 1983 se considère comme « musulman sécularisé »[30]. Marié avec une catholique d’origine argentino-allemande (Pia Castro), avec laquelle il a deux enfants, ce Souabe d’adoption incarne par sa vie privée le fait qu’une intégration réussie commence déjà dans le milieu familial.

On peut mentionner aussi Aygül Özkan de la CDU (parti démocrate-chrétien). Première femme turque à occuper un poste ministériel en Allemagne, cette musulmane pratiquante a été nommée Ministre de la famille, des femmes, des affaires sociales, de la santé et de l’intégration dans le land de Basse-Saxe en 2010[31]

Sport

Si on regarde la Mannschaft qui a défendu les couleurs de l'Allemagne lors de la Coupe du monde en 2010, on trouve au moins trois musulmans parmi les 23 joueurs : Mesut Özil, Sami Khedira et Serdar Taşçı.

Le phénomène du footballeur musulman Mesut Özil est peut-être le plus médiatisé dans le domaine du sport allemand, sa vie et son développement personnel et sportif étant souvent considérés comme une histoire idéale et exemplaire en matière d’intégration[32]. Ce musulman pratiquant[33] d’origine turque, qui prie avant chaque match de foot, est né en 1988 à Gelsenkirchen, Allemagne. Vedette de l’équipe allemande à la Coupe du Monde 2010, il a conquis le cœur du public allemand par sa nature mûre et modeste. En novembre 2010, il a même remporté[34] le prix Bambi dans la catégorie « Intégration ». Donnant un exemple contraire face au débat plutôt négatif sur l’intégration des jeunes musulmans et turcs en Allemagne, son rôle et son comportement extraordinaire ont été jugés exemplaires.

Notes et références

  1. a et b http://www.deutsche-islam-konferenz.de/cln_110/nn_1876234/SubSites/DIK/DE/InDeutschland/ZahlenDatenFakten/ZahlMLD/zahl-mld-node.html?__nnn=true
  2. a et b http://www.islaminstitut.de/Artikelanzeige.41+M537c1b5b252.0.html
  3. http://www.zeit.de/2007/17/B-Islam?page=all
  4. http://www.wissen.de/wde/generator/wissen/ressorts/finanzen/wirtschaft/index,page=3486842.html
  5. a et b http://www.schura-hamburg.de/index.php?option=com_content&view=article&id=66&Itemid=66
  6. http://zentralrat.de/2594.php
  7. http://www.islamrat.de/index.php?option=com_content&view=article&id=45&Itemid=54
  8. Rapport (Verfassungsschutzbericht) de l'Office fédéral de protection de la constitution, 2009.
  9. Cf. l'article « Bayern: Verfassungsschutz hält IGD für Außenposten der Muslimbruderschaft » (« Bavière : L'Office fédéral de protection de la constitution considère que l'IGD est une base arrière des Frères musulmans »).
  10. http://www.france24.com/fr/20101019-debat-france-24-allemagne-islamophobe-europe-integration-multiculturalisme-echec
  11. http://forumamfreitag.zdf.de/ZDFde/inhalt/22/0,1872,5559190,00.html
  12. http://www.im.nrw.de/sch/780.htm
  13. a et b http://www.bpb.de/themen/NNAABC,0,0,Konfliktstoff_Kopftuch.html
  14. http://www.bundesverfassungsgericht.de/pressemitteilungen/bvg71-03.html
  15. http://www.dw-world.de/dw/article/0,,6118143,00.html
  16. http://www.welt.de/politik/deutschland/article9142989/Thilo-Sarrazin-will-Deutschland-vor-Muslimen-retten.html
  17. http://www.welt.de/politik/deutschland/article7994783/Sarrazin-warnt-vor-Verdummung-durch-Einwanderer.html
  18. http://www.cdu.de/archiv/2370_31685.htm
  19. http://www.focus.de/politik/deutschland/umfrage-mehrheit-der-deutschen-gibt-sarrazin-recht_aid_443786.html
  20. http://www.cafebabel.fr/article/35519/allemagne-formation-imams-sauvera-multikulti.html
  21. http://forumamfreitag.zdf.de/
  22. http://www.grimme-institut.de/html/index.php?id=498
  23. http://www.deutsche-islam-konferenz.de/cln_110/SubSites/DIK/DE/Startseite/home-node.html?__nnn=true
  24. http://www.focus.de/politik/weitere-meldungen/deutsche-islamkonferenz-dik-start-von-heftiger-kritik-ueberschattet_aid_509075.html
  25. http://www.bundespraesident.de/-,2.667040/Rede-von-Bundespraesident-Chri.htm
  26. http://www.heute.de/ZDFheute/inhalt/1/0,3672,8121409,00.html
  27. http://www.sueddeutsche.de/politik/christian-wulff-in-der-tuerkei-der-bundespraesident-als-integrator-1.1013801
  28. http://www.focus.de/magazin/archiv/jahrgang_2010/ausgabe_42/
  29. http://www.welt.de/politik/article2730225/Oezdemir-und-Roth-neue-Doppelspitze-der-Gruenen.html
  30. http://www.spiegel.de/international/germany/0,1518,584300,00.html
  31. http://www.welt.de/politik/deutschland/article7248887/Deutschlands-erste-tuerkischstaemmige-Ministerin.html
  32. http://www.weser-kurier.de/Artikel/News/Politik/191895/Mesut+Oezil+-+die+Integrationsfigur.html
  33. http://www.bild.de/BILD/sport/fussball/bundesliga/vereine/werder/2009/08/30/mesut-oezil/interview-mit-ihm-und-seinem-vater-mustafa.html
  34. http://www.bz-berlin.de/sport/fussball/mesut-oezil-bekommt-bambi-fuer-integration-article1032275.html




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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Islam en Allemagne de Wikipédia en français (auteurs)

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