- Bataille de Cravant
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La bataille de Cravant, dans l'Yonne, est un épisode de la guerre de Cent Ans, qui eut lieu le 31 juillet 1423. Elle s'est terminée sur une victoire de l'armée anglaise et de ses alliés bourguignons sur l'armée française.
Préambule
Après le traité de Troyes en 1420 l'Angleterre occupe toutes les terres situées au nord de la Loire. En 1422, à la mort soudaine d'Henri V, les hostilités reprennent. Cette bataille est une des premières de la reprise des hostilités.
La bataille
Tanneguy du Châtel, poursuivi par les comtes de Salisbury et de Suffolk, s’était retiré du côté de Cravant, place que Charles VII regardait comme une des clefs de la Bourgogne et dont le bâtard de la Baume s’était récemment emparé.
Tanneguy fut bien surpris en trouvant cette place occupée par Claude de Chastellux qui s’y était enfermé avec les sires de Boligneu, d’Usselot, de Digoine, de Presles, de Chandio et environ quatre cents hommes.
Le Roi ordonna donc à Jean Stuart, connétable d’Écosse, qui venait de recevoir trois mille de ses compatriotes, d’aller renforcer la Baume et Duchâtel, et au maréchal de Sévérac, de traverser la Loire pour se joindre à eux.
Le siège de Cravant fut donc entrepris par une armée composée d’environ quinze mille hommes. Pendant cinq semaines les Bourguignons le soutinrent avec une constance admirable malgré le manque de vivres qui les obligea à manger leurs chevaux ; enfin les seigneurs de Chastellux et de Presles trouvèrent le moyen de faire avertir la duchesse douairière de leur position critique. Cette princesse ordonna à Jean de Toulongeon, maréchal de Bourgogne de rassembler des troupes ; elles se trouvèrent prêtes les 18 et 20 juillet 1423. Celles du duché se réunirent entre Montbard et Avallon, et celles du comté entre Châtillon et Chaumont. Elles se rencontrèrent huit jours après à Auxerre avec un corps de six mille hommes commandés par les comtes de Salisbury et de Suffolk. Il fut convenu qu’elles partiraient ensemble le 29 sur une seule colonne sous la surveillance de deux inspecteurs généraux, que l’avant-garde serait composée d’un égal nombre de Bourguignons et d’Anglais ; qu’avant d’arriver au champ de bataille tout le monde mettrait pied à terre ; que les chevaux resteraient à une demie-lieue en arrière ; que chacun se pourvoirait d’un pieu aiguisé par les deux bouts et éviterait de faire des prisonniers durant le combat. Cette ordonnance fut publiée à son de trompe et son observation prescrite sous les peines les plus sévères.
Le 30, les deux armées sortirent de Vincelles et marchèrent contre l’ennemi rangé en bataille au-dessus de la montagne qui domine l’Yonne dans une position inexpugnable. On se garda bien de l’y attaquer ; les soldats se répandirent dans les prés de la Gravelle tandis que les Français descendaient au bord de l’eau pour en interdire le passage. On s’observa de part et d’autre ; enfin le lendemain un corps d’Anglais força le passage du pont et en ménagea l’accès au reste de l’armée malgré les efforts désespérés des Français. Le maréchal de Sévérac, écrasé par le nombre, abandonna une partie du champ de bataille où les écossais restèrent seuls pour soutenir le choc. Leur défaite fut complétée par une sortie du sire de Chastellux qui s’empara du connétable John Stuart ; c’est ainsi que les Bourguignons demeurèrent victorieux après une journée meurtrière qui leur coûta seize cents hommes parmi lesquels soixante gentilshommes. Les pertes de l’ennemi furent bien plus considérables ; cinq à six mille hommes restèrent sur le carreau ou furent faits prisonniers.
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