- Vignoble d'Île-de-France
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Le vignoble d'Île-de-France a connu son apogée au XVIIIe siècle puis a complètement disparu après la Seconde Guerre mondiale. On estime qu'au XVIIIe siècle, ce vignoble occupait 42 000 hectares et constituait, à l'époque, le plus important vignoble de France. Il concernait environ 300 communes de la région. Des vins franciliens ont été très réputés car servis aux tables royales, comme celui de Suresnes, puis la qualité s'en est allée à la baisse au XIXe siècle, notamment avec les replantations suite à la crise du phylloxéra.
Alors qu'il ne reste que deux vrais vignerons anciens, la famille de Jacques Defresnes à Argenteuil (Clos Passemay) et la famille Berrurier à Conflans-Sainte-Honorine, on peut considérer que le vignoble francilien renaît en 1933 avec la plantation du clos de Montmartre (2 000 ceps). C'est la plus connue de ces vignes, elle est située sur le flanc nord de la butte Montmartre à Paris. Puis en 1962, c'est la plantation de la vigne municipale de Suresnes (4 800 ceps), la seule autorisée à commercialiser son vin, un chardonnay. Le mouvement s'amplifie à la fin du XXe siècle avec des plantations par des personnes privées, des associations et des collectivités territoriales. Il y près de 130 vignes en 2000 et 200 en 2011, dont 150 ont plus de 100 pieds. Elles représentent environ 12 hectares et 300 hectolitres, ou 40 000 bouteilles de 75 cl.
Ces vignes sont dites vignes franches car elles n'ont pas de vocation économique et, de ce fait, se développent d'abord en marge de la très complexe réglementation viti-vinicole européenne et française. Quelques-unes ont une autorisation de plantation à titre expérimental délivrée par le ministère de l'agriculture. Certaines mènent avec brio des activités pédagogiques, culturelles et touristiques, c'est le cas des vignes du Parc départemental du Sausset à Villepinte (2 480 ceps).
La qualité des vins produits par ces vignes franches s'est très sensiblement améliorée depuis le début du XXIe siècle. Quelques vins sélectionnés sont présentés à chaque salon de l'agriculture sur le stand des produis franciliens et ils connaissent un succès grandissant. Les vins de ces vignes sont comme le prélude à la renaissance d'une viticulture professionnelle dont l'ampleur, bien évidemment, ne sera pas celle du temps jadis mais qui aura à coeur une démarche de qualité.
À noter que trois communes de Seine-et-Marne (Citry, Nanteuil-sur-Marne et Saâcy-sur-Marne) sont incluses dans le périmètre de l'appellation Champagne et ne sont pas concernées par ce mouvement de renaissance. Thomery, également située en Seine-et-Marne, a conservé longtemps une tradition de culture de raisin de table avec le chasselas de Thomery qui se conservait durant l'hiver et jusqu'au printemps grâce à des techniques particulières.
C'est pour défendre et promouvoir ce mouvement de renaissance du vignoble francilien que le 5 octobre 2000 a été créée une association loi 1901 Vignerons Franciliens Réunis (VFR). L'un des éléments de sa mission est de « favoriser la connaissance et le progrès de la vigne et du vin à Paris et en Île-de-France ». Elle a publié une carte touristique de la vigne et du vin en Île-de-France (édition de 2004). Cette carte peut être demandée au président des Vignerons Franciliens Réunis. Une nouvelle version est à l'étude. Depuis le 17 juin 2008, VFR est présidée par Patrice Bersac, ingénieur des Arts et Métiers, professionnel du secteur viticole. Membre fondateur de l'association, il y a développé à partir de 2002 puis externalisé en 2007 les premières activités d'ingénierie et de services adaptées à la renaissance de vignes patrimoniales ayant vocation à mener des activités à caractère pédagogique, culturel et touristique. En liaison étroite avec la Région Île-de-France, le rôle de VFR est maintenant centré sur le développement de la viticulture patrimoniale et la renaissance d'une viticulture professionnelle. La difficulté majeure rencontrée est liée à l'interprétation extrêmement restrictive de la France en matière de droits de plantation. VFR agit comme un organisme de défense et de gestion (ODG), travaille à vaincre cette difficulté en liaison avec l'union européenne en vue d'obtenir une indication géographique protégée (IGP) pour l'Île-de-France.
Sommaire
Bibliographie
- Randonnées dans les vignes d'Île de France de Max Vincent, édition RANDO (ISBN 978.2.84182.364.2) [1]
- Lettre d'information de VFR, numéros 1 à 17, diffusées par l'association des Vignerons Franciliens Réunis.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
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