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Thiviers
Thiviers, l'église Notre-Dame de l'AssomptionAdministration Pays France Région Aquitaine Département Dordogne Arrondissement Nontron Canton Thiviers
(chef-lieu)Code commune 24551 Code postal 24800 Maire
Mandat en coursMichel Jaccou
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays thibérien Site web Site officiel Démographie Population 3 147 hab. (2008) Densité 113 hab./km² Aire urbaine 5 082 hab. (2008) Gentilé Thibériens Géographie Coordonnées Altitudes mini. 147 m — maxi. 303 m Superficie 27,77 km2 Thiviers (Tivier en occitan[1]) est une commune française située dans le département de la Dordogne et la région Aquitaine.
C'est l'une des cinq villes-portes du parc naturel régional Périgord Limousin.
Sommaire
Géographie
Au nord-est de la Dordogne, en Périgord vert, la commune de Thiviers est limitée au nord-ouest par deux cours d'eau : la Côle et son affluent le Touroulet.
La ville de Thiviers est implantée au croisement des routes départementales 77, 81 et 707 (l'ancienne route nationale 707), et de la route nationale 21, axe qui relie Limoges aux Pyrénées centrales. Elle est également desservie par la ligne de chemin de fer Limoges - Périgueux.
Elle est située, en distances orthodromiques, environ 30 kilomètres au nord-est de Périgueux et 55 kilomètres au sud-ouest de Limoges.
Communes limitrophes
Histoire
Les origines
Les hypothèses sur les origines de Thiviers sont nombreuses. Il semblerait que l’étymologie de son nom soit gaélique ou celtique par les mots Tigernack, Tivernack, Tigern ou encore Tivern qui veulent dire « Maison des chefs ». La ville fut envahie tour à tour par les Barbares, les Romains, les Wisigoths, les Francs et les Arabes ce qui offre de nombreuses alternatives.
Le latin nous donne diverses origines envisageables comme trivio qui signifie le carrefour des trois chemins ou comme Tiberius, nom de l’empereur qui aurait choisi cet endroit stratégique pour construire Tiberii ou Tiberium sur l’itinéraire de l’ancienne voie romaine de Vésone (Périgueux) à Augustoritum (Limoges) en passant par Fines (Firbeix).
Ce serait Clovis qui aurait changé ce dernier nom en Tiverius, qui par déformation a donné Tiveris, Tiberio, Tyberio, qui donna Thiviers.
Le Moyen Âge
Les premières traces authentifiées de documents se rapportant à la ville datent du XIe siècle. Ville franque, Thiviers eut le droit de battre sa propre monnaie dès le début de la monarchie française. De plus, elle constituait au XIIe siècle une des 32 villes closes du Périgord.
La cité, sur le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, devient une place forte construite autour de son église et de ses châteaux au nombre de trois à l’époque : Les Pélisses se trouvant en face de l’église, le château de Vaucocourt situé derrière l’église et le château de Banceil servant de première défense pour les attaques venant de Périgueux.
Comme toute ville féodale, Thiviers était entourée de fortifications, remparts et murailles, bordés de larges et profonds fossés. Elle comptait aussi en son sein une prison, une place d’armes, un couvent, un petit hospice.
On entrait dans la cité par trois portes : la porte de Pèze au nord, la porte de la Tour à l'ouest et la porte du Thou (ou du Thon) au sud ; mais l’accès ou plus exactement la sortie de la ville pouvait s'effectuer par des souterrains (ensevelis pour la plupart ensuite). De plus, de nombreux châteaux et manoirs fortifiés fleurirent autour de Thiviers tels que le manoir des Limagnes, le château de la Filolie, ou celui de Planeau.
La ville fut occupée et saccagée plusieurs fois : possession anglaise annexée par Richard Cœur de Lion, la ville redevint française au XIIe siècle. Jean Sans Terre, le roi d’Angleterre, s’en empara en 1211 et Guy, vicomte de Limoges, la conquit en 1212. Elle est de nouveau reprise par les Anglais qui en sont chassés sous le règne de Charles VI.
Érigée au XIVe siècle en prévôté, la catholique ville de Thiviers subit en 1575 le siège des calvinistes de Henri, vicomte de Turenne.
Lieu de passage fréquenté, Thiviers changea régulièrement de « propriétaire » à la suite des guerres internes et des rivalités, révoltes et révolutions, « coups de main » ou guérillas de toutes sortes. Elle dut également souffrir de famines, ou d'épidémies de peste.
La ville parvint toutefois à se reconstruire tant bien que mal au fil des siècles.
À partir du XVIIIe siècle
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la ville vit l'installation de son premier relais de poste et de sa première manufacture de faïence.
Thiviers traversa sans exécutions la Révolution française mais pas sans dommage puisque les archives de la ville furent brûlées et le château des Pélisses rasé. La ville ne trouva une réelle stabilité qu’en 1794, date à laquelle son premier maire important, Jean Theulier, est élu.
La ville fut desservie par le chemin de fer à partir de 1861, année où fut ouverte la ligne Limoges-Bénédictins - Périgueux, et devint un carrefour ferroviaire avec la mise en service en 1892 de la ligne Le Quéroy-Pranzac - Thiviers (fermée aux voyageurs en 1940 et aux marchandises en 1971) et, en 1898, la ligne Thiviers - Saint-Aulaire - Brive (fermée aux voyageurs en 1940 et aux marchandises en 1986)[2]. Elle fut également le terminus d'une ligne des Tramways de la Dordogne vers Yrieix, qui fonctionna de 1912 à 1934[3].
Elle entra alors dans une phase de développement plus agricole et commerçant qu’industriel dans un premier temps. La première brigade de sapeurs-pompiers fut créée en 1872.
Pour les besoins grandissants de la ville en énergie, Thiviers se dota en 1876 d’une usine à gaz fonctionnant à partir de la houille qui resta en fonctionnement jusqu’en 1960.
L’électricité, quant à elle, fut amenée tardivement en 1923. C’est en 1904 qu’apparut la première école communale de garçons. Par la suite, les filles y furent admises.
La famille de Vaucocourt
La famille de Vaucocourt (ou Vaucocour ou Veaucocours) a beaucoup contribué à l’histoire de Thiviers. Ses premières traces dans la ville remonteraient au moins au XIe siècle.
Les Vaucocourt firent construire le château du même nom et furent pendant des siècles les dirigeants de la cité.
En mai 1640, le gouverneur François de Vaucocourt se rendit à Abjat où il fut assassiné. Il existe deux hypothèses pour ce meurtre. La première dit que le seigneur fut victime d’une sédition contre le service du roi et que les habitants de ce village l’auraient molesté à mort. La seconde, plus populaire qu’officielle, dit que François de Vaucocourt se rendait au Fargeas sur la route d’Abjat pour y enlever une belle jeune femme. Jean Masfrand aurait eu vent de ce projet et aurait donné un coup mortel au seigneur.
Ce crime fut jugé et puni sévèrement : des habitants auraient été exécutés en place publique, la halle rasée et surtout la cloche de l’église d’Abjat de 900 kg confisquée et donnée à la famille de Vaucocourt pour la chapelle de son château (chapelle dont le clocher s’effondra quelques années plus tard à cause du poids de la cloche).
La famille de Thiviers, disparue en 1729, était une branche directe de la famille de Vaucocourt. Cette dernière s’est éteinte par les mâles au début du XIXe siècle, mais reste représentée en filiation féminine par les du Mas de Veaucocours[4].
La famille Theulier
Une autre famille est étroitement liée à Thiviers : la famille Theulier. Ses origines thibériennes remontent au moins au XVIIe siècle : un M. Theulier fut nommé consul de la ville en 1608.
La "pommade ophtalmique de la veuve Farnier", créée en 1764, est due à cette famille, le nom de jeune fille de cette veuve était Theulier; cette pommade fut fabriquée et distribuée par la famille.
Au XIXe siècle, le docteur Jules Theulier fut surnommé pour sa charité et sa bonté "le médecin des pauvres"; par reconnaissance de ses œuvres, une rue porte son nom.
Son fils, Albert, très longtemps maire de la ville, conseiller général et député, fit beaucoup pour Thiviers : création de l’école maternelle, jardin public, etc.
Depuis 1922, la maison de la famille est devenue la mairie et ses terrains adjacents, le parc Theulier.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 en cours (réélu en mars 2008) Michel Jaccou Sans étiquette Chef d'entreprise Toutes les données ne sont pas encore connues. Jumelages
La ville de Thiviers est jumelée avec les villes de :
Démographie
À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Pour Thiviers, cela correspond à 2005, 2010, etc[5]. Les autres dates de « recensements » (2006, 2008, etc.) sont des estimations légales.
L'agglomération et l'aire urbaine de Thiviers
En 2010, l'unité urbaine de Thiviers (l'agglomération) regroupe deux communes : Nantheuil et Thiviers[10], soit 4 186 habitants en 2008[11].
L'aire urbaine s'étend sur deux communes supplémentaires : Eyzerac et Saint-Romain-et-Saint-Clément[12] et comprend 5 082 habitants en 2008[13].
Lieux et monuments
- Château de Banceil, XVIe et XVIIe siècles, transformé en logements ;
- Château de la Filolie, qui appartint au célèbre parfumeur François Coty, aujourd'hui école ménagère ;
- Château de Razac, XVIe siècle ;
- Château de Vaucocour ; son aspect médiéval n’est quasiment plus apparent à la suite de nombreuses rénovations au cours des siècles ;
- Église romane Notre-Dame de l'Assomption du XIIe siècle, remaniée aux XVIe et XIXe siècles, inscrite aux monuments historiques depuis 1926[14] ;
- Église de Pierrefiche du XIXe siècle, érigée à la place d'une chapelle datant de 1601[15] ;
- Chapelle de l'ancien hôpital ;
- Maisons anciennes dont certaines maisons à colombages.
Personnalités liées à la commune
- Léonce Bourliaguet, (1895-1965), écrivain, est né à Thiviers ; il écrivit un roman dont l’action s’y déroule : Marie mon homme. Le collège ainsi qu’une rue portent aujourd’hui son nom
- Jean-Paul Sartre, (1905-1980), écrivain et philosophe, passa ses vacances de jeunesse à Thiviers[16]
- Jules Theulier, médecin
- Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau, (1759-1839), homme politique, fut maire de la commune sous la Révolution française
Notes et références
- Le nom occitan des communes du Périgord sur le site du Conseil général de la Dordogne
- José Banaudo et Fabrice Lanoue, Sur les rails du Limousin, La Borée, 2003, 160 p. (ISBN 2844942040) [lire en ligne], p. 44-45
- Les Chemins de Fer Secondaires de France : Département de la Dordogne, FACS, 1997-2008. Consulté le 6 mars 2011
- Paysac, issus de la Maison de Prévôt, milites castri de la vicomté de Ségur. Le 7 mai 1848, par-devant Robin, notaire à Tours, Marie-Gabrielle de Vaucocour, dernière de son nom, lègue ses papiers et le sceau des armes Vaucocour à Louis du Mas, le fils de sa sœur défunte, en lui demandant de "relever" son nom. Source : État de la noblesse française subsistante (XXIII, 189). Les du Mas de Veaucocours sont une branche cadette des du Mas de
- Calendrier de recensement sur Insee. Consulté le 13 avril 2011.
- Recensements de la population de 2004 à 2007 sur Insee. Consulté le 13 avril 2011.
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 13 avril 2011.
- Recensement de la population au 1er janvier 2008 sur Insee. Consulté le 13 avril 2011.
- Évolution et structure de la population - Thiviers sur Insee. Consulté le 13 avril 2011.
- Insee, unité urbaine 2010 de Thiviers, consulté le 29 octobre 2011.
- Insee, unité urbaine de Thiviers, consulté le 29 octobre 2011.
- Insee, zonage en aires urbaines 2010 de Thiviers, consulté le 29 octobre 2011.
- Insee, aire urbaine de Thiviers, consulté le 29 octobre 2011.
- Inscription de l'église de Thiviers aux monuments historiques, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Consulté le 9 août 2009
- Chapelle, église et fontaine de Pierrefiche
- Guy Penaud, Dictionnaire biographique du Périgord, éditions Fanlac, 1999, (ISBN 2-86577-214-4)
Voir aussi
Articles connexes
- Dordogne (département)
- Gare de Thiviers
- Périgord
- Communes de la Dordogne
- Liste des châteaux et demeures de la Dordogne
Liens externes
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