- Vallières-lès-Metz
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Vallières est un ancien petit village et une ancienne commune de Moselle de 273 hectares[1] au pied des fortifications messines. La commune de Vallières-lès-Metz fusionne avec Metz en 1961 et devient un grand quartier d’habitat résidentiel situé au nord-est de la ville : 94 % des constructions datent d’après 1949.
Sommaire
Géographie
Le quartier de Vallières-Les Bordes s'étend au nord de celui de Borny entre les communes de Saint-Julien-lès-Metz et Vantoux. Le nord du quartier est limité par le fort de Saint-Julien. C’est un quartier de plateau organisé autour du ruisseau de Vallières, un affluent de la Moselle, et qui montre une topographie caractérisée par trois secteurs :
- les Hauts de Vallières sont inscrits sur le rebord ouest du plateau lorrain (296 m) ;
- le vieux village et son développement sur la Corchade dans la vallée du ruisseau de Vallières (180 m) ;
- le secteur des Bordes au sud-ouest, entre Bellecroix et Borny, est compris entre deux vallées (209 m).
Histoire
Évolution de l’orthographe du nom du village (date du document dans lequel l’orthographe est rencontrée) : Wallerias (1053)[a 1] ; – Valeria (1177)[a 2] ; – Valerie (1178)[a 2] ; – Valeriæ (1181)[a 3] ; – Aleriæ (1192)[a 4] ; – Valières (XIVe siècle)[a 5] ; – Vailieres (1344)[a 6] ; – Walliere (XVe siècle)[a 7] ; – Wallière (1404)[a 8] ; – Valleriæ (1462)[a 9] ; – Valtier (XVIe siècle)[a 10] ; – Vaillières (1518)[a 11] ; – Waillier (1523)[a 12] ; – Vallier (1552)[a 13] ; – Valliers (1635)[a 14] ; – Valière (1756)[a 15] ; – En patois : Valire.
Le village de Vallières fut longtemps victime des caprices de l’histoire messine. Envahi plus d’une dizaine de fois du Moyen Âge à l’Époque moderne, au gré des divers sièges de Metz, le village s’est toujours relevé de la ruine grâce à la richesse de ses hectares de vigne. L’extraction et la transformation de la pierre à chaux, très prisée dans tout le pays messin, concourait elle aussi à la subsistance des habitants.
La bataille de Borny-Colombey, le siège de Metz par les Prussiens, puis l’annexion au Reich modifièrent le paysage de Vallières. Le village ne fut pas épargnée par le vaste mouvement de fortifications consécutif à la guerre de 1870. Les ingénieurs allemands transformèrent les simples terrassements de la batterie des Bordes située entre Borny et Vallières entamée par les Français, en petit fort trapézoïdal pouvant accueillir 16 pièces d’artillerie et 130 hommes de garnison.
Le Fort des Bordes ébauché par les Français en 1870, est fortement remanié et modernisé par les Allemands entre 1874 et 1875. Appartenant à la première ceinture fortifiée de Metz, le fort est baptisé Fort Zatrow. L’ouvrage sera déclassé en 1954 puis presque totalement remblayé lors de la construction de Borny. Seules ses superstructures sont encore visibles actuellement.
Un important réseau de routes stratégiques fut construit pour relier le fort et les divers abris et batteries présents sur le ban de Vallières au reste de la place. Pour des raisons stratégiques, ou pour contrer le phylloxéra, toutes les vignes du coteau furent arrachées entre 1887 et 1890. Enfin, une gare pour voyageurs et marchandises fut construite en 1908 en même temps que la ligne de chemin de fer stratégique reliant Metz à Anzeling.
Lors de la seconde annexion, le 1er octobre 1940, la commune de Vallières, rebaptisée "Wallern", intégra le district urbain de Metz (Stadtkreis Metz). Malgré la combativité des troupes allemandes de la 462e Volks-Grenadier-Division de l'armée de Knobelsdorff, Vallières est libérée par la 5e DI de l'armée Patton le 21 novembre 1944[2], à la fin de la bataille de Metz, mettant ainsi fin à quatre années de souffrance.
Village-rue typique, Vallières connut une rapide transformation après la Seconde Guerre mondiale. Le 4 décembre 1961, Vallières-lès-Metz, Borny et Magny fusionnent d’un commun accord avec Metz (JO du 8 décembre 1961). Cette date marquera le début de l’urbanisation moderne. L’emprise de la voie ferrée, déclassée en 1968, sera réutilisée par la RN 233, principale voie d’accès à Metz depuis l’est.
En 1970, la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) intercommunale de Saint-Julien-lès-Metz–Vallières est créée sur le plateau surplombant le village et sur une partie du coteau. L’aménagement d’une des premières ZAC de France fut confié à l’architecte Dubuisson, qui lui donnera son dessin si particulier. Cette opération qui a marqué le coup d’envoi de l’urbanisation du nouveau quartier messin s’est terminée en 1997.
Depuis plan local d'urbanisme en 2000, le quartier comprend Les Bordes et est nommé Vallières-Les Bordes. Il compte 312 ha (7,5 % de Metz), 9 697 habitants (7,8 % de Metz) et plus de 4 186 logements (7,2 % de Metz).
Blasonnement
- D’argent à la bande de gueules chargée de trois tours d‘or.
Ce sont les armes de la famille Faulquenel, membre des paraiges messins, qui a donné son nom à l‘un des quatre anciers bans de Vallières.
Démographie
Lieux et monuments
- lavoir, des réparations sont datées de 1884 ;
- pigeonnier au centre du village ;
- monuments aux morts des guerres de 1914/18 et 1939/45 ;
Église Sainte-Lucie
Un premier édifice, situé à l’actuel 30 rue Jean-Pierre Jean, est construit dès le XIe siècle. La tour-clocher est un témoignage de l’architecture romane du XIIe siècle : elle a deux étages avec deux petites fenêtres jumelles à plein cintre et des meneaux à chapiteau ornementé ; les arceaux s'arrêtent à la saillie de l'abaque au lieu de s'arrêter à celle du chapiteau[8]
L’église Sainte-Lucie est transformée et agrandie en 1760 d’après les plans de l’architecte Tellier : le chœur sous le clocher est placé au nord dans l’ancien cimetière et la nef est agrandie et dirigée vers le sud[9].
L'ancien chœur a une voûte ogivale (nervures boudinées avec tiges en forme de poire), clef de voûte ; les nervures posent sur des consoles, les dernières portent les voûtes ogivales à panneaux. Le grand arc triomphal repose sur deux piliers à chapiteaux rectangulaires adossés au mur, dont l'un est orné de treillis. Du côté ouest, se trouve l'antique apis demi-circulaire avec un soubassement très en saillie, de forte lisène et moulures boudinées[8].
La tour-clocher et l’ancien chœur de l’église Sainte-Lucie ont été inscrits à l’inventaire supplémentaires des monuments historiques le 22 octobre 1991[9].
Édifices civils
- mairie du quartier de Vallières / Les Bordes, 3 rue des Bleuets ;
- halte-Garderie de Vallières, sur les Hauts de Vallières au 36 rue des Marronniers ;
- unité de vie Les Roses, 30 rue des Marronniers : petite structure gérée par l'AMAPA avec a une capacité maximale de 12 personnes en accueil permanent, auquel peut s'ajouter l'accueil temporaire des personnes en perte d'autonomie.
Enseignement
- école maternelle et primaire des Hauts de Vallières, 10 bis rue des Carrières ;
- école primaire la Corchade au 23 et école maternelle les Sources au 24, rue Faulquenel ;
- école primaire les Chardonnerets au nº 49 et école maternelle le Val au nº 53, rue Charlotte-Joussue ;
- école primaire les Bordes et école maternelle les Peupliers, 12 rue du Professeur Jeandelize ;
- centre médico-scolaire de Vallières / Les Bordes, 23 rue du Professeur Jeandelize.
Bibliographie
- Dictionnaire topographique de l’ancien département de la Moselle, comprenant les noms de lieu anciens et modernes, E. de Bouteiller, 1874, p. 265
- Dom Calmet, II, preuves CCLXXIII. Histoire de Lorraine, par
- Abbaye Saint-Vincent de Metz, bulle Alexander III.
- ibid. charte de l’évêque messire Bertram.
- ibid. bulle Célestin III.
- ibid. ZZZ, 2.
- Fonds de Malte, inventaire liasse A.
- Abbaye Saint-Vincent de Metz, comptes.
- Observations séculaires, par Paul Ferry, II, 311 v°.
- Archives de l’hôtel de Ville de Metz AA, 50.
- Dom Calmet, t. III. Chronique de Claude Philipin, publiée dans les Preuves de l'histoire de Lorraine de
- Philippe de Vigneulles, publiées par H. Michelant, Stuttgart 1852. Mémoires de
- Chronique de Philippe de Vigneulles, manuscrit qui était conservé à la bibliothèque de Metz et brûla en août 1944 mais avait été publié en 1927-1933.
- Chronique en vers sous le nom de Jean le Chatelain, Metz, 1698.
- Journal de Jean Bauchez, greffier de Plapeville, mémoires contemporains, notamment sur les événements du milieu du XVIIe siècle, publié par MM. Abel et Bouteiller, Metz, Rousseau, 1868.
- Traité du département de Metz, par Stemer, Metz, 1756.
Notes et références
- Vallières. en 1844, cf.
- 1944-1945:Les années liberté, Le républicain Lorrain, 1994 (p.14:Recensement préfectoral sur les dates de libération)
- 59 feux totalisant 193 habitants. Source : recensement de Vallières de 1646 aux AD57, cote C371.
- en ligne sur Gallica, p. 557 des Documents sur l’histoire de la Lorraine publiés par la Société d’Histoire et d’Archéologie de lorraine, tome dixième, Metz, 1918. Source : cahier de doléances de Vallières
- Vallières. 662 individus et 85 maisons. 49 garçons fréquentent l’école de garçons et 55 filles l’école de filles, cf.
- plan local d’urbanisme de Vallières. 3. Situation générale habitants dans le quartier de Vallières-Les Bordes d’après le
- Notice de Vallières-lès-Metz sur le site cassini.ehess.fr, en tenant compte de ce que les années 1871-1919 en Alsace-Lorraine sont à corriger ainsi qu’il est expliqué sur ce site.
- Eglise Sainte-Lucie sur le site de la mairie de Metz. Consulté le 10 octobre 2009.
- Journées européennes du patrimoine 19 et 20 septembre 2009 — 33. Église Sainte-Lucie de Vallières, dans Metz Magazine, hors série no 3, 2009, p. 9.
Liens externes
- GéoMetz, plan interactif de la Ville de Metz
- Plan local d’urbanisme de Vallières
- Les deux ceintures de fortifications de la ville de Metz (1867-1916) par François Hoff
- Fortifications militaire Messine de 1870 à 1939.
- Miroir du temps de Metz — Photo de Prillot du camp de Vallières pendant la guerre de 1870.
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