- Études supérieures en France
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En France, les études supérieures prennent une forme particulière, avec de nombreuses formations hors des universités.
L'accès au premier cycle d'études supérieures des universités est de droit[réf. nécessaire] pour tous les bacheliers ou titulaire d'un diplôme d'accès aux études supérieures : 98 % des bacheliers généraux, 90 % des bacheliers technologiques et 45 % des bacheliers professionnels poursuivent leurs études.
La dépense publique annuelle par étudiant en 2007 est de 10 150 € (en progression de 3,5 % par rapport à 2006), ce qui place la France en dessous de la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et masque une grande diversité puisque les chiffres varient de 7 840 € pour les universités à parfois plus de 20 000 € pour certaines « écoles supérieures ». Toutefois, cette dépense est en progression constante et a augmenté de 33 % en 25 ans.
Le dispositif français est caractérisé par une double coupure. D'une part, le service public de l'enseignement supérieur est assuré par les universités ouvertes à tous (sauf les études de santé) et par les « grandes écoles » qui recrutent les étudiants par concours (à la différence des universités dont la sélection se fait en cours de cursus). D'autre part, la recherche est assurée à la fois par les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) spécialisées et par les universités qui assurent une double mission d'enseignement et de recherche. L'ensemble dessine un paysage complexe et peu lisible.
Sommaire
Histoire de l’enseignement supérieur
Panorama des filières en 2010
Cycles, grades, équivalence internationale
Les formations de l’enseignement supérieur universitaire (hors certaines spécialités comme par exemple les professions médicales et des autres métiers de la santé) sont découpés en trois cycles[1].
- Le premier cycle, de trois ans est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat (sauf certaines formations pouvant sélectionner les étudiants)[2]sous réserve d’être passé par la procédure d’« orientation active »
- Le deuxième cycle dure deux ans, il peut y avoir une sélection des étudiants sur concours ou sur dossier[3].
- Le troisième cycle correspond à la formation doctorale.
Parallèlement, des diplômes de l’enseignement supérieur peuvent avoir aussi un « grade universitaire ». Il en existe quatre : le baccalauréat, la licence, le master et le doctorat[4].
Ces grades, ainsi que l’attribution de crédits ECTS, permet une harmonisation européenne et facilite la mobilité.
Les formations
Brevet de technicien supérieur
Articles détaillés : Section de technicien supérieur, Brevet de technicien supérieur et Brevet de technicien supérieur agricole.Les sections de techniciens supérieurs, généralement situées dans les lycées, permettent de préparer en deux ans le brevet de technicien supérieur (BTS) dans un domaine spécialisé du tertiaire ou technologique. Ce diplôme permet une insertion immédiate dans la vie active.
Diplôme universitaire de technologie
Les instituts universitaires de technologies, composante d’une université, permettent de préparer en deux ans le diplôme universitaire de technologie (DUT) dans les secteurs tertiaires ou technologiques. Cette formation se veut aussi bien professionnalisante, avec souvent un stage obligatoire et la possibilité d'entrer directement dans la vie active, que théorique et permettant de rejoindre une licence professionnelle, générale ou encore une école d'ingénieur ou de commerce.
Les filières universitaires générales
- la licence est un diplôme généraliste s’obtenant après trois années d’études (bac + 3),
- le master qui conclut deux années d’études après la licence (bac + 5),
- le doctorat après un travail de recherche (une thèse) durant généralement trois ans (bac + 8).
Ces diplômes sont délivrés dans tous les domaines (Sciences, Lettres, Droit, Économie, Langues, Arts, Management, Sciences humaines… ).
Formations à la carte
Certains cursus multidisciplinaires de haut niveau sont possibles dans des grands établissements publics d'enseignement supérieur et de recherche comme le Conservatoire national des arts et métiers.
Les secteurs d’enseignement
L’art
écoles supérieures d'architecture intérieure
- IFAT école supérieure en architecture intérieure
établissement d'enseignement supérieur privé {http://ifat56.blogspot.com}
Le commerce et la gestion
Le droit
Les études de droit se déroulent à l’université (dans des UFR de droit). Après un diplôme bac +4, la professionnalisation se fait ensuite dans des établissements spécialisés comme les centres régionaux de formation professionnelle d’avocat, les centres de formation professionnelle notariale ou l’École nationale de la magistrature.
L’enseignement
La formation des enseignants se fait dans des universités, dans les masters d’enseignement (qui remplacent les IUFM). Les professeurs de l’Éducation nationale sont ensuite recrutés par des concours.
Les trois écoles normales supérieures sont destinés à la formations des professeurs agrégés et enseignants-chercheurs.
L’industrie
Les lettres et langues
La santé
Articles détaillés : Études de médecine en France, Études de pharmacie en France, Études odontologiques en France et Sage-femme.Les études de santé se déroulent à l’université. Ces formations nécessitent de réussir un concours après la première année. Les études de médecine durent neuf ans au minimum, celles de pharmacie et d’odontologie six minimum, et celles de maïeutique cinq.
Les sciences humaines et sociales
Les sciences et technologies
Les sciences politiques
Les instituts d’études politiques (IEP, souvent appelés Sciences po) sont neuf établissements publics d’enseignement supérieur français situés à Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse. Leur vocation est de diffuser les savoirs et de développer la recherche sur les questions politiques contemporaines, l’adjectif « politique » étant entendu dans son acception la plus large, incluant les questions sociales, internationales et économiques. Le diplôme est délivré après au moins cinq années d’études supérieures avec le grade de master. Ces instituts pratiquent une sélection à leur entrée, sous la forme d'un concours, ou bien d'une sélection par dossiers. Certaines universités dispensent également des cursus de Licence et de Master intitulés "Science Politique", dont certains sont séléctifs (tels que les universités de Lyon II, Paris I, Paris VIII...).
Les vétérinaires
Après deux années de classes prépa, les étudiants sélectionnés par concours suivent leurs études (d’une durée de cinq ans) dans un des quatre établissements spécialisés.
Les établissements
Les établissements consulaires sous tutelle du Ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie
Une école consulaire ou publiques consulaires est un organisme dépendant de la Chambre de commerce et d'industrie.
Les établissements publics sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur
On trouve deux grandes familles :
- les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP), eux-mêmes de différents types :
- les 80 universités et les 2 instituts nationaux polytechniques (INP)
- Les universités sont-elles mêmes découpées en composantes: les unités de formation et de recherche (UFR), les instituts universitaires de technologie (IUT), des écoles d’ingénieurs, les instituts d’administration des entreprises (IAE), les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) …
- les « instituts et écoles extérieurs aux universités », par exemple les instituts nationaux des sciences appliquées (INSA), les universités de technologie …
- les 3 écoles normales supérieures (ENS)
- les 5 « écoles françaises à l’étranger », par exemple l’École française d'Athènes, l’École française de Rome …
- les grands établissements, par exemple le Collège de France, le Conservatoire national des arts et métiers, l’institut polytechnique de Bordeaux; le Muséum national d'histoire naturelle …
- des établissements autonomes peuvent être « rattachés » à un EPSCP (EPA ou établissement privé)
- les 80 universités et les 2 instituts nationaux polytechniques (INP)
- les établissements publics à caractère administratif (EPA)[5] :
- Les écoles nationales supérieures d’ingénieurs et 4 des 5 écoles nationales d’ingénieurs (rattachés à une université);
- 7 des 9 instituts d'études politiques (rattachés à une université);
- 10 EPA autonomes (écoles d’ingénieurs, établissements particuliers).
Les établissements publics sous tutelle des autres ministères
- Les lycées (ministère de l’Éducation Nationale) ont des classes d’enseignement supérieur : les classes préparatoires aux grandes écoles, les sections de technicien supérieur …
- les grands établissements du ministère de l’Agriculture : Montpellier Sup Agro, VetAgro Sup …
- les écoles d’ingénieurs du ministère de l’Économie : écoles des mines, institut Télécom …
- les écoles d’ingénieurs du ministère de la Défense : école polytechnique …
- les écoles d’ingénieurs du ministère de l’Équipement : l’école nationale de l'aviation civile (ENAC) …
- établissements du ministère de la Justice : école nationale de la magistrature …
- établissements du ministère de la Culture : les écoles nationales supérieurs d’architecture et l’institut national du patrimoine.
Les établissements privés
Les étudiants
Évolution du nombre d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur
(France métro. + DOM)[6]1990 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Universités 1 159 937 1 392 531 1 425 665 1 424 536 1 421 719 1 399 177 1 363 750 1 404 376 Disciplines générales et de santé 1 085 609 1 277 066 1 311 943 1 312 141 1 309 122 1 285 408 1 247 527 1 223 717 Dont : formations d’ingénieurs univ[N 1]. 10 545 25 240 24 855 25 759 25 606 25 983 26 414 20 429 IUT 74 328 115 465 113 722 112 395 112 597 113 769 116 223 118 115 IUFM 62 544 Grands établissements 15 536 16 872 18 655 25 603 25 944 25 776 29 726 31 121 IUFM total[N 2] 89 062 85 808 83 622 81 565 74 161 70 100 64 037 STS[N 3] 199 333 235 459 234 195 230 275 230 403 228 329 230 877 234 164 Public MEN 108 262 151 085 151 023 149 688 149 849 147 948 147 305 147 592 Public autres ministères 9 343 13 556 12 881 12 482 12 202 11 826 11 543 11 079 Privé 81 728 70 818 70 291 68 105 68 352 68 555 72 029 75 493 CPGE 64 427 72 015 72 053 73 147 74 790 76 160 78 072 80 003 Public MEN 52 572 59 431 59 160 60 407 61 938 62 904 64 157 66 021 Public autres ministères 1 419 1 694 1 715 1 772 1 708 1 677 1 680 1 694 Privé 10 436 10 890 11 178 10 968 11 144 11 579 12 235 12 288 Formations comptables non universitaires 5 587 7 682 7 643 7 788 7 499 7 430 7 871 8 377 Public MEN 3 951 4 680 4 875 4 909 4 979 4 910 5 151 5 280 Privé 1 636 3 002 2 768 2 879 2 520 2 520 2 720 3 097 Préparations intégrées 3 965 3 323 3 271 3 309 3 058 3 162 3 835 4 066 Université de technologie 3 157 6 603 6 974 6 962 7 375 7 604 7 931 8 248 INP 8 250 12 392 12 794 12 514 12 478 12 445 7 743 6 763 Formations d’ingénieurs[N 1] 57 653 102 407 105 007 107 219 108 057 108 846 108 773 114 427 Universitaires 10 545 25 240 24 855 25 759 25 606 25 983 26 414 20 429 Des UT 1 689 4 075 4 321 4 511 4 838 5 118 5 450 5 795 Des INP 5 091 9 252 9 600 9 494 9 532 9 483 5 989 4 992 Public MEN 15 461 24 128 22 550 23 525 23 431 22 342 24 290 33 644 Public autres ministères 10 865 14 577 17 270 17 178 17 458 18 420 17 357 16 922 Privé 14 002 25 135 26 411 26 752 27 192 27 500 29 273 32 645 Écoles de commerce, gestion, vente et comptabilité 46 128 74 680 80 619 83 176 88 437 87 333 95 835 100 609 Établissements d'enseignement universitaire privés 19 971 19 644 18 058 19 820 21 306 21 024 22 225 23 219 Écoles normales d’instituteurs 16 500 Écoles normales supérieures 2 675 3 044 3 104 3 122 3 191 3 658 3 680 4 122 Écoles juridiques et administratives 7 328 11 001 10 858 10 750 10 477 10 425 8 617 7 707 Écoles supérieures artistiques et culturelles[N 4] 41 988 60 366 61 444 62 864 64 598 64 531 61 834 61 617 Écoles paramédicales et sociales[N 5] 74 435 111 191 119 456 124 201 131 654 131 100 134 407 134 407 Autres écoles et formations[N 6] 7 515 28 716 29 322 30 653 30 692 33 255 34 072 38 242 Ensemble[N 7] 1 717 060 2 208 421 2 256 150 2 269 797 2 283 267 2 253 832 2 231 495 2 231 745 Étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur depuis 1960
(milliers) (France métro. + DOM)[6]1960[N 8] 1970[N 8] 1980 1990 2000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Universités (hors IUT et IUFM) 214,7 637,0 804,4 1 085,6 1 277,5 1 311,9 1 312,1 1 309,1 1 285,4 1 247,5 1 223,7 IUT 24,2 53,7 74,3 119,2 113,7 112,4 112,6 113,8 116,2 118,1 STS [N 9]8,0 [N 9]26,8 67,9 199,3 238,9 234,2 230,3 230,4 228,3 230,9 234,2 CPGE[N 10] [N 9]21,0 [N 9]32,6 40,1 64,4 70,3 72,1 73,1 74,8 76,2 78,1 80,0 Autres établissements et formations [N 9]66,0 [N 9]130,0 215 293,4 454,3 524,2 541,8 556,4 550,2 558,8 575,7 Ensemble 309,7 850,6 1 181,1 1 717,1 2 160,3 2 256,2 2 269,8 2 283,3 2 253,8 2 231,5 2 231,7 La dépense publique annuelle par étudiant
La dépense moyenne par étudiant est beaucoup plus faible dans les universités que dans les classes préparatoires aux grandes écoles ou dans les sections de techniciens supérieurs. Cette situation a conduit le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale a les qualifier de « parents pauvres de l’enseignement supérieur français »[7].
Dépense moyenne par étudiant en 2006[8] Universités IUT STS CPGE Ensemble 7 840 €
8 980 €
13 280 €
13 940 €
9 370 €
Ces chiffres placent la France légèrement en dessous de la moyenne de l'OCDE.
Dépense moyenne par étudiant dans l'OCDE en 2007[9] Italie France Royaume-Uni Belgique Allemagne Suède Suisse États-Unis OCDE 7 723 $
10 668 $
11 484 $
11 842 $
12 255 $
16 218 $
21 966 $
22 476 $
11 100 $
Les boursiers
En 2008-2009, 526 600 étudiants bénéficient d'une bourse sur critères sociaux, dont 390 000 sont inscrits à l'université.
Il existe sept échelons. L'échelon 0 permet d'être exonéré de droits d'inscription (15 % des étudiants). L'échelon 6 correspond à une bourse de 4 019 euros par an (20 % des étudiants)[10].
Notes
- Y compris les formations d'ingénieurs en partenariat.
- En 2008-2009, les IUFM sont intégrés dans une université de rattachement, à l'exception de ceux de Guadeloupe, de Guyane et de Martinique.
- Y compris post-BTS et DSAA en 1990-1991.
- Y compris écoles supérieures d'architecture, de journalisme et de communication.
- Données provisoires en 2008-2009 pour les formations paramédicales et sociales, données de 2007-2008 en 2008-2009, estimation pour les données de la santé en 2001-2002.
- Groupe non homogène (écoles vétérinaires, autres écoles dépendant d’autres ministères…).
- Sans double compte des formations d'ingénieurs dépendantes des universités, des INP, des universités de technologie et des IUFM intégrés dans une université.
- Données France métropolitaine pour 1960-1961 et 1970-1971.
- Estimation.
- Les effectifs d’étudiants en diplôme d’études comptables et financières ont été comptés en CPGE avant 1990 et avec les autres établissements et formations ensuite.
Sources
- Article L612-1
- Article L612-2 et suivants
- Article L612-5 et suivant
- Décret n° 2002-481 du 8 avril 2002 relatif aux grades et titres universitaires et aux diplômes nationaux
- Etablissements publics à caractère administratifs sur Minsitère de l'enseignement supérieur et de la recherche
- Daniel Vitry (dir.), Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche : édition 2009, septembre 2009, 426 p. (ISBN 1635 9089) [lire en ligne], p. 165 (6.1 Les effectifs du supérieur : évolution)
- La France en transition 1993-2005, rapport n° 7, Documentation française, 2006.
- L'état de l'enseignement supérieur et de la recherche, MEN, DEPP, n° 1, novembre 2007.
- Regard sur l'éducation, OCDE, 2007.
- Les grandes écoles opposées aux quotas de boursiers, le Monde, 4 janvier 2010
Voir aussi
Articles connexes
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