- Symphonie n° 3 d'anton bruckner
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Symphonie nº 3 de Bruckner
La Symphonie nº 3 en ré mineur d’Anton Bruckner, dite « Wagner-Symphonie », est une symphonie composée à partir du 23 février 1873 et dédiée au Maître Richard Wagner « avec le plus grand respect ». Elle est revue deux fois : en 1876-1877 et en 1888-1889.
Elle se caractérise par une abondance de traits hardis ; l’orchestration a progressé par rapport à celle de la Deuxième Symphonie. L’influence wagnérienne est reconnue à plusieurs détails techniques et, également, à la forme du Finale où se mêlent des éléments dramatiques.
La symphonie est en quatre mouvements :
- Mehr langsam, Misterioso
- Adagio, bewegt, quasi Andante
- Scherzo : Ziemlich schnell
- Finale : Allegro
Sommaire
Fiche technique
- Composition : commencée le 23 février 1873 - terminée fin 1873, début 1874
- Éditions :
- Version de 1873, qui constitue la base de l'édition Nowak (1977)
- Version de 1874, non publié
- Version de 1876 : seulement l'adagio édité par Nowak
- Version de 1877 : édition en 1880 par Rättig puis en 1950 par Oeser (mélange des versions 1877 et édition 1880)
- Version de 1888–1889 : révision faite avec l’aide de Franz Schalk et éditée par Rättig en 1890.
- Dédicace : Richard Wagner
- Premières auditions : à Vienne le 16 décembre 1877 sous la direction de Bruckner (version 1877) et le 21 décembre 1890 sous la direction d'Hans Richter (version 1888/89)
Mouvements
Les mouvements sont emportés par un souffle d’héroïsme. Le compositeur semble évoquer une lutte à travers laquelle il mène son thème primitif jusqu’au triomphe final.
Cette symphonie a renfermé de nombreuses citations du Maître de Bayreuth qu’il a fait disparaître sur la demande de celui-ci. L’orchestration procède fréquemment de l’esthétique de l’orgue.
I. Mehr langsam, Misterioso
Après quatre mesures d’accords brisés de ré aux cordes, le thème fondamental est annoncé par la trompette et repris avec un lyrisme plus prononcé par le cor.
Un court intermezzo : les bois imitent les derniers sons émanant des cors et immédiatement après les cordes terminent le premier thème avec un crescendo grandiose et un court decrescendo. La dernière mesure (un triolet) se meurt en un ultime soubresaut et le thème se répète dans toute sa plénitude.
Le second thème est chanté par le cor et les altos jouent une mélodie pastorale. L’exposé se termine sur un choral à la trompette.
Dans le développement, il y a une circulation presque continuelle du thème fondamental à travers toute la symphonie dont les autres idées apparaissent comme des diversions destinées à mieux le mettre en valeur.
II. Adagio, bewegt, quasi Andante
Les cordes attaquent très lentement puis plus vivement et une mélodie fervente est confiée aux altos que le basson et la clarinette reproduisent.
Suit un épisode religieux avec un rythme de sarabande. Comme il s’agit d’une forme sonate, les différentes atmosphères s'opposent ou s'entremêlent.
III. Scherzo : Ziemlich schnell
Le village invite à la danse : les violons s’essaient à une roulade, les basses s’aventurent à quelques pizzicati puis tout l’orchestre fait résonner une danse qui se déroule avec entrain. Un mouvement berceur apparaît et les violons chantent un chant du pays que le hautbois essaie de déformer.
Le trio développe un dialogue entre les altos et les premiers violons accompagnés par le reste des cordes.
IV. Finale : Allegro
D’emblée on ressent une certaine inquiétude (doubles croches chromatiques aux violons). La trompette introduit l’idée fondamentale représentant, sans doute, la colère de Wotan dans La Walkyrie.
Le second thème est une polka et le compositeur explique ce passage de la manière suivante : « Voici. Dans cette maison se tient un grand bal. À côté, le maître du logis, un ami de Bruckner, est enseveli. C’est le cours naturel de la vie que j’ai voulu dépeindre dans le Finale de ma Troisième Symphonie ».
Le choral n’arrive à son plein épanouissement qu’à la reprise et est marqué par le chant aux trompettes soutenu par tous les cuivres.
Discographie sélective
- Eugen Jochum avec le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
- Sergiu Celibidache avec l'orchestre philharmonique de Munich
- Bernard Haitink avec l'orchestre philharmonique de Vienne
- Kurt Sanderling avec l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig
- Herbert von Karajan avec l'orchestre philharmonique de Berlin
Sources
- C. Howeler, Sommets de la musique, Flammarion, Paris
- Armand Machabey, La Vie et l’œuvre d’Anton Bruckner, Calmann-Levy, Paris, août 1945
Liens
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