- Felis silvestris
-
Chat sauvage Felis silvestris Classification Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Mammalia Sous-classe Theria Infra-classe Eutheria Ordre Carnivora Sous-ordre Feliformia Famille Felidae Sous-famille Felinae Genre Felis Nom binominal Felis silvestris
Schreber, 1775Statut CITES : Annexe II ,
Révision du 04-02-1977Statut de conservation UICN :
Répartition géographique Sous-espèces selon une étude de 2007[1] / Felis silvestris silvestris (disparu)
/ Felis silvestris silvestris (actuel)
/ Felis silvestris lybica
/ Felis silvestris cafra
/ Felis silvestris ornata
/ Felis silvestris bietiRetrouvez ce taxon sur Wikispecies
D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsLe Chat sauvage[2] (Felis silvestris) est une espèce de félins du genre Felis. Présent dans divers types d'habitats, son aire de répartition couvre l’Europe, l’Asie occidentale et l’Afrique. De taille moyenne à petite, son aspect est très variable selon les sous-espèces mais en général la robe est brune avec des rayures noires.
Étant autrefois découpé en plus d'une vingtaine de sous-espèces différentes, des études menées en 2007 ont scindé l'espèce en six sous-espèces distinctes dont la plus commune est le chat domestique[3].
Le terme « chat sauvage » est aussi utilisé dans certaines régions pour désigner plus largement un animal non-domestique ressemblant à un chat mais n'appartenant pas forcément à l’espèce Felis silvestris. Par exemple, au Canada, un « chat sauvage » peut désigner le lynx roux[4] ou le raton laveur[5].
Sommaire
Taxinomie
La taxinomie de cette espèce reste très discutée : à titre d'exemple, selon les auteurs, le Chat domestique et le Chat de Biet peuvent prendre le statut de sous-espèces de Felis silvestris ou d'espèces séparées. L'espèce Felis silvestris peut ainsi regrouper jusqu'à une vingtaine de sous-espèces[6],[3], tandis que d'autres auteurs ne reconnaissent que deux sous-espèces sauvages (Felis silvestris silvestris et Felis silvestris lybica)[7]. Cependant, une étude menée en 2007 a conduit au regroupement de ces multiples divisions en six sous-espèces bien distinctes[1], à présent reconnues par diverses références scientifiques telles que l'UICN ou NCBI :
- Felis silvestris lybica Forster, 1780 (Afrique du Nord, Moyen-Orient et Asie occidentale, jusqu'à la mer d'Aral).
- Felis silvestris cafra Desmarest, 1822 (Afrique australe – certains auteurs le considèrent comme une espèce à part).
- Felis silvestris ornata Gray, 1830 (Pakistan, Nord-Est de l'Inde, Mongolie et Nord de la Chine).
- Felis silvestris bieti Milne-Edwards, 1872 (Chine)
- Felis silvestris silvestris Schreber, 1775 (Europe et Turquie)
- Felis silvestris catus Linneaus, 1758
Le statut de certaines sous-espèces est toutefois toujours débattu, notamment Felis silvestris bieti pour lequel des études complémentaires (génétiques notamment) doivent être mises en œuvre. On considère également que Felis silvestris lybica est monophylétique avec Felis silvestris catus.
Le chat domestique est d'ailleurs bien souvent mis à l'écart, peut-être parce qu'il ne s'agit pas d'une sous-espèce naturelle, mais des phénomènes d'hybridation, introgression et pollution génétique sont à prendre en compte et commencent à pouvoir l'être par les progrès de la génomique de ces espèces.Les multiples sous-espèces reconnues- En Afrique
- Felis silvestris cafra (Afrique du Sud)
- Felis silvestris foxi (Afrique de l'Ouest)
- Felis silvestris griselda (Afrique centrale)
- Felis silvestris lybica (Afrique du Nord)
- Felis silvestris ocreata (Afrique du centre-est)
- Felis silvestris mellandi (Afrique du centre-ouest)
- Felis silvestris ugandae
- En Asie et au Moyen-orient
- Felis silvestris caudata (Mer Caspienne)
- Felis silvestris ornata (de l'Iran à Inde)
- Felis silvestris bieti (Chine)
- Felis silvestris iraki (Moyen-Orient)
- En Europe
- Felis silvestris cretensis (Crête) (presque certainement éteint).
- Felis silvestris caucasica (Caucase et Turquie)
- Felis silvestris grampia (Écosse)
- Felis silvestris jordansi (Îles Baléares)
- Felis silvestris reyi (Corse) (Probablement éteint)
- Felis silvestris silvestris (Europe)
- Autres:
- Felis silvestris chutuchta
- Felis silvestris gordoni
- Felis silvestris haussa
- Felis silvestris nesterovi
- Felis silvestris rubida
- Felis silvestris tristrami
- Felis silvestris vellerosa
Le chat domestique
Article détaillé : Chat domestique.À ces sous-espèces naturelles, il faut ajouter le chat domestique, Felis silvestris catus.
On a donné aux chats domestiques le nom scientifique de Felis catus au XVIIIe siècle, avant le développement de la biologie évolutive. Avec l'apparition de celle-ci, l'étroite relation entre races domestiques et sauvages a été reconnue. À ce titre, le statut scientifique des « espèces » domestiques a été remis en cause et beaucoup de biologistes ne les considèrent plus désormais que comme des formes domestiquées des espèces sauvages originelles.
En effet, selon Ernst Mayr « une espèce est une communauté reproductive de populations (isolée au plan reproductif d'autres communautés)[8] ». Or, les « espèces » domestiques se croisent avec leur espèce parente quand elles en ont l'occasion. Ainsi, « vu que, du moins en ce qui concerne les races d'animaux domestiques primitives, celles-ci constitueraient, en règle générale, une entité de reproduction avec leur espèce ancestrale, si elles en avaient la possibilité, la classification d'animaux domestiques en tant qu'espèces propres n'est pas acceptable. C'est pourquoi on a essayé de les définir comme sous-espèces[9] ». On a alors proposé le nom scientifique de Felis silvestris catus.
Certains biologistes sont même réticents à utiliser la notion de sous-espèces pour un groupe domestiqué. D'un point de vue évolutif, l'idée d'espèce ou de sous-espèce est en effet liée à l'idée de sélection naturelle et non de sélection artificielle. Du fait de cette réticence et « depuis 1960 environ, on utilise de plus en plus la désignation forma, abrégée f, qui exprime clairement qu'il s'agit d'une forme d'animal domestique qui peut éventuellement remonter jusqu'à diverses sous-espèces sauvages[9] ». Il faut alors parler de Felis sylvestris forma catus.
Au-delà de ces questions de terminologie, les chats domestiques et les chats sauvages font partie de la même espèce, puisqu'ils se croisent sans problème, du moins quand ils fréquentent les mêmes territoires, ce qui peut être le cas avec des chats domestiques ré-ensauvagés, dit « chats harets ».
Felis silvestris silvestris
Article détaillé : Felis silvestris silvestris.Le chat sauvage d'Europe habite dans les forêts d'Europe de l'Est, d'Europe centrale et d'Europe de l'Ouest, aussi bien en Écosse qu'en Turquie. Il n'est cependant pas présent, ni en Scandinavie, ni en Islande, ni en Angleterre, ni au Pays de Galles, ni en Irlande. Il est plus grand que le chat d'Afrique ou le chat domestique. Sa fourrure épaisse et sa taille permettent de le distinguer, il ne devrait normalement pas être confondu avec un chat domestique.
Les chats sauvages étaient nombreux en Europe au Pléistocène ; quand la glace a disparu, ils se sont révélés adaptés à une vie dans les forêts denses. Contrairement aux chats domestiques, ils sont en activité pendant la journée.
Les chats sauvages sont extrêmement timides. Ils évitent de s'approcher des humains. Ils vivent en solitaire et tiennent un territoire d'environ 3 km² chacun. Ils sont devenus très rares dans les pays européens. Bien qu'étant des animaux protégés, ils sont encore pris pour cibles par des chasseurs qui les prennent pour des chats domestiques. En Écosse, le croisement avec des chats domestiques est également une menace pour la population de chats sauvages[10].
Le chat sauvage a l'habitude de marquer son territoire à l'aide de ses griffes sur des troncs d'arbres ou d'arbustes debout ou couchés. Il choisit généralement des arbres à l'écorce fibreuse. Si le sureau noir a souvent sa préférence, il ne dédaigne pas les jeunes résineux et les lilas. L'écorce est dilacérée sur une hauteur de 30 à 40 cm et s'effiloche au fil du temps car le chat revient régulièrement au même endroit. Il est important que ses griffes restent aiguës et tranchantes, c'est pourquoi la partie externe de l'enveloppe cornée s'exfolie. En observant bien au pied de l'arbre lacéré, on peut trouver des morceaux de griffes.
Le chat forestier est considéré comme menacé au niveau européen et, depuis les années 1970, c'est une espèce protégée sur l'ensemble de son aire de répartition. Pour conserver le chat sauvage, il faut protéger l'ensemble de son habitat : forêts, bosquets, haies et prairies.
L'animal n'est pas facile à observer car il évite de s'approcher des humains.
Felis silvestris lybica
Article détaillé : Chat sauvage d'Afrique.Le Chat sauvage d'Afrique est réparti sur des déserts et des savanes de l'Afrique et de l'Arabie. Il est plus petit que la sous-espèce européenne et a une fourrure plus courte. On pense que le Chat sauvage d'Afrique est l'ancêtre du chat domestique, puisqu'il est plus docile que les chats sauvages d'Europe, et en activité la nuit.
Bien que certaines découvertes laissent à penser que la domestication des chats a eu lieu dès 9000-9500 av. J.-C., seule la présence du chat chez les Égyptiens depuis 4000 av. J.-C. a été prouvée indiscutablement. Cependant, une découverte, en 2004, à Shillourokambos (à Chypre) donne la preuve d'un apprivoisement (sinon d'une domestication) du Chat sauvage 7500 ans av. J.-C.
Habitat
Les chats sont des petits prédateurs opportunistes qui peuvent s'adapter à de nombreux habitats : la savane, la forêt et la steppe. Ils évitent les forêts tropicales et les déserts.
Ils chassent des petits mammifères, des oiseaux et d'autres créatures de tailles voisines.
Le chat domestique (Felis silvestris catus, ou Felis silvestris forma catus) a été introduit sur tous les continents habitables. Certains chats domestiques sont retournés à la vie sauvage : ce sont les chats harets.
Si les chats domestiques présentent une grande diversité d'aspects et de couleurs, les chats sauvages sont bruns avec des rayures noires. Ils mesurent de 50 à 80 centimètres de long, et pèsent de 3 à 6 kilogrammes. La sous-espèce africaine tend à être plus petite et de pelage plus clair.
Réintroductions
- Une réintroduction a été faite en Suisse dans les années 1970.
Voir aussi
- Chat (animal)
- Raton laveur, dénommé « chat sauvage » par les premiers colons européens.
Liens externes
Taxinomie :
- Référence Mammal Species of the World : Felis silvestris Schreber, 1777 (en)
- Référence Tree of Life Web Project : Felis silvestris (en)
- Référence Catalogue of Life : Felis silvestris Schreber, 1777 (en)
- Référence Fauna Europaea : Felis silvestris (en)
- Référence ITIS : Felis silvestris Schreber, 1775 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Felis silvestris (en)
- Référence NCBI : Felis silvestris (en)
Statut de conservation :
- Référence UICN : espèce Felis silvestris Schreber, 1775 (en)
- Référence CITES : espèce Felis silvestris Schreber,1777 (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- Référence CITES : taxon Felis silverstris Schreber, 1775 (sur le site du ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) (fr)
Autres sites :
- Référence Fonds documentaire ARKive : Felis silvestris grampia (en)
- Felis sylverstris Trois sous-espèces distinctes.
Notes et références
- Résumé . Auteurs : Carlos A. Driscoll et al. (M. Menotti-Raymond, A.L. Roca, W.E. Johnson et S.J. O'Brien du National Cancer Institute à Frederick, MD ; C.A. Driscoll, N. Yamaguchi et D. Macdonald de l’Université d’Oxford à Oxford, Royaume-Uni ; A.L. Roca de la société SAIC-Frederick, Inc. à Frederick, MD ; K. Hupe du Jagd Einrichtungs Büro à Fürstenhagen, Allemagne ; E. Geffen de l’Université de Tel Aviv à Tel Aviv, Israël ; E. Harley de l’Université de Cape Town à Cape Town, Afrique du Sud ; M. Delibes du CSIC à Séville, Espagne ; D. Pontier de l’UMR-CNRS 5558 à Villeurbanne, France ; D. Pontier de l’Université Claude Bernard Lyon I à Villeurbanne, France ; A.C. Kitchener du National Museums of Scotland en Écosse, Royaume-Uni.). « The Near Eastern Origin of Cat Domestication », Science, 29 juin 2007. :
- Lire en ligne. Annexes au Journal officiel des Communautés européennes du 18 décembre 2000.
- (en) « The Near Eastern Origin of Cat Domestication », dans Science, vol. 317, 27 juillet 2007, p. 519-523 [texte intégral (page consultée le 14 novembre 2008)]
- (fr) Peter Jackson et Adrienne Farrell Jackson (trad. Danièle Devitre), Les félins : toutes les espèces du monde, Delachaux et Niestlé, coll. « La bibliothèque du naturaliste », octobre 1996, 272 p. (ISBN 2-603-01019-0) . « Lynx roux, Lynx bai », p.195
- (fr) Chat sur le site du CNRTL
- Référence Mammal Species of the World : Felis silvestris Schreber, 1777 (en)
- Le chat domestique à l'origine de la civilisation ? », page 3, 28/12/2007, sur futura sciences Jean Etienne, «
- Ernst Mayr, 1989, cité dans l'article « À propos de la notion d'espèce », de Louis Allano et Alex Clamens, Bulletin de l'APBG (Association des Professeurs de Biologie et de Géologie) n°3, 1996, Pages 471-472.
- Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, 20 décembre 1991, PDF. « Instruction CITES pour le service vétérinaire de frontière »,
- Touch Not the Cat But A Glove by Dr Christina Smith, January 2001 (en)
Catégories :- CITES annexe II
- Statut UICN Préoccupation mineure
- Mammifère (nom scientifique)
- Felis
- Superprédateur
Wikimedia Foundation. 2010.