- Deux-Sevi
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Les Deux-Sevi (Dui Sevi en langue corse sont à la fois une microrégion de Corse et un canton de l'arrondissement d'Ajaccio. Ils sont aussi les Dui Sevi, « territoire de vie » du Parc naturel régional de Corse.
Sommaire
Géographie
Les Deux-Sevi sont situés sur la façade occidentale de l'île, dans le secteur communément appelé « Ouest Corse ». Ils occupent les territoires des anciennes pievi de Sià, Salogna, Paomia et Sevindentru.
Relief
Son territoire se présente schématiquement sous la forme d'un triangle équilatéral dont le sommet est le Capu Tosu, la base ses limites côtières et la hauteur la vallée du Porto. Le pourtour est marqué :
- à l'ouest et au sud une façade maritime sur la mer Méditerranée, comprise entre la Punta Nera au nord de la baie d'Elbo et l'embouchure du ruisseau de Bubia[1] au sud de la plage de Stagnoli dans le golfe de Sagone
- à l'est par le cours du ruisseau de Bubia depuis son embouchure jusqu'à proximité d'un sommet à 557 m d'altitude d'une ligne de crête s'élevant jusqu'à Capu di Calazzu (1 081 m), se poursuivant ensuite par Capu a e Forbice (1 065 m) puis Bocca di Botta (905 m) jusqu'à l'altitude de 961 m, pour se diriger à l'est pour Monte Rotondu (671 m) « à cheval » sur Marignana, Balogna et Renno.
Vient le ruisseau de Conche qui le sépare de Balogna jusqu'à sa source sous Capu a a Forcella (1 201 m). La démarcation suit ensuite une ligne de crête orientée sur Capu Sant'Anghjulu (1 273 m), le col de Sevi (1 101 m) que franchit la route D70, l'Incinosa ou Chieragella où se situe une borne à 1 310 m, Monte Russettu (1 435 m), Capu di Miloni (1 336 m), Capun di Farinetu où se trouve une autre borne à 1 316 m, jusqu'au sommet du U Tritore « à cheval » sur Albertacce, Cristinacce et Letia. - Au nord, la limite démarre du u Tritore pour rejoindre la côte à Punta Nera. La démarcation passe par Bocca San Pedru (1 452 m), Capu a Rughia (1 712 m), le col de Vergio (1 478 m) franchi par la route D84, Pointe de Cricche (2 057 m), Bocca di Guagnerola (1 833 m) franchi par le Sentier de la transhumance pour relier le GR20, Capu di Guagnerola (1 967 m), Capu a e Ghiarghiole (2 105 m) « à cheval » sur Manso et Evisa, Bocca di Capronale (1 329 m), A Tusella (1 422 m), Capu a a Penna (1 591 m), Capu Tosu (1 424 m), Capu a u Celu (1 586 m), Punta di a Scrucchiella (1 506 m), Capu a a Ghiallichiccia (1 619 m). La ligne de crête décline ensuite vers l'ouest, passant par Punta di Parma (1 199 m), Punta di Sant'Antone (928 m), Bocca di Melza « à cheval » sur Galéria, Manso, Serriera et Partinello, Punta Salisei (927 m), Punta di u Tartavellu (825 m), col de Palmarella (408 m) franchi par la route D81 et par le Sentier de randonnée Tra mare e monti, Punta di a Literniccia, Capu licchia (639 m) et Cullizzola di Tiba (301 m).
Comme présenté ci-dessus avec les nombreux hauts sommets qui l'entourent, son territoire appartient à une chaîne de montagnes aux crêtes effilées créée lors de l'orogenèse alpine sur un socle hercynien de la fin de l'ère primaire.
Sur une superficie de 400 Km²[2], les cours d'eau sont tous orientés vers la mer. Pour ne citer que les plus importants, ils ont leur embouchure dans :
- le golfe de Girolata : ruisseau de Tuara, ruisseau de Novella
- le golfe de Porto : rivière de Porto, ruisseau de Vetricella, ruisseau de la Gratelle
- le golfe de Chiuni : fleuve Chiuni
- le golfe de Peru : ruisseau d'Esigna
- le golfe de Sagone : ruisseau de Bubia, ruisseau d'Arbitreccia, de Menasina
Composition
De nos jours le territoire géographique des Deux-Sevi est composé des communes :
- Cargese (Carghjese)
- Cristinacce
- Evisa
- Marignana
- Osani
- Ota
- Partinello (Partinellu)
- Piana
- Serriera (A Serrera)
Accès
Les Deux-Sevi sont traversés par la route D81 qui relie Bastia à Ajaccio par le littoral occidental.
La route D84 qui relie Porto sur la D81 à la RN193 à Francardo dans la vallée du Golo, se fait via le col de Vergio et le Niolo.
Il n'existe pas d'autres accès routiers à ce secteur de Corse.
La côte déchiquetée n'offre que peu d'abris à la navigation. Seuls deux petits ports existent, celui de Porto qui est un port de pêche, d'écoles de plongée et d'excursions-promenades en mer, et le port de plaisance de Cargèse. L'anse de Girolata, destination de nombreux bateaux d'excursions-promenades venant depuis Calvi et Ajaccio en période estivale, n'offre qu'un relatif abri aux coups de vents du sud-ouest dominants.
Les Dui Sevi du P.N.R.C.
Ce territoire est doté :
- de sites exceptionnels tels l'ensemble « Golfe de Porto - Golfe de Girolata - Calanche de Piana » classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, et la Réserve naturelle de Scandola,
- de forêts remarquables de pins laricci tels la forêt d'Aïtone et la forêt de Lonca, et de châtaigniers
- de plusieurs tours génoises du dispostif de défense mis en place par les Génois dès la deuxième partie du XVe siècle
Sept des neuf communes des Deux-Sevi sont adhérentes au Parc naturel régional de Corse dans le « territoire de vie » Dui Sevi :
- Carghjese (Cargèse)
- Cristinacce (Cristinacce)
- Evisa (Évisa)
- Marignana (Marignana)
- Osani (Osani)
- Ota (Ota)
- A Sarrera (Serriera)
L'habitat est ancien dans l'intérieur, beaucoup plus récent sur le littoral. Les gens tirent leurs ressources principalement du tourisme, de l'agriculture et de la pêche.
La côte qui va de Scandola à Cargèse, abrite une faune et une flore remarquable, tant sur terre, dans les airs que sous-marines. Balbuzards, gypaètes, faucons pélerins, mouflons, mérou, corail, etc. sont surveillés et protégés.
Histoire
Antiquité
Dans sa description de la Corse au IIe siècle de notre ère, Ptolémée mentionne parmi les douze peuples de l'île, les Kerouinoi, établis selon des historiens modernes, dans la haute vallée du Porto... Des découvertes attestent de l'influence romaine : une stèle romaine avec buste de femme à Piana, des urnes funéraires et des tombes à inhumation à Cargèse, Osani, Ota et Partinello.
Moyen Âge
Sia était le nom de la pieve représentée par la vallée du Porto, Salogna une pieve qui verra plus tard la construction de Piana, et Paomia .
Le Sia-Salogna était une région quasi déserte à cause des corsaires. Les Barbaresques y faisaient de fréquentes invasions, razziant, tuant, enlevant des gens pour en faire des esclaves.
Vers 1520 le seul lieu habité était pour la pieve de Sia, la communauté d'Ota qui comptait environ 250 habitants, et pour le Sevenentro, le Cristinachie, Marignano, Evisa, Taxo, Laragio[4].
En 1455, les Turcs commencent à razzier les côtes (ils le feront durant environ 3 siècles). Les villages côtiers commencent à être abandonnés. Pour défendre la population, Gênes impose la construction de tours littorales aux frais des pievi et communautés. Sur des pointes du littoral et au fond de certains golfes sont bâties des tours : Fortin de Girolata, Tour de Sia (ou de Porto), Tour de Turghju, Tour d'Orchinu, Tour de Cargèse et Tour d'Omigna.
Malgré cela, l'église Saint-Jean-Baptiste, probablement du XIIe siècle et qui a constitué au cours du Moyen Âge l'église paroissiale de Paomia, fut dévastée par les incursions répétées des Barbaresques dès la fin du XVe siècle siècle.
Temps modernes
En 1540 Les Génois conduits par Zannetino Doria neveu d'Andrea Doria, capturent à Girolata Dragut amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman.
Au début de la deuxième moitié du XVe siècle, l'Office de Saint Georges avait ordonné le dépeuplement de Sia en raison de l'insoumission de ses habitants à la Seigneurie des Leca, et fait brûler maisons et cultures. De plus, la faim et la famine des années 1582-1583 avaient dépeuplé 29 communautés de la région parmi lesquelles Paomia, Rivinda et Salognu. La population qui avait déserté la pieve au XVIe siècle puis à nouveau, au XVIIe siècle, avait été autorisée par l'Office de Saint Georges à revenir occuper les lieux à la fin du XVIe siècle.
1676 le 14 mars, arrivent des exilés Grecs à qui les Génois ont accordé le territoire de Paomia afin de déplaire aux gens de Vico qui étaient leurs ennemis jurés. En fait, depuis la mort en 1515 du dernier comte de Corse, Giovan Paolo de Leca, ils ne se sont jamais soumis à Gênes. Les Grecs d'abord neutres dans la révolte des Corses contre les Génois, prendront le parti de ces derniers leurs bienfaiteurs. Ils formeront des compagnies qui lutteront contre les Corses qui 50 ans après leur installation à Paomia, les en chasseront. Beaucoup s'installent à Ajaccio. Pour l'aide apportée aux troupes françaises, ils seront récompensés par Marbeuf, commandant en chef des troupes françaises et gouverneur de l'île, qui leur accorde en 1773 le droit de s'installer à Cargèse, un lieu près de Paomia[5].
Époque contemporaine
En 1954 la composition des cantons était :
- Piana, canton avec les communes de Cargèse, Ota et Piana.
- Évisa, canton avec les communes de Cristinacce, Évisa, Marignana, Osani, Partinello, Serriera
Le canton des Deux-Sevi a été créé par décret du 18 août 1973, par la fusion des deux cantons précités.
Bibliographie
- Guy de Maupassant : Histoire corse. Texte publié dans Gil Blas du 1er décembre 1881 sous la signature de Maufrigneuse.
- Prince Roland Bonaparte : Une excursion en Corse récit de voyage, édité en 1891. Editions musée de la Corse (2000)[6].
- Alain Gauthier, géologue-randonneur : PNRC 120 randonnées et ballades chez Albiana PNRC 2004[7].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
Références
- SANDRE, « Fiche Ruisseau de Bubia (Y8000640) ». Consulté le 17 septembre 2011
- Canton des Deux-Sevi Site officiel
- BNF no FRBNF405910500) (notice
- Corse : Éléments pour un dictionnaire des noms propres
- Martinu Frassali U scalu di i Grechi in Corsica - Una cunferenza fatta in Cervioni u 27 Aprile 1976
- ISBN 2-909703-05-3) (
- ISBN ISBN : 2-84698-072-1) (
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