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Crème solaire
Pour les articles homonymes, voir Crème.Une crème solaire est une crème ou une lotion dont le but est de protéger la peau de certains effets nuisibles dus aux rayonnements ultraviolets du soleil. Elle constitue un des moyens de la photoprotection externe passive. Ce produit s'applique essentiellement sur les plages en été ou sur les pistes de ski, et est fabriqué par des laboratoires de cosmétiques ou pharmaceutiques. Leur efficacité repose sur des filtres ultraviolets qui peuvent être chimiques (dont l'impact négatif sur l'environnement a été démontré par plusieurs études) ou minéraux (sans impact signalé sur l'environnement).
Sommaire
Composition
Généralités
Une protection efficace doit bloquer aussi bien les rayons UVA que des rayons UVB : les UVB (et dans une moindre mesure les UVA) peuvent causer le coup de soleil, les UVA provoquent un vieillissement prématuré de la peau, les UVA et surtout les UVB causent des cancers de la peau.
Un produit solaire est composé de filtres ultraviolets dans une base qui peut être une huile ou plus fréquemment une émulsion (crème ou lotion). Une émulsion aqueuse permet d'appliquer une plus grande épaisseur de produit sur la peau et n'est pas grasse au toucher.
La crème solaire contient généralement d'autres ingrédients : conservateurs, agents pour stabiliser l'émulsion, anti-radicaux libres (vitamine E ou vitamine C par exemple), épaississants, agents hydratants… La formulation tient compte du fait que le produit doit adhérer à la peau, et résister à l'eau.
Les deux familles de filtres ultraviolets
Article détaillé : Filtre ultraviolet.Il existe deux types de filtres ultraviolets :
- les filtres chimiques, composés chimiques organiques qui absorbent la lumière ultraviolette (comme l'oxybenzone)
- les filtres minéraux, des matériels opaques qui reflètent la lumière (comme le talc, l'oxyde de zinc, le dioxyde de titane, le kaolin).
La plupart des produits solaires contiennent des filtres chimiques ou des filtres minéraux ou les deux.
Les filtres minéraux (des crèmes dites "bio") sont propres pour l'environnement et hypoallergéniques.[citation nécessaire] Ils étaient au début moins appréciés des vacanciers car plus difficiles à étaler et plus visibles[1], mais il s'agit d'"un défaut corrigé dans les versions actuelles", écrit Le Figaro, été 2008[2].
Les filtres chimiques sont plus faciles d'usage mais ils polluent l'eau, sont difficiles à éliminer, même par les stations d'épuration, et peuvent s'avérer dangereux s'ils sont ingérés par l'homme[1]. Les effets négatifs des filtres chimiques sur l'environnement sont attestés par plusieurs études scientifiques :
- Une étude menée en Suisse par le laboratoire Empa montre leur impact négatif sur les truites de rivière [3][4][5].
- Selon Le Figaro en 2008, "Une équipe de chercheurs italiens a démontré que, dans des zones touristiques fréquentées (Egypte, Thaïlande, Indonésie), la présence d'écran solaire dans l'eau menace les récifs coralliens. En cause : les substances chimiques qui filtrent les ultraviolets détruisent aussi les microalgues indispensables à la vie des coraux. Mieux vaut utiliser une protection de type minéral plutôt que chimique."[6][7][8]
Utilisation
La plupart des personnes n'appliquent la crème solaire que quand ils pratiquent des activités extérieures estivales. On recommande l'application de la crème ou de l'huile 20 minutes avant l'exposition au soleil, et de renouveler l'application. Cependant, quelques experts suggèrent de l'utiliser tous les jours pour empêcher des dégâts cumulatifs et baisser le risque de cancer de la peau. Dans une optique de prévention des rides, les fabricants commercialisent des crèmes de jour et des fonds de teint contenant des filtres UV, pour un usage quotidien. On trouve également des sticks à lèvres et des produits capillaires fournissant une protection contre les ultraviolets.
Pour obtenir la protection correspondant à l'indice de protection du produit solaire, il faudrait appliquer 2 mg de crème solaire par cm² de peau. Dans ce cas, on appliquerait sur le corps le quart d'un tube de 125 ml à chaque exposition. Dans la réalité, la quantité de crème solaire employée est plus proche d'un mg par cm² de peau.
Le sable, le frottement des serviettes et l'eau enlèvent une partie de la crème sur la peau et donc diminuent la protection solaire. De plus, certains filtres sont dégradés par les rayons ultraviolets. C'est pour cela que l'on conseille de renouveler régulièrement l'application de crème.
Efficacité
Indice de protection
L'indice de protection (IP) d'une crème solaire est une mesure de son efficacité. L'indice de protection juge le pouvoir protecteur d'un produit contre les coups de soleil. Il concerne donc principalement la protection anti-UVB. L'IP est parfois noté FPS (Facteur de Protection Solaire) ou encore SPF (Sun Protection Factor).
L'indice de protection a la même signification dans tous les pays. Il est déterminé par des tests standardisés. Le texte publié par la Commission Européenne[9] stipule : « Afin de garantir la reproductibilité et la comparabilité de la protection minimale recommandée contre les rayons UVB, il convient d’utiliser la Méthode internationale d’essai du facteur de protection solaire actualisée en 2006 par les industries européenne, japonaise, américaine et sud-africaine. » Cette recommandation s'appuie sur le texte accessible auprès du Colipa[10]. Lors de ces tests, on applique une quantité de produit solaire de 2 mg par cm² sur une partie du dos de volontaires qui sont ensuite soumis à différentes doses d'UV. 24 heures après, on compare la réaction de la peau avec et sans protection solaire. On en déduit la Dose Erythémale Minimale (DEM), qui est la plus faible dose d'ultraviolet provoquant une rougeur de la peau. L'indice de protection est le rapport entre la DEM sur une zone de peau recouverte de crème solaire et la DEM sur une zone non protégée.
L'indice de protection est aussi le rapport entre la dose d'UV nécessaire pour obtenir un coup de soleil avec et sans la crème solaire. Ainsi, au laboratoire sous une source qui émet un rayonnement constant dans le temps et pour une crème qui inclut des produits photostables, si une personne a un coup de soleil au bout de 10 minutes sans protection, un IP 15 signifie qu'il faudra 2 h 30 (soit 150 minutes ou 15 fois 10 minutes) pour obtenir le même coup de soleil avec ce produit solaire. Donc plus l'indice est élevé, meilleure est la protection, contre le coup de soleil. Mais il ne faut pas perdre de vue que toutes les personnes ne sont pas égales au regard des risques, il existe six phototypes. Les peaux claires ont besoin d'une protection plus élevée contre les UV que les peaux mates.
Il faut savoir que la protection contre les UV n'est pas proportionnelle à la valeur de l'IP :
Un IP 2 arrête 50% des UV érythémaux
Un IP 15 arrête 93% des UV érythémaux (il laisse passer 1/15 soit 7% des UV érythémaux)
Un IP 20 arrête 95% des UV érythémaux
Un IP 30 arrête 97% des UV érythémaux
Un IP 50 arrête 98% des UV érythémauxL'indice de protection IP ne fournit qu'une information partielle sur la protection contre les UVA. Toutefois, des crèmes solaires à SPF très élevé ne peuvent être obtenues qu'en atténuant aussi le rayonnement UVA. En effet, ces derniers ne causent des coups de soleil que pour des doses très fortes. Cependant, ils entraîneraient davantage de dégâts à long terme que les UVB. Il n'existe pas d'indice de protection contre les UVA qui soit officiellement reconnu. L'Union Européenne[9] recommande d'utiliser la méthode de la pigmentation persistante appliquée par l’industrie japonaise et modifiée par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé — Afssaps [11] ainsi que la méthode de la longueur d’onde critique. Certaines crèmes donnent quand même un indice UVA, mais les méthodes utilisées étant différentes, il ne permet pas d'effectuer de comparaisons entre des marques différentes.
L'indice de protection permet au consommateur de choisir un produit solaire adapté, en fonction de son type de peau, de son exposition et des conditions météorologiques (plage, montagne, soin quotidien...). Certains produits n'ont pas d'IP affiché sur le flacon (= un IP de 1), ils ne revendiquent donc pas de protection solaire. C'est le cas de la plupart des autobronzants, du monoï classique et des huiles « bronzantes ».
Limites
Les crèmes solaires protègent contre les UVB et commencent à filtrer également des UVA. Mais elles ont un effet pervers : les personnes qui utilisent des crèmes solaires se croient protégées du soleil et ont tendance à s'exposer plus longtemps au soleil[citation nécessaire]. De même, les crèmes solaires ne sont pas destinées aux bébés, qui ne doivent pas être exposés au soleil.
Les produits solaires sont utiles mais doivent être associés à des mesures de prudence : le port de vêtements, de lunettes de soleil et d'un chapeau, la non-exposition au soleil entre 12 h et 16 h en France l'été (car le rayonnement UVB est à son maximum d'intensité) et la limitation de la durée de l'exposition.
Réglementation
En Europe et au Japon, les produits solaires sont considérés comme des cosmétiques, alors qu'en Australie, au Canada et aux États-Unis ils sont classés comme des médicaments.
Le terme « écran total » est interdit pour les crèmes solaires, car aucune crème solaire, même à haut indice de protection, ne peut bloquer 100% des UV.
Economie
En 2005 en France, 13,5 millions de tubes de crême solaire ont été vendus pour un chiffre d'affaires de 190 millions d'euros[12].
Enjeu écologique
L'utilisation de la crème solaire est l'une des causes importantes responsables du blanchiment et de la mort des coraux[13].
Notes et références
- ↑ a et b Libération, 18 juin 2008, page 17
- ↑ Partir à la plage sans polluer, in Le Figaro, 30 juillet 2008, page 28
- ↑ Libération, 18 juin 2008, page 17,
- ↑ Etude Empa sur l'impact sur les truites de rivières (2006)
- ↑ Etude Empa relatée par la Tribune de Genève, 18 mars 2006
- ↑ Partir à la plage sans polluer, in Le Figaro, 30 juillet 2008, page 28
- ↑ Etude originale dans la revue Nature du 29 janvier 2008
- ↑ Etude relatée par ABC News in science, 26 mai 2008
- ↑ a et b Journal Officiel Européen, 26 septembre 2006, paragraphe (16), page 2
- ↑ International Sun Protection Factor (SPF) Test Method, 2006
- ↑ Méthode préconisée par l'Afssaps
- ↑ Article de Terra Economica, in Libération, mercredi 18 juin 2008, page 17
- ↑ [pdf] (en) Sunscreens Cause Coral Bleaching by Promoting Viral Infections
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Comment choisir sa crème solaire La Sécurité Solaire
- Attention : soleil méchant !
- Recommandations concernant les conditions d'étiquetage des produits de protection solaire, Agence française du médicament (AFSSAPS), janvier 2006.
- Etude Empa sur l'impact sur les truites de rivières (2006)
- Etude Empa relatée par la TRibune de Genève, 18 mars 2006
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