Team Telekom

Team Telekom

Équipe cycliste T-Mobile

T-Mobile
Informations
Pays Allemagne Allemagne
Création 1991
Disparition 2007
Discipline(s) Route
Ancien nom
1989
1990
1991
1992-1994
1995
1996-2001
2002-2003
2004-2007
Sttutgart-Merckx-Gaso
Sttutgart-Mercedes-Merckx-Puma
Telekom-Mercedes-Merckx
Telekom-Merckx
Team Deutsche Telekom-Merckx-Audi
Team Deutsche Telekom
Team Telekom
T-Mobile Team

L'équipe cycliste T-Mobile est une ancienne formation allemande de cyclisme professionnel sur route qui participait au ProTour. Connue sous le nom de Team Deutsche Telekom jusqu'en 2003, puis T-Mobile Team jusqu'en 2007, elle fut notamment l'équipe de Bjarne Riis et Jan Ullrich lorsqu'ils remportèrent le Tour de France en 1996 et 1997, ainsi que du sprinter Erik Zabel, vainqueur de la Coupe du monde en 2000. Touchée par plusieurs affaires de dopage en 2006 et 2007, elle a changé de nom début 2008 suite au retrait du sponsor T-Mobile pour devenir High Road et ceci jusqu'au 17 juin 2008. Depuis cette date l'équipe se nomme Columbia et ceci à partir du Tour de France 2008.

Sommaire

Histoire de l'équipe

1988-1990 : la naissance de l'équipe de Stuttgart

À la fin de l'année 1988, l'ancien champion du monde Hennie Kuiper mit sur pied une équipe cycliste allemande sponsorisée par la ville de Stuttgart et la marque de cycles Eddy Merckx[1]. L'équipe disputa la saison 1989 sous le nom Stuttgart-Merckx-Gonsor avec 13 coureurs, dont Udo Bölts qui en resta membre jusqu'en 2003. À l'époque, l'Allemagne n'avait plus d'équipe professionnelle depuis trois ans, et le dernier vainqueur allemand de la principale course du pays, le Rund um den Heninger Turm, était Rudi Altig en 1970. Durant cette première année, le coureur Dariusc Kajzer apporta à l'équipe son premier succès avec le titre de champion national sur route. Bölts lui succéda en 1990. L'équipe, devenue Stuttgart-Mercedes-Merckx-Puma, enregistra également le succès d'Erwin Nijboer sur les Trois Jours de La Panne.

1991-2003 : Team Deutsche Telekom

L'entreprise de télécommunication allemande Deutsche Telekom devint en 1991 le sponsor principal de l'équipe Telekom-Mercedes-Merckx-Puma. La direction de Telekom proposa à Walter Godefroot de remplacer à la tête de l'équipe Hennie Kuiper, parti rejoindre l'équipe Motorola. Il accepta, prenant sa décision, dira-t-il plus tard dans un interview, après la 17e place d'Udo Bölts au Tour d'Espagne 1991[2]. Godefroot engagea plusieurs coureurs, dont le spécialiste des classiques et double vainqueur de Paris-Roubaix Marc Madiot. Bölts contribua encore au succès de l'équipe, en remportant l'étape reine de Tour d'Italie 1992. Jens Heppner prit le relai avec une dixième place au classement final du Tour de France 1992.

L'équipe Telekom engageait la plupart des coureurs allemands prometteurs à l'époque, comme Jens Heppner et Christian Henn en 1992, Erik Zabel, Rolf Aldag et Steffen Wesemann en 1993, et Jan Ullrich en 1994. Plusieurs d'entre eux restèrent dans l'équipe pendant plus de dix ans. Olaf Ludwig signa également en 1993 et y finit sa carrière. En 1994, le sprinter allemand Erik Zabel remporta Paris-Tours, la première épreuve de Coupe du monde de l'histoire de l'équipe.

En 1993, Telekom acquit une nouvelle fois, par le coureur Bernd Gröne, le titre de champion d'Allemagne. Ce fut le début d'une période de domination de douze années durant lesquelles l'équipe conserva le maillot de champion en son sein. Plusieurs coureurs de renom ayant passé plusieurs années chez Telekom remportèrent ce titre : Bernd Gröne en 1993, Jens Heppner en 1994, Bölts en 1990, 1995 et 1999, Christian Henn en 1996, Jan Ullrich en 1997 et 2001, Erik Zabel en 1998 et 2003, Rolf Aldag en 2000, Danilo Hondo en 2002 et Andreas Klöden en 2004.

Telekom devint bientôt une équipe importante au niveau international. Elle ne fut cependant pas invitée au Tour de France 1995. Les organisateurs acceptèrent finalement que six de ses coureurs (Rolf Aldag, Udo Bölts, Jens Heppner, Vladimir Poulnikov, Erik Zabel et Olaf Ludwig) forment avec trois coureurs de ZG Mobili une équipe mixte. Zabel remporta deux étapes de l'épreuve.

Les deux années suivantes virent la percée de l'équipe au plus haut niveau. Godefroot engagea le Danois Bjarne Riis, troisième du Tour 1995, qui remporta l'édition 1996, aidé du jeune coureur allemand de 22 ans Jan Ullrich, qui fut son dauphin. Zabel compléta ce succès avec le premier de ses six maillots verts récompensant le vainqueur du classement par points. Bölts remporta peu après la Clasica San Sebastian, et Wesemann la première de ses quatre victoires finales sur la Course de la Paix.

Jan Ullrich, vêtu du maillot jaune, derrière Udo Bölts pendant le Tour de France 1997

Le Tour de France 1997 vit Ullrich confirmer le talent qu'on lui avait deviné l'année précédente. Il remporta la course, épaulé par Riis qui avait gagné l'Amstel Gold Race trois mois auparavant. Telekom prit également la première place du classement par équipes du Tour. La même année, Bölts fut vainqueur du Critérium du Dauphiné Libéré, et Zabel acquit la première de ses quatre victoires à San Remo. Ullrich fut également vainqueur de la semi-classique allemande HEW Cyclassics, qui intégra la Coupe du monde l'année suivante, et en 1999 le Tour d'Allemagne fut de nouveau disputé, démontrant la popularité croissante de cyclisme en Allemagne à l'époque. Alors qu'Ullrich dut abandonner sur chute, Telekom remporta cette première édition avec Jens Heppner, puis une seconde fois en 2001 avec Alexandre Vinokourov.

Ullrich finit second du Tour de France 1998 derrière Marco Pantani mais fut vainqueur du Tour d'Espagne 1999, après avoir manqué le Tour de France 1999 à cause d'une blessure au genou[3]. Privée de son leader, l'équipe allemande vit néanmoins sur ce Tour le succès de l'italien Giuseppe Guerini lors de la prestigieuse étape de l'Alpe d'Huez. Après son succès en Espagne, Ullrich devint champion du monde du contre-la-montre. Il réédita cette performance en 2001. En 2000, Zabel remporta la Coupe du monde, en gagnant Milan-San Remo et l'Amstel Gold Race, tandis qu'Ullrich se classait deuxième du 2000 derrière Lance Armstrong. Bien qu'ils ne couraient pas sous le maillot rose de Telekom mais avec leur sélection nationale, Ullrich, Vinokourov et Klöden réalisèrent un triplé pour l'équipe sur la course en ligne des Jeux Olympiques de Sidney. Ullrich fut également médaillé d'argent au contre-la-montre.

En 2001, Zabel remporta Milan-Sanremo pour la quatrième fois. Ullrich fut à nouveau deuxième du Tour de France, tandis Zabel totalisait six victoires d'étapes sur le Tour et la Vuelta. Le coureur Kazakh Alexandre Vinokourov, arrivé dans l'équipe en 2000, remporta Paris-Nice en 2002 et 2003, ainsi que l'Amstel Gold Race et le Tour de Suisse cette dernière année.

Lorsqu'Ullrich quitta Telekom pour Team Coast en 2003, après avoir manqué le Tour 2002 à cause d'une blessure au genou et été suspendu six mois pour un contrôle positif aux amphétamines[4], Vinokourov et Santiago Botero devinrent leaders de l'équipe pour le Tour de France 2003. Le Kazakh prit la troisième place, derrière Ullrich. Cette même année, Zabel fut victorieux sur Paris-Tours et Daniele Nardello au Championnat de Zurich.

Toujours présente au sommet du cyclisme mondial, Telekom continuait d'attirer de jeunes espoirs du cyclisme allemand, comme Andreas Klöden en 1998, Jorg Jaksche en 1999, Matthias Kessler en 2000 et Stefan Schumacher en 2002. L'équipe engagea parallèlement de nombreux coureurs étrangers au talent reconnu, comme Georg Totschnig, Alexandre Vinokourov, Cadel Evans, Santiago Botero ou Paolo Savoldelli.

2004-2007 : T-Mobile Team

L'équipe T-Mobile pendant le contre-la-montre par équipes du Tour de France 2004

En 2004, l'équipe prit le nom de T-Mobile. Elle enregistra le retour de Jan Ullrich, et un grand nombre de succès, notamment celui de Steffen Wesemann au Tour des Flandres. Sur le Tour de France, Klöden devenu entre-temps champion d'Allemagne, Ullrich, vainqueur du Tour de Suisse, furent désignés leaders de la T-Mobile, tandis que Vinokourov était absent. Jan Ullrich finit quatrième, Andreas Klöden obtenant la meilleure place de l'équipe (2e). La T-Mobile Team prit la première place du classement par équipe.

Au printemps 2005, Vinokourov remporta la doyenne des classiques, Liège-Bastogne-Liège. Ullrich, à nouveau leader de l'équipe, fut troisième du Tour de France, aidé par Alexandre Vinokourov, cinquième et vainqueur de deux étapes, dont celle des Champs-Élysées. Giuseppe Guerini fut également vainqueur d'étape et T-Mobile Team, comme en 2004, fut la meilleure équipe. Zabel conclut la saison en s'imposant sur Paris-Tours.

Vinokourov, dont le contrat avec T-Mobile prenait fin, fut cette année-là l'objet de tractations durant le Tour de France[5]. À quatre jours de l'arrivée à Paris, il annonça son intention de quitter la formation allemande, afin de pouvoir remporter le Tour. Il rejoint Liberty Seguros en 2006[6]. Après 13 années passées au sein de Telekom puis de T-Mobile, Erik Zabel prit également le départ pour courir dans la nouvelle Team Milram. Le dirigeant Walter Godefroot mit fin à ses fonctions, laissant la place à Olaf Ludwig.

2006-2007 : les affaires de dopage

À la veille du prologue du Tour de France 2006 à Strasbourg, treize coureurs furent interdit de départ, leur nom étant cité dans une vaste affaire de dopage en Espagne. Parmi eux, deux membres de T-Mobile, le leader Jan Ullrich (qui fut licencié trois semaines plus tard) et l'espagnol Oscar Sevilla, durent laisser leur formation participer au Tour avec un effectif réduit[7]. Le directeur sportif Rudy Pevenage, très lié à Ullrich et lui aussi concerné par l'affaire, fut renvoyé à son tour la semaine suivante[8].

Malgré ces pertes, T-Mobile parvint pour la troisième année consécutive à être sacrée meilleure équipe du Tour. Klöden fut à nouveau troisième, Kessler fut vainqueur d'étape à Valkenburg, ainsi que Honchar qui s'imposa sur les deux grands contre-la-montre individuels et porta pendant trois jours le maillot jaune.

À la fin du Tour, le sponsor T-Mobile annonça la fin de sa collaboration avec Olaf Ludwig[9]. Celui-ci fut remplacé par l'entrepreneur américain Bob Stapleton, proprétaire de la société High Road Sports qui reprit l'équipe en 2007 avec le soutien financier de T-Mobile, et un nouveau manager sportif en la personne de Rolf Aldag. Outre un changement d'encadrement, l'effectif de l'équipe fut bouleversé par le départ de plusieurs coureurs liés à Ullrich, une partie d'entre eux rejoignant Vinokourov dans la nouvelle équipe Astana. Ces coureurs, dont la non-conservation tenait à la volonté des nouveaux dirigeants de "laver" la réputation de l'équipe[10], furent remplacés par de jeunes coureurs, allemands (Gerald Ciolek, Linus Gerdemann) ou non (Mark Cavendish, Bernhard Eisel), et des coureurs expérimentés comme Axel Merckx, Jakob Piil ou Servais Knaven. Se voulant exemplaire sur le plan de la lutte anti-dopage, T-Mobile instaura des contrôles internes renforcés et un profil sanitaire pour chaque coureur[11].

Une nouvelle ère était donc supposée débuter en 2007. Le printemps fut marqué par la victoire du jeune Marcus Burghardt à Gand-Wevelgem. T-Mobile fut cependant rattrapée à nouveau par les affaires de dopage.

En mars, ce furent d'abord les pratiques au sein de l'équipe Telekom des années 1990 qui furent dévoilées par son ancien soigneur Jef d'Hont[12]. En mai, plusieurs anciens coureurs confirmèrent l'usage de substances interdites au milieu des années 1990, dont le manager Rolf Aldag, Erik Zabel[13], Brian Holm, Bjarne Riis[14], Bert Dietz, Udo Bölts et Christian Henn, y compris durant les saisons qui virent les victoires de Riis et Ullrich au Tour. Les médecins Andreas Schmid et Lothar Heinrich, toujours membres de l'équipe jusqu'à la sortie du livre de Jef d'Hont[15], avouèrent leur participation et l'administration aux sportifs de produits dopants[16].

Serhiy Honchar fut écarté puis suspendu suite à un « bilan sanguin anormal » révélé par un contrôle interne[17]. Parallèlement, dans l'équipe Astana, plusieurs ex-T-Mobile furent à leur tour suspendus (Kessler, Mazzoleni, Vinokourov).

T-Mobile se présenta au Tour de France avec une équipe profondément rajeunie, promouvant une attitude irréprochable. En dépit de cette attitude, le coureur Patrik Sinkewitz fut contrôlé positif à la testostérone durant un entraînement. Cette information, qui fut communiquée durant le Tour alors de Sinkewitz avait auparavant abandonné sur chute, eut pour conséquence le licenciement et la suspension du coureur.

Pendant le Tour d'Espagne, Lorenzo Bernucci, contrôlé positif à la sibutramine, fut également licencié[18].

Le sponsor T-Mobile, qui avait jusqu'alors réitéré son engagement jusqu'en 2010[19], décida en novembre de mettre fin à ses activités dans le cyclisme, après que Sinkewitz fit de nouveaux aveux sur des pratiques de dopage sanguin dans l'équipe durant le Tour de France l'année précédente[20].

Coureurs connus


Saisons précédentes

Notes et références de l'article

  1. (en) « The team sponsored by T-Mobile and Deutsche Telekom had its origins in 1988 », VeloNews, 28 novembre 2007.
  2. (en)« Walter Godefroot – Astana 2007 », Daily Peloton, 2 octobre 2006.
  3. « Tour 99 : un sommet hors catégorie », L'Humanité, 3 juillet 1999
  4. « Ullrich suspendu », L'Équipe, 23 juillet 2002.
  5. «  Rumeurs et ronflements », L'Humanité, 21 juillet 2005.
  6. « Vino chez Liberty Seguros », 26 juillet 2005.
  7. « Ullrich écarté de la T-Mobile », L'Équipe, 30 juin 2006.
  8. « Pevenage licencié », L'Équipe, 9 juillet 2006.
  9. « Olaf Ludwig licencié », L'Équipe, 30 juillet 2006.
  10. (en) « T-Mobile's new beginning -- but with whom? », Cyclingnews.com, 30 août 2006.
  11. (en) « T-Mobile: "Do it right or don't do it at all" », Cyclingnews, 28 septembre 2006.
  12. (en) «  Doping in the 90's, according to Belgian TV », Cyclingnews, 26 mars 2007.
  13. « Au tour de Zabel d'avouer », L'Équipe, 24 mai 2007.
  14. « Riis se met à table », L'Équipe, 25 mai 2007.
  15. « Deux médecins suspendus », L'Équipe, 3 mai 2007.
  16. « Confirmations chez T-Mobile », L'Équipe/AFP, 23 mai 2007.
  17. « Dopage - Honchar licencié », L'Équipe/AFP, 19 juin 2007.
  18. « Bernucci viré pour dopage », L'Équipe/AFP, 4 septembre 2007.
  19. « T-Mobile - En course jusqu'en 2010 » L'Équipe/AFP, 9 août 2007.
  20. « T-Mobile se retire », L'Équipe/AFP, 27 novembre 2007.
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