Fosse Arenberg

Fosse Arenberg
Fosse Auguste d'Arenberg
Les trois chevalements de la fosse Arenberg.
Les trois chevalements de la fosse Arenberg.
Puits Arenberg n° 1
Coordonnées 50° 23′ 05″ N 3° 25′ 31″ E / 50.384853, 3.425181 (Puits Arenberg n° 1) [BRGM 1]50° 23′ 05″ N 3° 25′ 31″ E / 50.384853, 3.425181
Début du fonçage 1900
Mise en service 1903
Profondeur 606 mètres
Arrêt 1989
Remblaiement ou serrement 1989
Puits Arenberg n° 2
Coordonnées 50° 23′ 07″ N 3° 25′ 29″ E / 50.385292, 3.424708 (Puits Arenberg n° 2) [BRGM 2]
Début du fonçage 1900
Mise en service 1903
Profondeur 416 mètres
Arrêt 1989
Remblaiement ou serrement 1989
Puits Arenberg n° 3 - 4
Coordonnées 50° 23′ 02″ N 3° 25′ 31″ E / 50.383793, 3.425369 (Puits Arenberg n° 3 - 4) [BRGM 3]
Début du fonçage 1954
Mise en service 28 août 1961
Profondeur 689 mètres
Arrêt 31 mars 1989
Remblaiement ou serrement 1989
Administration
Pays France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Nord
Commune Wallers
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Anzin
Groupe Groupe de Valenciennes
Unité de production UP de Valenciennes
Secteur Secteur Est
Siège Siège Arenberg
Ressources Houille

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Fosse Arenberg

Géolocalisation sur la carte : Nord

(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Arenberg

La fosse Arenberg (souvent écrit à tort Aremberg) ou Auguste d'Arenberg de la Compagnie des mines d'Anzin est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Wallers. Les puits Arenberg nos 1 et 2 sont commencés en 1900 au nord-est de la commune, dans une partie encore inexploitée de la concession d'Anzin. Le puits no 1 est un puits d'extraction, le no 2 un puits d'aérage. La fosse commence à extraire en juin 1903, elle est baptisée en l'honneur d'Auguste Louis Albéric d'Arenberg, administrateur de la Compagnie d'Anzin. Très vite, elle devient un des sièges d'extraction les plus important de la compagnie. Des cités, avec écoles, école ménagère, église, salle des fêtes... sont édifiées autour de la fosse. En 1936, le puits no 1 est doté d'un nouveau chevalement qui surplombe l'ancien. Le terril conique no 160, Arenberg, prend de la hauteur.

La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. La fosse est choisie pour devenir l'un des plus grands sièges de concentration du bassin minier. À ce titre, le puits à double-compartiments no 3 - 4 est commencé en 1954, et est doté d'installations modernes. Un lavoir est implanté à l'ouest du carreau de fosse. Le nouveau puits est mis en service le 28 août 1961. Les déchets sont emmenés sur un terril plat no 171, Mare à Goriaux. La crise pétrolière donne à la fosse quelques années de fonctionnement en plus. Le terril conique no 160 commence à être exploité en 1980. Un tunnelier est mis en service le 9 janvier 1984, outre le percement des bowettes, il a surtout l'utilité de faire des essais en vue du creusement du tunnel sous la Manche. L'extraction cesse à la fin du mois de mars 1989. Les installations ont ensuite été sauvées grâce au tournage du film Germinal. Les premières mesures de protection datent de 1992.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 1, 2 et 3 - 4, et y installe des exutoires de grisou. La salle des fêtes et l'école ménagère sont inscrites aux monuments historiques en décembre 2009, la fosse est classée le 22 février 2010, quelques années après sa rénovation complète.

Sommaire

La fosse

Après l'ouverture et la mise en service des fosses Audiffret Pasquier, La Grange, Blignières et Cuvinot depuis les années 1880[A 1],[A 2], la Compagnie des mines d'Anzin décide d'ouvrir une nouvelle fosse dans une partie encore non exploitée de sa concession, au nord.

Fonçage

Les puits nos 1 et 2 de la fosse Arenberg sont foncés en 1900 par la méthode de la Trousse Coupante. La puits no 1 a un diamètre de cinq mètres et est destiné à l'extraction. Le puits no 2, situé à 60 mètres au nord-ouest[note 1], est destiné à l'aérage, son diamètre est de 3,65 mètres[A 3].

La fosse est baptisée en l'honneur d'Auguste Louis Albéric d'Arenberg, administrateur de la Compagnie d'Anzin[A 3].

Exploitation

Le puits no 1 vers 1912.

La fosse commence à extraire en juin 1903. Très vite, elle devient une des fosses les plus importantes de la Compagnie d'Anzin. Elle produit 218 915 tonnes en 1906, 302 000 tonnes en 1925 et 452 630 tonnes en 1930[A 3].

Les installations du puits no 1 ont été modernisées en 1936. Le changement le plus visible est l'installation d'un nouveau chevalement à molettes superposées qui est venu surmonter l'ancien. Une nouvelle salle des machines a été construite à 90° de l'ancienne, et la machine d'extraction est à poulie Koepe[B 1].

Siège de concentration

La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes[B 1]. En 1946, l'extraction et le service sont assurés par le puits no 1, le puits no 2 est quant à lui affecté à l'aérage et au service. Dès la nationalisation, il est prévu que la fosse devienne un puissant siège d'extraction et en 1954, le puits no 3 - 4 est commencé. Il est équipé d'un double compartiment, d'où un diamètre de 6,50 mètres. Foncé jusqu'à l'étage d'extraction de 334 mètres, le puits est coiffé d'un chevalement portique à quatre molettes superposées identique à celui de la fosse no 13 - 13 bis du Groupe de Béthune et assure, à partir du 28 août 1961, l'extraction par quatre cages à trois étages recevant des berlines de 3 000 litres. Chaque compartiment est numéroté : 3 et 4. Ceux-ci peuvent fonctionner de manière indépendante[B 1].

Le puits no 1 cesse alors d'extraire et devient un puits de service pour le personnel et le matériel, et le puits no 2 sert pour le remblayage par descente de schistes calibrés au moyen d'une tuyauterie installée dans le puits. Les puits nos 1 et 2 servent de retour d'air. Les installations nouvelles sont complétées par un lavoir à grains moderne capable de produire 3 000 tonnes nettes par jour. Il entre en fonction en 1961 en même temps que le puits no 3 - 4[B 1].

Le puits no 3 - 4 en 2011.

Le siège Aremberg assure la plus forte production du Groupe de Valenciennes avec 3 000 tonnes nettes par jour. En 1964, 1 787 personnes sont employées au fond et 215 au jour. En 1969, le puits no 1 est équipé d'un guidage par câble et reçoit des modifications pour permettre la circulation de berlines de 3 000 litres. Il assure alors les navettes entre les différents étages de 314 à 578 mètres. Il est utilisé comme bure, et ne peut remonter le charbon jusqu'à la surface[B 1].

Le 1er juillet 1973, la fosse est rattachée à l'Unité de production de Douai. En 1975, la crise de l'énergie et l'augmentation du prix du pétrole font réviser le Plan Charbonnier qui prévoyait l'arrêt du siège vers 1979 ou 1980. Le puits no 3 - 4, accroché à l'étage de 494 mètres pour le compartiment no 3 et établi au diamètre de 4,12 mètres jusqu'à l'étage de 578 mètres, est élargi en octobre 1975 au diamètre de 6,50 mètres et approfondi jusqu'à 612 mètres. Dès le 27 décembre 1977, les premières berlines remontent le charbon provenant d'un panneau de la veine Melchior, par le nouvel étage. Le 1er juillet 1975, le lavoir est arrêté après avoir traité vingt millions de tonnes de charbon bruts provenant de la fosse Arenberg, mais également des fosses Saint Mark et Agache de 1968 à 1972[B 1].

En 1982, il est décidé d'approfondir le puits no 3 - 4 à 670 mètres afin d'extraire les deux millions de tonnes de ressources de cet étage. Une bowette descendante, pentée à 13 %, est creusée à partir de l'étage de 578 mètres jusqu'à 670 mètres et le puits est approfondi de 90 mètres. Pour la première fois dans une mine française, le fonçage des bowettes est confié à un tunnelier qui arrive en pièces détachées dès le mois de septembre 1983. Cette machine du type T.B. 500, conçue par l'entreprise Bouygues, doit creuser trois kilomètres de bowettes pour accéder au gisement et entre en service le 9 janvier 1984. Prévu pour creuser dix mètres par jour, le tunnelier atteint douze mètres dès le mois d'avril. Les compartiments nos 3 et 4 sont accrochés à l'étage de 670 mètres les 2 et 3 août 1986 et dès le mois de septembre une taille à scrapper-chaîne est mise en route dans la veine Robert 1er plat. Le but était aussi de tester un tunnelier pour le tunnel sous la Manche[B 1].

Le vendredi 24 mars 1989, à onze heures, les « dernières » berlines remontent au cours d'une cérémonie qui rassemble la presse et les élus régionaux. La dernière vraie remontée s'effectue à huit-clos, le vendredi 31 mars, soit une semaine plus tard. Ainsi s'arrête le dernier puits du Valenciennois, qui a extrait 31 845 000 tonnes de houille. Les quatre puits ont été remblayés en fin du 1er semestre 1989[B 1].

Tournage de scènes du téléfilm L'Affaire Salengro le 26 juin 2008.

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Arenberg nos 1, 2 et 3 - 4, et y installé des exutoires de grisou. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1].

La fosse, quasiment intacte, a servi de manière occasionnelle comme plateau de tournage, notamment pour les films : Germinal, Moi, Louis, enfant de la mine, La Compagnie des glaces, L'Affaire Salengro... L'ensemble du carreau de fosse a été rénové[2].

L'ancien site minier, en totalité, constitué du puits no 1 avec son chevalement, son ancien bâtiment de recette et son bâtiment actuel de la machine d'extraction et les dispositifs techniques qu'ils contiennent ; du puits no 2 avec son chevalement, son sous-sol, son bâtiment de recette, son bâtiment de la machine d'extraction, son bâtiment des compresseurs, ses ateliers, les vestiges des ventilateurs et de la galerie d'aérage reliant le puits no 1 au puits no 2) et les dispositifs techniques qu'ils contiennent ; le puits no 3 - 4 avec son chevalement, son bâtiment de recette y compris le moulinage, ainsi que les deux bâtiments symétriques des machines d'extraction et les dispositifs techniques qu'ils contiennent ; le bâtiment contenant les salles des pendus, la lampisterie et les bains-douches ; la passerelle reliant le bâtiment au puits no 3 - 4 ; le poste électrique ; la dynamitière ; les sols et sous-sols s'inscrivant dans un espace encadrant les bâtiments protégés (à l'exception de la dynamitière) font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 22 février 2010[3]. Les premiers arrêtés de protection datent de 1992, mais le périmètre a été étendu en 2010.

Les terrils

L'exploitation de la fosse Arenberg a donné lieu à l'établissement de deux terrils[4].

Terril no 160, Arenberg

Le terril Arenberg.
Le terril Mare à Goriaux.
50° 23′ 04″ N 3° 25′ 19″ E / 50.384581, 3.421808 (Terril n° 160, Arenberg)

Le terril no 160, situé à Wallers, est le terril conique de la fosse Arenberg. Il a été exploité à partir de 1980, il ne subsiste que la base.

Terril no 171, Mare à Goriaux

50° 23′ 38″ N 3° 26′ 17″ E / 50.393808, 3.437989 (Terril n° 171, Mare à Goriaux)

Le terril no 171, situé à Wallers, est le terril plat de la fosse Arenberg. Il s'étend sur près de deux kilomètres, et est entièrement préservé.

Les cités

Les cités de la fosse Arenberg sont remarquables, et ses différents éléments ont été conservés.

L'habitation du directeur

L'habitation du directeur.
Vue arrière de l'église.
50° 22′ 58″ N 3° 25′ 45″ E / 50.382651, 3.429213 (Habitation du directeur)

L'habitation du directeur a été bâtie à proximité de la fosse.

L'église Sainte-Barbe

50° 22′ 50″ N 3° 25′ 52″ E / 50.38066, 3.430983 (Église Sainte-Barbe)

L'église Sainte-Barbe a été construite au cœur de la cité.

Les écoles

Les écoles.
L'école ménagère.
50° 22′ 40″ N 3° 25′ 28″ E / 50.377858, 3.424332 (Anciennes écoles)
50° 22′ 58″ N 3° 25′ 47″ E / 50.382883, 3.429685 (Écoles)

Les premières écoles ont été construites au sud de la cité, près de l'embranchement ferroviaire de la fosse. Des nouvelles ont été mises en service dans les années 1930 près de la fosse.

L'école ménagère

50° 22′ 48″ N 3° 25′ 38″ E / 50.379887, 3.427315 (École ménagère)

Les façades et les toitures de l'ancienne école ménagère font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 1er décembre 2009[5].

La salle des fêtes

La salle des fêtes.
La pharmacie.
50° 22′ 49″ N 3° 25′ 38″ E / 50.380331, 3.427310 (Salle des fêtes)

Les façades et toitures, avec le décor du vestibule et du tambour d'entrée, avec leurs portes et le mur de scène avec son décor sculpté font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 3 décembre 2009[6].

La pharmacie

50° 22′ 50″ N 3° 25′ 46″ E / 50.380506, 3.429557 (Pharmacie)

La pharmacie est au cœur des cités avec le centre de santé médical.

Le cimetière

Le cimetière.
50° 22′ 58″ N 3° 26′ 01″ E / 50.382692, 3.433676 (Cimetière)

Un nouveau cimetière a été mis en service à l'est des cités, étant donné que celui de Wallers est à l'opposé de la commune, à 3 600 mètres au sud-ouest[note 1].

Notes et références

Notes
  1. a et b Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I, 1991 
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II, 1992 
  1. a, b, c, d, e, f, g et h Dubois et Minot 1992

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, 1991, 176 p., p. 28-30 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, 1992 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 



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