- Trésor de Lyon-Vaise
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Le trésor de Lyon-Vaise est un ensemble d’objets précieux du IIIe siècle de l’Empire romain, trouvés à Lyon en 1992 et exposés au musée gallo-romain de Fourvière. Plus précisément daté d’après les monnaies qu’il comporte, ce trésor aurait été enseveli après 258 dans la crainte des raids barbares, peut-être lors du raid de 259.
Sommaire
La découverte
Ce trésor a été découvert en 1992 lors de fouilles de sauvetage entreprises dans le quartier de Vaise, au nord de Lyon, proche de la Saône. Dans les vestiges d’une villa gallo-romaine, deux fosses voisines dans un angle de pièce contenaient chacune un dépôt d’objets précieux :
- dans la première fosse, un sac de toile, désagrégé, contenait trois statuettes, un buste, deux têtes, divers morceaux de statuettes et deux bracelets. Tous ces objets étaient en argent.
- la seconde fosse contenait deux dépôts : un coffre en bois dont il ne restait que les parties métalliques contenait une coupe et deux plats, en argent. Le second dépôt se composait d’une série de 14 cuillères, de bijoux en or, de deux petits ustensiles et d’une bourse de tissu désagrégée qui contenait 81 monnaies romaines d’argent.
La restauration
Le nettoyage des gangues de terre et des concrétions couvrant les objets a été réalisé par le centre de Recherches et d’Etudes archéologique de Vienne. Si les bijoux d’or ont rapidement été dégagés, les monnaies et la vaisselle d’argent ont requis des bains chimiques et un nettoyage minutieux sous loupe binoculaire.
Le décapage et le remontage des statuettes qui sont en fine tôle d’argent ont été l’opération la plus délicate. Les bains électrochimiques et le nettoyage mécanique a été complété d’une consolidation par une résine époxy à l’intérieur des objets. Après réassemblage des fragments par soudure au plomb et obturation des lacunes, les surfaces ont été polies et vernies pour une meilleure présentation.
Inventaire du trésor
Les statuettes
Les statuettes du Trésor de Vaise sont toutes en argent et pour la plupart de thème religieux. Ce lot proviendrait soit d’un temple, soit d’une chapelle privée de la villa fouillée. Trois statuettes sont entières et remarquables par la qualité de leur facture, en tôle d’argent martelée, rehaussée d’une dorure sur le liséré des vêtements, les diadèmes et les fruits :
- un Apollon Hélios, nu, tenant un petit globe, marchant sur un socle rond
- une Fortuna sur un piédestal carré, de 19,4 cm de haut
- une Abondance sur un piédestal hexagonal, tenant une corne d’abondance aux fruits dorés ; hauteur 16 cm
Les autres statuettes sont fragmentaires :
- un buste d’homme jeune de 16,3 cm de haut, portant barbe rase et moustache, couronné de lauriers et en costume militaire (on reconnaît un baudrier et sous le manteau le haut d’une cuirasse en écaille). Daté d’après la coiffure du la première moitié du IIIe siècle, ce buste est peut-être celui d’un empereur, mais non identifié.
- une petite tête avec une chevelure et une barbe abondantes, peut-être Jupiter
- une tête au visage androgyne, non identifié, curieusement coiffée de deux petits chignons en cône sur le sommet de la tête.
Le lot comporte enfin divers fragments : une aile de Victoire, deux bras de proportions dissemblables, un petit croissant.
Les bijoux
Les bijoux, également remarquables, sont les suivants :
- un collier alternant des perles cylindriques en émeraude et des maillons en torsade d’or (dit nœud d’Héraclès)
- deux paires de magnifiques pendentifs en or pour oreilles percées, assortis au collier et décorés de perles, de grenat et d’émeraudes
- deux bracelets formés d’une fine tige d’or torsadé sur un tube
- deux bracelets en argent, l’un à tête de serpent, l’autre formé d’un barreau carré torsadé
- deux bagues, dont une portant une intaille
- un médaillon d’or avec au centre un aureus de Gordien III (238-244)
Par leur facture, ces bijoux sont classés comme des productions gallo-romaines du IIIe siècle. Une recherche sur l’origine des émeraudes du collier a abouti à un diagnostic inattendu. Chaque gisement d’émeraudes est identifiable par les impuretés incluses dans les pierres qui en proviennent. On supposait une provenance de Sinaï ou d’Asie centrale (Pakistan), origine courante pour l’époque romaine. Après examen de leurs inclusions, les émeraudes de Vaise se sont révélées extraites d’un petit gisement de Pannonie, (actuelle Hongrie), exploité à l’époque romaine et épuisé depuis.
La vaisselle
Elle se compose de 14 cuillères, d’une coupe et de deux petits plateaux ronds, en argent. L’intérieur de la coupe est décorée en son centre d’une scène gravée : Mercure portant le caducée sacrifie sur un petit autel, entouré d’un bélier, d’un coq, (animal associé à Esculape), et d’une tortue.
Les monnaies
Les 81 monnaies romaines d’argent sont des émissions allant de Vitellius (69) aux règnes conjoints de Valérien et de Gallien (253-260), avec un grand nombre (43) datant de Septime Sévère. Parmi les plus récents, quatre antoniniens ont été frappés en 258 dans l’atelier monétaire de Cologne.
L’ancienneté de certaines monnaies du Ier siècle et du IIe siècle traduit une thésaurisation sur plusieurs générations de pièces anciennes ou rares.
Sources
- Hélène Durand-Godiveau, « Le Trésor de Lyon-Vaise », dans Archéologia ISSN ???, no 301 (mai 1994)
- Gérard Aubin et alii "Le Trésor de Vaise à Lyon (Rhône)", D.A.R.A N°17 (Lyon 1999)
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