Église Saint Nabor de Colombey

Église Saint Nabor de Colombey

Église Saint-Nabor de Colombey

49° 06′ 30″ N 6° 15′ 57″ E / 49.108265, 6.265705 L’église Saint-Nabor de Colombey est un petit édifice religieux en ruine de la commune de Coincy située en lisière de forêt sur l’ancienne route allant de Colombey à Coincy. Elle desservait Aubigny, Coincy et Colombey, la cure se trouvant à Coincy.

Sommaire

Histoire

L’origine de l’église ainsi que son nom ne sont pas connus. La construction de son clocher remonte au XIIe siècle. Elle est probablement dédié au culte de saint Nabor. La commune de Saint-Avold située à une quarantaine de kilomètres possède une abbatiale Saint-Nabor et Saint-Nabor est d’ailleurs le nom historique de la commune. Il existe également un village de Saint-Nabor dans le Bas-Rhin.

La question de l’appartenance de l’église à l’ordre de Malte reste en suspens. La Notice historique sur l’église et le château de Colombey de Charles Abel, contenue dans les Mémoires de l’Académie de Metz (1875-76), nous décrit tous les propriétaires de la seigneurie de Colombey et à aucun moment il n’est question des chevaliers de Malte.

Au Moyen Âge, c’était le siège d’une paroisse importante de l’archiprêtré de Noisseville. L’abbé de Senones, au diocèse de Toul, était collateur de la cure[1]. Ce patronage était ancien. L’appartenance à l’abbaye de Senones est en effet attestée dès 1111 dans une charte de l’empereur Henri V. Le 2 avril 1123, une bulle du pape Calixte II confirmant à l’abbé Antoine de Pavie les biens et privilèges de Senones, cité l’« ecclesia de Columbarie » au nombre de ses possessions[2].

Le 24 juillet 1712, la victoire de Denain sauva la France pendant la guerre de la succession d’Espagne contre les Impériaux. Nous savons par l’état des indemnités qu’elles furent payées par le Roi de France. Voici le mémoire présenté par le curé Chouine de ce qu’il a perdu dans l’église de Collombé : « Les ennemis ont forcé le tabernacle, ont pris le calice, le voile du St Ciboire, une boëte d’argent qui servait pour porter le viatique aux malades. Ils ont brisé 4 fenêtres et les baraux et pris deux aubes toutes neuves, 2 surplis neufs, 2 nappes d’autel, 4 serviettes. Ils ont cassé le dey, brisé nos vases et nos cierges et la porte de l’église et toutes lesquelles pertes nous estimons à peu près à la valeur de 200 livres et plus. Fait à l’église de Collombé, le 26 juin 1712, en présence des échevins de ladite paroisse. Mémoire de ce que j’ai perdu dans la maison curiale de Coincy : environ 5 hottes de vin tant bu que lâché, 1 drap de toile de chanvre, 3 chemises, 2 cravates et des mouchoirs de poche, 3 rasoirs et le plat, cassé ma pierre à rasoir, ma fenêtre rompue, toutes lesquelles choses j’estime à la valeur de 30 livres. »

L’église Saint-Nabor a desservi Coincy et Aubigny jusqu’au Concordat de 1801. La maison curiale qui appartenait à M. d’Ancerville se trouvait à Coincy.

Après la terreur, les églises étaient en piteux état et elles ne purent toutes être restaurées. L’empereur Napoléon fixa un nombre limitatif de succursales. D’un trait de plume, il déclara annexes plusieurs localités. Cela se fit pendant la campagne de Russie et il est curieux de trouver des documents signés de Moscou pour rattacher certaines localités, notamment Colombey à Coincy.

En 1808, il y avait dans le canton 17 desservants à cause d’un manque de presbytère. Un rapport à Mgr Gaspard-André Jauffret signale au début de cette année là que Coincy et Colombey sont desservis par Silly-sur-Nied qui est trop éloigné.

En 1812, la commune de Colombey est rattachée à Coincy, depuis, Colombey fera parti de la paroisse de Borny alors qu’Aubigny et Coincy de celle de Saint-Agnan.

Un acte du 30 septembre 1827 propose au maire de Coincy de vendre la cloche et les matériaux de l’église pour aider sa commune à fournir son contingent dans l’acquisition du presbytère. La cloche est vendue, descendue et transférée à l’église de Saint-Agnan. À son profit, Coincy vendit au baron de Tricornot la vieille église abandonnée depuis 1793 et commençant à tomber en ruine. Mgr Gaspard-André Jauffret vint sur place pour étudier le bien-fondé de la transaction.

En 1876, Charles Abel décrit l’église dans les mémoires de l’Académie de Metz en 1875-76 : « L’église de Colombey, entourée de son modeste cimetière, sert encore aujourd’hui de paroisse. Isolée au milieu d’une forêt de sapins dominant un vallon dans lequel se joue le ruisseau d’Aubigny, ce pieux édifice fait admirablement dans le paysage. Cet isolement qui a son charme n’est pas sans danger. Des malfaiteurs, en 1875, se sont introduits dans le clocher et ont fait tranquillement sortir la cloche. On en s’est aperçu du vol que le dimanche suivant, quand il s’agit d’appeler les fidèles à l’Office divin ». Comme quoi les pilleurs d’églises ne datent pas d’aujourd’hui ! Il continue : « Mais, en elle-même, l’église de Colombey, ne présente à l’œil du passant que son clocher roman. Ses fenêtres à plein cintre, ses colonnettes à tailloirs, leurs chapiteaux à crosses, accusent le faire du XIIIe siècle. L’église présentait un portail en plein cintre, des fenêtres étroites, un chœur voûté en cul-de-four ».

En décembre 2003, M. Philippe Bernard-Michel propose un projet de réhabilitation de la chapelle au conseil municipal de Coincy.

Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

L’église, enfouie sous les taillis et les ronces est difficilement accessible, le tracé de la route départementale ne permettant pas de s’arrêter prêt de l’endroit. Certes, le clocher, une tour romane coiffée d’un chapeau d’ardoise qui ne convient guère, est en bon état de conservation. Il a quatre baies romanes géminées et communique avec la nef par une porte assez basse à plein-cintre. Mais de l’église, il ne reste qu’un pan de mur au sud, ouvert de deux petites fenêtres rondes en plein-cintre certainement du XVIIe siècle et d’une belle porte romane du XVe siècle, les vestiges du chœur en cul-de-four ; le mur nord n’existe plus ; quelques grandes pierres tombales sont rassemblées dans la tour du clocher. La chapelle est entourée d’arbres magnifiques et dresse sa terrasse au-dessus du serpentant ruisseau d’Aubigny. Juchée sur son perchoir au milieu des beaux arbres, des ronces et des fils de fer barbelés, elle est devenue pratiquement inaccessible. Seul son clocher transparaît l’hiver d’entre les hautes branches ; la toiture a été réparée selon la dernière volonté des défunts. Sous l’arche on découvre parmi d’autres devenues anonymes, les pierres tombales de Jean-Joseph-Charles-Richard de Tschudi, décédé en 1822 et de son épouse morte en 1844.

Cure de Colombey

  • Claude Gérardin.
  • 2 septembre 1575 : Nicolas Barat – à la nomination du père Reville, abbé de Sénones.
  • 30 juin 1584 : Abraham Simon – clerc notaire M. l’abbé de Sénones.
  • Jean Babardal – prêtre.
  • 27 mai 1611 : Jean Lecammoufsier – chanoine de Lourbg.
  • 10 juillet 1629 : Carolus Leger – chanoine.
  • 31 décembre 1669 : Claude Fammel – curé de Borny (2 décembre 1661) permutation.
  • 12 avril 1671 : François Louis (mort le 7 octobre 1695 à 65 ans).
  • (1684 : Huyn – curé.)
  • 27 octobre 1695 : Claude Clément – prêtre. M. l’abbé de Sénones.
  • 24 juin 1696 : Jean Mathieu Paté – curé de Saulny avec le consentement de M. l’abbé de Sénones.
  • 29 août 1697 : Nicol Maréchal – curé de Coinville (mort le 19 juillet 1707).
  • 18 août 1707 : Charles Louis – prêtre (mort le 25 juin 1738 à 65 ans).
  • 3 juillet 1738 : Claude Noël – prêtre. M. l’abbé de Sénones.
  • 24 février 1739 : Louis Verniolle – prêtre. M. l’abbé de Sénones.
  • 30 juin 1742 : Dominique Lavalle – curé de Vigy (mort le 1 août 1781 à 82 ans).
  • 5 avril 1779 : Jean Boucher (vicaire).
  • 10 août 1781 : Jean Étienne Pichon – prêtre. M. l’abbé de Sénones.

Ce dernier se retira après son remplacement le 19 mai 1791. La municipalité lui refusait le 31 mars 1792 un certificat de résidence, sous prétexte qu’il s’était entre temps rendu à Trèves ; elle l’accorda cependant le lendemain, après que le curé fut venu s’expliquer devant elle. Elle le dénonça comme émigré le 30 novembre de la même année et il fut porté sur la liste le 17 décembre[3]. Son mobilier fut vendu le 20 mars 1793.

  • mai 1791 : Christophe Marchal, d’abord aumônier constitutionnel de l’hospice Saint-Nicolas puis curé de Colombey.

Notes et références

  1. Lognon et Carrière, Pouillés
  2. Parisse, Bullaire, nº126
  3. André Gain, Liste des émigrés déportés et condamnés pour cause révolutionnaire…, Les Arts graphiques, 1929.
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