- Élections générales espagnoles de 1982
-
Les élections générales espagnoles de 1982 (Elecciones generales de España de 1982) se sont tenues le 28 octobre 1982, afin d'élire les trois cent cinquante députés et les deux cent huit sénateurs de la deuxième législature espagnole.
Sommaire
Contexte
Aux élections générales du 1er mars 1979, l'Union du centre démocratique (UCD), du président du gouvernement sortant Adolfo Suárez, avait conservé le pouvoir, avec la majorité relative au Congrès des députés, suivie du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), qui avait franchi la barre, symbolique, des 30 % des suffrages exprimés. Avec 22 députés, les partis régionalistes avaient, pour leur part, réussi une poussée équivalente au score du Parti communiste d'Espagne (PCE).
Du fait de fortes dissensions internes à l'UCD, Suárez, qui avait procédé, en mai et septembre 1980, à deux importants remaniements ministériels, remet sa démission des présidences du gouvernement et du parti en janvier 1981. Le vice-président du gouvernement pour les Affaires économiques, Leopoldo Calvo-Sotelo est alors choisi pour prendre la direction de l'exécutif, mais son débat d'investiture est interrompu par une tentative de coup d'État franquiste, qui se conclura par un échec. Quelques mois plus tard, Calvo-Sotelo devient également président de l'UCD, en remplacement d'Agustín Rodríguez Sahagún.
En 1982, Adolfo Suárez quitte son parti et fonde le Centre démocratique et social (CDS), en compagnie, notamment, de Rodríguez Sahagún. De son côté, le président du gouvernement cède la direction de la formation majoritaire au président du Congrès des députés, Landelino Lavilla, qui devient également candidat à la présidence du gouvernement.
Principaux partis
Résultats
Scores
Parti Congrès des députés Sénat Voix % +/- Élus +/- Élus +/- Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 10 127 392 48,11 % 17,71 202 81 134 64 Alliance populaire – Parti démocrate populaire (AP-PDP) 5 548 107 26,36 % 20,31 107 97 54 51 Union du centre démocratique (UCD) 1 425 093 6,77 % 28,07 11 157 4 115 Parti communiste d'Espagne (PCE) 846 515 4,02 % 6,75 4 19 0 ± Convergence et Union (CiU) 772 726 3,67 % 0,98 12 4 7 7 Centre démocratique et social (CDS) 604 309 2,87 % 2,87 2 2 0 ± Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) 395 656 1,88 % 0,23 8 1 7 1 Unité populaire (HB) 210 601 1,00 % 0,04 2 1 0 1 Parti andalou (PSA-PA) 84 474 0,40 % 1,41 0 5 0 3 Indépendants 9 458 0,05 % 0,04 0 ± 2 2 Autres 936 727 4,87 % 5,05 2 3 0 2 TOTAL (participation : 79,97 %) 20 951 600 100,00 % N/A 350 N/A 208 +1 Analyse
Avec plus de 48 % des voix et une large majorité absolue, le PSOE est l'un des deux grands gagnants de ce scrutin. Profitant du discrédit de l'UCD, qui enregistre un score catastrophique et entame ainsi sa disparition de la scène politique, et disposant du soutien tant de la gauche que des courants sociaux-démocrates, les socialistes s'imposent dans quarante-et-une provinces et obtiennent le plus grand nombre de suffrages pour un parti, jusqu'à leur victoire de 2004. Cette poussée se fait, bien évidemment, au détriment du PCE, qui s'effondre sous les 5 %, et perd son statut de troisième force politique d'Espagne.
L'alliance de centre-droit AP-PDP est, sans conteste, l'autre grand vainqueur, en enregistrant la plus forte progression de l'histoire politique de l'Espagne post-franquiste, tant en suffrages exprimés qu'en sièges. Quatrième force du pays en 1979, le centre-droit devient ainsi la principale opposition, profitant elle aussi du recul exceptionnel des centristes. L'AP-PDP arrive même à s'imposer dans la majorité de la Galice et quatre provinces de Castille-et-León, deux communautés autonomes qui deviendront ses fiefs, par la suite.
Si les régionalistes, dans leur ensemble, stagnent, ils connaissent en réalité un renforcement dans les territoires, CiU s'affirmant comme une importante force en Catalogne, en l'emportant dans la province de Gérone et obtenant un député de plus que l'UCD, tandis que l'EAJ/PNV s'impose dans deux provinces du Pays basque.
Conséquences
Du fait de la victoire du Parti socialiste ouvrier espagnol, le roi Juan Carlos Ier a appelé Felipe González à devenir président du gouvernement. Investi par le Congrès des députés le 1er décembre 1982, il présente son gouvernement de seize membres dès le lendemain.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (es) Résultats électoraux depuis 1977 sur le site du ministère espagnol de l'Intérieur
Catégories :- Élection en 1982
- Élections générales en Espagne
- 1982 en Espagne
Wikimedia Foundation. 2010.