Château de Bonneville-sur-Touques

Château de Bonneville-sur-Touques
Château de Bonneville-sur-Touques
Nom local Château de Guillaume-le-Conquérant
Début construction XIe siècle
Protection  Classé MH (1964)
Coordonnées 49° 20′ 15″ N 0° 07′ 03″ E / 49.3375, 0.117549° 20′ 15″ Nord
       0° 07′ 03″ Est
/ 49.3375, 0.1175
  [1]
Pays France
Anciennes provinces de France Normandie
Région Basse-Normandie
Département Calvados
Commune française Bonneville-sur-Touques

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Château de Bonneville-sur-Touques

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Château de Bonneville-sur-Touques

Le château de Bonneville-sur-Touques est une demeure historique située à Bonneville-sur-Touques dans le Calvados en France.

Sommaire

Histoire

Le château de Bonneville-sur-Touques est construit aux 11e et 12e siècles. Il appartient à Guillaume le Conquérant (ca 1027-1087), d'où la dénomination « château de Guillaume le Conquérant » qui lui est parfois donnée localement[2].

Lorsqu'ils viennent d'Angleterre, ses occupants, les ducs normands, débarquent dans le port proche de Touques et rejoignent le château par la route.

Henri Ier, Henri II et ses fils Richard Cœur-de-Lion et Jean-sans-Terre font de Bonneville leur pied-à-terre préféré en Normandie[2].

De 1176 à 1180, Henri II y tient « une cour fort brillante »[2]. Jean-sans-Terre y réside souvent entre 1199 et 1203[2].

Du 13e au 15e siècle, le château est alternativement propriété anglaise ou française, au gré des conquêtes de chaque camp : « De 1203 à 1449, c'est-à-dire en 246 ans, les Anglais et les Français se le reprirent cinq fois. »[2].

Philippe-Auguste s'empare de la Normandie en 1204 et met ainsi la main sur le château. Il en abandonne la jouissance aux évêques-comtes de Lisieux, qui portent déjà le titre de baron de Touques, lesquelles en font une résidence de campagne[2].

Le 1er août 1417, le roi d'Angleterre Henri V débarque à Touques « avec une grande armée navale » et s'empare du château après un siège de neuf jours[2]. Il le garde jusqu'à sa mort, en 1442. En 1451, le château redevient français, définitivement, et rejoint le domaine royal, jusqu'en 1529[2].

La fin de la guerre de Cent Ans, en 1453, signe le début du déclin du château. François Ier y séjourne tout de même quelques jours en 1545[2].

Au 16e siècle, le château est en partie démantelé par Crillon, qui l'a victorieusement assiégé[2].

L'envasement de l'embouchure de la Touques provoque le dépérissement du port de Touques, et, par voie de conséquence, réduit encore l'intérêt stratégique du château de Bonneville.

En 1529, François Ier cède la château à la maison Bourbon-Orléans[2].

En 1649 et en 1742, des autorisations sont données pour que la construction de l'église de Bonneville puisse se faire en prélevant des pierres sur la château[2].

En 1792, Philippe Égalité met le château en vente, qui est acheté pour 3 000 livres par M. Labbey, de Reux, et Charles-Claude Lefebvre, de Pont-l'Évêque[2].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands utilisent le château comme campement pour l'organisation Todt : 700 travailleurs de toutes nationalités, affectés à la construction du « Mur de l'Atlantique », y sont regroupés[2]. À la Libération, le château reste une prison pendant encore dix-huit mois, cette fois pour des personnes suspectées de collaboration avec l'occupant nazi[2].

Le château appartient à la famille Léo depuis 1872.

Le 18 juin 1927, le château est inscrit sur la liste supplémentaire des monuments historiques[réf. souhaitée]. Il est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 16 novembre 1964[3].

Description

Il reste peu de choses aujourd'hui du château qui connut sa gloire entre le 11e siècle et le milieu du 15e.

Au temps de sa splendeur, le château comprenait : une grosse tour (donjon), un logis (14e, la maison du fermier, une porte d'entrée avec pont-levis et cinq tours : la tour de Rollon, la tour aux prêtres (tour de la chapelle), la tourelle à la guête (tour du serment), la tour des Rouvoisons (tour du roi Jean), et la tour de Robert le Diable).

Des fouilles entreprises en 1965, Michel de Boüard, directeur du centre de recherches archéologiques médiévales de l'Université de Caen, fait ce résumé : « Les édifices d'habitation semblent avoir été particulièrement nombreux dans la partie septentrionale de l'enceinte ; ils étaient adossés au rempart nord et ouvraient ainsi leurs fenêtres vers le midi. Entre la porte d'entrée et la tour des Rouvoisons se trouvait la « grande salle », toute voisine de la porte, la « chambre le Roy », la « chambre la Royne », la « chambre as chevaliers » qui confinait la « grande salle ». Plus à l'est, on voyait la salle du Tinel, puis la cuisine et le manoir du capitaine, c'est-à-dire la résidence du commandant de la garnison du château. Les soubassements de ce dernier édifice se trouvent aujourd'hui sous la maison d'habitation que l'on a construite vers 1830 à l'extrémité orientale de l'enceinte : des sondages effectués récemment ont permis de les apercevoir. »[4].

Bibliographie

  • C. V. Le Court, Touques et le château de Bonneville, Impr. Delahais, Pont-l'Évêque, 1868
  • Abbé Noël, Bonneville-sur-Touques, son château, son église, Impr. Domin, 1898
  • André Gilbert, Le Château de Bonneville-sur-Touques, Delesques, Caen, 1894
  • Louis Collet, « Le service du guet au XVe siècle, particulièrement au château de Bonneville-sur-Touques », Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, T.L. (1946-1948
  • Jean Bureau, Jean Chennebenoist et Gérard Léo, Touques, ses monuments, son passé. Le château de Bonneville, Trouville, 1968

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n et o Jean Bureau, Jean Chennebenoist et Gérard Léo, Touques, son passé, ses monuments - Le château de Bonneville, Amis du musée de Trouville et du passé régional, 1968. Du 13e au 15e siècles, le château est alternativement français et anglais, au gré des conquêtes respectives
  3. Restes du château de Guillaume le Conquérant, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  4. Michel de Boüard, « Fouilles au château de Bonneville-sur-Touques », Annales de Normandie, décembre 1966.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Château de Bonneville-sur-Touques de Wikipédia en français (auteurs)

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