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Élisabeth de Riquet de Caraman
Pour les articles homonymes, voir Riquet.La comtesse Henry Greffulhe, née Marie Anatole Louise Élisabeth de Riquet de Caraman-Chimay[1], est née le 11 juillet 1860 et morte en 1952.
Sommaire
Biographie
Fille de Joseph de Riquet de Caraman Chimay (1836-1892), 18e prince de Chimay et de la princesse, née Marie de Montesquiou-Fezensac, la comtesse Élisabeth de Riquet de Caraman Chimay [2] est issue à la fois d'une grande famille belge et de l'aristocratie française. Elle se marie avec le comte Henry Greffulhe, unique héritier d'un empire financier et immobilier en 1878. Ils auront une fille, Élaine (1882-1958), qui épousera Armand de Gramont.
Elle est immortalisée par de nombreux portraits, photographies, mentionnés par beaucoup de mémorialistes. Elle prend des cours de dessin, de photographie avec Paul Nadar. Par l'intermédiaire de son cousin Robert de Montesquiou, elle a rencontré Gustave Moreau dont elle possède plusieurs tableaux, et Antonio de La Gandara qu'elle admire.
Elle joue du piano et apprend la guitare, organise des concerts de musique de chambre et jusqu’à des représentations lyriques, comme celle de Béatrice et Bénédict d'Hector Berlioz au Théâtre de l'Odéon en 1890 et la première représentation parisienne de Tristan et Isolde de Richard Wagner en octobre 1899. Elle a rencontré Franz Liszt lors de son dernier voyage à Paris en 1886 et, toujours grâce à Montesquiou, elle fait la connaissance de Gabriel Fauré. Elle fonde en 1890 la Société des grandes auditions musicales et favorise la venue à Paris des Ballets russes.
Toujours grâce à Montesquiou, elle se lie avec Edmond de Goncourt, José-Maria de Heredia, Stéphane Mallarmé, Judith Gautier.
En politique, elle est proche des républicains. Elle est particulièrement liée avec Théophile Delcassé, Pierre Waldeck-Rousseau, le général de Galliffet. Sans doute sous l'influence des deux derniers, elle prend le parti du capitaine Alfred Dreyfus et est accusée par la presse de droite d'être intervenue en sa faveur auprès de Guillaume II en 1899.
Marcel Proust l'aperçoit à un bal chez la princesse de Wagram le 1er juillet 1893. Il est aussitôt fasciné et en fait le principal modèle de la duchesse de Guermantes.[3][4]
Elle fait la connaissance d'Edouard Branly en 1902 par l'intermédiaire d'Albert de Mun. Elle se passionne pour ses travaux, visite son laboratoire et se fait expliquer les expériences en cours.[5] Consciente des conditions de travail difficiles du physicien elle lui apporte une aide efficace à plusieurs reprises.
- Elle convainc Maurice Bunau-Varilla directeur du Matin d'organiser une conférence sur la télémécanique au Trocadéro en 1905.
- Elle intervient auprès d'Alexandre Millerand, alors ministre des travaux publics, pour le renouvèlement du bail de l'Institut catholique à la fin de l'année 1909.
- Par l'intermédiaire de sa sœur Ghislaine de Caraman Chimay elle introduit Edouard Branly à la cour de Belgique. Il est élu membre associé de l'Académie royale en 1910.
Résidences
- Hôtel Greffulhe, 8 puis 10 rue d'Astorg à Paris (VIIIe arrondissement).
- Villa La Case, route de Pourville à Dieppe, acquise en 1887, construite en style anglo-normand.
- Château de Bois-Boudran près de Melun (Seine-et-Marne).
Notes et références
- ↑ Elle signe Caraman Chimay Greffulhe (cf illustration)
- ↑ Il est d'usage de donner aux femmes non mariées de la maison de Chimay le titre de « comtesse » tandis que les hommes portent le titre de « prince »
- ↑ "Il fait la connaissance de la Comtesse Greffulhe [...] [à laquelle] il songera en créant la duchesse de Guermantes" Album Proust p. 123-124.
- ↑ La duchesse de Guermantes est un personnage de "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust
- ↑ "Elle s'intéressa avec un enthousiasme inusité aux recherches du grand savant..." Jeanne Terrat-Branly, Mon père Edouard Branly p. 229
Bibliographie
- (fr) Anne de Cossé-Brissac, La comtesse Greffulhe, Terre des Femmes - Perrin, Paris, 1991.
- (fr) Pierre, Clarac, André, Ferré, Album Proust, NRF La Pléiade, Paris, 1965.
- (fr) Jeanne, Terrat-Branly Mon père, Edouard Branly, Corréa, Paris, 1941.
- (fr) Bernard, Baris, Docteur E. Branly, Atelier Claudine B., Moulins, 1990.
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