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Bataille de Formigny
La bataille de Formigny est une bataille de la guerre de Cent Ans qui s’est déroulée le 15 avril 1450 à Formigny en Normandie entre les Anglais et les Français.
Sommaire
Origine
Article détaillé : Campagne de Bretagne et de Normandie en 1448-1449.Le 23 mars 1449, alors qu'une trêve avait été signée entre la France et l'Angleterre, un aventurier à la solde des Anglais, Surienne dit l'Aragonais, s'empare de la ville bretonne de Fougères. Même si Arthur de Richemont, futur duc de Bretagne Arthur III, frère du duc de Bretagne, est connétable de France depuis plusieurs années, cette action fait basculer officiellement la Bretagne dans le camp français. Le duc de Bretagne François Ier signe avec le roi de France Charles VII une alliance qui lance une campagne en Normandie aboutissant à une victoire à Rouen le 29 octobre 1449 sur Henri VI d'Angleterre et obligeant les Anglais à battre en retraite sur le Cotentin. Le 12 octobre, seules les places d'Avranches, de Bayeux, de Bricquebec, de Caen, de Cherbourg et de Saint-Sauveur-le-Vicomte sont encore tenues par les Anglais. Mais avec l'hiver les Bretons débandent leur armée, promettant un retour en Normandie dès janvier suivant.
Profitant de cette accalmie, le duc de Suffolk parvient à financer l'envoi de 3 500 hommes environ sous les ordres de Sir Thomas Kyriell, force qui débarque à Cherbourg le 15 mars. Ils doivent rejoindre les 2 000 hommes de la garnison de Caen. Sur leur trajet Valognes est tenu par le parti français. Le 20 mars, son siège commence avec des renforts des autres garnisons anglaises menées par Matthieu Goth. Le roi est alerté et organise une armée de 3 000 hommes menée par Jean II de Bourbon, comte de Clermont, armée que devait rejoindre Richemont. Cette armée arrive à Carentan le 12 avril pour apprendre la reddition de Valognes deux jours auparavant. Le comte de Richemont qui levait l'armée bretonne n'est averti que vers le 25 mars.
C'est une armée de 4 000 hommes que le duc de Bretagne et son frère ont levée. Cependant, le 8 avril, parvenu à Dol-de-Bretagne, le duc décide de rester en Bretagne en retenant la moitié de l’armée bretonne.Ce n'est donc que le 10 avril qu'avec une armée bretonne de seulement 2 000 hommes, Richemont s'engage en Normandie.
Le 13 avril, Richemont arrive à Coutances où il reçoit un message du comte de Clermont, pour l'informer de la situation mais, interprétant mal le mouvement de Kyriell, il suppose un trajet vers Saint-Lô. En fait Kyriell prend le risque de trouver un gué dans les marécages de la baie du Grand Vey et, dans l'après-midi, il parvient au village de Formigny qu'il fortifie pour établir une étape. Le 14 avril, Clermont apprend le passage des Anglais mais ne réagit pas et n'envoie que dans la soirée un messager à Richemont qui ne sera averti qu'au matin du 15.
Déroulement
Alors qu'ils levaient tranquillement le camp et s'apprêtaient à reprendre la route de Bayeux, les Anglais sont rejoints par l'armée de 2 000 hommes de Clermont, venant de l'ouest, bien décidée à interrompre leur marche. Fidèle à la bonne vieille stratégie anglaise, Kyriell fait mettre ses troupes en bataille, les archers devant, protégés par des pieux, et attend. Tous les cavaliers descendent de cheval, seuls restent montés ceux qui font partie de la réserve, sur le flanc gauche, au sud. Le flanc droit, au nord, est renforcé par un petit réduit fortifié.
Clermont maintient son armée hors de portée des flèches anglaises et ne fait avancer que 60 lances et ses deux couleuvrines sous la supervision de Louis Giribaut, qui commence à faire des ravages parmi les archers, à raison d'un coup chacune toutes les huit minutes. Le but est de s'emparer d'un pont et d'un gué voisin pour contrôler une rivière séparant les deux corps de l’armée anglaise. Cependant cette tentative est faite avant l'arrivée de l’armée bretonne envoyée par le duc de Bretagne sous le commandement du connétable de Richemont.
Matthieu Goth ne tarde pas à contre-attaquer. Les hallebardiers anglais atteignent l’artillerie. Pierre de Brézé intervient à son tour pour dégager l'artillerie française et toute l’armée française se trouve bientôt au combat et en difficulté. Vers le même moment, Arthur de Richemont est, à quelques lieues de là, prévenu par des paysans du début du combat. Il fait accélérer ses troupes. Côté anglais, seul le corps de Goth est au combat, Kyriell gardant le second corps en réserve. Le combat dure près de 3 heures.
C’est à ce moment qu’apparaissent 2 000 hommes sur une colline au sud. Cela donne d'abord lieu à un cri de joie des Anglais qui croient à un renfort de la garnison caennaise sous la direction d’Edmond de Somerset. Cependant, lorsque apparaissent la croix noire et les hermines des bannières bretonnes, ils doivent déchanter : il s'agit de l’armée bretonne du comte de Richemont avec sa cavalerie qui dévale la colline en chargeant la réserve de cavalerie des Anglais.
La ligne anglaise est enfoncée et disloquée ; l’armée bretonne vient de porter le coup de grâce à l'armée anglaise. Les archers gallois, craignant de se voir amputés de leur index, se battirent jusqu’à la mort. Certains chroniqueurs ont parlé de 500 archers gallois, acculés, demandant à se rendre et massacrés, malgré tout, jusqu’au dernier par des paysans normands.
La bataille est souvent citée pour être celle où l’utilisation du canon eut pour la première fois un effet décisif. Il est plutôt difficile de juger en ce sens car il semble bien que ce soit plutôt l'arrivée de l’armée bretonne d’Arthur de Richemont, avec sa puissante charge de cavalerie sur l’arrière de l’armée anglaise qui eut un effet décisif et significatif pour la défaite anglaise.
Bilan
La Normandie entière est rapidement récupérée par la France, c’est la fin de la guerre de Cent Ans pour la partie nord.
Sources
- Guillaume Gruel, Mémoires d'Artus III, duc de Bretagne, comte de Richemont, et connétable de France, depuis 1393 jusqu'en 1457 (consultable en document électronique sur Gallica ici)
Bibliographie
Julien-Toussaint-Marie Trevedy, « La bataille de Formigny (15 avril 1450) » dans Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1903, t. XXX, p. 241-275 ; tiré à part sous le même titre en 1904, Quimper, impr. de Leprince, 1904
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