- Théorie des relations internationales
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La discipline académique des relations internationales est une branche de la science politique, qui s'intéresse à tous les phénomènes politiques susceptibles de dépasser les frontières d'un État. Elle concerne les relations entre les États au sein du système international, le rôle des organisations intergouvernementales, des organisations non gouvernementales (ONG) et des acteurs transnationaux, notamment économiques (firmes transnationales).
Les Relations internationales sont un domaine de recherche académique mais peuvent servir à la formulation des politiques étrangères. Elles empruntent à de nombreuses autres disciplines: anthropologie et anthropologie culturelle, droit, économie, géographie, histoire, psychologie, sociologie…
L'agenda de recherche est extrêmement vaste (ce qui pose un problème fondamental de définition des limites de la discipline): mondialisation et souveraineté de l’État, rôle des organisations internationales, développement économique, crime organisé, prolifération nucléaire, enjeux écologiques, terrorisme, droits de l'homme…
Sommaire
- 1 L'apparition de la discipline
- 2 Débats fondamentaux
- 3 Les écoles de pensée
- 4 Bibliographie
- 5 Voir aussi
L'apparition de la discipline
Le besoin de développer une étude scientifique de la politique internationale est apparu comme une nécessité au lendemain de la Première Guerre mondiale : il s'agissait de comprendre comment un conflit si dévastateur avait pu éclater, afin d'éviter de futurs conflits de grande ampleur.
Une série d'institutions furent alors mises en place, suivant les préceptes d'une nouvelle morale internationale dont l'exemple est incarné par le discours des « 14 points » du président Woodrow Wilson (8 janvier 1918) :
- développement du droit international pour favoriser la résolution pacifique des différends ;
- mise en place d'organisations internationales ;
- construction d'une nouvelle moralité internationale en faveur de la paix ;
- promotion de la démocratie et du libre-échange.
En dépit du volontarisme de leurs promoteurs, ces institutions n'ont pas réellement fonctionné. La Société des Nations, en particulier, a été handicapée par le refus du Congrès américain à l'adhésion des États-Unis ; le Pacte Briand-Kellogg, bannissant l'emploi de la force dans les relations internationales, était bien trop ambitieux. L'échec de la « SDN » a été consommé par l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie de Mussolini. En somme, le système de sécurité collective mis en place par la SDN était condamné a échouer: les États étaient obligés d'accepter certaines règles dans la conduite de leur politique étrangère ; mais ces règles très contraignantes ignoraient les situations où la rationalité même pouvait pousser les États à violer le statu quo : la Seconde Guerre mondiale qui éclate en 1939 est la preuve empirique de l'échec de l'idéalisme wilsonien.
Le réalisme (aujourd'hui, réalisme « classique ») apparaît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Plus qu'un corpus cohérent, il s'agit d'une approche qui considère que la séparation entre la politique et l'éthique est indispensable à la compréhension des phénomènes internationaux. Mais les auteurs qui représentent ce courant (Carr, Morgenthau) ont en commun le rejet de l'idéalisme, qui a été incapable d'anticiper et d'expliquer la répétition des conflits mondiaux.
Débats fondamentaux
Une discipline contestée ?
Les « grands débats »
Les écoles de pensée
Réalisme
Article détaillé : Réalisme (relations internationales).Idéalisme
Article détaillé : Idéalisme (relations internationales).Libéralisme
Article détaillé : Libéralisme (relations internationales).institutionnalisme néolibéral
Article détaillé : Institutionnalisme néolibéral.École anglaise
Article détaillé : École anglaise.L'École anglaise, appelée également réalisme libéral ou rationalisme, est un courant de pensée en relations internationales. Elle est représentée par des auteurs comme Martin Wight, Hedley Bull, David Mitrany ou encore John Burton.
L'École anglaise envisage les relations internationales comme un faisceau complexe de relations entre les États, qui forme une « société internationale » (et pas seulement un « système interétatique »). Par contraste avec la théorie réaliste qui postule un état de nature international au sens « hobbesien » du terme (« la guerre de tous contre tous »), l'École anglaise adopte une conception « lockienne » (l'état de nature comme état d'égalité mais absence d'un juge impartial).
L'école anglaise conçoit les relations internationales comme une société sans État. Cette société peut être déduite des principales institutions qui régulent les relations internationales : la guerre, les « grandes puissances », la diplomatie, l'équilibre de la puissance (balance of power), et surtout la reconnaissance mutuelle par les États de leur souveraineté.
Théories marxistes
Article détaillé : Marxisme (relations internationales).Léninisme
Article détaillé : Léninisme (relations internationales).Théorie de la dépendance
Article détaillé : Théorie de la dépendance.Théorie du "système-monde"
Article détaillé : Immanuel Wallerstein.Néomarxisme/ Théorie néogramscienne
Article détaillé : Néomarxisme (relations internationales).Constructivisme
Article détaillé : Constructivisme (relations internationales).Fonctionnalisme
Article détaillé : Fonctionnalisme (relations internationales).Néofonctionnalisme
Article détaillé : Néo-fonctionnalisme (relations internationales).Théorie critique
Article détaillé : Théorie critique (relations internationales).Féminisme
Article détaillé : Féminisme (relations internationales).Intergouvernementalisme libéral
Article détaillé : Intergouvernementalisme libéral (relations internationales).Andrew Moravcsik en est le seul et unique disciple. Il défend l'idée d'un retour à l'individu qui agit à l'intérieur de l'État. En effet ce dernier est mandataire pour défendre l'intérêt matèriel et idéal des groupes d'individus au niveau international. L'État tranche entre les différents intérêts des groupes en conflit à l'intérieur d'un pays et ensuite ils les représentent au niveau international.
Bibliographie
- Graham T. Allison (en), L'Essence de la décision. Expliquer la crise des missiles de Cuba, 1e éd. 1971, Little Brown. ISBN 0-673-39412-3, 2e ed. revue avec Zelikow, Phillip, 1999, Longman. ISBN 0-321-01349-2.
- Alex Macleod et Dan O'Meara (dir.),Théorie des relations internationales: Contestations et résistances, Montréal: Éditions Athéna, 2007, 515 p.
- Dario Battistella, Théorie des relations internationales, Paris: Les presses de science po, 2006, 588 p.
- (fr) Jean-Baptiste Duroselle et André Kaspi, Histoire des relations internationales
- t. 1 De 1919 à 1945, coll. Classic, 12ème éd., Armand Colin, Paris, 2001 (ISBN 2-247-03822-0)
- t. 2 De 1945 à nos jours, coll. Classic, 14ème éd., Armand Colin, Paris, 2004 (ISBN 2-247-05533-8)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- The IR Theory Knowledge Base (en)
- Theory Talks Entretiens sur la Théorie des Relations Internationales (en)
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