- Est à laine Mérinos
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Est à laine mérinos Est à laine mérinosEspèce Mouton (Ovis aries) Région d’origine Région France Caractéristiques Taille Moyenne Toison Blanche Peau Blanche grisée Prolificité 160 % Autre Diffusion nord-est de la France Utilisation Viande modifier L'Est à laine mérinos est une race ovine originaire du nord-est de la France. Elle est issue de croisements entre des moutons venus d'Allemagne et des animaux mérinos venus d'Espagne et du sud de la France. C'est un mouton de grande taille, à la toison blanche abondante et bien fournie, aux membres robustes, à la tête d'un blanc grisé et aux oreilles semi pendantes. C'est une race maternelle par excellence, utilisée pure ou en croisements pour produire des agneaux de boucherie lourds (agneaux dits de bergerie). Sa laine de très bonne qualité fournie aux éleveurs un complément de revenu. Son schéma de sélection intègre désormais un schéma de testage sur descendance, et dispose d'un centre d'élevage. On compte aujourd'hui environ 20 000 brebis.
Sommaire
Histoire
L'Est à laine mérinos est issu de moutons originaires de la région de Wurtemberg en Allemagne, arrivés en France au cours du XVIIIe siècle. Cette population s'est vue infusée du sang de moutons mérinos importés d'Espagne et du sud de la France, et la population issue de ces croisements s'installe durablement en Lorraine[1].
Après la seconde guerre mondiale, la race commence à s'organiser sérieusement. En effet son flock book est créé en 1947, avant l'UPRA de la race en 1950, qui donne officiellement le nom d'Est à laine mérinos à la race. Plus récemment, les éleveurs intègrent Génovin Service en 1999, et depuis 2000 elle développe une collaboration avec la chambre d'agriculture en Lorraine[2]. On compte aujourd'hui 20 000 brebis dont 4 500 participants au contrôle de performance[3].
Description
L'Est à laine mérinos est un mouton de grande taille, de type longiligne, avec une forte ossature. Le corps est allongé, la poitrine large et le dos horizontal. Bélier et brebis n'ont pas de cornes, les oreilles sont longues et légèrement pendantes. Les zones non couvertes de laine (tête et membres) sont de couleur blanche un peu grisée. L'animal a un port de tête caractéristique, relevé sur une encolure dite en col de cygne, sans plis ni fanon[4],[1].
Sa toison blanche recouvre l'intégralité du corps, jusqu'au front et la base des oreilles. Elle ne descend pas sous les genoux, mais déborde un peu sur les jarrets. Elle est bien homogène, assez longue et bien tassée[1].
Aptitudes
L'Est à laine mérinos offre toutes les caractéristiques d'une race dite maternelle au sens zootechnique du terme :
- excellente aptitude au désaisonnement comme chez tous les ovins de type Mérinos ce qui autorise la production d'agneaux précoces de bergerie
Répartition mensuelle des agnelages en élevages de sélection Est à laine Mérinos en 2009[5]
(élaboration graphique par Wikipédia)- facilité d'agnelage
- très bonnes qualités maternelles : bonne valeur laitière, docilité, adoption aisée d'agneaux d'autres brebis.
La prolificité est moyenne avec environ 1,6 agneaux par portée[3]. - rusticité : l'Est à laine mérinos est une race rustique. Elle est dotée d'une grande capacité d´ingestion et s´adapte à toutes sortes de régimes alimentaires. Elle valorise bien les fourrages grossiers, notamment la paille produite en grandes quantités dans l'Est et qui est donc souvent intégrée dans les rations hivernales à hauteur de 30 % de la ration[6].
Productions
Les systèmes d'exploitation mis en œuvre dans l'Est de la France livrent les deux types de production de viande ovine :
- l'agneau de bergerie est prédominant comme dans les régions voisines du Bassin Parisien, avec des agnelages d'automne et d'hiver,
- l'agneau d'herbage avec des agnelages de printemps.
Les agneaux de bergerie sont commercialisés à l'âge de 125 jours en moyenne, assez lourds avec entre 18,5 à 20 kg de carcasse, et assez bien classés avec 80 % d'agneaux R ou au-dessus.
Comme les autres races appartenant à la famille des mérinos, elle possède une laine de qualité en quantité importante. La toison pèse en effet entre 4 et 4,5 kg en moyenne, et a une finesse variant entre 25 et 30 microns[6].Intégration au sein d'un programme environnemental régional
La race est à laine Mérinos est associée au Parc naturel régional de Lorraine, au sein duquel elle est intéressante pour entretenir les pelouses calcaires et les friches qui menacent de s'embroussailler[2].
Élevage
Elle est utilisée en race pure ou en croisement avec des béliers typés viande d'autres races.
Elle peut être utilisée dans des systèmes de plein air quasi-intégral, où les animaux passent entre 9 et 10 mois à l´extérieur, grâce à sa bonne rusticité[6]. De manière plus générale, elle s'adapte à tout type de système, et sa forte capacité de désaisonnement lui permet d'être mise à la reproduction à n'importe quelle période de l'année[3]. La plupart des systèmes qui pratiquent le désaisonnement dans sa région d'origine utilisent cette race.Sélection
Le programme de sélection de l'Est à laine mérinos bénéficie du soutien de la Chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle. Celle-ci met à disposition de la race un technicien pour suivre le programme[6].
La base de sélection
En 2009, ce programme s'appuyait sur une base de sélection de 3 792 brebis présentes dans 11 élevages situés sur 2 départements, la Moselle et la Meurthe et Moselle[5], contre 7000 environ dans 16 élevages sur 5 départements en 2005. Cette fonte des effectifs est la conséquence de la crise ovine qui affecte tout l'élevage européen et qui a conduit à des mesures de relance instituées en 2010 via l'accord européen Bilan de santé de la PAC adopté en 2008.
Le schéma de sélection
Depuis 1981, le programme de sélection s'appuie sur un centre d'élevage près de Nancy qui accueille chaque année 50 à 60 jeunes béliers[6] de la race, choisis sur leur ascendance. Leurs performances y sont enregistrées. La plupart sont ensuite vendus aux éleveurs lors de ventes annuelles aux enchères, mais les meilleurs d'entre eux sont ensuite intégrés à un schéma de testage sur la descendance. Les étapes en sont celles de tout schéma de ce type, à savoir : l'insémination d'un certain nombre de brebis avec la semence ce ces béliers, le contrôle et l'enregistrement des performances de leur descendance en ferme, l'estimation de leur valeur génétique (index) à partir de ces résultats. Les béliers qui ont la meilleure valeur index sont qualifiés béliers améliorateurs et leur semence est diffusée à grande échelle par insémination artificielle. 600 à 700 inséminations ont lieu chaque année dans la race.
Les objectifs de sélection sont:- le développement des qualités maternelles des brebis
- la conservation du potentiel lainier
Une attention particulière est également portée sur la résistance de ces animaux à la tremblante du mouton, ainsi que sur la variabilité génétique au sein de la race[2].
Le schéma de sélection cherche également à produire des agnelles de qualité, pour assurer le développement des troupeaux. Un programme de qualification des agnelles à ainsi été créé en Lorraine, et fournit aux éleveurs 3 000 animaux chaque année, pour le renouvellement et l'accroissement d'élevages, voire même la création de nouveaux troupeaux[2].
Résultats du contrôle des performances en élevages de sélection[5]
- La prolificité lors de mise-bas après œstrus naturel a été de 128,1 % pour des mises bas de 445 brebis jusqu'à 19 mois, 151,7 % pour des mises bas de 3 339 brebis de plus de 19 mois, dans les élevages de sélection.
- Le poids à âge-type de 30 jours (PAT 30 j) qui est un indicateur du potentiel laitier des brebis estimé au travers du croît des agneaux sur cette période est livré dans le tableau suivant :
PAT 30 j des agneaux exprimé en kg dans les élevages en organisme de sélection en 2009
simples doubles triples
et plusmâles femelles mâles femelles moyenne 15,2 14,0 12,0 11,5 11,3 effectif 919 885 1 170 1 230 46 écart-type 3,0 2,8 2,4 2,2 1,9 Diffusion
L'Est à laine mérinos est principalement localisée dans les régions de l´Est de la France, notamment l'Alsace et la Lorraine. Elle était autrefois presque la seule race de ce secteur, et dans les années 1960 les troupeaux ovins élevés en plein-air entre l'Alsace et la Champagne étaient presque uniquement de cette race. Elle y garde une forte importance, puisqu'elle représente en race pure ou en croisements 50 à 60 % de la population ovine du nord-est de la France[6]. Quelques reproducteurs de la race ont par ailleurs été exportés vers l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Suisse et même en Europe de l'est ou au Maghreb[3].
Notes et références
- Alain Fournier, L'élevage des moutons, Editions Artemis, coll. « Élevage facile », 2006, 95 p. (ISBN 2844164560, 9782844164568)
- « Un succès grandissant grâce à ses qualités maternelles et à son confort de conduite », dans Pâtre, 12 septembre 2005 [texte intégral (page consultée le 9 mars 2011)]
- 8ème conférence mondiale mérinos. Consulté le 9 mars 2011
- E. QUITTET et M. FRANCK : Races ovines en France, 3e édition. Éd. La Maison rustique, Paris, 1983
- Institut de l'Elevage, département génétique : Bilan du contrôle de performances ovins allaitants - Campagne 2009, 105 pp, juillet 2010.
- « Un succès grandissant grâce à ses qualités maternelles et à son confort de conduite », dans Patre, 9 septembre 2005 [texte intégral (page consultée le 9 mars 2011)]
Voir aussi
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Catégorie :- Race ovine
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