- Aulos (instrument)
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L'aulos (en grec ancien αὐλός, aulós) est un ancien instrument de musique à vent utilisé notamment en Grèce antique. Le musicien est appelé un aulète. Le terme aulos est traditionnellement traduit par « flûte (double) »[1], mais il est plus proche du hautbois[2].
Selon la légende, l'aulos est inventé par Athéna pour imiter le thrène funéraire de Méduse[3] ; la déesse le jette ensuite au loin[4], s’étant aperçue que souffler dans l'instrument déforme ses traits[5]. L’aulos est récupéré par le satyre Marsyas qui l’utilise dans son concours contre Apollon, qui joue de la lyre[6].
Sommaire
Facture
Il est composé d’un double tuyau percé de trois ou six trous et doté d'une anche double[7]. Il est fabriqué en roseaux, en bois ou même en ivoire. Il s’oppose au flageolet des bergers, la syrinx, qui ne possède pas d’anche ; on le qualifie donc parfois de flûte noble. Sa sonorité est aigrelette.
Jeu
L’aulos est très utilisé à l'époque archaïque, où il accompagne la poésie lyrique[8]. Il est l'un des deux instruments appris par les jeunes Athéniens, avec la lyre[2]. Il passe ensuite de mode auprès des nobles ; Alcibiade refuse d'apprendre à en jouer, pour le même motif qu’Athéna, et précipite son déclin[9]. Son apprentissage reste enseigné au IVe siècle av. J.‑C.[10], mais Aristote l'exclut de son programme d'enseignement[11]. À Athènes, l’aulos est donc surtout un instrument de musiciens professionnels. Elle est utilisée dans les banquets, aux funérailles ou encore pendant les sacrifices religieux, mais aussi dans la marine de guerre, pour rythmer les mouvements de rame[12].
Dans d’autres cités, l’aulos connaît davantage de vogue : Thèbes est un centre renommé[2]. À Sparte, l’aulos joue le rôle du fifre dans les armées occidentales à l’époque moderne : elle rythme la cadence pour les soldats et sert de support pour les chants de marche[13].
Notes
- Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (édition mise à jour) (ISBN 2-252-03277-4) à l'article αὐλός.
- Marrou, p. 202.
- Pindare, Odes [détail des éditions] [lire en ligne] (Pythiques, XII, 18-22).
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne] (XXXIV, 57) et Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 24, 1). Mélanippide de Mélos, frag. 758 PMG ; groupe de bronzes de Myron, voir
- Palaiphatos, Histoires incroyables [détail des éditions] [lire en ligne] (47), Properce, Élégies [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 30, 16-18) et Ovide, Fastes [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 697). Déjà chez Mélanippide, repris par
- Ve siècle av. J.‑C. ; Gantz, p. 95. Attesté d'abord dans la céramique à figures rouges de la fin du
- Αὐλός », HSCP vol. 10 (1899), p. 19. A. A. Howard, « The Mouth-Piece of the
- Théognis de Mégare (I, 239-243).
- Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Alcibiade, II, 5-7).
- Xénophon, Mémorables (I, 2, 27).
- Aristote, Politique [lire en ligne] (VIII, 1341 a 18.
- Marrou, p. 352, note 25.
- Plutarque, Vie de Lycurgue (XXII).
Bibliographie
- (en) Timothy Gantz, Early Greek Myth, Johns Hopkins University Press, 1993 [détail de l’édition], p. 86-87 et 95.
- Henri-Irénée Marrou, Histoire de l'éducation dans l'Antiquité, vol. I Le monde grec, Seuil, coll. « Points », 1re édition 1948 (ISBN 2-02-006016-7)
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