Chasselas De Thomery

Chasselas de Thomery
Le chasselas de Thomery sur un mur traditionnel
Caractéristiques phénologiques
Débourrement	avril
Floraison
Véraison	août
Maturité	début octobre
Caractéristiques culturales
Porte greffe
Vigueur	{{{moyenne}}}
Fertilité
Taille et mode de conduite	À deux yeux et conduite sur murs
Productivité
Exigences culturales
Climatique
Pédologique	sols sabloneux et draînés
Potentiel œnologique
Alcoolique	raisin de table
Aromatique
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Le chasselas de Thomery, est un cépage de raisin de table, très proche du Chasselas de Moissac, qui est cultivé et conservé selon une méthode traditionnelle et unique, dans le village de Thomery en Seine-et-Marne depuis 1730. Il fut particulièrement célèbre et apprécié durant l'entre-deux guerres, étant considéré comme un raisin de luxe qui se consommait durant toute la période hivernale.

Historique

Les murs de Thomery.

La région de Fontainebleau fut, bien avant la viticulture actuelle à Thomery, une région de vigne comme l'atteste l'existence des Pressoirs du Roy construits sous François Ier. Le terrain alluvionnaire du coteau de By, bien qu'exposé est et sud-est, a malgré tout été choisi par François Charmeux vers 1730 pour accueillir les premiers pieds de chasselas doré issus des « treilles du Roi » de Fontainebleau. Il construisit de hauts murs en paliers, espacés en moyenne de 9 m, le long du coteau en suivant l'inclinaison de la pente, afin de faire profiter au maximum la vigne, qui y est accolée, de l'ensoleillement, de la chaleur restituée par la pierre le soir et la nuit, et la protéger du vent. Au sommet du faîtage, un petit auvent de verre, par effet de serre, augmente encore l'ensoleillement. La vigne est plantée sur les seuls murs exposés au sud. De plus, durant les quinze derniers jours avant les vendanges, les grappes sont individuellement ensachées, afin de favoriser leur ultime maturation et de les préserver de la voracité des oiseaux. Cette culture de la vigne, tout d'abord très limitée, prit de l'essor avec une seconde vague de construction des murs vers 1840. Entre les murs furent également développées les cultures fruitière et maraîchère.

Un deuxième progrès technique fut introduit vers 1850 avec la mise au point d'un nouveau mode de conservation du raisin après sa cueillette. D'une part la création de chambres à raisin, installées dans les greniers ou les caves, afin de préserver le raisin, à partir du mois d'octobre, du froid, des courants d'air, et de la lumière, dans des conditions optimales de température (10ºC). D'autre part, l'utilisation de petites bouteilles remplies d'eau (environ 20 à 30 cl) dans lesquelles, inclinées à 45º d'angle sur des séries d'étagères, trempe une rafle de raisin par bouteille afin qu'il ne sèche ni ne flétrisse, une fois coupé. Une chambre à raisin pouvait compter 2 à 3000 bouteilles, contenant chacune une rafle d'une à deux grappes de raisin. Certains grains qui inévitablement pourrissent doivent être ôtés pour ne pas gâter la grappe, et un charbon de bois est mis dans la bouteille pour empêcher l'eau de croupir. Cette méthode de conservation permet de maintenir un raisin absolument frais durant plusieurs mois (généralement jusqu'aux fêtes de Noël puis de Pâques). Elle fut mise au point à Thomery puis a été adoptée ailleurs.

Le chasselas doré de Thomery a été pendant des décennies exporté en France et en Europe (jusqu'à la cour de Russie au XIX^e siècle) comme produit de luxe, que les familles bourgeoises de Paris achetaient chez Fauchon. En 1912, sous l'impulsion de Georges-François Charmeux, le descendant du premier, la compagnie du Paris-Orléans met en œuvre une véritable politique de vulgarisation des techniques culturales et de promotion du chasselas. La culture du chasselas à Thomery atteint alors son apogée avec 800 tonnes produites par an sur quelques 350 km de murs.

Au tournant de la Seconde Guerre mondiale, la culture du raisin est en perte de vitesse, et les murs laissés à l'abandon, voire détruits pour faire place à de grands jardins pour maisons de campagne. Depuis quelques années une association de Thomeryons tente de faire revivre ce glorieux passé et a créé un petit musée local. La culture du raisin persiste chez quelques particuliers.

Les murs ont été inscrits aux monuments historiques en 1993.

Sources

• (en) John Claudius Loudon Encyclopedia of Gardening, 1835. (Page dédiée au chasselas de Thomery accessible par ce lien)

Liens externes

• Site dédié au chasselas de Thomery
• Site de Thomery

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