Baghdâd

Baghdâd

Bagdad

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Bagdad
(ar) بغداد
Une mosquée à Bagdad, en 1973
Une mosquée à Bagdad, en 1973
Administration
Pays Irak Irak
Province Bagdad
Géographie
Latitude 33° 20′ 00″ Nord
       44° 26′ 00″ Est
/ 33.33333, 44.43333
Longitude
Altitude 45 m
Démographie
Population 5 258 383 hab. (2008 estimation)
Localisation
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City locator 11.svg
Bagdad
Sources
Index Mundi
World Gazetteer

Bagdad (arabe : بغداد Baġdād) est la capitale de l'Irak et de la province de Bagdad.

Avec une aire urbaine comprenant une population estimée à 7 millions d'habitants, c'est la plus grande ville d'Irak. C'est aussi la deuxième ville la plus peuplée du monde arabe et du Moyen-Orient. La ville est un carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires des plus stratégiques pour le pays.

Située sur le Tigre au Centre-Est du pays, la ville remonte au moins au VIIIe siècle et probablement aux périodes préislamiques. Bagdad est depuis 2003 le centre d'un violent conflit en raison de la guerre d'Irak.

Le siège de Bagdad par les Mongols en 1258

Sommaire

Étymologie

Bien qu'il n'y ait aucun conflit sur l'origine iranienne du nom, il y a eu plusieurs propositions rivales quant à son étymologie spécifique. La plus fiable et la plus largement admise parmi ces dernières est que ce serait un nom composé persan, Bhagale ("Dieu") + dād ("donner"), traduit par « don de Dieu » (et apparenté au prénom arménien Bagrat). D'où Baɣdād en persan et Baġdād en arabe. Une autre proposition notable est que le nom viendrait du persan Bāgh-dād ("Le jardin donné").

Il est à l'origine du mot baldaquin, qui désigne d'abord la soie de Bagdad (Baldac ou Baudac au Moyen Âge), puis une tenture de lit.

La ville est également surnommée Dar As Salam, la ville ronde[1] et la ville d’Al Mansour[2] (le 10 février 1258, Bagdad est détruite par les Mongols).

Histoire

Califat abbasside

On dit souvent que Bagdad fut fondée au VIIIe siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur (ابو جعفر المنصور) et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers[3]. Cependant, elle est certainement plus ancienne puisqu'elle est citée dans le Talmud, de 2 siècles antérieur[4]. Après la prise du pouvoir par les Abbassides au détriment des Omeyyades de Damas en 750, la ville est choisie comme capitale du califat, mais a pour rivales dans cette fonction, d'abord Le Caire (avec la dynastie des Fatimides), puis Cordoue avec le nouveau califat des Omeyyades. Bagdad joue le rôle d'une des capitales de l’islam et le restera jusqu’à la moitié du XIIIe siècle.

La Bagdad des Abbassides est une ville ronde de quatre kilomètres de diamètre avec quatre portes : Bab Echam, Bab Khorassane, Bab Bassora et Bab Al Koufa[2]. Elle est protégée par un fossé de vingt mètres de large et une double enceinte circulaire. Le palais, la mosquée et les casernes se trouvent au centre, tandis que la ville constitue un anneau entre les deux remparts. La ville avait un dôme vert, de 48,36 mètres de haut, construit sur le palais, dominant la ville. Ce dôme qui fit la gloire de Bagdad se serait effondré en 941 à cause de la foudre. La ville ne tarda pas à s'agrandir et donc à perdre sa forme ronde originelle. Au Moyen Âge, les voyageurs européens confondaient Bagdad avec Babylone. À cette époque, elle était formée de deux grandes parties :

  1. La ville ronde d'al-Mansur sur la rive ouest du Tigre
  2. La ville fortifiée par Al-Mustazhir en 1095, à l'est. En 1221, le calife An-Nasir rénova les fortifications auxquelles il flanqua des bastions. Une seule porte est encore conservée : Bab al-Wastani dont la tour mesure 14,5 mètres de haut pour une circonférence de 56 mètres[5].

Elle devient la plaque tournante du grand commerce :

Le monde musulman importe également des esclaves (slaves, turcs, africains) et des matières premières (bois de construction, fer) et exporte des matières première (alun) et des produits de l’artisanat (tissus, objets de verre et de métal, entre autres).

Certains historiens de la démographie considèrent Bagdad comme la première ville au monde à avoir atteint une population de un million d'habitants entre les VIIIe siècle et IXe siècle. (La capitale chinoise Chang'an (Xi'an), terminus de la Route de la soie, était également une très grande ville à cette époque.) Affaiblie par des troubles politiques, sa place de « ville la plus peuplée au monde » lui est probablement ravie par Cordoue au Xe siècle[6]. On estime la population de l'ancienne "capitale" des Francs, Aix-la-Chapelle, à environ 10 000 habitants à la même époque.

Le déclin de Bagdad s'amorça lorsqu'elle fut ravagée par les Mongols de Houlagou Khan en 1258, après un siège de 20 jours du 20 janvier jusqu'au 10 février, épisode de la Bataille de Bagdad. La ville tout entière est désarmée et sa population est massacrée. Ceci marque également fin à la dynastie des Abbassides après l'assassinat de Al-Musta'sim [7]. La ville est également ravagée par Tamerlan en 1410, par les Turcs ottomans (Soliman le Magnifique) en 1534 ; se révolta contre eux en 1623, soutint un long siège, et ne fut prise qu'en 1638, par Murat IV.

Protectorat britannique

Conformément aux accords secrets de Sykes-Picot entre le Britannique sir Mark Sykes et le Français Georges Picot, la France s'attribue la tutelle de la Syrie et la Grande-Bretagne celle de l'Irak. Le 26 mars 1917, un corps expéditionnaire britannique entre à Bagdad, capitale de la Mésopotamie (l'Irak actuel), et en chasse les Turcs ottomans[8]. Par les accords de San Remo signés en 1920, la Grande-Bretagne reçoit mandat de la part de la Société des Nations pour administrer le pays. En 1921, Bagdad est déclaré capitale du nouveau royaume d'Irak, devenu en 1958 une république[9].

Le règne de Saddam Hussein

En 1968, un coup d'État permet au Parti Baas de s'emparer du pouvoir.

Guerres touchant l'Irak

Un hélicoptère de l'U.S. Army volant au-dessus de Bagdad

Pendant les guerres du Golfe (Guerre Iran-Irak, guerre du Koweït, guerre en Irak) et la période d'embargo, elle a subi plusieurs séries de bombardements à partir de 1985 par des missiles balistiques iraniens [10] puis des raids aériens en 1991 et en avril 2003 qui l'ont partiellement détruite.

Durant l'Opération libération de l'Irak, après 21 jours de bombardements, les forces américaines, après avoir rencontré une faible résistance aux portes de Bagdad, prennent le contrôle de la ville. La statue de Saddam Hussein est renversée par un char américain. Le jour même, des pillages commencent, notamment au musée archéologique, dans les hôpitaux et les bâtiments administratifs[11].

À la chute du régime de Saddam Hussein, le quartier populaire Saddam City a été renommé en Sadr City du nom d'un dignitaire chiite.

Progression des événements

  • 2004
    • 3 avril : Début des enlèvements d'étrangers.
    • 28 avril : Diffusion d'images d'Irakiens humiliés par des citoyens américains dans la prison d'Abou Ghraib.
    • 28 juin : Le pouvoir est transféré au gouvernement irakien.
  • 2006
    • 5 novembre : Saddam Hussein condamné à mort
    • 8 novembre : Démission du secrétaire à la Défense américain Donald Rumsfeld
    • 6 décembre : Des experts préconisent un changement de la politique américaine en Irak
    • 30 décembre : Saddam Hussein est exécuté par pendaison

Rayonnement intellectuel

Bagdad, capitale de l'Irak

Bagdad occupa, au cours des premiers siècles suivant sa fondation, une place prépondérante dans la production littéraire, artistique et intellectuelle arabo-musulmane, sous le patronage des hauts dignitaires de la cour abbasside. L’école Mustansiriya, construite par le calife abbasside Al-Mustansir bi-llah à Bagdad est considérée comme l’une des plus vieilles universités arabo-islamiques où on enseignait les sciences du Coran de la tradition de Mahomet, les doctrines islamiques, les sciences de la langue arabe, les mathématiques, les préceptes de l’islam et les différentes disciplines de la médecine[12]. La ville devient rapidement le premier centre culturel du monde, accueillant près d'un million de personnes[13]. Au milieu du IXe siècle est créée la maison de la sagesse où l’on procède à la traduction de grands philosophes grecs et des personnes viennent d’Europe ou d’autres parts du monde pour se spécialiser en médecine, en physique, en astronomie, en météorologie, en mathématiques et dans tous les domaines.

Monuments

Économie

Banque centrale d'Irak à Bagdad en juin 2003.

Bagdad est le centre industriel du pays et son carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires. Douze ponts permettent le franchissement du fleuve Tigre. On y trouve raffineries de pétrole, cultures agricoles, tanneries et autres industries textiles. La ville produit des vêtements, des ustensiles ménagers, des bijoux, des articles de cuir et de feutre et des tapis commercialisés dans les souks (marchés arabes). Ces souks aux allées étroites constitués de petites boutiques et d'étals font partie de l'histoire de la ville et en sont caractéristiques.

Démographie

Du VIIIe siècle au XIIIe siècle Bagdad était la plus grande métropole de son époque[14]. Autour de l’an 900, la population de Bagdad était estimé à environ 1 million d’habitants[15]. En 1900 la population était estimé à 145.000 habitants, 580.000 en 1950. En 2001, la population de l'agglomération de Bagdad est estimé à 4 958 000 habitants[16].

Géographie

En rouge la température, et en bleu les précipitations

Le climat de Bagdad est celui de l'une des plus chaudes régions du monde pendant l'été surtout quand le vent du Golfe persique souffle (on atteint environ 45 °C en juillet). En hiver la pluviosité est de 136 mm [17] et le thermomètre oscille en moyenne entre 6 et 18 °C en hiver et entre 4 et 16 °C en janvier. Il y a une douzaine de jours de gel par an à Bagdad avec des températures parfois assez basses (minimum de -6 °C)[18].

Problème de l'eau

Bagdad est situé géographiquement sur le Tigre qui est sa première source d'eau. Considérée sous l'aspect géopolitique et hydrologique, la Mésopotamie regroupe deux pays, l'Irak et la Syrie. La caractéristique du bassin mésopotamien réside en l'origine éloignée de ses eaux fluviales, qui prennent leur source dans les montagnes turques et iraniennes. La situation géographique de l'Irak le rend vulnérable puisqu'il est encerclé par des pays (Turquie, Syrie, Iran) capables de lui couper son approvisionnement en eau. C'est ainsi que la question de l'eau est dans la politique extérieure de Bagdad au cœur de tensions incessantes[19]. Après la guerre sur l'Irak le problème de l'eau s'est aggravé. Dans certains quartiers l’eau courante n’est pas disponible plus de deux heures par jour. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) distribue chaque jour de l’eau potable à 169 localités autour de Bagdad, pourvoyant ainsi aux besoins vitaux de 40 000 personnes. Après des années de négligence, le réseau d’eau a également souffert de dommages plus récents dus aux vibrations causées par les bombes et le passage des tanks. Des estimations récentes de l'Organisation des Nations unies (ONU) montrent que près de 94 % de l’eau de Bagdad est perdue pour cause de fuites. La distribution d’eau, les sanitaires, l’électricité et les services de santé dans le centre et le sud de l’Irak ont été particulièrement frappés par les pillages et les mises à sac lors des semaines chaotiques qui ont suivi la chute de l’ancien gouvernement. Les équipes d’ingénieurs irakiens du CICR effectuent aujourd’hui un travail de maintenance sur les deux stations de pompage et remplacent les câbles électriques le long des 36 hectares qui longent la rive du Tigre[20].

Violence

Un attentat à la voiture piègée

Après la chute du régime de Saddam Hussein et l'entrée de l'armée américaine dans la ville, Bagdad connait une montée de violence et la multiplication du nombre des attentats-suicides et les attentats à la voiture piégée.

En 2009, une ONG mexicaine la classe comme la 10e ville la plus dangereuse du monde dérriere Baltimore aux États-Unis [21].

Sport

Bagdad est le siège des plus grands clubs irakiens, Al Qowa Al Jawia, Al Zawra, Al Shorta, Al Talaba. La ville abrite également le stade du Shaab (stade du peuple) inauguré en 1966 plus grand stade d'Irak avec une capacité de 45 000 personnes.

Personnalités

Notes et références de l'article

« Bagdad », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)

Articles connexes

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Bibliographie

  • Mgr Jean Benjamin Sleiman, Dans le piège irakien : Le cri du cœur de l'archevêque de Bagdad , (ISBN 2750902401)
  • Jean-Louis Dufour, Les crises internationales : De Pékin (1900) à Bagdad (2004), (ISBN 2804800229)

Liens externes

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