- Mérinos d'Arles
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Mérinos d'Arles Mérinos d'ArlesEspèce Mouton (Ovis aries) Région d’origine Région Arles, France Caractéristiques Taille Moyenne Toison Blanche Peau Blanche Autre Diffusion Européenne Utilisation Laine, Viande modifier Le Mérinos d'Arles est une race ovine élevée pour les agneaux et la laine, améliorée dans le sud-est de la France au cours du XIXe siècle, par croisement de brebis locales avec des béliers mérinos espagnols. C'est un mouton de taille moyenne (les brebis pèsent de 40 à 60 kg), sélectionné pour la qualité et la finesse de leur laine, et d'une grande rusticité. Il est bien adapté à la transhumance entre la plaine de la Crau et la haute montagne l'été. Son effectif en France est d'environ 250 000 brebis. On la trouve surtout en région Provence-Alpes-Côte d'Azur et dans des départements voisins (Isère, Drôme) ainsi qu'en Corse et dans les Pyrénées-Atlantiques.
Sommaire
Origine
La race Mérinos d´Arles est apparue durant le XIXe siècle dans le sud-est de la France. Il est issu de croisements entre des brebis locales et des béliers mérinos venus d'Espagne, via la bergerie impériale d'Arles qui a fortement contribué à diffuser cette race dans la région à partir de 1804, imitant ce qu'il s'était fait à la bergerie nationale de Rambouillet. Par l'apport de sang mérinos, une race reconnue pour sa production lainière en quantité et en qualité, on cherche tout d'abord à en faire une race destinée à produire de la laine. Le syndicat des éleveurs de mérinos d'Arles est créé en 1921, et une de ses premières initiatives et d'infuser dans la race du sang de mérinos du Châtillonais pour améliorer son format et sa précocité. À partir de 1928 la sélection de la race est confiée au domaine du Merle, et il faut attendre 1946 pour voir naître le flock-book de la race[1].
Entre 1955 et 1988 on créé un système de haras, rassemblant des béliers qui sont loués aux éleveurs de la région. L'UPRA de la race est créée le 2 février 1978, et reconnue par le ministère de l'agriculture le 28 avril 1980[1].
Description
Le mérinos d'Arles est un mouton de petite taille. Les brebis pèsent entre 50 et 55 kg et les béliers entre 80 et 85 kg. Il a acquis de ces ascendants mérinos leur toison caractéristique. Celle-ci est particulièrement abondante, pouvant atteindre 3 kg chez la femelle et 4,5 à 5 kg chez le mâle. Elle recouvre l'intégralité du corps, y compris le front, les joues et les pattes[2]. Elle est composée de mèches tassées, constituées d'une laine blanche aux brins ondulés et longs, très fine[1].
Il a un front court et assez large, avec un chanfrein légèrement busqué à la peau plissée chez le mâle. Ses oreilles horizontales sont de petite taille, et son cou est de longueur moyenne[3]. La tête porte des cornes enroulées en spirales chez le mâle, bien que l'on trouve aussi des béliers sans cornes et que ceux-ci ont même tendance à être de plus en plus nombreux, préférés aux autres pour des raisons pratiques[1].
Aptitudes
Le mérinos d'Arles était originellement utilisé pour produire de la laine. Il a en effet acquis les qualités lainières des mérinos, et produit une laine d'une finesse moyenne de 21 microns, variant entre 16 et 23 microns[1]. Aujourd'hui ce n'est plus son intérêt principal du fait de la morosité du marché de la laine, et elle constitue toujours un complément de revenu. Toutefois, c'est aujourd'hui la production d'agneaux de boucherie qui rémunère les éleveurs. Le mérinos d'Arles produit des agneaux plutôt légers, qui peuvent notamment être commercialisés sous le label rouge Agneau de Sisteron[2].
C'est un mouton également reconnu pour sa rusticité, bien adapté pour valoriser certaines zones difficiles à haute altitude ou dans des régions sèches. Il supporte bien les écarts importants de température. C'est un mouton qui peut être désaisonner et être mis à la reproduction entre avril à décembre. Il a également des facilités à la vie en grands troupeaux lors de la transhumance car son instinct grégaire est très marqué[1].
Élevage
Le mérinos d'Arles est typiquement intégré à des systèmes transhumants, et quitte les plaines méditerranéennes comme celles de la Crau pendant l'été pour rejoindre des estives alpines. On peut plus précisément décomposer leur transhumance en trois étapes : transhumance dans les estives alpines de juin à octobre, retour dans la partie irriguée de la plaine de la Crau d'octobre à mars et séjour dans la partie sèche de la plaine de la Crau de mars à juin. Ainsi, les animaux sont toute l'année au pâturage[1]. Les agnelages ont généralement lieu au retour en plaine, à l'automne[4]. Un autre système avec lutte d'automne et agnelage au printemps existe aussi dans les zones de haute montagne.
Les agneaux nés à l'automne sont souvent finis en bergerie et commercialisés vers 15 à 17 kg de carcasse. Certains sont aussi vendus maigres à des engraisseurs ou finis en montagne. Les agneaux nés au printemps peuvent eux être élevés à l'herbe et finis en bergerie, ou élevés dans les alpages et être vendus de septembre à novembre vers 5 à 7 mois pour un poids vif de 35 à 40 kg[1].
Sélection
Le schéma de sélection de la race s'appuie sur un effectif de 20 000 brebis soumises au contrôle de performance. Ces objectifs sont la valeur laitière des mères et la précocité des animaux. Une attention est également portée sur la finesse de la laine, les béliers ayant une laine supérieure à 3 microns étant systématiquement interdit d'être utilisé en insémination artificielle, ainsi que sur la résistance à la tremblante du mouton. Chaque année, 250 mâles choisis sur leur ascendance entrent au centre d'élevage en février, et leurs performances sont mesurées. 15 d'entre eux parmi les meilleurs seront destinés à être utilisés en insémination artificielle, afin de diffuser au plus grand nombre le progrès génétique, tandis que les autres seront vendus aux éleveurs[1].
Diffusion
Le mérinos d'Arles est principalement concentré dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, qui regroupe 90 % des effectifs, et notamment dans la plaine de la Crau dans les Bouches du Rhône où on dénombre environ 130 000 des 250 000 brebis que compte la race. Cet effectif en fait une des premières races françaises en termes d'effectifs, et la première race de mérinos d'Europe[1].
Notes et références
- « La race Merinos d´Arles exploite les grands espaces », dans Pâtre, 8 novembre 2004 [texte intégral (page consultée le 6 mars 2011)]
- Mérinos d'Arles - race rustique allaitante. Consulté le 7 mars 2011
- Le Mérinos d'Arles. Consulté le 6 mars 2011
- J. Teyssier, P. Lapeyronie, M. Vincent, G. Molenat, « Etat corporel pendant la gestation chez la brebis Mérinos d'Arles en système transhumant. Relations avec le poids à la naissance des agneaux et les performances d'allaitement », dans CIHEAM - Options méditerranéennes, 1995 [texte intégral]
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Alain Fournier, L'élevage des moutons, Editions Artemis, 2006 (ISBN 978-2-85557-054-9), p. 45
Catégories :- Race ovine française
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