- Volsques
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Les Volsques appartiennent aux anciens peuples italiques. Ils se sont illustrés au premier siècle de l'histoire de la république romaine. Leur territoire était une zone de collines et de marécages au sud du Latium, bordé au sud par celui des Aurunces et des Samnites, à l'est par celui des Herniques; il s'étendait de Norba et Cora au nord jusqu’à Antium au sud.
La langue volsque est une langue indo-européenne rattachée au groupe des langues sabelliques, apparentée à l'osque et à l'ombrien, et de façon plus éloignée au latin.
Les Volsques furent les ennemis les plus dangereux de la Rome antique; ils étaient généralement alliés aux Èques, alors que les Herniques firent alliance avec Rome dès 486 av. J.-C..
Tite-Live les décrit comme « plus ardents à la révolte qu'habiles à faire la guerre[1] ». L'Énéide de Virgile évoque une vierge guerrière, Camille, présentée comme volsque.
Sommaire
Cités volsques
- la petite cité de Velitrae (actuellement Velletri) est le lieu de naissance d'Auguste. On y a trouvé une brève inscription, aujourd’hui au musée de Naples, datant probablement du début du IIIe siècle av. J.‑C. portant, gravée dans une petite plaque de bronze, une dédicace au dieu Declunus (ou à la déesse Decluna).
- Autres cités antiques : la capitale historique Antium, Satricum, Ecetra (parfois assimilée à l'actuelle Artena), Arpinum (Arpino, patrie de Cicéron et de Caius Marius), Fregellae (Frégelles), Sora, Anxur (aujourd’hui Terracina), Privernum et Suessa Pometia.
Langue
Il ne reste que très peu de traces épigraphiques de la langue volsque, notamment la tabula veliterna, portant une inscription de quatre lignes; datant du IIIe siècle avant notre ère, elle fut découverte à Velletri en 1784 et se trouve actuellement au musée archéologique de Naples[2].
Les linguistes ont trouvé une parenté avec les langues osco-ombriennes, notamment en raison de détails tels que la place du prénom paternel entre le prénom propre et le gentilice : « Ma. Ca. Tafanies », c'est-à-dire "Maraeus Tafanius, fils de Caius", ou encore la monophtongaison des diphtongues, par exemple deve, déesse, (datif singulier du vocable plus ancien deivai).
Histoire
Origines
Guerres contre Rome
Selon Tite-Live, le conflit entre Rome et le peuple volsque commence sous la monarchie romaine et dure plus de 200 ans[3].
La première guerre se déroule sous Tarquin le Superbe, qui prend Suessa Pometia d'assaut et entreprend, avec le butin dont il s'est emparé, la construction du temple de Jupiter Capitolin[3].
La deuxième guerre a lieu sous la République romaine. Durant la guerre entre les Latins et Rome qui se solde par la victoire romaine au lac Régille, ils forment le projet d'envoyer des troupes pour aider Octavius Mamilius contre Rome. En 495 av. J.-C., les consuls conduisent les légions jusqu'au territoire des volsques, mais ces derniers, non préparés à la guerre, leur livrent des otages. Ils se préparent ensuite à attaquer Rome, associant les Herniques à leur projet et tentant vainement de soulever les Latins. Ces derniers préviennent même Rome des projets volsques[4]. C'est alors que la première sécession de la plèbe empêche, dans un premier temps, les consuls de lever une armée[5]. Les Volsques et leurs alliés, ne rencontrant point d'ennemis, marchent sur Rome, mais, après de nombreux débats à Rome, entre patriciens et plébéiens, le consul Servilius Priscus lève une grande armée et établit son camp près de celui des Volsques[6]. Les ennemis de Rome comptent sur les dissensions internes pour vaincre, mais les Romains sont plus vaillants que jamais, et les Volsques sont écrasés, leur camp pris, et bientôt Suessa Pometia est prise et saccagée. La victoire romaine est totale et les Volsques d'Écétra demandent la paix que Rome leur accorde au prix de la confiscation de leur territoire[7].
L'année suivante, en 494 av. J.-C., alors que Rome est en proie à des dissensions internes, les Volsques, alliés des Èques et des Sabins, marchent à nouveau sur la ville qui se dote d'un dictateur. Le consul Verginius Tricostus est envoyé contre les Volsques, tandis que le dictateur et l'autre consul s'occupent des deux autres peuples. Les Volsques, supérieurs en nombre, sont vaincus rapidement, le camp tombe et la ville de Vélitres aussi[8], où bientôt une colonie romaine est implantée[9].
Encore l'année qui suit, 493 av. J.-C., le consul Cominius Auruncus les bat et met en fuite les Volsques d'Antium, puis les poursuit jusque dans la ville de Longula et s'empare de leurs murs. Il prend ensuite Polusca, autre ville des Volsques, puis il attaque Corioles, qui tombe notamment grâce aux efforts déployés par un jeune homme, Caius Marcius, qui reçoit le surnom honorifique de Coriolanus (Coriolan)[10].
Alors que Rome doit faire face à une terrible disette, les Volsques se préparent de nouveau à la guerre, mais sont frappés par la peste. Les Romains en profitent pour renforcer leur nouvelle colonie de Vélitres, et en établissent une nouvelle à Norba[11].
Coriolan est condamné à l'exil par les tribuns de la plèbe, et se retire chez les Volsques : c'est le début d'une guerre qui durera de 491 à 488 av. J.-C.[12] Il conçoit un plan pour que les Volsques, démoralisés par leur défaite et décimés par la peste, reprennent les armes. Leur chef, Attius Tullus, se rend à Rome durant les Jeux et convainc les consuls de bannir les Volsques de la ville[13]. Ceci fait, il harangue les exilés et les exhorte à se venger de l'affront subi; rapidement tous les Volsques se soulèvent contre Rome[14]. Il est, avec l'exilé romain Coriolan, nommé général. Très vite, Circeii, colonie romaine et plusieurs villes récemment conquises par les Romains tombent entre les mains de l'exilé. Coriolan, résolu à se venger de Rome et surtout de ses tribuns, refuse toute négociation et marche sur la ville[15], mais il cède aux prières de sa mère et de sa femme venues plaider la cause de Rome et se retire[16].
Les Volsques et les Èques reprennent ensuite le combat, mais se querellent et s'entretuent, avant d'être balayés par une armée romaine[16].
L'année suivante, 487 av. J.-C., la guerre reprend. Le consul Sicinius Sabinus prend le commandement de l'armée romaine, et selon Tite-Live, « les avantages furent balancés[16] », alors que Denys d'Halicarnasse signale qu'il écrase une armée volsque, tue leur général, et reçoit le triomphe pour sa victoire[17].
Dès 485 av. J.-C., la guerre reprend, et le consul Fabius Vibulanus vainc les Volsques alliés aux Èques et vend le butin pris pour le verser dans le trésor public[18].
L'année suivante, c'est le consul Aemilius Mamercinus qui marche contre les deux peuples italiques à nouveau unis, et remporte une grande victoire, chère en hommes pour les Volsques, qui se rebellent malgré tout peu de temps après[18].
En 475 av. J.-C., tandis que le consul Valerius Publicola défait deux des ennemis de Rome aux portes de Véies, les Volsques et les Èques ravagent les territoires des Latins, alliés de Rome. Ces derniers, soutenus par les Herniques, repoussent les pillards et récupèrent le butin, sans l'aide romaine. Le Sénat romain, décide d'envoyer le consul Nautius Rutilus à la tête d'une armée contre les Volsques, pour éviter que les alliés ne fassent la guerre sans troupes ni général romain. Les Romains ne peuvent livrer bataille contre les Volsques qui se dérobent sans cesse[19].
Voir aussi
Sources
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Volsker » (voir la liste des auteurs)
Notes
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre VII, 27
- The Cambridge ancient history: The Hellenistic world, Part 2, Frank William Walbank, Cambridge University Press, 1989 - 811 pages, p. 282
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 53
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 22
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 23
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 24
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 25
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 30
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 31
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 33
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 34
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 35
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 37
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 38
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 39
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 40
- Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VIII, 67
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 42
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 53
Notes et références
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre I & Livre II sur le site de l'Université de Louvain.
Catégorie :- Peuple italique
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