- Controverses sur le gaz de schiste
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Une controverse sur l'impact environnemental et sanitaire induits par la fracturation hydraulique pour l'extraction du gaz de schiste est apparu en 2010, notamment par le biais de l'EPA qui - à la demande du Congrès américain - a décidé une étude « sur les eaux potables et la santé publique », et la publication d'une première synthèse[1] par la revue American Scientist.
Après trois années d'utilisation, il y a eu plusieurs constats de « fuites » importantes de gaz dans l'environnement aux États-Unis[2], et de contamination de nappes phréatiques superficielles par du gaz et des fluides de fracturation, selon l'Institut Français du Pétrole en raison d'un défaut de cimentation de la partie supérieure du forage[3].
Le congrès américain a réservé en 2010 un budget pour ces questions et l'EPA a confié à son Bureau de recherche et développement (Office of Research and Development ou ORD[4]) une étude scientifique à lancer en 2011, après des ateliers de travail et consultations d'experts (de juillet à septembre 2010) et appel public à expertise[5] concernant les effets possibles de la fracturation hydraulique sur les ressources en eau potable. L'EPA prévoit une évaluation de l'étude par des pairs.
Des manifestations de citoyens et d'associations ont eu lieu dans divers pays en opposition à ce mode d'extraction ainsi qu'à l'usage continu d'énergies fossiles quand ils militent pour un passage aux énergies renouvelables. Un film, Gasland, a contribué à alerter les populations à ce sujet.
Sommaire
Impacts avérés ou suspectés
Les caractéristiques physico-chimiques du gaz de schiste sont les mêmes que celles du gaz naturel, donc proches de celles du méthane. En conséquence, sa combustion génère du CO2 , et son rejet accidentel dans l'atmosphère accroît les émissions de gaz à effet de serre ; le méthane a un potentiel de réchauffement global 25 à 70 fois plus élevé que le CO2. Une étude préliminaire de l'université de Cornwell semble indiquer que l'effet de serre généré serait jusqu'à 2 fois supérieur à celui de l'utilisation du charbon, notamment à cause des importantes fuites de méthane pendant l'exploitation[6]. Aussi le déploiement à grande échelle de l'exploitation du gaz de schiste pourrait conduire à une augmentation drastique de l'effet de serre ces prochaines années. De plus la technologie employée génère les risques suivants :
- les grandes quantités d'eau récupérées en surface, si elles ne sont pas traitées convenablement avant d'être rejetées dans l'environnement, peuvent générer des pollutions conduisant à un problème sanitaire ;
- les multiples puits forés sont rarement cimentés sur toute leur longueur ; ce point dépend essentiellement de la législation du pays concerné. Le Texas par exemple exige une cimentation sur la profondeur concernée par la nappe phréatique, et les nappes qui lui sont reliées, pas au-delà[7] ; en conséquence, on peut constater une migration des fluides en jeu d'une façon non souhaitée ; ce problème est typique de tous les forages (pétroliers, gaziers ou autres), et connu de longue date[8].
La technique s'appuie sur une très grande quantité de puits forés, chacun exigeant de grandes quantités d'eau pour l'hydrofracturation, ce qui peut poser problème dans les régions où l'eau de surface est rare. Une densité de plusieurs puits par km² est atteinte aux États-Unis sur les sites exploités de 2007 à 2010[3].
Le réseau de gazoducs locaux doit s'adapter à la configuration changeante dans le temps du champs d'exploitation. Il faut terrasser, construire des routes et pistes pour l'accès aux engins, enfouir un réseau de tuyaux (gazoduc), ce qui est source d'impacts écopaysagers importants[9]. Ensuite, l’exploitation de cette ressource entraînerait un impact considérable sur les paysages.
Des volumes importants d'eau peuvent être contaminés par les produits chimiques injectés, mais aussi par les sels dissous lors du processus (métaux lourds, arsenic, sulfates, carbonates et éventuels radionucléides provenant notamment du radon et de l'uranium naturellement présents dans le sous-sol). Selon l'IFP, l'eau utilisée comme fluide de fracturation dans la houille ou les schistes bitumineux est généralement ensuite conservée dans des bassins de surface avant d'être transportée par camion-citerne ou réinjectée dans le sol. Une partie de l'eau est remontée traitée sur place (décantation, floculation, électrocoagulation) et réinjectée[3].
Un film documentaire intitulé Gasland[2] (2010), de Josh Fox, traite des impacts (sur l'eau et la santé notamment) de la fracturation hydraulique. On y voit notamment un exemple de dégazage de méthane dissous dans l'eau potable, assez important pour produire une flamme quand on présente un briquet devant le robinet au moment de son ouverture[2]. Le documentariste y met fortement en doute les affirmations des industriels sur la sécurité du procédé. Il y critique aussi l'exemption des dispositions du Safe Drinking Water Act (loi visant à sécuriser les ressources en eau potable et à en préserver la qualité) dont bénéficie cette industrie nouvelle, grâce au Energy Policy Act (Loi sur la politique énergétique) votée le 29 juillet 2005. Cette loi exempte les liquides utilisés dans le processus d'extraction du gaz par fracturation hydraulique des dispositifs de protection mis en place par le Clean Air Act, le Clean Water Act, le Safe Drinking Water Act, et le CERCLA[note 1]. Par un vide juridique elle libère les compagnies de l'obligation de publier la liste des produits chimiques employés dans les opérations de fracturation.
En Pennsylvanie, début 2011, 71 000 forages d'exploitation de gaz de schiste sont actifs[réf. nécessaire]. Ils produisent une grande quantité d’eaux usées rejetées dans la rivière Monongahela, qui alimente plus de 800 000 personnes notamment dans la ville de Pittsburgh. Ces eaux usées sont radioactives à des taux qui peuvent atteindre 1 000 fois les limites autorisées pour l’eau de boisson[réf. nécessaire]. Des niveaux un peu moins élevés de radioactivité ont été observés dans la rivière Delaware, qui alimente plus de 15 millions de personnes, dans la région de Philadelphie[10].
Tremblements de terre lors de la fracturation
En Grande-Bretagne, à Blackpool, deux tremblements de terres de magnitude 2,3 en avril 2011 et 1,5 en juin 2011 ont été détectés, d'après les sismologues, il y aurait un lien avec la technique de fracturation du schiste[11]
Le mardi 21 juin 2011, l'Arkansas Oil and Gas Commission (Commission du pétrole et du gaz de l'Arkansas), fait passer un moratoire, interdisant temporairement l'exploitation par fracturation, en raison de 1220 tremblements de terres recensés provenant de cette technique de depuis le début de l'année et notablement un de magnitude 4,7 sur l'échelle de Richter[12].
Demandes et injonctions de l'agence américaine de protection de l'environnement
Face à l'inquiétude croissante d'associations de consommateurs et à certains indices jugés préoccupants par les autorités américaines, et faute de données publiées par les opérateurs, l'EPA (Agence américaine de Protection de l'Environnement), missionnée par le congrès américain[13], a dû en septembre 2010 demander par courrier aux neuf plus grands opérateurs du secteur de lui envoyer (volontairement, et dans un délai d'un mois maximum, des informations « opportunes et complètes », dont une liste des additifs qui composent leur fluide hydrosiliceux de fracturation du sous-sol[3]. L'EPA rappelle dans son courrier que les industriels peuvent demander la confidentialité d'une partie des informations qui relèveraient du secret commercial « Confidential Business Information »(CBI)[14] et qu'elles seront alors traitées comme telles.
L’EPA a demandé par écrit (lettre publique[15]) à chacune de ces entreprises de décrire et préciser :
- la formulation des fluides de fracturation hydraulique (ou mélange) distribués ou utilisés par elles dans les cinq dernières années, avec pour chaque formulation ou mélange, et pour chaque composant du fluide (dont produits chimiques, biocide, matières radioactives ou tout autre composant) les renseignements suivants : Nom chimique dans la nomenclature IUPAC (exemple : benzène) ; Formule chimique (exemple :C6H6) ; nombre CAS (Chemical Abstract System (exemple : 71-43-2) ; Fiche signalétique ; Concentration (par exemple : ng ou g/L) pour chaque constituant de chaque produit présent dans le fluide hydraulique de fracturation ;
- une liste des noms et coordonnées des fabricants et vendeurs de ces produits à la société ;
- si la concentration a été calculée ou déterminée analytiquement, la concentration du produit à la livraison sur le site, la méthode d'analyse (exemple : SW-846 Méthode 8260, à l'interne SOP) et de préparation de cette analyse (exemple : SW-846 Méthode 5035) utilisable pour déterminer la concentration ;
- les fonctions et usages de chaque constituant dans chaque produit utilisé dans les fluides de fracturation hydraulique (par exemple agent solvant, gélifiant, transporteur, etc.) ;
- les agents utilisés comme « proppants » (agent de soutènement) et pour leur fabrication, en précisant si ces proppants sont, ou non, enrobés de résine (et si oui, en listant les produits utilisés dans le revêtement de résine) ;
- les quantités, qualités et spécifications de l'eau nécessaire pour répondre aux exigences du site, et la justification des exigences ;
- les quantités totales de tous les composants utilisés dans la fracturation hydraulique, et la quantité d'eau liée dans laquelle des produits chimiques ont été mélangés pour créer les fluides de fracturation, avec calcul et/ou mesures de la composition et des propriétés de ces fluides ;
- les propriétés chimiques et physiques de tous les produits chimiques utilisés, dont les coefficients de la loi de Henry, coefficients de partage (par exemple, Kow KOC, Kd), la solubilité aqueuse, produits de dégradation et les constantes et autres données utiles ;
- les données et études en sa possession, relatives à la santé humaine, à l'environnement et/ou aux effets des produits ou mélanges utilisés (pour tous les produits et composants identifiés dans la première partie du questionnaire, et pour toutes les opérations de fracturation hydraulique nécessaires à l'extraction du gaz naturel), ainsi qu'une description du processus utilisé, dont :
- les politiques, pratiques et procédures employées, normalisées ou non, concernant les sites fracturation hydrauliques, dont - mais sans s'y limiter : les forages destinés à la fracturation hydraulique, en incluant les calculs ou autres indications pour le choix et la composition des fluides ou boues de forage, les caractéristiques de qualité de l'eau nécessaire à la préparation fluide de fracturation ; les relations entre la profondeur, la pression, la température, la couche et formation géologique, la géophysique, la chimie et la composition du fluide de fracturation et son volume prévu, la détermination des volumes estimés de reflux et des eaux produites, les procédures de gestion des eaux produites et de reflux ; les procédures prévues pour tenir compte de circonstances imprévues, dont perte de fluide ou de boue de forage, déversements, fuites ou toute situation d'urgence (par exemple blowout[note 2]) ; la modélisation et le choix faits des conditions de fracturation (pressions, températures, et choix des produits de fracturation) ; la détermination des proportions exactes des constituants des formulations ou mélanges utilisés dans les fluides hydrauliques, et la détermination des taux de dilution dans l’eau ;
- la modification du fluide de fracturation (et de sa composition) au fur et à mesure du processus d’injection ;
- une liste des lieux où la société ou n’importe lequel de ses membres a fourni des services ou prestations de fracturation hydraulique l’année précédente, ainsi que ceux où cela serait prévu dans les 12 mois à venir... en décrivant pour chaque site les services fournis ou à fournir, avec l'identité de tout entrepreneur que la société a engagé ou engagera pour ces actions.
Le 9 novembre 2010, l'EPA a annoncé[16] que huit des neuf entreprises de fracturation hydrosiliceuse avaient convenu de fournir des informations pour aider l'Agence mener son étude d'impact, mais que la neuvième entreprise, Halliburton (déjà mis en cause dans l'explosion d'une plate forme pétrolière) avait omis d'envoyer ces informations. L'EPA a donc (le 9 novembre 2010) enjoint le groupe Halliburton de lui répondre (procédure de Subpoena, introduite dans le cadre du contrôle de l'utilisation de substances toxiques et de respect de la loi (Clean Water Act)[17]. Près d'un mois plus tard (3 décembre 2010), Halliburton répondait qu'il se conformerait aux demandes l'Agence, acceptant de fournir des informations, de manière continue jusqu'au 31 janvier 2011. L'EPA se félicite de cet accord, en précisant que le subpoena reste en place en cas de non application de cet accord.
Suite à la détection de radium-226 dans les cours d’eau drainant le champ gazier de Marcellus Shale, et suite à une étude de l'EPA, le DOE et le Département de la Santé de l’État de New-York) et General electric vont dépenser 2 millions de dollars sur 2 ans pour décontaminer des sols et sédiments pollués par la radioactivité libérée dans les rivières à partir des produits utilisés ou remontés par les fluides de forages[18]
Controverse au Québec
Pour les mêmes raisons qu'aux États-Unis, de nombreux citoyens du Québec, associations et collectivités s'inquiètent des impacts directs et indirects de l'exploitation par fracturation du sous-sol. De nombreuses manifestations ont eu lieu au Québec en 2010 et 2011 pour demander un moratoire[19].
Les Québécois qui s'opposent aux forages demandent au gouvernement du Québec d'au moins imposer des études d'impacts plus complètes, et pour chaque exploitation (car la composition chimique des fluides de forage et des fluides de fracturation, ainsi que les risques géologiques et l'incertitude géologique diffèrent ou varient en gravité selon le contexte géologique et écologique). Ce mode d'exploitation consomme en outre une grande quantité d'eau et semble pouvoir également en polluer des quantités significatives.
Le gouvernement québécois a exclu de l'exploitation gazière l'estuaire du Saint-Laurent en raison de la vulnérabilité de son patrimoine naturel, de son importance écologique et du nombre de personnes qui y habitent.
En théorie, la loi[20] impose aux activités gazières de respecter les habitats d'espèces menacées ou vulnérables, mais comme le soulignent certaines municipalités[21], pour être appliqué, il faudrait de véritables études d'impacts ; au cas par cas, et une transparence des industriels sur les additifs qu'ils utilisent, et sur ce qu'ils deviennent ou deviendront ceux qui sont injectés et perdus dans le sous-sol avec une partie importante des fluides qui n'est ni remontée, ni traitée en profondeur par les exploitants.Début 2011, un rapport d'enquête du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE)[22], un organisme chargé de recueillir les opinions de l'industrie et de la population, révèle que des émanations « de gaz ont été détectées dans 11 sites » sur les 31 puits du Québec. A la suite de cette information, les associations d'usagers ont demandé un moratoire sur l'exploration de ces gaz controversés[23].
Controverse en France
En France, l'opinion publique semble avoir plus tardivement pris conscience[réf. nécessaire] des enjeux et risques liés aux ressources fossiles dites « non-conventionnelles ». Deux députés européens, José Bové et Corinne Lepage, ont demandé fin 2010 un moratoire sur la prospection des gaz de schiste en France[réf. nécessaire], notamment parce qu'ils craignent une nouvelle dégradation de la ressource en eau (10 000 à 15 000 m3 par forage[24]) et de pollution des nappes phréatiques par les hydrocarbures, et parce qu'elle est un frein de plus à la transition énergétique du fossile vers le renouvelable.
Le ministère français en charge de l'écologie a délivré en 2010 les premiers permis d'exploration couvrant déjà plus de 1 % du territoire, à Total-GDF-Suez dans le Sud-Est et à la firme américaine Schuepbach Energy LLC qui viserait l'exploitation des schistes du bassin sédimentaire de 4 400 km2 situé sous le plateau du Larzac mais aussi, et surtout, en Ardèche[réf. nécessaire]. Selon Corinne Lepage, le groupe australien European Gas Limited aurait obtenu un permis d'exploration dans le Nord-Pas-de-Calais et d'autres permis en Lorraine, dans la Loire et les Bouches-du-Rhône[réf. nécessaire]. La société Celtique Energie Petroleum SARL, filiale de la plus grande société exploitant des mines de charbon au Pays de Galles, a pour sa part bénéficié de deux arrêtés du ministre de l'Écologie (publiés au Journal Officiel) lui accordant l'autorisation de « rechercher des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux », l'un en date du 4 mars 2008 pour une superficie de 3 269 km2 dans le département du Jura (dit « permis des Moussières »), l'autre en date du 20 août 2010 pour une superficie de 1 470 km2 dans le département du Doubs (dit « permis de Pontarlier »)[réf. nécessaire].
Face à ces inquiétudes, les ministres de l'Énergie Eric Besson et de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet ont commandé en février 2011 un rapport pour l'évaluation des enjeux (notamment environnementaux) des gaz de schiste. Ce rapport sera conjointement rédigé par le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) et par le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD). Sa publication était prévue pour le 31 mai 2011 mais a été repoussée. Avant la publication de ce rapport, le gouvernement a négocié avec les industriels concernés le report de certaines activités (notamment le forage) liées aux permis d'exploration[réf. nécessaire].
En parallèle, une mission d'information s'est constituée à l'Assemblée nationale. Elle a rendu son rapport le 8 juin 2011, concluant sur le constat d'un désaccord entre ses deux rapporteurs[25].
Après le dépôt par les députés socialistes d'une proposition de loi[26] devant être examinée le 12 mai 2011, la majorité de droite a annoncé une initiative identique[27]. Deux députés (PS et UMP) ont préalablement déposé une résolution[28] en vue de la constitution d'une commission d'enquête parlementaire.
Après cinq mois de contestation, les députés ont voté le 11 mai 2011 une proposition de loi UMP du député de Seine-et-Marne Christian Jacob, élaborée « au nom du principe de précaution » et avec le soutien du gouvernement[réf. nécessaire]. Celle-ci interdit l’exploration et l’exploitation des « hydrocarbures liquides ou gazeux » par « des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche » (cf annexe texte de loi). La méthode, accusée par les écologistes de polluer les nappes phréatiques, consiste à injecter de grandes quantités d’eau et de produits chimiques afin de briser la roche pour en extraire ensuite le gaz. Les titulaires des permis déjà délivrés ont ensuite eu deux mois pour préciser leur méthode d'exploration : s'ils souhaitaient continuer à utiliser la fracturation hydraulique leurs permis seraient annulés[réf. nécessaire]. Cette loi, votée à 287 voix pour et 186 contre, n'a pour autant pas emporté tous les suffrages : en effet, au moment du vote un rassemblement avait lieu devant l'assemblée[réf. nécessaire], organisée par des citoyens, les élus Europe Ecologie-Les Verts et suivie symboliquement par une cinquantaine de députés socialistes, qui réclamaient un texte interdisant plus clairement l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste[réf. nécessaire].
Le PDG de Total a dit regretter l'interdiction votée par l'Assemblée nationale de la technique de la fracturation hydraulique et vouloir rechercher une autre solution pour explorer les sols et des moyens plus « propres » pour exploiter le gaz de schiste[29], précisant que « ce qui a été voté n'exclut pas la possibilité pour les compagnies de rester titulaires de leurs droits miniers, ce qui est d'ailleurs assez habile »(...)« On va garder nos droits et puis faire en sorte qu'un jour les gens comprennent qu'on puisse faire de la fracturation hydraulique de manière propre » . Début septembre, le groupe a annoncé ne pas prévoir de recours à la technique de fracturation hydraulique[30].
A la suite de Total, tous les détenteurs de permis ont affirmé que eux aussi ne recourraient pas à la technologie de la fracturation hydraulique. Si ces derniers respectent effectivement la loi, le gouvernement a tout intérêt à leur laisser les permis : grâce au code minier, les résultats des recherches exploratoires seront totalement libres d'accès pour l’État. Par ailleurs, quand bien même des réserves seraient prouvées, rien ne force à proroger les permis ou à autoriser l’exploitation[31].
Le 3 octobre 2011, trois permis jugés litigieux (sur 64 existants[32]), l’un appartenant au Français Total, les deux autres à l'Américain Schuepbach, ont été annulés[33].
Vers des normes communes sur la protection de l'environnement en Europe
Günther Oettinger, commissaire européen à l'Energie, a déclaré en septembre au sujet des gaz non conventionnels qu'il souhaitait "des normes communes de protection de l'environnement, pour que les États membres puissent accorder des autorisations d'exploitation dans un cadre clair"[34]. Il a ajouté que les états membres devaient avoir "de hautes exigences en matière de sécurité et de normes environnementales"[35].
Notes et références
Notes
- Le CERCLA (Comprehensive Environmental Response, Compensation, and Liability Act) de 1980 est une loi fédérale visant à la dépollution des sites contaminés par des substances dangereuses
- 1 2 et 3, sur Flickr, dans la catégorie Blowouts ,Explosions & Fires Blowout désigne désigne dans ce contexte une perte brutale et explosive en surface de fluide, gaz ou matière, avec éventuel incendie ; exemples de blowout :
Références
- What the Frack? Natural Gas from Subterranean Shale Promises U.S. Energy Independence--With Environmental Costs, American Scientist, 2010/03/30, consulté 2011/01/09 David Biello ;
- Extraits/Bande annonce du film Gasland de de Josh Fox, 2010 et film complet, avec sous-titres en Français
- Les gaz de schistes (shale gas), par IFP - Énergies nouvelles consulté 2011/01/06
- Page d'accueil de l' Office of Research and Development ou ORD qui est le Bureau de recherche et développement de l'EPA(
- EPA Technical Workshops EPA ; Study of the Relationship Between Hydraulic Fracturing and Drinking Water ; February-March, 2011, consulté 2010/01/09
- Valéry Laramée de Tannenberg, [Le bilan carbone des gaz de schiste plus élevé que prévu], Journal de l'environnement, 13 avril 2011
- (en)Texas Administrative CodeRULE §3.13 Casing, Cementing, Drilling, and Completion Requirements
- (en)Texas State Progress: Shale Gas
- Vue aérienne du comté de Garfield dans le Colorado : chaque point est un puits d’extraction de gaz de schistes
- Des documents confidentiels sur les dangers des gaz de schiste publiés par le « New York Times », www.20minutes.fr. Consulté le 2 mars 2011
- (en)Small earthquake in Blackpool, major shock for UK's energy policy Controversial shale gas sur The Independant
- (en)Arkansas: Closing of Wells Is Sought sur le NY Times
- [Courrier de l'EPA aux 9 grands groupes industriels spécialisés dans la fracturation hydraulique et opérant aux États-Unis] (courrier de demande de collaboration à une étude scientifique des impacts de la fracturation hydrosiliceuse, consultée 2011/01/09
- Confidential Business Information ; What can TSCA 8(e) Submitters Claim as “Confidential Business Information” (CBI)?, sur le site de l'EPA, consulté 2011/01/09
- [1], lettre de demande d'information envoyée par l'EPA aux 9 industriels pratiquant la fracturation hydraulique du sous-sol aux États-Unis
- Communiqué de presse EPA sur les résultats de la demande d'information volontaire
- Fac-simile Courrier de mise en demeure (Subpoena) envoyée par l'EPA pour Halliburton (2pp, PDF, 516K) et citation à comparaître envoyée par l'EPA pour Halliburton (PDF)
- Brève intitulée « Schiste : le DoE et GE agissent contre la radioactivité » ; in Enerpresse n° 10380, 2011-08-05
- vidéo : québec l'exploitation du gaz de schiste divise sur ina.fr
- Article 9 du Règlement sur les habitats fauniques *R.R.Q., c. C-61.1, r. 18
- Mémoire de la Municipalité de Saint-Antoine-sur-Richelieu, pour le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement Commission sur le développement durable de l’industrie des gaz de schiste au Québec, consulté 2011/01/23
- Bureau d'audiences publiques sur l'environnement 2011
- Ludovic Hirtzmann, La pollution des gaz de schiste suscite un tollé au Canada, Le Figaro, 22 février 2011
- http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/espace-decouverte/tous-les-zooms/les-gaz-de-schistes-shale-gas selon Roland Vially, géologue à IFP Energies nouvelles-url=
- rapport d'information sur les gaz et huile de schiste, au nom de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, présenté par François-Michel Gonnot et Philippe Martin, députés. Assemblée nationale,
- http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion3283.asp
- Gaz de schiste: le gouvernement accélère, L'Express, 7 avril 2011. Consulté le 7 avril 2011
- http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion3239.asp
- brève d'information de Batiactu, intitulée Total espère trouver une solution pour exploiter le gaz de schiste du 13/05/2011 Christophe de Margerie, PDG de Total lors de l'Assemblée générale des actionnaires du groupe, cité par une
- Gaz de schiste : Total ne renonce pas, France 3, 14 septembre 2011.
- Gaz de schiste : la parole est au gouvernement, L'Usine Nouvelle, 13 septembre 2011.
- Le point sur les 64 permis en vigueur
- Gaz de schiste: abrogation des permis, Le Figaro, 03 octobre 2011
- Gaz de schiste: Oettinger souhaite des normes européennes, Sciences et Avenir, 11 septembre 2011
- Gaz de schiste : des standards européens au printemps prochain, Actu-environnement.com, 12 septembre 2011
Catégorie :- Problématique environnementale
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