- Kurt Sanderling
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Kurt Sanderling Erich Honecker et Kurt Sanderling lors les célébrations
du 750e anniversaire de Berlin en 1987.Naissance 19 septembre 1912
Arys, Royaume de Prusse,
Empire allemandDécès 18 septembre 2011 (à 98 ans)
Berlin, AllemagneActivité principale Chef d'orchestre
Lieux d'activité Moscou, Leningrad, Berlin, Dresde, Stuttgart Kurt Sanderling est un chef d'orchestre allemand, né le 19 septembre 1912 à Arys en Prusse-Orientale et mort le 18 septembre 2011 à Berlin[1].
Sommaire
Biographie
En raison de ses origines juives, Kurt Sanderling fuit l'Allemagne en 1936, un an après la promulgation des lois de Nuremberg. Afin d'échapper aux persécutions antisémites du régime nazi, il s'installe en Union soviétique, où il travaille avec l'Orchestre symphonique Tchaïkovski de la Radio de Moscou, puis de 1942 à 1960 avec l'orchestre philharmonique de Léningrad, comme assistant d'Evgeni Mravinski. En 1960, il s'installe en Allemagne de l'Est et prend la tête du Berliner Sinfonie-Orchester. Il dirigera également entre 1964 et 1967, la prestigieuse Staatskapelle de Dresde avec laquelle il enregistrera, entre autres, une intégrale de l’œuvre symphonique de Johannes Brahms. Après la chute du Mur de Berlin en 1989, il dirige les concerts de l'orchestre de Stuttgart. Il prend sa retraite en mai 2002.
Son fils Thomas Sanderling, issu d'un premier mariage, est également chef d'orchestre tandis que Stefan Sanderling et Michael Sanderling (en), ses deux fils nés d'un second mariage, sont chef d'orchestre et violoncelliste, respectivement.
Kurt Sanderling meurt la veille de son 99e anniversaire.
Répertoire
En tant que chef d'orchestre, Sanderling affectionne les tempos lents et un certain sentimentalisme dans l'expression, racheté par une technique impeccable et une grande probité vis-à-vis du texte. Sa vision des symphonies de Chostakovitch, qu’il avait bien connu particulièrement, est peut-être la plus émouvante de toutes, car la plus lyrique. Sanderling a eu, en outre, le privilège de rencontrer personnellement le compositeur finlandais Jean Sibelius[2]. En Russie, il a contribué, avec des chefs comme Evgueni Mravinski et Guennadi Rojdestvenski, à faire connaître et apprécier son œuvre.
En Allemagne de l'Est, il réalise plus tard une intégrale des symphonies de Sibelius d'une grandeur abrupte et sans concessions.
Kurt Sanderling et Chostakovitch : La Quinzième symphonie
- Bien qu'il ne dirigea, ni n'enregistra la totalité de ses œuvres symphoniques, contrairement à d'autres chefs d'orchestre russes, comme Kirill Kondrachine ou Rudolf Barchaï, Kurt Sanderling fut, néanmoins, considéré comme l'un des dépositaires les plus authentiques de la pensée musicale de Dmitri Chostakovitch. Il fut surtout, en particulier, un fervent défenseur et un interprète assidu de son ultime symphonie, la Quinzième en la majeur opus 141. Il l'enregistra, d'ailleurs, à deux reprises : à Berlin, en Allemagne de l'Est, en 1978 ; puis avec l'Orchestre de Cleveland, en 1991, pour le label Erato. Voici ce qu'il déclarait au Monde de la musique, lors d'un de ses concerts parisiens, au milieu des années 1990 : « Évoquer un magasin de jouets à propos du premier mouvement de cette symphonie est juste, à condition de bien comprendre que ces jouets sont des marionnettes sans vie. C'est ce que rappelle le thème de Guillaume Tell de Rossini : l'absence d'âme. Cela n'a rien d'une musique légère. J'ai dirigé cette œuvre plus de soixante-dix fois et le public est toujours bouleversé. » Il confiait également : « D'après mon expérience de chef d'orchestre, je peux dire que c'est justement la Quinzième Symphonie qui fait la plus grande impression sur le public, celui-ci sent la monstruosité du contenu. Tout particulièrement dans le dernier mouvement, qui est un adieu à la vie riche en larmes et profondément émouvant. À la fin, lorsque la batterie commence à trembler et à striduler, cela me fait toujours penser par association d'idées à une station intensive dans un hôpital : l'homme est relié aux appareils les plus divers et les indicateurs indiquent que les courants du cœur et du cerveau s'éteignent progressivement, puis après un dernier soubresaut, tout est terminé. » (entretien avec Hans Bitterlich pour Berlin Classics, février 1995).
Sources et références
- « Mort du chef d'orchestre Kurt Sanderling », dans Le Figaro, avec AFP (et dpa), 18 septembre 2011 [texte intégral (page consultée le 27 septembre 2011)].
- Marc Vignal : Jean Sibelius, Fayard, 2004). La Philharmonie de Leningrad, alors dirigée par Mravinski et Sanderling, donna, en mars 1946, neuf concerts à Helsinki. Le 20 mars, les deux chefs d'orchestre furent conduits par Jussi Jalas chez Sibelius à Ainola. (in :
Liens externes
Précédé de :
Hermann HildebrandtChef principal, Berliner Sinfonie-Orchester
1960–1977Suivi de :
Günther HerbigPrécédé de :
Otmar SuitnerChef principal, Staatskapelle de Dresde
1964–1967Suivi de :
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