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École normale primaire
En France, une école normale primaire était un établissement chargé de former les instituteurs de l'enseignement public. La première fut créée en 1770 en Autriche suivie en 1838 de la première école normale d'institutrices.
L'article 108 du décret du 17 mars 1808 portant organisation de l'Université prévoyait la constitution de « classes normales » au sein de lycées ou de collèges. La première école normale se crée à Strasbourg en 1810 grâce à Adrien de Lezay-Marnésia[1]. Le nombre de ces écoles atteint 13 en 1829, 47 en 1832[2].
La loi Guizot du 28 juin 1833 oblige chaque département à avoir une école normale de garçons, en précisant[3] :
- ART. 11. - Tout département sera tenu d'entretenir une école normale primaire, soit par lui-même, soit en se réunissant à un ou plusieurs départements voisins.
- Les conseils généraux délibéreront sur les moyens d'assurer l'entretien des écoles normales primaires. Ils délibéreront également sur la réunion de plusieurs départements pour l'entretien d'une école normale. Cette réunion devra être autorisée par ordonnance royale[4].
La Seconde République se méfie des écoles normales soupçonnées de favoriser le socialisme. L'article 35 de la loi Falloux (1850), s'il oblige les départements à assurer le recrutement des élèves maîtres, laisse le choix entre l'école normale et de simples écoles primaires dédiées à cet effet. Il dispose également que les écoles normales pourront être supprimées par le conseil général ou par le ministre de l'instruction publique.
La loi du 9 août 1879 oblige à nouveau les départements à disposer d'une école normale primaire de garçons et, ce qui est nouveau, d'une école normale primaire de filles pour les élèves-institutrices.[5]
Le Régime de Vichy, par le décret du 15 août 1941, supprime les écoles normales primaires auxquelles se substituent des instituts de formation professionnelle dont l'enseignement théorique est réduit. Les écoles normales primaires sont rétablies à la Libération.
Pendant longtemps, les futurs instituteurs étaient recrutés jeunes et préparaient le baccalauréat à l'école normale. En 1969, le concours est reporté après le bac et la formation en école normale portée à deux ans après concours[6].
Ces écoles ont été remplacées par les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) à la suite de la loi Jospin (10 juillet 1989), entre 1990 et 1991.
Article connexe
Un timbre postal commémorant le 150ème anniversaire de la création de la première école normale a été émis le 23 mai 1960.
Bibliographie
- André Payan-Passeron - Quelle Ecole et quels enseignants? Métamorphoses françaises sur trois générations à partir des 34 Normaliens d'Avignon - Editions L'HARMATTAN - Paris - 2006 - ISBN 2-296-00604-3 - p. 81-128 et 195-216 -Aperçu du livre sur Google-Books et fiche auteur sur les éditions de l'Harmattan.
Notes et références
- ↑ A. Léon, P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, p. 66.
- ↑ A. Léon, P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, p. 79.
- ↑ A. Léon, P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, p. 73.
- ↑ (Loi sur l’instruction primaire. À Paris, le 28 juin 1833), Bulletin des Lois 1833. 1re partie (lois). Bull. 105, p. 251, texte n° 236.
- ↑ (Art. 1 Alinéa 1 Loi relative à l’établissement des Écoles normales primaires. Du 9 août 1879), publiée au J.O. du 10 août 1879; Bulletin des Lois 1879, Bull. 466, p. 266, texte n° 8326. Voir: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214107p
- ↑ A. Prost, « Genèse des IUFM », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p. 141-144.
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