- Théâtre de la Gaîté
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Théâtre de la Gaîté théâtre de la Gaîté-Lyrique Le théâtre de la Gaîté en 2011Lieu Paris Coordonnées Architecte(s) Alphonse Cusin Inauguration 1792 : boulevard du Temple
1863 : rue PapinAnciens noms Théâtre Lyrique, Théâtre Lyrique Populaire, Théâtre de la Musique Gestionnaire Jérôme Delormas Direction Jérôme Delormas Direction artistique Jérôme Delormas Site web gaite-lyrique.net Le théâtre de la Gaîté est une salle de spectacle parisienne, située dans le 3e arrondissement, 3bis rue Papin.
Sommaire
Historique
Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Nicolet installe sur le boulevard du Temple un spectacle dans la tradition du théâtre de la foire, qui attire un public grandissant malgré les plaintes de la Comédie-Italienne, officiellement protégée par privilège. En 1772, la troupe de Nicolet obtient l’autorisation de devenir théâtre des Grands Danseurs du Roi, lequel prend en 1792 le nom de théâtre de la Gaîté. La salle, démolie puis entièrement reconstruite, est rouverte le 3 novembre 1808. Détruite par un incendie en 1835 pendant une répétition générale, elle est à nouveau reconstruite au même endroit d'après les plans d'Alexandre Bourlat.
Le théâtre connaît ses heures de gloire sous le Second Empire. Lors de la percée du boulevard Voltaire en 1861, il est démoli pour être reconstruit presque à l'identique rue Papin par l'architecte Alphonse Cusin et dédié à l'opéra lyrique. Jacques Offenbach en est le directeur en juin 1873. Le lieu devient alors le temple de l'opérette. Il est baptisé théâtre de la Gaîté-Lyrique en 1907. En 1918, les Ballets russes de Serge Diaghilev s'y produisent avec un immense succès. Dans les années 1930, le Pays du Sourire y est créé avec Willy Thunis.
Après la Seconde Guerre mondiale, Henri Montjoye et son épouse Germaine Roger prennent la direction du théâtre. De nombreux succès sont alors créés : Andalousie, Chevalier du ciel, 1946 "Chanson Gitane" avec André Dassary et Marina Hotine et Visa pour l'amour avec Luis Mariano, Collorado avec Michel Dens, Minnie Moustache avec les Compagnons de la chanson. Le théâtre ferme en 1963 pour cause de déficit. Il nécessite d'importants travaux que la ville de Paris n'est pas disposée à financer et reste à l'abandon. À partir de 1967, il ouvre épisodiquement. En 1974, le Carré Silvia-Monfort et la première école de cirque s'y installent pendant dix ans. Le service de sécurité de la Direction des domaines de la Ville de Paris interdit l'usage de la salle à l'italienne qui comptait 1 500 places, avec une fosse d'orchestre pouvant accueillir une quarantaine de musiciens. Pour séparer la scène de la salle, un grand mur en béton est alors construit dans l'ancienne salle à l'italienne. En lieu et place de la scène, une nouvelle salle est réalisée. Au vu des risques d'incendie, six pompiers sont de service les premiers soirs de représentations. Pour créer une deuxième salle plus petite, l'installation d'un plancher condamne le hall et l'escalier de marbre.
Le théâtre est dans un triste état et a un besoin essentiel de restauration pour ne pas sombrer. Jacques Chirac, maire de Paris, débloque les fonds pour réaliser les travaux tant attendus en 1977. Ils sont d'abord remis à plus tard et n'auront jamais lieu[1]. Le site est laissé à l'abandon. Au début des années 1980, le dôme magistral de la salle menace de s'effondrer et une portion de la grande salle est bétonnée faute de mieux[2]. En 1984, le théâtre est classé à l'inventaire des monuments historiques. En 1989, le théâtre transformé en parc d'attractions est inauguré sous le nom Planète magique selon le projet de Jean Chalopin. La façade, le foyer de l'Impératrice Eugénie et le hall d'entrée sont rénovés. Par contre, la grande salle à l'italienne est détruite. Le nouveau projet qui a transfiguré le théâtre est un échec. Le parc fait faillite et en 1991, le théâtre ferme de nouveau[3].
En 2001, sous l'impulsion de Bertrand Delanoë, la Ville de Paris prend la décision d'y créer un centre culturel dédié aux arts numériques et aux musiques actuelles. Prévu à l'origine pour ouvrir en 2005[4], le projet architectural définitif n'est validé qu'en juillet 2006. Les travaux débutent en août 2007[5], la délégation de service public étant confiée à l'architecte Manuelle Gautrand. Les travaux s'achèvent en janvier 2011, l'inauguration de ce nouvel établissement a lieu le 1er mars 2011 et son ouverture au public le 2 mars[6].
Infrastructures actuelles
Depuis 2011, le théâtre de la Gaîté est dédié aux arts numériques et aux musiques actuelles. Sur cinq niveaux accessibles au public et deux niveaux privatifs, il propose :
- la grande salle (300 places assises ou 750 debout)
- la petite salle (70 places assises ou 150 debout)
- la chambre sonore (6 à 8 places)
- l'auditorium (130 places assises)
- 1 000 m² d'espaces d'exposition
- l'espace jeux vidéo
- le centre de ressources
- le foyer historique (proposant un bar)
- 1 studio de répétition (ou de tournage)
- 1 studio d'enregistrement
- 3 studios multimédia
- la boutique
- le café
- l'espace de création
Façade du théâtre
Elle mesure 18 mètres de long et se compose de cinq arcades au rez-de-chaussée. Au-dessus, une loggia sur laquelle se trouvent deux sculptures de 2,30 mètres : à gauche, la comédie personnifié par Scapin de Molière (statue d'Amédée Doublemard) et à droite le drame sous les traits de Hamlet de Shakespeare (œuvre d'Eugène Louis Godin). Le premier étage est également composé de cinq arcades avec des portes qui s'ouvrent sur le foyer historique. Ces portes sont garnies de médaillons peints par Armand Félix Marie Jobbé-Duval qui représentent les bustes de Schiller, Beaumarchais, Racine, Molière et Shakespeare.
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Partie supérieure de la façade conçue par Alphonse Cusin
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La Comédie, œuvre d'Amédée Doublemard ornant le côté gauche de la façade
Annexes
Références
Voir aussi
Liens externes
Catégories :- Graphie d'avant 1935
- Monument historique du 3e arrondissement de Paris
- Monument historique inscrit en 1984
- Patrimoine du XIXe siècle
- Salle parisienne disparue
- Théâtre de Paris
- Théâtre public de Paris
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