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Théviec
L'île de Théviec (à droite) et le rocher de Guernic (à gauche) vus depuis la plage de PenthièvreGéographie Pays France Localisation Océan Atlantique Coordonnées Administration France Région Bretagne Département Morbihan Commune Saint-Pierre-Quiberon Autres informations Île de France Théviec ou Téviec est un îlot situé à l'ouest de l'isthme de la presqu'île de Quiberon, à Saint-Pierre-Quiberon en Bretagne. L'île a été le lieu du tournage de la série télévisée L'Île aux trente cercueils et est un important site archéologique.
Sommaire
Sites archéologiques
De 1928 à 1934, un ensemble d'habitats et une nécropole mésolithiques ont été fouillés à Téviec par les archéologues Marthe et Saint-Just Péquart[1]. Les habitats sont liés à des amas coquilliers ayant livré les reste de nombreux mollusques marins, de crustacés, de seiche, de poissons (labridés), d'oiseaux (dont des pingouins), des cétacés et des mammifères terrestres (sanglier, cerf, chevreuil, chien, etc.)[2]. L'outillage en os et en bois de cervidés est abondant. Les vestiges lithiques mis au jour comprennent de nombreux microlithes géométriques correspondant à des armatures de projectiles (« trapèzes », « triangles scalènes larges », etc.). Ces vestiges, anciennement datés de 6 575 +/- 350 ans BP, ont fait l'objet de nouvelles datations comprises entre 6740 et 5680 BP qui indiquent une occupation plus longue que prévue et dont la fin serait contemporaine du début du Néolithique[3].
Téviec a livré 10 sépultures dont certaines multiples, contenant au total 23 individus, adultes et enfants[4]. La présence d'une armature de silex fichée dans une vertèbre de l'un des individus atteste d'une mort violente[5]. Les sépultures étaient souvent associées à des foyers et pouvaient être recouvertes par des amas de pierre ou des dalles.
La sépulture de Théviec au muséum de Toulouse
Marthe et Saint Just Péquart ont par la suite travaillé à la demande d’Henri Breuil au Mas d’Azil dans l’Ariège. C'est durant cette période toulousaine qu'ils ont donné une des sépultures de Théviec au muséum de Toulouse. La reconstitution de cette tombe du Mésolithique a été confiée à Philippe Lacomme qui, au début du XXe siècle, était le taxidermiste et préparateur du muséum. Il a signé cette œuvre en la datant de 1938. Cette pièce a été conservée depuis dans la galerie de la préhistoire du Muséum, jusqu’à sa refonte en 1997.
Traditionnellement et jusqu’à la récente étude de 2010, le squelette de droite était donné pour un homme et celui de gauche pour une femme. De fait, une fois la résine et les reconstructions faites en 1938 enlevées, les deux bassins sont apparus comme étant du sexe féminin. Des analyses plus fines et surtout des prélèvements ADN confirment qu’il s’agit de deux femmes âgées de 25 à 30 ans présentant des traces de mort violente. Le corps de droite porte cinq impacts de coups sur la tête, dont deux mortels, ainsi qu'au moins une entrée de flèche entre les deux yeux. Celui de gauche présente deux traces de coups. L’expertise a été menée par le paléoanthropologue José Braga et par deux médecins légistes.
L'ADN mitochondrial (lignée maternelle) de l'un des deux sujets a également parlé. Sans surprise, il est conforme à la séquence génétique la plus fréquente en Europe actuellement (Cambridge Reference Sequence).
Les deux corps ont été ensevelis avec beaucoup de soin dans une fosse creusée moitié dans le sous-sol et moitié dans les débris de cuisine qui le recouvraient. L’ensemble est protégé par des bois de cervidés. Le mobilier funéraire comprend des silex et surtout des stylets en os de sanglier, ainsi que des bijoux funéraires formés de coquilles marines percées et assemblées en colliers, bracelets et anneaux de jambes. Quelques-uns des objets en os portent quelques traits gravés.
L’ensemble a été entièrement rénové et analysé par 30 chercheurs de disciplines différentes, anthropologue, paléontologues, archéologues, botanique, zoologie, malacologie, etc. La restauration de 2010 est due à Benoit Gransac, préparateur du muséum. Cette pièce fait partie d’une exposition temporaire au muséum de Toulouse sur la préhistoire, qui a reçu le label d’intérêt national[réf. souhaitée].
Galerie
Périodes historiques
Sur le récif de Guernic rattaché à Théviec est installé depuis 1931 une borne de la Terre sacrée dédiée aux soldats américains morts pendant la Première Guerre mondiale. Détruite par un tir allemand en 1942, elle fut reconstruite dans les années 1960. Elle renferme de la terre de différents champs de bataille de la Grande Guerre.
Références
- Boule, M., Vallois, H. 1937 – Téviec, station nécropole mésolithique du Morbihan, Paris, Archives de l'Institut de Paléontologie Humaine, Mémoire 18, 227 p. Péquart, M., Péquart, S.-J.,
- Orliac, M. et Masset, C. (1988) - « Téviec et Hoëdic, Morbihan », in: Dictionnaire de la Préhistoire, Leroi-Gourhan, A., (Éd.), PUF, pp. 1085-1086.
- Nouvelles dates AMS à Téviec et Hoëdic (Quiberon, Morbihan) », Bulletin de la Société Préhistorique Française, t. 96, n° 2, pp. 203-207. Schulting, R.J. (1999) - «
- L'habitat nécropole de Téviec et les sépultures d'Hoëdic. Étude comparative de certaines dimensions dentaires et crâniennes », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, vol. 3, n° 3-4, pp. 363-382. Caillard, P. (1976) - «
- dossier de présentation, p. 10 du document .pdf. Consulté le 13 octobre 2010. « Marthe et Saint Just Péquart, archéologues des îles - De Houat à Hoedic, 1923‐1934 », Exposition du musée de préhistoire de Carnac, 28 juin - 31 décembre 2008,
Liens externes
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