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Villa Empain
Villa Empain Présentation Période ou style Mouvement moderne Type Villa Architecte Michel Polak Destination initiale Villa Propriétaire Jean Boghossian Site internet Consulter Géographie Latitude
Longitude[1] Pays Belgique Région Région de Bruxelles-Capitale Commune Bruxelles Monument - Monuments par pays modifier La villa Empain, ou hôtel Empain, est une villa de style Art Déco, construite en 1931 par l'architecte suisse Michel Polak, au n°67 de l'actuelle avenue Franklin Roosevelt à Bruxelles. Elle a été utilisée pendant un moment par la chaîne de télévision RTL Télévision alors qu'après la guerre, elle était occupée par l'Ambassade d'URSS.
Sommaire
Description
La propriété se compose d'une villa monumentale à quatre façades de granit poli, d'un jardin dont l'élément principal est une piscine entourée d'une pergola et d'une conciergerie établie à l'arrière du terrain, à front de la rue Victoria. La propriété compte 55 ares, le bâtiment représente 3500 m².
Ce temple de l'art déco comprend encore, dans l'état — et aujourd'hui classés — une salle de bain en mosaïque bleue, le (petit) bureau que s'y était fait aménager le baron Empain et tout un système de verrières pour contrôler l'éclairage intérieur.
L'originalité du plan, le remarquable agencement des espaces intérieurs tout autant que celui des volumes extérieurs qui leur correspondent parfaitement, confèrent à ce bâtiment une grande lisibilité. Il s'inscrit par là dans le courant moderniste héritier de l'artitecture viennoise du début de XXe siècle. L’emploi des matériaux tant pour les façades (pierre polie et bronze) que pour les intérieurs (marbres, bois précieux, ferronneries…) confère à l’hôtel Empain un cachet remarquable dont il n’existe aucun autre exemple à Bruxelles, si ce n’est le Palais Stoclet situé avenue de Tervuren.
L’intérieur se caractérise par la rigueur et la simplicité du plan : un étonnant contraste avec la mise en œuvre de matériaux particulièrement luxueux. Différentes variétés de marbre (onyx, escalette et Bois-Jourdan) créent des effets de polychromie remarquables. De même, les menuiseries ont recours à différents bois précieux, tels que le palissandre, l’acajou de Cuba massif ou encore le noyer strié. Enfin, il est fait largement usage de bronze travaillé avec le plus grand soin pour, entre autres, la très belle clôture séparant le grand hall de la réception. Le décor fait appel à un vocabulaire ornemental varié, dont certains éléments paraissent s’inspirer des arts africains.
C'est le 12 juillet 2001 que le Secrétaire d’État aux monuments et sites, Willem Draps, a fait adopter par le Gouvernement bruxellois un arrêté qui inscrit le 67 sur la liste de sauvegarde les façades et toitures de l’hôtel Empain ; certaines parties intérieures de la villa, tels que le vestibule, le grand hall, l’ensemble des pièces au rez-de-chaussée, les chambres à coucher, le salon et la salle d'armes du premier étage et également toutes les boiseries et ferronneries d’origine ; le bâtiment annexe des communs et le jardin qui entoure le bien, en ce compris les grilles à front de rue.
Historique
C'est en 1931 que le baron Louis Empain, alors âgé de 23 ans, fait ériger un hôtel particulier en bordure du bois de la Cambre, dont l'ouvrage est confié à l'architecte suisse Michel Polak (1885-1948).
Dès le départ, l'immeuble suscita l'enthousiasme : l'œuvre de deux étages est très cohérente. La diversité des matériaux (marbre, bronze, bois), le goût et la finesse des moindres détails contribuent à la valeur historique et artistique de l'immeuble.
Grand mécène et amateur d'art, Louis Empain fit don du bien à l'État belge en 1937 pour y créer un musée des arts décoratifs. La Seconde Guerre mondiale en décide autrement et l'immeuble est occupé par la Gestapo jusqu'à la libération de Bruxelles en septembre 1944.
Ensuite, à l'initiative de Paul-Henri Spaak, c'est l'ambassade de l'URSS qui s'y installera, ce qui ne plut guère au généreux donateur. La famille Empain récupérera dès lors le bien dans les années 1960, à la fin du bail et y organisera quelques expositions prestigieuses d'antiquaires.
M. Tcherkezian, un homme d'affaire belgo-américain de l'industrie du tabac l'acquiert en 1973 et le donnera en location à RTL Télévision qui y établira son quartier général bruxellois. Dans les années 1980, le journal belge de RTL Télévision ainsi que quelques autres émissions sont réalisées depuis la Villa Empain. En septembre 1987, RTL Télévision devient RTL-TVI et la plupart de émissions de la chaîne sont réalisées dans les petits studios de la villa.
En 1995, la villa est devenue trop petite pour la chaîne qui n'a cessé de grandir. Au printemps, RTL-TVI déménage dans un grand immeuble tout neuf de l'Avenue Ariane, laissant la villa inoccupée. Elle sera utilisée de temps à autre pour des prises de vue cinématographiques et pour célébrer les 50 ans de la marque de voiture Porsche.
L'homme d'affaire Stephane Jourdain en a été propriétaire et voulu y recréer un ensemble culturel en commencant des travaux sans permis de bâtir, ce qui lui valu quelques ennuis.
La villa fut ensuite la propriété de la S.A. Robelco.
Depuis le 29 mars 2007, la spectaculaire résidence fait partie de la liste des bâtiments intégralement classés dans la Région de Bruxelles-Capitale.
M. Jean Boghossian en est l'actuel propriétaire. Au travers de sa Fondation Boghossian, il compte rendre tout son lustre à l'édifice, en en faisant une vitrine des cultures orientales au cœur de la capitale de l'Europe.
C'est l'architecte Francis Metzger, déjà auteur de la restauration de bâtiments Art nouveau (voir par exemple la Maison Delune, située au n° 86 de la même avenue) qui est chargé des travaux de restauration "à l'identique" (sur la base des plans et des photos d'époque, heureusement conservés par la famille Empain). Voir: <http://www.eurobru.com/visag067.htm>
Diane Hennebert, qui avait dirigé de mains de maître la rénovation de l'Atomium et est passionnée par le patrimoine architectural bruxellois, assurera la coordination générale des travaux et des projets liés à la villa Empain.
Dans la foulée, la Fondation a également acquis l'ancienne propriété Bernheim (au n° 65) et souhaite créer un lien entre le 67 et le 65. Jean Boghossian pense à demander alors à de grands architectes (il cite Tadao Ando et Zaha Hadid) de reconstruire la maison Bernheim et d'en faire un centre d'art contemporain pour des artistes venus d'Orient, avec un jardin de sculptures. Voir <http://www.eurobru.com/visag065.htm>
Bibliographie
- Carlo R. Chapelle, La voie lactée ou quelques notes concernant l'hôtel Empain, Bruxelles, 2007 [1].
Références
- ↑ Coordonnées trouvées sur Géoportail et Google Maps
Lien externe
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
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