- Yves Mourousi
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Yves Mourousi Yves Mourousi en 1985 à Nîmes.Nom de naissance Yves Stanislas Jean Benoît Marie Mourousi Naissance 20 juillet 1942
Suresnes, Hauts-de-Seine, FranceDécès 7 avril 1998 (à 55 ans)
Paris, FranceNationalité française Profession Journaliste, animateur Formation Lycée Lakanal
Faculté de droit de Paris
École nationale des langues orientales vivantesDistinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Officier de l'Ordre national du Mérite
Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres
Sept d'or
Grand prix de la communauté européenne de radiodiffusionAscendants Mourousis Conjoint Véronique Mourousi (1961-1992) Famille Paul Mourousy (oncle)Yves Mourousi (Yves Stanislas Jean Benoît Marie Mourousi) est un journaliste français de radio-télévision d'origine russo-phanariote (issu de la famille des princes Mourousis), né le 20 juillet 1942 à Suresnes, Hauts-de-Seine et mort le 7 avril 1998 (à 55 ans) à Paris. Il a été le présentateur du journal de 13 heures de TF1 pendant 13 ans de 1975 à 1988. Célèbre pour son « Bonjour ! » ou des clins d'œil à l'actualité à l'entame de ses journaux télévisés, il apporta un changement de style et des innovations dans la présentation des informations télévisées en France.
Sommaire
Biographie
Études
- Études secondaires au lycée Lakanal de Sceaux.
- Études à la faculté de droit de Paris et à l'École nationale de langues orientales vivantes.
Débuts journalistiques
- En 1966 : devient journaliste à l'ORTF, rédacteur puis rédacteur en chef d'Inter actualités magazine (tranche d'information de la mi-journée) à France Inter.
- En mai 1968 : réalise sa première interview télévisée en interrogeant le ministre de l'Éducation nationale, Alain Peyrefitte.
Journal de 13 heures de TF1
- De 1975 à 1988 : présentateur et rédacteur en chef du journal de 13 heures à TF1 avec à ses côtés successivement Claude Pierrard, Michel Denisot, Jean-Pierre Pernaut et à partir de 1981 Marie-Laure Augry.
- Il apporte un changement radical aux journaux télévisés, en étant le premier à faire sortir le journal de son studio, avec un minimum d'un direct en extérieur par semaine. Il est également le premier à faire une interview de Leonid Brejnev en direct depuis la place Rouge à Moscou (du temps de l'URSS), la Pologne en 1977, la place Tian'anmen à Pékin en 1979. C'est ainsi que des quatre coins du monde il lance son célèbre « Bonjour » (peu conforme aux usages de l'époque). Il présente certains de ces journaux dans des lieux insolites, comme un bloc opératoire, d'où les téléspectateurs peuvent suivre en direct l'opération d'un malade à cœur ouvert, ou bien d'une centrale nucléaire, d'un sous-marin en plongée, d'un porte-avions de la marine française, à bord du Concorde ou encore au stade Geoffroy Guichard à Saint-Étienne le jour du quart de finale de la Coupe d'Europe des clubs Champions contre Liverpool en 1977[1]. À cette époque le journal télévisé de TF1 durait une heure, avec une première partie consacrée à l'actualité et une deuxième partie plus tournée vers la culture. En 1985, il a aussi réalisé en direct (duplex) une interview du Président Houphouët-Boigny (Côte d'Ivoire) depuis le studio du 13h suite à l'élection de ce dernier pour un sixième mandat, avec une question audacieuse : « Un sixième mandat pour quoi faire M. le Président ? »
- On se souvient aussi de ses clins d'œil à l'actualité, arborant tantôt le casque de chantier Bouygues le jour de la privatisation de la chaîne, une façon de dire « je suis et je reste indépendant », tantôt l'imperméable et les lunettes noires du Président polonais, le général Jaruzelski, venu en visite en France au grand dam du Premier ministre de l'époque, Laurent Fabius. Le jour du coup d'État du général Jaruzelski en 1981, Yves Mourousi, vêtu comme lui, pour l'occasion, d'un imperméable et de lunette noires, substitue son célèbre "Bonjour", par "Jimdobre" en polonais.
Autres activités
- 1975 : convainc le Président Valéry Giscard d'Estaing d'autoriser le Tour de France à se conclure sur l'avenue des Champs-Élysées, tradition toujours respectée depuis,
- 1976 : crée avec Jacques Plaine, président de la Fédération française des syndicats des libraires, la fête du livre aux Tuileries,
- 1978 : est nommé « Monsieur Moto », chargé de mission auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports. À cette occasion, il fut l'initiateur du projet de construction du circuit Carole.
- 1980 : fait partie de l'association de la presse du music-hall et du cirque (PAVDEC-Presse associée de la variété, de la danse et du cirque) créée par Jacqueline Cartier, avec le soutien amical de Pierre Cardin, qui rassemble notamment Guy des Cars, Christian Boner, Francis Fehr et Jean-Pierre Thiollet. Est également membre à ce titre du jury du premier Festival du cirque de demain.
- Président d'honneur du « Monde Festif en France », principale association des forains de France, qui lui doivent leur installation chaque année dans les jardins des Tuileries,
- Il organise et met en scène de nombreux spectacles, la comédie musicale Barnum, les Nuits de l'armée, etc.,
- En 1984 et 1985 : conçoit et anime à trois reprises l'émission Ça nous intéresse, M. le Président avec François Mitterrand. Il fait sensation lorsque, assis sur le bureau présidentiel, il interroge le chef de l'État en lui demandant s'il est « un président chébran » avant, lors de l'émission suivante, de céder sa place à un jeune prodige de 15 ans, Cyrille de Vignemont, surdoué de l'informatique qui bombarde François Mitterrand de questions comme l'avait fait quelques années plus tôt Daniel Balavoine.
- En 1985, il interprète une chanson sur le Vietnam intitulée "Dix neuf" [2], version française de "19" de Paul Hardcastle.
- En décembre 1988, sur TF1, il présente Au nom du peuple français, émission dans laquelle il réécrit le procès de Louis XVI et à la fin de laquelle les Français étaient appelés à voter : 55 % des suffrages exprimés se prononcèrent pour l'acquittement.
L'après 13 heures
- De 1987 à 1989 : directeur des opérations spéciales de TF1,
- De 1989 à 1991 : conseiller d'Hervé Bourges, directeur général de RMC, et animateur de La Politique autrement (interview politique quotidien),
- En 1990 : anime une interview dans l'émission Télé-Zèbre de Thierry Ardisson sur Antenne 2,
- De 1991 à 1994 : directeur des programmes et des opérations extérieures de RMC.
- En 1995 : l’INSEP (Institut national des sports et de l’éducation physique) lui confie la charge d'organiser le cinquantenaire de cette institution.
- De 1996 à 1998 : responsable de la mission de la Mairie de Paris chargée d'organiser les festivités de l'an 2000, tâche qu'il ne pourra mener à son terme.
Apparitions au cinéma
- 1977 : L'Animal de Claude Zidi
- 1980 : Alors... Heureux ? de Claude Barrois
- 1982 : Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ de Jean Yanne
- 1982 : Qu’ est-ce qui fait craquer les filles ? de Michel Vocoret
Vie privée
Sa mère, princesse Mourousi, émigrée de Russie de noblesse phanariote[3], fut proche des Allemands pendant la guerre. D'après Cyril Eder[4], elle aurait, pour gagner sa vie pendant l'Occupation, dénoncé des familles juives et d'immigrés russes. Elle aurait fait de la prison pour avoir escroqué les nazis et en serait sortie pour accoucher d'Yves Mourousi en juillet 1942.
Le 31 août 1978, Yves Mourousi échappe à un attentat. Une bombe fait exploser son appartement et une partie de l'immeuble situé au 126, boulevard Suchet dans le seizième arrondissement de Paris. Un attentat revendiqué par un certain « Front uni arabe », une organisation qui n'a jamais existé. Un mystère entoure toujours cette affaire : qui était réellement visé par l'attentat. Yves Mourousi ou l'un de ses proches amis (Éric Yung) qui, avant d'être journaliste et écrivain, était dans un service de la police judiciaire du 36, quai des Orfèvres ?
Il épouse le 28 septembre 1985 Véronique d'Alançon (1961-1992) à l'église Saint-Paul de Nîmes, à deux pas des Arènes. Ce mariage était l'évenement de l'année 1985, des milliers de journalistes étaient présents à Nîmes, car très médiatique il a fait venir le tout-Paris, acteurs, réalisateurs, artistes, journalistes... Près de 2 millions de personnes dans les rues de Nîmes lors de cet évènement, organisé par Jean Bousquet, alors maire de Nîmes. Ils ont une fille Sophie, née le 20 juillet 1986. La forte médiatisation de leur mariage leur vaut d'être moqués par Coluche et Thierry Le Luron lors d'un mariage parodique, quelques jours avant les véritables noces, le 25 septembre 1985. Son épouse meurt brutalement en 1992 d'une méningo-encéphalite, à 31 ans.
Avant son mariage, Yves Mourousi, habitué de la vie nocturne parisienne, avait une réputation de célibataire endurci. Il avait mené, jusqu'en 1985, une vie essentiellement homosexuelle, à l'insu du grand public mais sans que lui-même en fasse grand secret dans son milieu professionnel : une fausse idylle avec Mireille Mathieu avait par ailleurs été mise en scène pour la presse[5]. En 1984, Yves Mourousi avait fait allusion à son homosexualité dans un entretien au journal gay Magazine[6] mais, du fait de la faible circulation de ce périodique, l'interview était passée inaperçue[7].
Selon divers témoignages, l'union d'Yves Mourousi avec Véronique d'Alançon était, contrairement aux rumeurs qui la voulaient « bidon », un véritable mariage d'amour, et le journaliste aurait mal vécu de voir ses noces tournées en dérision par Coluche et Thierry Le Luron[5].
Yves Mourousi meurt le 7 avril 1998 à la suite d'un malaise cardiaque. Il est enterré au cimetière du Montparnasse aux côtés de son épouse.
Bibliographie
- Brando - le destin, Michel Lafon, 1991
- Salut Mathias, Michel Lafon, 1987
- Il est temps de parler, Flammarion, 1986
- Les Vainqueurs 1985-1986, Édition Atlas, 1985
Décorations et distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Officier de l'Ordre national du Mérite
- Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres
- Sept d'or
- Grand prix de la communauté européenne de radiodiffusion (1969 & 1971)
Références
- INA
- [1]
- généalogie d'Yves Mourousi
- Les comtesses de la Gestapo, de Cyril Eder ed. Grasset 2007
- Les grands hommes du petit écran : Yves Mourousi, France 3, réalisé par Mireille Dumas, Anne Sedes, Alain Chaufour, première diffusion le 25 avril 2010
- « Ce que je reproche à la presse pédé c’est que j’en ai marre des codes postaux pour envoyer des réponses aux petites annonces ! Il faudrait qu’ils aient au moins la vigueur de donner tout de suite leur rendez-vous... », Magazine, février 1984 Yves Mourousi déclare notamment dans cette interview :
- L’HISTOIRE SECRETE DE LA PRESSE : MAGAZINE (1980-1986), Technikart, 1er février 2002
Précédé par Yves Mourousi Suivi par 24 Heures sur la une Présentateur du Journal de 13 Heures de TF1 (1975-1981). Lui-même, en duo avec Marie-Laure Augry Michel Denisot et Claude Pierrard (en alternance) Présentateur du Journal de 13 Heures de TF1 (1981-1988). Avec Marie-Laure Augry. Jean-Pierre Pernaut Lien externe
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