- Viatcheslav Ivanovitch Ivanov
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Viatcheslav Ivanovitch Ivanov (en russe : Вячеслав Иванович Иванов) (né le 16 février 1866 à Moscou – mort le 16 juillet 1949 à Rome) était un poète et dramaturge russe lié au mouvement du symbolisme russe. Il fut également un philosophe, un traducteur et un critique littéraire.
Sommaire
Biographie
Né à Moscou, Ivanov obient une médaille d'or à sa sortie du Premier lycée de la capitale russe et entre à l'université de Moscou pour y suivre des études d'histoire et de philosophie, où il a comme professeur Paul Vinogradoff. En 1886 il part à l'université de Berlin pour étudier le droit romain et l'économie auprès de Theodor Mommsen. Lors de son séjour en Allemagne, il s'imprègne des pensées de Friedrich Nietzsche et des romantiques allemands, notamment Novalis et Friedrich Hölderlin.
En 1893 Ivanov rencontre Lydia Zinovieva-Annibal qui est poètesse et traductrice. Après avoir divorcé de leurs conjoints, ils se marient cinq ans plus tard, s'établissant d'abord à Athènes, puis à Genève, et faisant des voyages en Égypte et en Palestine. Pendant cette période, Ivanov visite fréquemment l'Italie, où il étudie l'art de la Renaissance. La nature accidentée de la Lombardie et des Alpes fait l'objet de ses premiers sonnets, fortement influencés par la poésie médiévale des mystiques catholiques.
Au tournant du XXe siècle, Ivanov précise ses vues sur la mission spirituelle de Rome et le culte de Dionysos dans la Grèce antique. Il résume ses idées dionysiaques dans le traité La Religion hellénique du dieu souffrant, publié en 1904, qui relie les racines de l'art littéraire en général et l'art de la tragédie en particulier aux anciens mystères dionysiaques.
Le premier recueil de poèmes d'Ivanov, Lodestars, est publié en 1903. Il contenait un grand nombre de ses pièces écrites dix ans plus tôt et a été salué par la critique comme l'ouverture d'un nouveau chapitre dans le symbolisme russe. Ses poèmes ont été comparés à ceux de Milton et de Vassili Trediakovski en raison de leur archaïsme détaché, calculé.
En 1905 Ivanov a fait un retour triomphal à Saint-Pétersbourg, où il est regardé et glorifié comme une curiosité étrangère. La maison de la Tour où il s'installe avec son épouse Lydia devient le salon littéraire à la mode de l'époque, fréquenté par des poètes (Alexandre Blok), des philosophes (Nicolas Berdiaev), des artistes (Konstantin Somov) et des dramaturges (Vsevolod Meyerhold). Ce dernier mit en scène la pièce de Calderón L'Adoration de la Croix dans la maison d'Ivanov. Le poète a exercé une influence formatrice sur les membres du mouvement poétique acméiste, dont les principes fondateurs ont été formulés dans la maison à tourelles.
La mort de sa femme en 1907 a été un grand coup pour Ivanov. Par la suite, l'éblouissante texture byzantine de sa poésie s'étiola, comme s'il avait insensiblement glissé dans la théosophie et le mysticisme. Le poète a même prétendu avoir eu une vision de sa défunte épouse lui ordonnant d'épouser la fille qu'elle avait eue de son premier mariage. Et de fait, il épousa sa belle-fille, en 1910, qui, deux ans plus tard, lui donne un fils, Dimitri (1912-2003), qui deviendra journaliste sous le nom de Jean Neuvecelle.
A leur retour d'un nouveau voyage en Italie (1912-1913), Ivanov a fait la connaissance du philologue et critique d'art Mikhaïl Herschensohn, du philosophe Serge Boulgakov et du compositeur Alexandre Scriabine. Il élabore alors un grand nombre de ses théories symbolistes dans une série d'articles, qui ont finalement été révisés et réédités en 1936 sous le titre Symbolisme. À cette époque, il a renoncé à la poésie en faveur de la traduction de l'œuvre de Sappho, Alcée de Mytilène, Eschyle et Pétrarque.
Dans les années catastrophiques suivant la révolution russe, Ivanov se concentre sur son travail d'érudition et achève son traité Dionysus and Early Dionysianism (1921), qui lui a valu un doctorat en philologie. Le nouveau gouvernement communiste ne lui a pas permis de voyager en dehors de la Russie jusqu'en 1924, lorsqu'il alla donner des conférences sur la philologie classique à l'Université de Bakou. De l'Azerbaïdjan il se rendit en Italie, où il s'installa à Rome comme professeur au Russicum, et c'est dans la ville éternelle qu'il fut reçu dans l'Église grecque-catholique russe en 1937. Ses derniers recueils de vers furent les Sonnets romains (1924) et le Journal romain (1944). Beaucoup d'autres poèmes paraîtront de manière posthume.
Ivanov meurt à Rome le 16 juillet 1949 et est enterré au cimetière catholique, non loin des tombes de Karl Briullov et d'Alexandre Ivanov.
Œuvres
- Lodestars, (1903)
- The Hellenic Religion of the Suffering God, (1904)
- Cor Ardens (1907)
- Correspondance d'un coin à l'autre (1921)
- Dostoïevski : Tragédie, Mythe, Religion (1932)
- Symbolisme (1936)
Bibliographie
- Raphaël Aubert, Urs Gfeller : D'Ivanov à Neuvecelle. Entretiens avec Jean Neuvecelle. Préface de Georges Nivat, Noir sur Blanc, 1996.
- Georges Nivat, Russie-Europe : la fin du schisme. Etudes littéraires et politiques, L'Age d'Homme, 1993.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Vyacheslav Ivanov » (voir la liste des auteurs)
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