Ancienne école vétérinaire de Toulouse

Ancienne école vétérinaire de Toulouse

Toulouse fut la 3ème ville de France à accueillir une école vétérinaire, en 1825[1], après Lyon en 1761 et Alfort en 1766.

Ancienne école nationale vétérinaire de Toulouse

Cette école se situait dans le quartier Marengo proche de la gare Matabiau. Créée par Jean-Pierre Lafon, son architecture néoclassique s'intégrait dans le programme d'urbanisme toulousain du début du XIXe siècle conçu initialement par Jacques-Pascal Virebent et développé ensuite par Urbain Vitry. Les bâtiments en ont été démolis en 1965 pour répondre à une conception de l'urbanisme de la première moitié du XXe siècle qui préconisait des pénétrantes urbaines. Près de 40 ans plus tard, sur cet espace libéré et resté jusqu'alors non aménagé, a été construite la Médiathèque José-Cabanis.

Sommaire

Histoire de l'ancienne école vétérinaire de Toulouse

Cet historique s'appuie sur la Notice sur l'École Vétérinaire du Dr. A Labat publiée en 1887[2], sur l'histoire de l'École Nationale Vétérinaire de Toulouse de R. Lautié, publiée dans la Revue de Médecine Vétérinaire de Toulouse en 1981[3] et également sur Véto Matabiau[4], ouvrage émanant de l'Association des Anciens Élèves de l'École nationale vétérinaire de Toulouse.


Tentatives de la ville de Toulouse de se doter d'une école vétérinaire (1761-1825)

A la suite de la fondation, par Claude Bourgelat, à Lyon, le 5 août 1761, de la première école vétérinaire du Royaume, Toulouse adresse, en octobre de la même année, deux requêtes au roi Louis XV, afin d'obtenir la création d'une école vétérinaire, acceptant de fournir une somme de 600 livres en faveur de l'établissement projeté. Les autorités toulousaines n'obtiennent pas satisfaction, bien qu'elles renouvellent ces requêtes de nombreuses fois jusqu'en 1825.

Le 1er octobre 1766, Bourgelat ouvre au château d'Alfort la deuxième école vétérinaire du Royaume, et trois places sont allouées à la ville de Toulouse et à sa région dans l'une ou l'autre des écoles existantes.

Un arrêté préfectoral du 29 janvier 1793 crée à Toulouse une école vétérinaire mais il n'est pas mis en exécution.

En 1804, Jean-Baptiste Huzard, Inspecteur Général des Ecoles Vétérinaires, est envoyé en mission afin de rechercher le lieu où l'école serait la mieux placée[5]. Cahors et Toulouse sont visitées et Huzard, tenant compte de la supériorité de la situation agricole de la Haute-Garonne, donne toutes ses préférences à Toulouse.

Entretemps, la Société d'Agriculture de la Haute-Garonne organise des cours de médecine vétérinaire, qui commencent en février 1807 et connaissent un franc succès. Cette Société stimule le zèle du Conseil municipal de Toulouse et du Conseil général de la Haute-Garonne et leur présente un projet d'organisation d'école vétérinaire, afin qu'il soit ensuite soumis au Ministère de l'Intérieur. Le Conseil municipal offre de contribuer pour un huitième à la dépense qui serait votée par le département, pour les frais d'établissement et d'entretien d'une école[6].

Le 23 juin 1807, le préfet demande au ministre que soit établie à Toulouse une école vétérinaire organisée sur le modèle de Lyon et d'Alfort. Un mémoire est présenté à l'empereur Napoléon Ier et le décret du 27 juillet 1808 institue, aux frais du département et de la ville, une école impériale vétérinaire dans les dépendances du Jardin des plantes de Toulouse. Cependant ce décret reste lettre morte et est annulé par le décret du 15 janvier 1813.

Le 6 juillet 1825 voit la création d’une école provisoire vétérinaire par ordonnance royale de Charles X. Le Conseil municipal inscrit aux budgets de 1825 et 1826 un crédit additionnel de cent mille francs[7].

Implantation et rayonnement de l'école vétérinaire (1825-1899)

Ecole provisoire

Le choix du terrain, l’étude des plans, leur réalisation entraînent des longueurs inévitables. Le 14 juillet 1826, une offre est alors faite au gouvernement par le maire de Toulouse Guillaume Isidore de Montbel: la mairie met à disposition de l’Etat des bâtiments du Jardin des plantes de Toulouse pour y installer provisoirement l’école. Cependant, cette offre est refusée par l’Etat.

Le 28 avril 1827, Monsieur Puymaurin offre à la ville de lui louer sa propriété de Benech dans le faubourg Saint Michel au 49 de la rue des 36-Ponts: cette offre est présentée au ministre et acceptée. En mars 1828 la location de la propriété de Benech par le maire de Toulouse est effective. Le 5 avril 1828, M. Dupuy, professeur à l’école d’Alfort, est nommé directeur de l’école de Toulouse.

Grâce à la détermination des autorités toulousaines, une première école ouvre donc ses portes le premier octobre 1828 au quartier Saint-Michel. Le 7 novembre 1828, elle est inaugurée officiellement par le comte de Juigné, préfet de la Haute-Garonne et le baron Montbel, maire de Toulouse.

Les élèves accourent en nombre. Dès la deuxième année, pour loger les nouveaux admis, on adjoint à l’école une grande maison adjacente située rue des 36-Ponts, que venaient de quitter les l’Institution des sourds muets de l’abbé Chazotte. Cependant, dans l’état de dénuement où se trouve l’école à son début, beaucoup d’installations étaient déficientes, notamment les locaux affectés aux divers services et le directeur Dupuy doit suppléer à force de zèle et de dévouement à tout ce qui lui manque. En 1832, Dupuy donne sa démission suite à des plaintes contre sa gestion et est remplacé par Moiroud, professeur à Alfort.

Installation à Matabiau

Le terrain finalement choisi est situé en face des Allées d’Angoulême (actuellement allées Jean-Jaurès), sur la colline du Calvinet, au-delà du Canal du Midi, au pied des redoutes de 1814, au pied du coteau désert de Guillemery.

Ce terrain de 2 hectares et 84 ares est situé en périphérie de la ville, ce qui permet une augmentation de l’activité de la banlieue toulousaine et évite le paiement de l’octroi par les ruraux amenant du bétail. Il est acquis par la ville au nom de l’Etat pour 33809 francs. En possession du terrain, la ville doit encore paver l’avenue de l’école, construire un pont sur le canal du Midi dont la courbe doit être rectifiée. Il lui faut aussi, « pour la perspective », aligner la rue du 10-Avril sur les allées d’Angoulême et la rue Marengo sur la façade de l’école.

Le 8 février 1832 a lieu la pose de la première pierre par M. Barennes, préfet de la Haute Garonne, après étude des plans par l’architecte départemental Jean-Pierre Lafon. L’école ouvre ses portes le 22 aout 1834 et est occupée en octobre. L’année 1834 voit donc la fin du provisoire et l’installation de l’école dans ses locaux définitifs.

Période d'attente (1899-1964)

Voeu de transfert émis dès 1899

En 1899 a lieu un incendie qui détruit une partie des bâtiments administratifs de l'école. La présence de celle-ci est alors remise en question: elle est jugée insalubre, petite, enclavée. Elle entrave le développement de la gare Matabiau et le prolongement des allées Lafayette. Son transfert est dès lors sérieusement envisagé, notamment à l'initiative d'Albert Bedouce. En 1922, sa suppression est même évoquée, tandis que se poursuivent les recherches d'un terrain pouvant accueillir une nouvelle école vétérinaire.

Echec du transfert prévu vers la Juncasse

Plan d'ensemble de l'École de la Juncasse (1934).

Le 21 octobre 1927, le Conseil municipal décide de reprendre l’étude du transfert de l’école. Un programme de construction d’une école moderne est établi par Emmanuel Leclainche, directeur des services vétérinaires, suivant un plan dressé par Charles Lemaresquier et comportant trois blocs de bâtiments dont un, isolé, constitue une cité scolaire.

La ville propose un terrain de quinze hectares au pied et à l’est des collines de l’Observatoire, au quartier de la Juncasse. Le Ministère des finances inscrit au collectif de 1929 une première tranche de huit millions de francs pour les travaux qui doivent commencer. Le 24 février 1930, le conseil municipal autorise le maire à acquérir les terrains destinés à l’école et le 30 mars 1931, Leclainche signe l'acte d'acquisition du terrain de la Juncasse.

En mars 1932, les travaux débutent. Cependant, les crédits sont insuffisants et accordés avec parcimonie. De plus, des difficultés d’ordre juridique se font jour avec la Société immobilière toulousaine. Enfin, la présence persistante dans le sous sol de nappes d’eau difficiles à résorber pose problème. Les travaux s’en trouvent entravés. En 1939, les trois quarts des constructions prévues sont terminées.

Cependant, cette école n'est jamais utilisée par les vétérinaires car elle est occupée dès 1939 par les Services du Ministères de l'Air. L'école vétérinaire continue donc de fonctionner dans ses locaux de Matabiau.

En juin 1947, une commission constate que l'école de la Juncasse ne peut être utilisée par les vétérinaires car elle a été modifiée pour les besoins des Services de Recherche du Ministère de l'Air, et le montant des travaux effectués s'élève à quatre cent millions.

Nouveaux emplacements envisagés après la fin de la Seconde Guerre mondiale

Des bâtiments militaires sont envisagés, notamment les casernes Compans ou Cafarelli, ainsi que l’Arsenal, mais les tractations avec les autorités militaires échouent.

Le 26 septembre 1947, Monsieur Petit signale au ministre de l’agriculture qu’il a sélectionné un terrain à bâtir en dehors de la ville, près de l’hôpital de Purpan. Ce terrain de vingt hectares se compose d’un terrain encadré par l’avenue des Arènes et le chemin de Casselardit, d’une propriété avec ferme et construction à usage d’habitation limitée par l’avenue des Arènes et enserrée dans les limites de la Garonne et du Touch, d’une ferme de quatre hectares environ située à l’est du chemin de Casselardit et appartenant aux religieuses de La Grave.

En 1954, ce projet est abandonné suite au recours des propriétaires contre la tentative d’expropriation de la ville.

Suppression envisagée de l'école vétérinaire de Toulouse

Au printemps 1948, le Ministre de l’Agriculture envisage la création de deux écoles vétérinaires : une à Rennes et une à Alger. Ce projet est écarté par l’inspecteur général vétérinaire. Une subvention au titre des investissements du plan Marshall est envisagée puis abandonnée.

En avril 1950, la Commission d’économie décide qu’il y a lieu de fermer l’école. Les raisons invoquées sont les suivantes : la vétusté, l’exécution du plan d’urbanisme, une dépense estimée pour la remise en état de 50 millions ainsi qu'une dépense estimée pour la reconstruction de l’école comprise entre 800 millions et un milliard.

Le 11 mai 1950, le Conseil Général vote une motion prouvant son désir du maintien de l’école à Toulouse: il souligne les sacrifices financiers effectués par la ville et le département, le renom des savants issus de Toulouse, la qualité de sa recherche scientifique et de ses laboratoires diagnostic de maladies infectieuses et parasitaires, l’étude des maladies propres à la région.

Le 16 mai 1952, le Conseil Général appuie par un vote le maintien de l’école à Toulouse et le 26 octobre 1952, le Journal officiel note la réponse du Ministre de l’Agriculture à une question d’un parlementaire toulousain : le maintien est appuyé. En 1953, tous les secteurs officiels sont favorables au maintien de l’école vétérinaire à Toulouse.

Achat du terrain Chouvel

Le 18 mars 1953, le Conseil municipal décide d’acheter le terrain du docteur Garipuy.

Le 17 décembre 1953, Noël Le Maresquier est nommé par l’Etat pour mener à bien la construction de la nouvelle école et le 18 février 1954, au cours d’une réunion de travail, les grands traits de la future école sont ébauchés.

Le 11 mai 1954, le Ministère de l’Agriculture décide officiellement la reconstruction de l’école vétérinaire, les plans sont acceptés.

Le 18 janvier 1955, les pourparlers relatifs à l’achat de la propriété Garipuy ayant échoué, l’acquisition d’un nouveau terrain est décidée par le Conseil municipal ; il s’agit d’un terrain d’environ 41 hectares et 29 ares situé sur le domaine du château de Marmande à Saint Martin du Touch et appartenant à M. Chouvel.

Le 10 janvier 1958, la partie de la propriété de Marmande achetée par la ville est cédée au Ministère de l’Agriculture.

Construction de la nouvelle école vétérinaire et destruction de l'ancienne école

Le 15 avril 1961 a lieu la cérémonie de la pose de la première pierre à la nouvelle école vétérinaire.

Cependant, en 1964, les travaux s’arrêtent faute de crédits: il manque une partie des hôpitaux, deux services d’enseignement et de recherche, un centre d’élevage, un musée, un auditorium, des locaux d’habitation, un gymnase, des terrains de sport, l’aménagement de parkings, corrections de certaines réalisations, une ferme d’expérience.

En juin 1964, l’ancienne école est transférée et en octobre 1964 a lieu la première rentrée des élèves dans l’école du chemin des Capelles. Le 12 décembre 1964, le projet de démolition de l’ancienne école vétérinaire est adopté par le conseil municipal, mettant ainsi un point final à l’histoire de cette école de Matabiau.

Soixante-cinq ans se sont écoulés entre la première demande de transfert de l'Ancienne école vétérinaire de Toulouse et la réalisation du nouvel établissement, l'École nationale vétérinaire de Toulouse située au chemin des Capelles (1899-1964)[8].


Ce paragraphe est à écrire : voir la discussion pour une concertation des participants et aussi les photos dans Commons (encart sur Autres projets Wikimedia en fin de cet article).

Périodes de la chronologie

Enseignants et anciens élèves illustres

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Les élèves dans la vie de la cité

La vie rugbystique : aux origines du Stade toulousain

L'architecture de l'ancienne école vétérinaire de Toulouse

L’école vétérinaire et les choix d’urbanisme

Située tout au bout de la longue perspective des allées Lafayette (devenues les allées Jean-Jaurès), sur un axe partant de la place Wilson, et en légère surélévation sur les premières pentes des coteaux de Jolimont, l'ancienne école vétérinaire occupait un emplacement de choix pour recevoir un immeuble urbain d'importance qui corresponde aux ambitions de la ville désireuse de s'affirmer en tant que métropole régionale, en ce début du XIXe siècle.

L'obstacle représenté par le bâtiment à l'extension de la gare Matabiau a posé la question de sa démolition dès 1890. Au cours du siècle suivant, l'avènement de l'automobile a suscité une nouvelle vision d'urbanisme fondée sur des pénétrantes urbaines, et donc avec des perspectives ouvertes, devant offrir un large accès vers le coeur de ville. La démolition du bâtiment fut réalisée en 1965 tandis que la nouvelle école ouvrait ses portes en 1964 dans le quartier de Lardenne. Les mêmes raisons avaient déjà conduit à la destruction d'anciennes halles de type Baltard (Les Carmes, Victor Hugo) à l'emplacement desquelles furent érigés des immeubles de marché-parking. L'espace ainsi libéré resta à l'état d'esplanade sans réel aménagement jusqu'à ce que soit décidée la création de la médiathèque José-Cabanis qui renoue avec le principe de clôture de la perspective même si sa structure en arche demeure un compromis.

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Le projet de prolongement des allées Jean-Jaurès et l'essor ferroviaire et automobile conditionnent le transfert de l'école

Les origines et la réalisation de ce projet sont présentées par Jean Coppolani dans un article publié en 2002 et intitulé Deux « ratés » de l’urbanisme toulousain[9]

Les origines du projet de prolongement

Ces allées-promenades, dédiées successivement, au gré des changements politiques, au duc d’Angoulême, à Lafayette, à Louis-Napoléon [III] et enfin à Jean Jaurès, étaient achevées en 1824, et dès 1835 leur perspective au-delà du canal du Midi était fermée par la nouvelle Ecole Vétérinaire.

Mais assez vite l’idée d’une grande pénétrante, venant du nord-est, arrivant sur la place Wilson et sur les boulevards, commença à se présenter aux responsables du développement de la ville. Dès 1860 une petite place triangulaire se dessine juste derrière le mur d’enceinte de l’école et elle reçoit le nom de la victoire de Marengo. Quelques années après, les plans de Toulouse figurent, au-delà de cette place, une allée bordée d’arbres qui prolonge l’axe des allées Louis-Napoléon et monte jusqu’au sommet du coteau ; à partir de 1873, l’Allée Marengo figure sur la liste officielle des rues de la ville. L’idée de prolonger la promenade jusqu’en haut du coteau est déjà inscrite sur le sol ; mais comment la concrétiser, alors que l’École vétérinaire barre le passage ?

Deux solutions étaient possibles : ou une liaison en ligne droite après déplacement de l’école, ou son contournement par deux voies latérales à partir d’un pont sur le canal édifié dès 1845.

L'influence décisive du chemin de fer

L’arrivée du chemin de fer en 1856, en ouvrant une tranchée entre le canal et l’école, vint compliquer la situation, encore aggravée avec le quadruplement des voies en 1909 qui ne laissait plus que quelques mètres entre le rebord de la tranchée et l’entrée de l’école : un contournement par une voie à large gabarit devenait impossible.

Un projet repris dans le plan Jaussely

Le déplacement de l’école restait la seule solution. Le premier projet de transfert en 1905 est suivi en 1914 d'un décret d'utilité publique; ce projet est repris en 1919 et 1925. La décision de principe fut prise en 1928 ; dans sa foulée, on demanda à Léon Jaussely un plan d’aménagement de l’ensemble du plateau de Jolimont, plan axé sur les allées Jean-Jaurès prolongées jusqu’au nouveau site de l’École vétérinaire dans la vallée de l’Hers avec tout un nouveau quartier englobant le parc de l’Observatoire et celui qui entoure l’Obélisque commémoratif de la bataille du 10 avril 1814[10].

Un projet réalisé suite à la démolition de l’ancienne école
Allées Jean-Jaurès et médiathèque José-Cabanis sur l'emplacement de l'ancienne école vétérinaire.

Les dépendances de l'aile gauche de l'école furent rasées dans les années cinquante afin de satisfaire les besoins de la voirie et le voeu d'expansion de la SNCF. La reconstruction en 1951 du pont Riquet au gabarit de 28 mètres et dès 1949 la construction d’un pont de même gabarit sur les voies ferrées amorçaient le prolongement des allées Jean-Jaurès; cette construction impliquait la destruction du porche de l'école et d'une partie de la cour d'honneur.

La nouvelle école terminée fut mise en service en 1964. On put alors démolir la vieille école et aménager une chaussée à quatre voies unissant le pont sur les voies ferrées à l’allée Marengo élargie. Cette destruction s'inscrit dans la politique menée par Louis Bazerque à l'époque, qui consistait à favoriser l'accès automobile au centre ville. Le prolongement des allées était enfin réalisé en 1967, encadré à son sommet par deux immeubles de quatorze et dix-sept étages. Le terrain vague laissé par la démolition de l'école est converti en parking, rendu utile notamment par la proximité de la gare Matabiau.

Cependant, la perspective obtenue est à nouveau fermée, suite à la construction de la médiathèque José-Cabanis en 2002-2003. Deux avenues en sens unique, à trois voies, encadrent l'emplacement de l'ancienne école vétérinaire et vont rejoindre l'allée Marengo (devenue allée Georges-Pompidou en 1974) elle-même prolongée depuis 1968 jusqu'à la place de la Roseraie par les avenues Léon-Blum et Yves-Brunaud.

Le style néoclassique

Le style des bâtiments de l’ancienne école vétérinaire conçus par Jean-Pierre Lafon, architecte départemental, était conforme à la typologie des immeubles toulousains de 1800 à 1830. Le service municipal d’architecture était alors dirigé par Jacques-Pascal Virebent qui, pour embellir la ville et la rendre plus monumentale, a imposé des façades uniformes telles que celle de la future place Wilson et celle de la place du Capitole laquelle est conçue comme un écrin pour le monument le plus important, l'hôtel de ville.

La sobriété des ordonnancements de cette époque ne résulte pas d’une volonté d’économie mais de l’adhésion de leurs auteurs au « vrai style » comme il a été écrit alors, c’est-à-dire au néoclassicisme[11]. L'école vétérinaire de Toulouse a été le seul modèle du genre proposé par l'administration centralisée concernant l'architecture publique qu'était, depuis la période révolutionnaire, le Conseil des bâtiments civils[11]. Les architectes parisiens membres de ce Conseil ont en effet donné le modèle toulousain dans leur célèbre ouvrage : Choix d'édifices publics construits et projetés en France depuis le commencement du XIXe siècle[12], par Gourlier, Biet, Grillon et Tardieu. Cet ouvrage a été essentiel dans la grande entreprise d'équipement de la France en édifices publics de qualité[11].

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L'architecture fonctionnelle de l'ancienne école vétérinaire au service d'un mode de formation

Les planches tirées de l'ouvrage de Gourlier, Biet, Grillon et Tardieu[12] représentant les plans de l'ancienne vétérinaire livrent le détail des affectations des différents services. Elles peuvent être confrontées avec une remarquable maquette en terre cuite conservée dans le hall d'accueil du bâtiment administratif de l'École nationale vétérinaire de Toulouse.

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Un plan de type grand prix de Rome

Dans cet esprit d'adhésion au néoclassicisme, l’école vétérinaire présentait un plan en grille structurant neuf cours et jardins dans un ensemble pratiquement carré jusqu’au jardin botanique, centré sur la cour d’honneur également carrée et entourée d’arcades. L’axe de symétrie partait du porche d’entrée et passait par le milieu de l’hémicycle de l’amphithéâtre puis d’un bâtiment central entre la cour des cliniques et le jardin botanique.

Ce type de plan permettait de structurer un grand nombre de bâtiments et s’inspirait des édifices antiques romains tels que les thermes. Il a été utilisé pour l'asile de Braqueville, les abattoirs de Toulouse, et envisagé pour l'école des Arts et Métiers (non réalisée).

Des extensions seront réalisées après 1836, jusque vers 1850, en respectant le style originel mais sans se soumettre aussi rigoureusement au principe de symétrie : on note des différences entre le pavillon de maladies contagieuses et celui de zootechnie, aux deux angles externes du jardin botanique.

Organisation initiale de l'école

En 1834, l'école vétérinaire comprend un premier corps de bâtiment, en façade, réservé au corps enseignant, aux surveillants et aux services administratifs. Un second corps destiné aux élèves aux élèves est occupé également par des salles d'études et par les services de police sanitaire, physique, chimie et pharmacie.

Les infirmeries se trouvent à droite et à gauche du bâtiment central. Derrière cet ensemble se trouve un très long bâtiment où sont établis, en plus des forges, les services suivants: anatomie, histologie, physiologie, histoire naturelle, hygiène, anatomie pathologique, clinique et chirurgie. Au delà se trouve le jardin botanique.

Notes et références

  1. Ordonnance royale du 6 juillet 1825.
  2. LABAT,A. Notice sur l'École Vétérinaire, Toulouse, Ed. Privat, s.d., in-8, janvier 1887, 30p
  3. LAUTIE, R. L’histoire de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse, Revue de Médecine vétérinaire de Toulouse, n°1, 1981, pp15-31. Consultable à la Bibliothèque de l'ENVT
  4. Véto Matabiau, berceau de l’enseignement vétérinaire à Toulouse, Saint-Cyr-sur-Loire : Éditions Alan Sutton, 2007. 221p.
  5. Lettre de Chaptal, ministre de l'intéreiur, au préfet de la Haute-Garonne, du 6 germinal an XII
  6. Conseil municipal de la ville de Toulouse, séance du 27 octobre 1807
  7. Conseil municipal de la ville de Toulouse, séance du 28 juillet 1825
  8. JAVAUX, G. Réalisation de la nouvelle école vétérinaire de Toulouse 1899-1968, Th.: Med. vet. : Toulouse: 1969; 60p.
  9. COPPOLANI, Jean. Deux « ratés » de l’urbanisme toulousain. L’Auta, décembre 2002, 4ème série n°38, p304.
  10. JAUSSELY, Léon. Plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension de la Ville de Toulouse, 1929. Disponible à la Bibliothèque du Patrimoine de Toulouse, rue du Périgord
  11. a, b et c Odile FOUCAUD, L’Architecture de Toulouse au XIXe siècle, coéd. Musée Paul Dupuy de Toulouse, 216 p., ISBN 2-85056-396-X
  12. a et b GOURLIER, BIET, GRILLON et TARDIEU : Choix d'édifices publics construits et projetés en France depuis le commencement du XIXe siècle, Paris, L. Colas Ed., vol 2 (L'école vétérinaire de Toulouse : 3 planches), 1837-1844. Consultable à la bibliothèque municipale de Toulouse, rue du Périgord

Voir aussi

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