- Prontosil
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Prontosil chlorhydrate de prontosil Général Nom IUPAC 4-(2,4-diaminophényl)
diazénylbenzènesulfonamideSynonymes Sulfamidochrysoïdine, Rubiazol, Prontosil rubrum, Aseptil rojo, Streptocide, Sulfamidochrysoïdine hydrochloride... No CAS PubChem ChEBI SMILES InChI Propriétés chimiques Formule brute C12H13N5O2S [Isomères] Masse molaire[1] 291,329 ± 0,017 g·mol-1
C 49,47 %, H 4,5 %, N 24,04 %, O 10,98 %, S 11,01 %,
291.33 g/molUnités du SI & CNTP, sauf indication contraire. Le Prontosil fut le premier des médicaments antibactériens commercialement exploitables, mis au point en 1935 par Gerhard Domagk.
Largement actif contre les affections à streptocoques, mais non les entérobactéries, le Prontosil (sulfamidochrysoïdine) fut obtenu au terme de cinq années de recherches et de tests sur des centaines de composés liés aux colorants azotés[2], par une équipe des laboratoires du groupe allemand Bayer qui faisait alors partie d'IG Farben. La démonstration de son efficacité contre certaines infections bactériennes de la souris allait valoir à Gerhard Domagk le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1939. La découverte de ce premier médicament sulfamidé ouvrit une voie nouvelle à la chimie thérapeutique.
Sommaire
Histoire
La découverte
La sulfamidochrysoïdine, sel de sodium, soluble dans l’eau et qui donne une solution d’un rouge bordeaux, avait d’abord été synthétisée par Josef Klarer et Fritz Mietzsch, chimistes chez Bayer. Le premier résultat probant de l'efficacité de la sulfamidochrysoïdine fut obtenu, à la fin de décembre 1931, sur une infection systémique à streptocoque du rat (Streptococcus pyogenes). Les essais cliniques se firent de 1932 à 1934, d’abord à l’hôpital voisin de Wuppertal-Elberfeld, dirigé par Philipp Klee, puis à l’hôpital de l’université de Düsseldorf[3]. Publiés dans le numéro daté du 15 février 1935 de la plus importante des revues allemandes de sciences médicales de l’époque[4], les résultats furent d’abord reçus avec un certain scepticisme par une communauté scientifique surtout attentive à l’immunothérapie en général, et à la vaccination en particulier. Leonard Colebrook fut le premier à l'utiliser, dans le traitement de la fièvre puerpérale[5]. La nouvelle des succès cliniques se répandit cependant en Europe[6] et, après la guérison de Delano Roosevelt[7], un des fils du président Franklin D. Roosevelt, l’intérêt s’accrut brusquement. Des douzaines d’équipes de chimistes se mirent alors à travailler sur le Prontosil.
Les prolongements
Dès la fin de 1935, dans le laboratoire de chimie thérapeutique dirigé par Ernest Fourneau à l’Institut Pasteur, Jacques et Thérèse Tréfouël, Federico Nitti et Daniel Bovet établirent que la sulfamidochrysoïdine se métabolise en para-aminophénylsulfamide, molécule incolore et plus simple que le Prontosil, et ils montrèrent que ce 1162 F était l’agent actif du médicament[8]. Rebaptisé Prontosil album en Allemagne, le p-aminophénylsulfamide devint le premier des médicaments sulfamidés administrables par voie orale de la firme Bayer. À partir de 1937, il fut vendu en France sous le nom de Septoplix par les établissements Theraplix, chargés de la commercialisation des produits de la société Rhône-Poulenc
Le sulfamide était bon marché, il s’associait facilement à d’autres molécules et il était libre de droits : Paul Gelmo, étudiant en chimie à l’université de Vienne, en avait accompli la synthèse en 1909, mais sans deviner ses propriétés thérapeutiques. Aussi les chimistes allaient-ils très vite mettre au point des dizaines de médicaments sulfamidés de seconde génération. Le Prontosil ne rendit donc pas les profits que Bayer en attendait. Pourtant, bien que rapidement éclipsé par ces nouveaux sulfamides puis, à partir des années 1940, par la pénicilline et d’autres antibiotiques, efficaces contre une plus grande variété de bactéries, il est resté sur le marché jusque dans les années 1960.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Prontosil » (voir la liste des auteurs)
- Daniel Bovet, Une chimie qui guérit : Histoire de la découverte des sulfamides, Paris, Payot, coll. « Médecine et sociétés », 1988 (ISBN 2-228-88108-2).
Notes et références
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk. Masse molaire calculée d’après
- (en) Thomas Hager, The Demon Under the Microscope : From Battlefields Hospitals to Nazi Labs, One Doctor's Heroic Search for the World's First Miracle Drug, New York, Three Rivers Press, 2006, 340 p. (ISBN 978-1-4000-8214-8), p. 168-169
- ISBN 2-228-88108-2), annexe (« Les étapes de la découverte de la sulfamidochrysoïdine dans les laboratoires de recherche de la firme Bayer à Wuppertal-Elberfeld (1927-1932) »), p. 307. Daniel Bovet, Une chimie qui guérit : Histoire de la découverte des sulfamides, Paris, Payot, coll. « Médecine et sociétés », 1988 (
- G. Domagk, « Ein Beitraz zur Chemotherapie der Bakteriellen Infectionen », Deutsche Medizinische Wochenschrift, 61, 15 février 1935, p. 250..
- P. M. Dunn, « Dr Leonard Colebrook, FRS (1883-1967) and the chemotherapeutic conquest of puerperal infection », in Arch. Dis. Child. Fetal Neonatal Ed.,vol. 93,n° 3, mai 2008, pp. 246-248
- F. Nitti et D. Bovet, « Action du 4-sulfamido-2-4-diaminobenzol (Prontosil) sur les infections streptococciques de la souris provoquées par des streptocoques d'origine humaine », in C. R. Soc. Biol., 119, 20 juillet 1935, p. 1277.
- Time Magazine du 28 décembre 1936.
- J. et T. Tréfouël, F. Nitti et D. Bovet, « Activité du p-aminophénylsulfamide sur l’infection streptococcique expérimentale de la souris et du lapin », C. R. Soc. Biol., 120, 23 novembre 1935, p. 756
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